Exercice premier

Je ne supporte plus les écrits poétiques des auteurs contemporains, et plus largement de ce dernier siècle. C’est épidermique. Pas un livre qui une fois ouvert ne m’apporte l’oxygène d’une poésie qui me touche. Mais seule une platitude navrante, des poèmes pas plus vivant qu’une mécanique froide pas fichue de me rendre au moins les notes d’un air célèbre et émouvant quoique tant de fois repris. Des fois je me dis que je suis un lecteur feignant et imperméable. Oui, ces caractères alignés uniformément recèlent sans doute des trésors spirituels, et je saurai en les parcourant traverser ce jardin qu’ombrent des palmes antiques, cueillir la rose immarcescible, et revenir radieux. Oui, en creusant ces vers que je juge creux ils pourraient le sonner un peu moins à mes oreilles. Je lis Mallarmé, s’agissant d’hermétisme, et suis sensible à son art. Mais est-il un orfèvre conjurant les femmes de travailler à la mine ; ou un fourreur de chasser leur hermine ?... Et me voilà condamné à errer de rayonnage en rayonnage, pauvre rat de bibliothèque, sans un seul bout de fromage à me mettre sous la dent pour utiliser l’image, et je désespère de trouver un bon bouquin, mais pas un que je n’aurai trop lu ! La chair est triste, hélas… Assez de textes émaciés aux visages grimaçants, assez de soulographies, est-il quelqu’un pour secouer la poésie et venir réinventer un idéal ? L’édifice est branlant, faut-il y ajouter une pierre ou recommencer, autre part et vite ? Je plains ma génération de ne pas avoir son chantre du Beau. Mais peut-être est-il déjà là, qu’il parle, peint, sculpte et reste ignoré. Les deux alternatives sont possibles, toutes deux affligeantes. Les Dadaïstes et le Surréalisme ont su réchauffer sous leurs ailes ma tumultueuse adolescence, mais cela est passé. Je rêve d’une poésie totale aujourd'hui. Je rêve d’une poésie totale, sans opium ni stupéfiant. Sans luxure. Quel démon nous susurre, à  nous les poètes en peine, de piaffer en brûlant notre âme par les deux bouts ? Quel est ce mensonge élevant en précepte comme quoi il nous faut absolument « être pénétré pour être pénétrant », que les plus belles fleurs fleurissent sur le fumier, et que dans les lupanars et les bouges, entre deux filles de joie, dans les vapeurs cruelles se trouve la vérité ? C’est faux. Pourtant j'aspire à l'Absolu. Ah, regrouper en un seul feuillet des milliards de rubis, de diamants et de miroirs, mes haillons, et les dynamiter afin que leur poudre se disperse, brûle et se cristallise en de vibrants écrits ! Extirper de ma poitrine, siège du souffle, la pierre noire çi-pesante, l’exposer et la briser aux yeux de tous ! Remplir d’huile ma lampe d’or, ouvrir mes yeux, l’extérioriser afin qu’elle brille aux yeux de tous !... Je suis vivant.
                                      Fin de l’exercice.

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Souvent, j'aime bien ce que tu écris, Nathanaël. Mais là, je me demande si ce n'est pas un pastiche, une plaisanterie ?
Tout d'abord parce que c'est... comment dire pour être gentille ?  " adolescent". Gnangnan du point de vue philosophique (pas d'absolu réalisable, heureusement !)
Immature d'un point de vue du point de vue artistique : on peut peindre un chef d'oeuvre sans que le sujet choisi soit beau, inversement une sublime beauté peut être massacrée par un peintre sans talent.

Enfin sur le plan formel, ce texte d'humeur est écrit comme un pied :
Pas un livre qui une fois ouvert ne m’apporte l’oxygène d’une poésie qui me touche.
(avec "ne", tu dis le contraire de ce que tu crois dire.)
Mais seule une platitude navrante, des poèmes pas plus vivant qu’une mécanique froide pas fichue de me rendre au moins les notes d’un air célèbre et émouvant quoique tant de fois repris.  ( c'est écrit, ça ?)
et je désespère de trouver un bon bouquin, mais pas un que je n’aurai trop lu !


Les deux alternatives sont possibles (ça fait quatre possibilités !)
Bon, j'arrête là, je préfère croire à une blague.
Mais pas très drôle !

Ca y est je bégaie encore : supprime un point de vue svp !

Nathanaël Zenou,
je trouve ton texte mal écrit, le propos mal exposé, prétentieux, et comme tu ne commentes aucun texte prose et poésie des autres membres de VE, ce sera mon dernier mot.

Vivant ? Je me demande, parfois...

on fait c'qu'on peut mec, on fait c'qu'on peut...
tout comme toi tout comme moi tout comme les autres et tout comme tout comme
il faut juste accepter
de tâtonner dans ses lectures
de ne pas se fier à la mode ou au hors mode
mais simplement à ce qui est aussi génial qu'une mélodie musicale

après
l'esprit et le corps ouvert
on se nourrit d'un simple trait, d'un enchevêtrement abstrait de couleurs, ou d'un portrait hyper-réaliste, qu'importe...

une fenêtre
la poésie est une fenêtre