Exo « 2222 » : Putain de planète
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Exo « 2222 » : Putain de planète
PUTAIN DE PLANETE
Putain de planète. Trois plombes qu’on tournique autour du spaciodrome de Venusgrad comme un ptérodactyle au-dessus d’une charogne de brontosaure. Pas mèche d’en apercevoir un bout de piste. La faute à l’édredon de nuages qui enveloppe Vénus. Dioxyde de soufre, hautement suffocant, en suspension dans un bain de dioxyde de carbone assaisonné d’une pointe d’azote. Un cocktail pas recommandé pour des poumons humains, mais on n’arrête pas le Progrès. Et puis quoi encore ?
Qui dit dioxyde dit oxygène. C’est mathématique, en tous cas chimique. Et là où il y a oxygène, le chimiste saura tôt ou tard l’extraire, l’industriel le conditionner et le fournisseur le vendre un bon prix dès lors qu’il y a un marché. Ca a toujours roulé comme ça, Espace ou pas. En bref, on savait comment tirer de Vénus une atmosphère adaptée à nos petits poumons. Ne restait plus qu’à s’y rendre.
Ce fut chose faite en 2155, peu de temps après l’invention du propulseur à révulsion magnétique. Qui renvoyait tous les autres moteurs aux poubelles de la technologie et mettait Vénus à moins de deux semaines de la Terre, formalités de douane et d'embarquement incluses. Me demande pas comment ça fonctionne. Tu sais comment elle vole, ta Twingo 35, toi ? Non ? Et pourtant elle vole. Ben moi non plus je sais pas comment il tient en l’air, mon spacecab, et pourtant il est capable de se taper ses 250 000 Km/h malgré son âge respectable et ses cinq révisions. On a pas tous les moyens de s’offrir le spacecruiser de ses rêves.
Bref, en même pas cinquante ans, on avait exporté pas loin de dix millions d’humains dans l’Espace. Au début les savants et les aventuriers. Faut bien qu’y en aient qui mouillent le burnous pour défricher le terrain. Le reste a suivi. Flics et voyous. Travailleurs et patrons. Célibataires désoeuvrés après le boulot et putes à l’épaule compatissante. Et des épiceries et des baraques de frites, des écoles et des lieux de culte – la superstition n’est pas soluble même dans l’éther stellaire – des tavernes et des salles de spectacle, bref tout comme là-bas, dis, mais sous cloches à 42 millions de kilomètres environ.
Les Ruskofs, qui avaient lancé le move. Un gars de chez eux, Popov, avait inventé le fameux propulseur. Un tas d’inventeurs russes s’appellent Popov, mais ça n’a rien d’étonnant, c’est le blaze le plus commun, dans la steppe et la toundra. Bref, le Kremlin n’a pas loupé l’occase de rafler la mise en premier, tu penses, et une pincée d’années plus tard, ils inauguraient en grande pompe, avec balalaïkas, danseuses tziganes, champagne de Crimée et vodka brutale comme s’il en pleuvait, Vénusgrad, la première ville de l’Espace. Les représentants des autres Puissances, fumants de jalousie sous leurs masques de marbre, manquèrent s’étouffer avec leur blinis au caviar, mais n’en pensaient pas moins. Inutile de dire qu’on vit dans foulée se créer Vénus-City l’américaine, Vénusjing la chinoise, Vénusville la française et ainsi de suite. Même le Brésil avait implanté une Bahia de Vénus, où l’on avait la réputation de ne pas s’ennuyer.
De toutes les cités de l’espace, Vénusgrad est la plus ancienne, la plus étendue, la plus peuplée et la plus riche. Sous son immense dôme gonflable de plastique organique, elle abrite pas moins de deux millions d’habitants. Te dire si on y trouve tout ce qu’on veut, y compris les embrouilles si on les cherche. Moi je les cherche pas spécialement, mais les embrouilles c’est comme la merde : c’est toujours quand tu regardes ailleurs que tu mets le pied dedans. Dans mon job, faut se gaffer de ses fréquentations. Je fais spacecab, spatio-taxi si tu préfères. Je peux conduire deux passagers de la Terre à Vénus en 450 heures, pour trois fois moins cher que sur un vol officiel de la Venus Airlines ou dans un spacecruiser plein de spacetourists obèses et d’agents de sécurité.
