Où es-tu Cendrillon? (exercice)
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Où es-tu Cendrillon? (exercice)
Il est 7 heures, John Greenwood se réveille de bonne humeur. La journée promet d’être belle, le soleil filtre à travers les rideaux, il se dit qu’il irait bien se promener dans le parc du château avec son chien Arthur. Le domaine est vaste, rien de tel pour faire un peu d’exercice, le docteur lui a recommandé une heure de marche par jour pour se maintenir en forme. Une heure de marche, le temps d’aller jusqu’au bout de l’étang, d’en faire le tour et de revenir, il aime cette promenade matinale lorsque la nature s’éveille.
Après ses ablutions, John enfile une tenue décontractée, il prendra son petit déjeuner après avoir effectué le tour de la propriété. D’un pas alerte, il descend les escaliers lorsque son pied heurte un objet, la dégringolade est évitée de justesse.
Une chaussure. Une chaussure ? Un escarpin faut-il préciser. Très bel objet en satin ivoire orné de perles précieuses et délicates qui rehaussent sa beauté.
"Magnifique travail d’artisan", pense John en caressant le tissu soyeux. "Mais que fait cette chaussure dans l’escalier? A qui appartient-elle?"
Le châtelain n’arrive pas à décrocher son regard du soulier, dont la beauté lui coupe le souffle. Il l’effleure, le touche du bout des doigts, le respire, plonge son regard dans les reflets des perles, soulève l’objet, le contemple, le tourne dans tous les sens. D’intrigué, John passe au stade de subjugué. C’est que cette chaussure est belle et élégante, au talon haut dressé lui donnant une allure encore plus majestueuse. "Un escarpin de femme raffinée, aucun doute" se dit-il, "une femme soignée et belle. Cet objet a dû être créé juste pour elle, assorti à sa beauté".
Perdu dans ses pensées, John ne voit pas le temps passer. Les gémissements du chien le rappellent à l'ordre, c'est l'heure de la promenade. Hypnotisé et absorbé par sa réflexion, John ouvre la grande porte du château de manière machinale et envoie Arthur dehors. Il retourne au pied de l'escalier, s'installe et contemple à nouveau cette chaussure merveilleuse. Qu'elle est douce! A qui peut-elle bien appartenir? Il n'y a pas de femme au château, à l'exception de Madame Molly, la femme de chambre. "Mais ça ne peut pas être elle!" s'exclame John, "Pas Madame Molly. Elle a soixante ans, des rondeurs partout, ne porte ni bijoux ni parfum et en plus, elle ne sort pas, elle quitte rarement le château. Je vais en avoir le cœur net!"
D'un pas décidé, John part à la recherche de sa domestique. Où peut-elle bien être? Le château est grand, pas mal de couloirs et de chambres, elle se trouve peut-être dans l'aile Sud, elle avait parlé de nettoyer les tentures. John parcourt la demeure dans tous les sens et finit par dénicher la bonne. Comme il l'avait pressenti, jamais Madame Molly n'a vu cette chaussure auparavant et elle ignore à qui elle peut bien être. Pas à elle en tout cas, ce genre de frivolités n'est pas très pratique pour travailler.
"Allez plutôt voir du côté d'Henry, Monsieur".
Henry, le chauffeur. Un homme efficace que John aime bien. "Henry est jeune et séduisant, il aura sans doute ramené une petite amie à la maison, ça doit être ça" se dit John Greenwood "Allons voir!".
Pas d'Henry à la maison, pas de voiture non plus. Bizarre. C'est alors que John se souvient que le chauffeur lui a emprunté la voiture la veille au matin pour se rendre chez une tante en banlieue, il ne rentrera que ce soir, ça ne peut donc pas être lui et encore moins une petite amie puisqu'il n'était pas là. Le mystère reste entier.