Mais les deux qu’on avait là, sur le coup, je les sentais pas. J’en avais fait part discrètos à Olga avant de les embarquer sur le tarmac du spacioport de Baïkonour – bien moins cher que Cap Kennedy ou Kourou – mais elle a haussé les épaules, qu’elle porte fort larges et dénudées. Le jour où tu verras trembler Olga, c’est qu’on sera en Sibérie et encore elle est du genre à piquer une tête dans la Neva gelée après avoir cassé la glace avec. Elle me l’avait joué à la coule, façon violon tzigane et cils papillonnants, tu verras, mon gobutchka tout méfiant, ces deux-là, c’est gentlemen pile-poil tip-top, totale confiance : c’est cousins de la femme de mon frère. Ah, évidemment, si c’est pour une affaire de famille…J’ai pas eu le mauvais esprit de lui demander par quel prodige génétique ces deux lascars sombres de peau, noirs de poil et enturbannés jusqu’aux sourcils pouvaient être de même souche que sa belle-sœur Maria, authentique blonde et véritable maria-couche-toi-là.
D’un autre côté, ils payaient d’avance, cash et en bonne monnaie et ce n’étaient sans doute après tout que deux braves négociants du bazar de Tachkent avides de frissons spatiaux ou deux paisibles lettrés tadjiks en pèlerinage à la Grande Mosquée de Vénusgrad. Plus du tiers de la population est musulmane et le Gouverneur de la Cité, bien que d’origine russe pur jus, ne manque pas un méchoui ou un banquet de l’Aïd – on lui sert sa gnôle dans des théières, on sait vivre, tout de même – et laisse siéger trois ulémas au Gouvernorat, moyennant quoi tous les barbus et assimilés votent pour lui comme un seul croyant à chaque scrutin. Il ridiculise régulièrement ses adversaires avec des scores électoraux de caudillo sud-américain ou de potentat africain. La politique a le même parfum sur Vénus qu’à la Maison Mère. Même dans l’Espace, on t’entend voter.
Putain de planète. Et putain de machine. Normalement, purée de pois ou pas, on doit pouvoir se poser à l’aveugle, c’est même une des caractéristiques du spacionef Popov. Il rejoint la base tout seul comme le toutou conditionné de son compatriote Pavlov. Ouais, à condition que tout fonctionne normalement. Avec cinq révisions en dix ans et un bon milliard de kilomètres dans les tubulures, tu penses bien que la bécane avait plus la fraîcheur Printil. Encore un miracle si elle tenait en l’air, ce dont les deux barbus ne manquaient pas de remercier quotidiennement le Tout-puissant des cinq prières réglementaires. On a même à bord un compas qui indique la direction de la Mecque, te dire si on chouchoute l’invité.
Le voyage lui-même avait pas posé de problèmes majeurs. L’avait bien fallu cracher une rallonge de bakchich aux gabelous rapport aux six caisses de cognac chinois et aux deux valises de lingerie fine française qu’on déclarait comme bagages accompagnés – tout des trucs qui se refourguent un max sur Vénus. Je te raconte pas le regard limite fatwah des deux passagers ; alcool plus dessous coquins égale abomination des abominations pour le Croyant. N’avaient encore rien vu, les pauvres. Qui n’a pas admiré Olga dans une séance sauvage d’essayage de lingerie griffée n’a rien vu. A moins de se planquer la tête sous la couverture de la couchette ou de se mettre un bandeau noir sur les yeux, pas moyen d’échapper au spectacle. C’est pas qu’Olga soit exhibitionniste, mais mon spacecab, c’est kif un camping-car : quatre couchettes, une table pliante et basta. Faut pas rêver : à dix mille kahortz d’occase le bout, l’intimité, tu peux te la scotcher au fireck.
S’y sont fait assez vite, les barbus, aux space-shows de ma fiancée. De même qu’au cognac chinois. Le thé, ça va bien au douar avec toute la smala, les fatmas et les chameaux, mais dans le vide intersidéral, télé ou pas télé, t’as vite besoin d’un coup de lubrifiant pour pas griller un neurone. D’ailleurs, une fois en confiance, je peux te garantir que ces deux-là basculaient cosaque. A croire qu’ils avaient fait ça toute leur vie, code islamique ou pas. Le cognac chinois, ça vaut pas encore une grande fine charentaise, mais ça se laisse siroter gentiment et ça coûte trois fois moins cher. Au rythme où ça descendait, notre réserve allait pas faire long feu, mais on s’en tamponnait. Les deux lascars étaient cousus d’or et mettaient un point d’honneur à payer rubis sur l’ongle et au prix fort chaque bouteille prélevée sur le stock. Moyennant quoi, dès le troisième soir de traversée, Olga montait sur la table en porte-jarretelles pour se déhancher au son de ma guitare et des claquements de mains des deux enturbannés, cramoisis et le regard exorbité. Ambiance.
On a bien eu quelques turbulences dans les parages du banc d’astéroïdes Barjavel 21. Le coin a sale réputation : non seulement faut slalomer serré entre les gros récifs spatiaux, mais les parages abritent une active caillera de l’espace bien décidée à mettre la main sur ton vaisseau et sa cargaison, rançonner tes passagers et violer ta femme en réunion si affinités. Heureusement, mon tacot des étoiles paye pas de mine, mais il en a suffisamment sous le capot pour monter à 250 000 km/h en dix secondes. C’est pas avec leurs spacionefs patauds et suréquipés qu’ils pouvaient espérer nous rattraper. On a eu aussi droit à un orage magnétique à moins de deux jours de Vénus. Pendant une heure, on s’est retrouvé dans le noir intégral au beau milieu d’un show d’Olga, moteur coupé et instruments de bord aux abonnés absents. Tu nous vois tous les quatre en apesanteur dans le noir, nous éclairant mutuellement à la lampe torche, nageant parmi strings léopard et soutifs brodés flottant dans la cabine. La routine, quoi.
Maintenant, fallait encore se poser sur Vénus. Au pif : le simulateur de trajectoire venait de déclarer forfait. Nous restait plus qu’un vieux diaporama 3D des abords du spaciodrome et une boussole calée sur le nord magnétique de la planète, comme au bon vieux temps des traversées à la voile. Hisse et haut ! On n’avait qu’une hâte, Olga et moi : retrouver le plancher des vaches – crois pas, y a des vaches sur Vénus – nous débarrasser de la camelote et filer chez Micha, le plus chouette spacekebab de Vénusgrad s’enfiler un durum dégoulinant de sauce à l’ail arrosé de samogon* en provenance directe de la baignoire. Micha a pas perdu la main en s’expatriant dans l’Espace. Même les deux mecs en noir en salivaient d’avance. Après tout c’est hallal, le durum, non ?
Cerise sur le vatrouchka, j’avais même plus de contact radio avec la tour de contrôle. Très courant quand on se retrouve dans la bouillasse de dioxyde de soufre. Y a friture au bout de la ligne. Pasque comme vous pouvez l’imaginer, j’avais plongé droit dans la mélasse. Enfin plus exactement ma meuf, nettement plus kamikaze que moi : cinq ans de commandos. Pas qu’ils soient très gonzesses, chez les spetnaz, mais une frangine d’un mètre quatre-vingt qui détord un fer à cheval rien qu’en le regardant, ça force le respect. Surtout quand elle est gaulée comme Olga. Bref ma blonde avait squatté ma place, enclenché les commandes manuelles et banzaï !
Le turban contre le sol, la tête entre les coudes et les talons des babouches dans le trou du cul , ils étaient, nos passagers, en prière, quoi. Je sais pas si on piquait vers la Mecque mais en tout cas on y filait grand train. Ya Allah. Après une minute dans le schwarz total – le genre de minute qui s’éternise – on a pris pleine poire l’illumination du spaciodrome. Faut dire qu’avec un millier de mouvements par jour, y avait intérêt à baliser le terrain. Bien entendu, les spaciodromes de Vénus se trouvent en dehors des dômes atmosphériques, donc sous atmosphère irrespirable. S’agit pas de quitter le navire avant d’avoir rejoint un terminal pressurisé, sinon avec une combinaison spatiale, mais ça c’est pas pour bibi. Plus qu’à trouver un terminal contre lequel se poser, et à nous les kahortz, les durum de Micha et une bonne nuit de repos dans un vrai pieu dans un bon spacemotel.