John retourne à sa rêverie pendant de longues minutes. Tout en caressant avec volupté le satin de l'objet, il ferme les yeux et imagine à quelle femme une telle chaussure peut convenir. Il l'imagine grande et belle. Oui, belle, magnifique, somptueuse, ravissante, exquise… Les mots s'emmêlent dans sa tête, ses battements de cœur s'accélèrent, la créature prend vie dans son esprit. Belle et grande, oui. Avec de longs cheveux noisette, fins comme de la soie, doux et brillants. Et des yeux… Ha ces yeux! En amande, de la même couleur que le ciel d'été, rieurs et mystérieux. Une bouche veloutée, des lèvres parfaites au goût de chocolat, une peau satinée, un grain de beauté mutin sur le menton…
Le maître de maison est tellement absorbé par sa création qu'il en oublie l'heure du petit-déjeuner. Le cloche le rappelle à l'ordre. C'est qu'on ne plaisante pas avec Tony, le cuisinier, un homme bourru pour qui l'heure, c'est l'heure! Les toasts n'attendent pas Monsieur, ni les œufs au plat!
D'un air hébété et d'un pas hésitant, John se rend à la cuisine, oubliant qu'il prend d'ordinaire son repas dans la salle à manger. Surpris de voir son patron débarquer dans son domaine, Tony lui lance "Qu'est-ce que vous faites ici?". John ne répond pas, il tourne le dos au cuistot et tient précieusement la chaussure au creux de ses mains, il la regarde, il se voit plongeant les doigts dans la chevelure de la créature qui la possède.
"Monsieur?!" crie Tony, "Tout va bien?"
"Heu… Oui, Tony, qu'y a-t-il? Pardon?" répond John en se retournant. Tony ouvre de grands yeux surpris.
"Tony, dites-moi, à tout hasard, vous ne sauriez pas…. Non, suis-je bête, vous ne pouvez évidemment pas savoir…" John quitte les lieux, le regard vide, la tête ailleurs, laissant sur place un Tony complètement décontenancé.
La journée s'est écoulée. John Greenwood n'a pas fait grand chose. Il est passé du salon à la bibliothèque, de celle-ci à la salle à manger, puis du canapé à la chambre. Rien à faire, une seule chose occupe ses pensées: la chaussure et la femme qui l'accompagne. John a perdu toute raison, il erre de pièce en pièce, perdu, esseulé, protégeant sa trouvaille comme un trésor irremplaçable, s'imaginant gambader dans le jardin avec la divine créature qui ne cesse de hanter son esprit. John lui a même trouvé un nom. Marie. Elle s'appelle certainement Marie.
"Marie, Marie, où es-tu?" répète inlassablement John dans sa tête.
L'heure tourne, la nuit est tombée, le froid tire notre homme amoureux de sa torpeur.
"Mon Dieu, quelle heure est-il? Où est Marie?" s'exclame John. Avant de comprendre que Marie n'est pas là, il ne sait pas qui elle est, où elle se trouve. Il n'a que sa chaussure, objet de toutes les attentions du maître, incarnation matérielle du fantasme qui ne le quitte plus.
Soudain, l'étincelle, une idée. John va attendre la belle. Elle reviendra certainement récupérer son bien. On ne peut abandonner une chaussure de cette qualité sans tenter de la récupérer. Oui, voilà, elle va revenir!
Fébrile et tout excité, John s'organise, il se prépare une collation à la cuisine avant de prendre position en bas de l'escalier, dans ce petit renfoncement où il se cachait déjà enfant lorsqu'il voulait éviter la leçon de piano que ses parents lui imposaient.
Rassasié et sans doute fourbu par cette journée d'intense réflexion, John s'endort, le château est calme, le temps passe et repasse.