J’ai repris les commandes. Qu’Olga fasse mumuse pour épater la galerie avant qu’on se pose, passe encore, mais à l’arrivée, capitaine maître en son navire, mille sabords. J’ai ressayé le contact radio, et miracle j’ai obtenu le signal après seulement deux trois coups de chausson dans le bazar.
- Allo Vénusgrad…Ici Spacecab Gob 001…Allo…Allo ?... Y a quelqu’un dans le poste, bordel ?
- Allo, Spacecab Gob 001 ? Vous êtes en phase d’approche ?
- Un peu que je suis en phase d’approche…donnez-moi fissa un terminal où m’arrimer, on est limite borderline question oxygène.
- Mais vous vous posez sur le Central, bien sûr.
- Comment ça le Central ?
Le Central c’est le terminal exclusivement réservé aux grosses légumes. Quand le Président du Monde ou le gang de richards qui en tient lieu débarquent, ils posent pas le cul ailleurs. D’où ma perplexité. Olga me regardait avec de gros yeux ronds, et les deux barbus se prosternaient contre le sol en remerciant le Tout-Puissant de Ses Faveurs. Y avait un mystère là-dedans ; on devait nous prendre pour un autre.
- Allo Vénusgrad, vous êtes bien sûr de votre coup ?
Un peu de friture sur la ligne, et puis a retenti dans la sono du bord le timbre tonitruant de Son Excellence Anatoli Vassiliévitch Magouillov, tout-puissant Gouverneur de Vénusgrad.
- Allo, Spacecab Gob 001 ? J’ai bien l’honneur parler à célèbre Capitaine Gobu van Gobu ?
- Sifflet…veux dire si fait, naturliche…dites vous devez faire erreur, sauf votre respect, Monsieur l’ Excellence…
- Vous n’être pas Capitaine Gobu van Gobu ? Je vais ordonner purge bolchoï dans services information, par Saint Wladimir !
- Non non pas de murge…de purge je veux dire, Excellent Monsieur, je suis bien ce que vous dites.
- Alors, Gospodine Captain, me permettre de souhaiter bienvenue à Vénusgrad au nom d’entière Humanité. Vous avoir rejoint Vénusgrad exactement à vingt-deux heures vingt-deux minutes vingt-deux secondes le vingt-deux zéro deux de l’année deux mille deux cent vingt-deux. C’est-à-dire le 2-2-2222 à 22h22mn22s.
Une conjugaison numérique qui ne se reproduirait pas avant plus de onze cent ans. Et que la Terre avait choisie pour en faire la Fête universelle de l’Espace. Alors on s’est posé comme sur un coussin de rêves juste au milieu de la dalle centrale, tandis que retentissait l’hymne de l’Espace et que se déployait une garde d’honneur en scaphandre pressurisé. Puis la dalle s’est enfoncée dans un sas pressurisé, et on a pu sortir se dégourdir les pattes. Au sortir du sas, le spectacle était grandiose. Ils étaient tous là. Le Gouverneur et sa suite de lèche-bottes. Les ambassadeurs des Puissances avec leurs enchaînés militaires pavés de médailles. Les grossiums de la Finance et les rois du chaud biz. Les popes et les imams. Que sais-je encore les chanteurs de charme et leurs groupies. Bref tout ce qui comptait sur Vénus et même plus loin. Tous avides d’être flashés en compagnie des spacioterriens 2222222222, qu’on appellerait bientôt les 10x2 pour économiser du caractère.
Au milieu de l’Esplanade des Glorieux Conquérants de l’Espace (le Russe a toujours aimé l’emphase) sous un flot de banderoles multicolores à la gloire des Héros du Jour, se dressait la mère de tous les buffets, desservi par un escadron de jouvencelles canon en tenues folkloriques, c’est-à-dire particulièrement légères et seyantes. Alors j’ai attiré discrètement Olga contre moi.
- Tu sais, ma poule, les durum de Micha, je crois qu’on va les oublier pour ce soir.
Captain Gobu
* Samogon : sorte de vodka maison qui a beaucoup contribué à plomber les statistiques de l'alcoolisme en Russie.
Putain de planète. Trois plombes qu’on tournique autour du spaciodrome de Venusgrad comme un ptérodactyle au-dessus d’une charogne de brontosaure. Pas mèche d’en apercevoir un bout de piste. La faute à l’édredon de nuages qui enveloppe Vénus. Dioxyde de soufre, hautement suffocant, en suspension dans un bain de dioxyde de carbone assaisonné d’une pointe d’azote. Un cocktail pas recommandé pour des poumons humains, mais on n’arrête pas le Progrès. Et puis quoi encore ?
Qui dit dioxyde dit oxygène. C’est mathématique, en tous cas chimique. Et là où il y a oxygène, le chimiste saura tôt ou tard l’extraire, l’industriel le conditionner et le fournisseur le vendre un bon prix dès lors qu’il y a un marché. Ca a toujours roulé comme ça, Espace ou pas. En bref, on savait comment tirer de Vénus une atmosphère adaptée à nos petits poumons. Ne restait plus qu’à s’y rendre.
Ce fut chose faite en 2155, peu de temps après l’invention du propulseur à révulsion magnétique. Qui renvoyait tous les autres moteurs aux poubelles de la technologie et mettait Vénus à moins de deux semaines de la Terre, formalités de douane et d'embarquement incluses. Me demande pas comment ça fonctionne. Tu sais comment elle vole, ta Twingo 35, toi ? Non ? Et pourtant elle vole. Ben moi non plus je sais pas comment il tient en l’air, mon spacecab, et pourtant il est capable de se taper ses 250 000 Km/h malgré son âge respectable et ses cinq révisions. On a pas tous les moyens de s’offrir le spacecruiser de ses rêves.
Bref, en même pas cinquante ans, on avait exporté pas loin de dix millions d’humains dans l’Espace. Au début les savants et les aventuriers. Faut bien qu’y en aient qui mouillent le burnous pour défricher le terrain. Le reste a suivi. Flics et voyous. Travailleurs et patrons. Célibataires désoeuvrés après le boulot et putes à l’épaule compatissante. Et des épiceries et des baraques de frites, des écoles et des lieux de culte – la superstition n’est pas soluble même dans l’éther stellaire – des tavernes et des salles de spectacle, bref tout comme là-bas, dis, mais sous cloches à 42 millions de kilomètres environ.
Les Ruskofs, qui avaient lancé le move. Un gars de chez eux, Popov, avait inventé le fameux propulseur. Un tas d’inventeurs russes s’appellent Popov, mais ça n’a rien d’étonnant, c’est le blaze le plus commun, dans la steppe et la toundra. Bref, le Kremlin n’a pas loupé l’occase de rafler la mise en premier, tu penses, et une pincée d’années plus tard, ils inauguraient en grande pompe, avec balalaïkas, danseuses tziganes, champagne de Crimée et vodka brutale comme s’il en pleuvait, Vénusgrad, la première ville de l’Espace. Les représentants des autres Puissances, fumants de jalousie sous leurs masques de marbre, manquèrent s’étouffer avec leur blinis au caviar, mais n’en pensaient pas moins. Inutile de dire qu’on vit dans foulée se créer Vénus-City l’américaine, Vénusjing la chinoise, Vénusville la française et ainsi de suite. Même le Brésil avait implanté une Bahia de Vénus, où l’on avait la réputation de ne pas s’ennuyer.