Un craquement réveille John en sursaut, il tend l'oreille, écoute, ne perçoit aucun bruit puis entend un glissement feutré, le froissement d'une étoffe. Il se lève d'un coup, heurte le plafond bas de sa cachette, se précipite vers l'escalier et là, il l'aperçoit! Marie! Sa Marie! Créature de la nuit qu'il veut rattraper, il la veut sienne, il l'aime! Marie est loin, elle s'est engouffrée dans un couloir, John court dans ses pas, grimpe les escaliers, trébuche, se retrouve au sommet et…. il ne voit plus personne! Il prend à droite, le corridor compte deux couloir transersaux, il ne voit rien, fait demi-tour, parcourt tout le premier étage. Pas de Marie! Plus de Marie! John est désespéré. Comment la retrouver dans ce gigantesque château? John devient fou de douleur et d'amour, il arpente chaque couloir, explore chaque recoin. Rien… rien…. rien! Effondré, le visage exsangue, John regagne sa chambre et s'allonge, il ne sait plus que faire. Serrant la chaussure contre son cœur, John pense à Marie. Comment la retrouver? Où est-elle? "Elle s'est sans doute enfuie pendant que je la cherchais du mauvais côté. Mais j'ai toujours l'escarpin! Elle reviendra donc le chercher. Cette fois, je serai plus attentif et perspicace!".
Heureux et persuadé d'enfin retrouver l'élue de ses pensées, John s'endort paisiblement, son précieux trésor enfoui contre lui, un sourire aux lèvres et ses rêves tout entiers consacrés à Marie. Haaaa…. Marie!
Quelques heures plus tard, Tony s'active dans la cuisine. Ce matin, il a le regard mauvais, le geste brusque, il marmonne tout en dépiautant un pauvre poulet à coups de hachette. Les morceaux partent dans tous les sens, Tony s'énerve, se fâche avant de déposer les armes et de pousser un profond soupir. Il s'assied, ses mains tremblent, ses yeux s’embuent. C’est que sous ses airs revêches, Tony est un tendre, mais il n’aime pas le montrer à son patron, question de fierté. En se massant nerveusement les mains, il réfléchit, grommèle, se met à parler tout seul. Il semble contrarié, de gros soucis en perspective.
"Comment je vais faire moi ce soir? C’est une catastrophe! Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour récupérer cette satanée chaussure que Monsieur promène comme un yorkshire sur son bras. Un escarpin tout neuf dessiné par Jean-Paul, du sur mesure assorti mon costume de Darling Lyla! Je vais être ridicule si je ne les porte pas pour danser, il faut que je trouve une solution ou le patron du "Joyeux Colibri" va me virer. Je suis tout de même dans la revue vedette, un spectacle qu'on joue depuis plus d'un an et jamais un accroc, je dois récupérer cette chaussure. Mince, comment je vais m'en sortir…"
Après ses ablutions, John enfile une tenue décontractée, il prendra son petit déjeuner après avoir effectué le tour de la propriété. D’un pas alerte, il descend les escaliers lorsque son pied heurte un objet, la dégringolade est évitée de justesse.
Une chaussure. Une chaussure ? Un escarpin faut-il préciser. Très bel objet en satin ivoire orné de perles précieuses et délicates qui rehaussent sa beauté.
"Magnifique travail d’artisan", pense John en caressant le tissu soyeux. "Mais que fait cette chaussure dans l’escalier? A qui appartient-elle?"
Le châtelain n’arrive pas à décrocher son regard du soulier, dont la beauté lui coupe le souffle. Il l’effleure, le touche du bout des doigts, le respire, plonge son regard dans les reflets des perles, soulève l’objet, le contemple, le tourne dans tous les sens. D’intrigué, John passe au stade de subjugué. C’est que cette chaussure est belle et élégante, au talon haut dressé lui donnant une allure encore plus majestueuse. "Un escarpin de femme raffinée, aucun doute" se dit-il, "une femme soignée et belle. Cet objet a dû être créé juste pour elle, assorti à sa beauté".
Perdu dans ses pensées, John ne voit pas le temps passer. Les gémissements du chien le rappellent à l'ordre, c'est l'heure de la promenade. Hypnotisé et absorbé par sa réflexion, John ouvre la grande porte du château de manière machinale et envoie Arthur dehors. Il retourne au pied de l'escalier, s'installe et contemple à nouveau cette chaussure merveilleuse. Qu'elle est douce! A qui peut-elle bien appartenir? Il n'y a pas de femme au château, à l'exception de Madame Molly, la femme de chambre. "Mais ça ne peut pas être elle!" s'exclame John, "Pas Madame Molly. Elle a soixante ans, des rondeurs partout, ne porte ni bijoux ni parfum et en plus, elle ne sort pas, elle quitte rarement le château. Je vais en avoir le cœur net!"
D'un pas décidé, John part à la recherche de sa domestique. Où peut-elle bien être? Le château est grand, pas mal de couloirs et de chambres, elle se trouve peut-être dans l'aile Sud, elle avait parlé de nettoyer les tentures. John parcourt la demeure dans tous les sens et finit par dénicher la bonne. Comme il l'avait pressenti, jamais Madame Molly n'a vu cette chaussure auparavant et elle ignore à qui elle peut bien être. Pas à elle en tout cas, ce genre de frivolités n'est pas très pratique pour travailler.
"Allez plutôt voir du côté d'Henry, Monsieur".
Henry, le chauffeur. Un homme efficace que John aime bien. "Henry est jeune et séduisant, il aura sans doute ramené une petite amie à la maison, ça doit être ça" se dit John Greenwood "Allons voir!".
Pas d'Henry à la maison, pas de voiture non plus. Bizarre. C'est alors que John se souvient que le chauffeur lui a emprunté la voiture la veille au matin pour se rendre chez une tante en banlieue, il ne rentrera que ce soir, ça ne peut donc pas être lui et encore moins une petite amie puisqu'il n'était pas là. Le mystère reste entier.
John retourne à sa rêverie pendant de longues minutes. Tout en caressant avec volupté le satin de l'objet, il ferme les yeux et imagine à quelle femme une telle chaussure peut convenir. Il l'imagine grande et belle. Oui, belle, magnifique, somptueuse, ravissante, exquise… Les mots s'emmêlent dans sa tête, ses battements de cœur s'accélèrent, la créature prend vie dans son esprit. Belle et grande, oui. Avec de longs cheveux noisette, fins comme de la soie, doux et brillants. Et des yeux… Ha ces yeux! En amande, de la même couleur que le ciel d'été, rieurs et mystérieux. Une bouche veloutée, des lèvres parfaites au goût de chocolat, une peau satinée, un grain de beauté mutin sur le menton…
Le maître de maison est tellement absorbé par sa création qu'il en oublie l'heure du petit-déjeuner. Le cloche le rappelle à l'ordre. C'est qu'on ne plaisante pas avec Tony, le cuisinier, un homme bourru pour qui l'heure, c'est l'heure! Les toasts n'attendent pas Monsieur, ni les œufs au plat!
D'un air hébété et d'un pas hésitant, John se rend à la cuisine, oubliant qu'il prend d'ordinaire son repas dans la salle à manger. Surpris de voir son patron débarquer dans son domaine, Tony lui lance "Qu'est-ce que vous faites ici?". John ne répond pas, il tourne le dos au cuistot et tient précieusement la chaussure au creux de ses mains, il la regarde, il se voit plongeant les doigts dans la chevelure de la créature qui la possède.
"Monsieur?!" crie Tony, "Tout va bien?"
"Heu… Oui, Tony, qu'y a-t-il? Pardon?" répond John en se retournant. Tony ouvre de grands yeux surpris.
"Tony, dites-moi, à tout hasard, vous ne sauriez pas…. Non, suis-je bête, vous ne pouvez évidemment pas savoir…" John quitte les lieux, le regard vide, la tête ailleurs, laissant sur place un Tony complètement décontenancé.
La journée s'est écoulée. John Greenwood n'a pas fait grand chose. Il est passé du salon à la bibliothèque, de celle-ci à la salle à manger, puis du canapé à la chambre. Rien à faire, une seule chose occupe ses pensées: la chaussure et la femme qui l'accompagne. John a perdu toute raison, il erre de pièce en pièce, perdu, esseulé, protégeant sa trouvaille comme un trésor irremplaçable, s'imaginant gambader dans le jardin avec la divine créature qui ne cesse de hanter son esprit. John lui a même trouvé un nom. Marie. Elle s'appelle certainement Marie.
"Marie, Marie, où es-tu?" répète inlassablement John dans sa tête.
L'heure tourne, la nuit est tombée, le froid tire notre homme amoureux de sa torpeur.
"Mon Dieu, quelle heure est-il? Où est Marie?" s'exclame John. Avant de comprendre que Marie n'est pas là, il ne sait pas qui elle est, où elle se trouve. Il n'a que sa chaussure, objet de toutes les attentions du maître, incarnation matérielle du fantasme qui ne le quitte plus.
Soudain, l'étincelle, une idée. John va attendre la belle. Elle reviendra certainement récupérer son bien. On ne peut abandonner une chaussure de cette qualité sans tenter de la récupérer. Oui, voilà, elle va revenir!
Fébrile et tout excité, John s'organise, il se prépare une collation à la cuisine avant de prendre position en bas de l'escalier, dans ce petit renfoncement où il se cachait déjà enfant lorsqu'il voulait éviter la leçon de piano que ses parents lui imposaient.
Rassasié et sans doute fourbu par cette journée d'intense réflexion, John s'endort, le château est calme, le temps passe et repasse.
Un craquement réveille John en sursaut, il tend l'oreille, écoute, ne perçoit aucun bruit puis entend un glissement feutré, le froissement d'une étoffe. Il se lève d'un coup, heurte le plafond bas de sa cachette, se précipite vers l'escalier et là, il l'aperçoit! Marie! Sa Marie! Créature de la nuit qu'il veut rattraper, il la veut sienne, il l'aime! Marie est loin, elle s'est engouffrée dans un couloir, John court dans ses pas, grimpe les escaliers, trébuche, se retrouve au sommet et…. il ne voit plus personne! Il prend à droite, le corridor compte deux couloir transersaux, il ne voit rien, fait demi-tour, parcourt tout le premier étage. Pas de Marie! Plus de Marie! John est désespéré. Comment la retrouver dans ce gigantesque château? John devient fou de douleur et d'amour, il arpente chaque couloir, explore chaque recoin. Rien… rien…. rien! Effondré, le visage exsangue, John regagne sa chambre et s'allonge, il ne sait plus que faire. Serrant la chaussure contre son cœur, John pense à Marie. Comment la retrouver? Où est-elle? "Elle s'est sans doute enfuie pendant que je la cherchais du mauvais côté. Mais j'ai toujours l'escarpin! Elle reviendra donc le chercher. Cette fois, je serai plus attentif et perspicace!".
Heureux et persuadé d'enfin retrouver l'élue de ses pensées, John s'endort paisiblement, son précieux trésor enfoui contre lui, un sourire aux lèvres et ses rêves tout entiers consacrés à Marie. Haaaa…. Marie!
Quelques heures plus tard, Tony s'active dans la cuisine. Ce matin, il a le regard mauvais, le geste brusque, il marmonne tout en dépiautant un pauvre poulet à coups de hachette. Les morceaux partent dans tous les sens, Tony s'énerve, se fâche avant de déposer les armes et de pousser un profond soupir. Il s'assied, ses mains tremblent, ses yeux s’embuent. C’est que sous ses airs revêches, Tony est un tendre, mais il n’aime pas le montrer à son patron, question de fierté. En se massant nerveusement les mains, il réfléchit, grommèle, se met à parler tout seul. Il semble contrarié, de gros soucis en perspective.
"Comment je vais faire moi ce soir? C’est une catastrophe! Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour récupérer cette satanée chaussure que Monsieur promène comme un yorkshire sur son bras. Un escarpin tout neuf dessiné par Jean-Paul, du sur mesure assorti mon costume de Darling Lyla! Je vais être ridicule si je ne les porte pas pour danser, il faut que je trouve une solution ou le patron du "Joyeux Colibri" va me virer. Je suis tout de même dans la revue vedette, un spectacle qu'on joue depuis plus d'un an et jamais un accroc, je dois récupérer cette chaussure. Mince, comment je vais m'en sortir…"
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