De toutes les cités de l’espace, Vénusgrad est la plus ancienne, la plus étendue, la plus peuplée et la plus riche. Sous son immense dôme gonflable de plastique organique, elle abrite pas moins de deux millions d’habitants. Te dire si on y trouve tout ce qu’on veut, y compris les embrouilles si on les cherche. Moi je les cherche pas spécialement, mais les embrouilles c’est comme la merde : c’est toujours quand tu regardes ailleurs que tu mets le pied dedans. Dans mon job, faut se gaffer de ses fréquentations. Je fais spacecab, spatio-taxi si tu préfères. Je peux conduire deux passagers de la Terre à Vénus en 450 heures, pour trois fois moins cher que sur un vol officiel de la Venus Airlines ou dans un spacecruiser plein de spacetourists obèses et d’agents de sécurité.
Mais les deux qu’on avait là, sur le coup, je les sentais pas. J’en avais fait part discrètos à Olga avant de les embarquer sur le tarmac du spacioport de Baïkonour – bien moins cher que Cap Kennedy ou Kourou – mais elle a haussé les épaules, qu’elle porte fort larges et dénudées. Le jour où tu verras trembler Olga, c’est qu’on sera en Sibérie et encore elle est du genre à piquer une tête dans la Neva gelée après avoir cassé la glace avec. Elle me l’avait joué à la coule, façon violon tzigane et cils papillonnants, tu verras, mon gobutchka tout méfiant, ces deux-là, c’est gentlemen pile-poil tip-top, totale confiance : c’est cousins de la femme de mon frère. Ah, évidemment, si c’est pour une affaire de famille…J’ai pas eu le mauvais esprit de lui demander par quel prodige génétique ces deux lascars sombres de peau, noirs de poil et enturbannés jusqu’aux sourcils pouvaient être de même souche que sa belle-sœur Maria, authentique blonde et véritable maria-couche-toi-là.
D’un autre côté, ils payaient d’avance, cash et en bonne monnaie et ce n’étaient sans doute après tout que deux braves négociants du bazar de Tachkent avides de frissons spatiaux ou deux paisibles lettrés tadjiks en pèlerinage à la Grande Mosquée de Vénusgrad. Plus du tiers de la population est musulmane et le Gouverneur de la Cité, bien que d’origine russe pur jus, ne manque pas un méchoui ou un banquet de l’Aïd – on lui sert sa gnôle dans des théières, on sait vivre, tout de même – et laisse siéger trois ulémas au Gouvernorat, moyennant quoi tous les barbus et assimilés votent pour lui comme un seul croyant à chaque scrutin. Il ridiculise régulièrement ses adversaires avec des scores électoraux de caudillo sud-américain ou de potentat africain. La politique a le même parfum sur Vénus qu’à la Maison Mère. Même dans l’Espace, on t’entend voter.
Putain de planète. Et putain de machine. Normalement, purée de pois ou pas, on doit pouvoir se poser à l’aveugle, c’est même une des caractéristiques du spacionef Popov. Il rejoint la base tout seul comme le toutou conditionné de son compatriote Pavlov. Ouais, à condition que tout fonctionne normalement. Avec cinq révisions en dix ans et un bon milliard de kilomètres dans les tubulures, tu penses bien que la bécane avait plus la fraîcheur Printil. Encore un miracle si elle tenait en l’air, ce dont les deux barbus ne manquaient pas de remercier quotidiennement le Tout-puissant des cinq prières réglementaires. On a même à bord un compas qui indique la direction de la Mecque, te dire si on chouchoute l’invité.
Le voyage lui-même avait pas posé de problèmes majeurs. L’avait bien fallu cracher une rallonge de bakchich aux gabelous rapport aux six caisses de cognac chinois et aux deux valises de lingerie fine française qu’on déclarait comme bagages accompagnés – tout des trucs qui se refourguent un max sur Vénus. Je te raconte pas le regard limite fatwah des deux passagers ; alcool plus dessous coquins égale abomination des abominations pour le Croyant. N’avaient encore rien vu, les pauvres. Qui n’a pas admiré Olga dans une séance sauvage d’essayage de lingerie griffée n’a rien vu. A moins de se planquer la tête sous la couverture de la couchette ou de se mettre un bandeau noir sur les yeux, pas moyen d’échapper au spectacle. C’est pas qu’Olga soit exhibitionniste, mais mon spacecab, c’est kif un camping-car : quatre couchettes, une table pliante et basta. Faut pas rêver : à dix mille kahortz d’occase le bout, l’intimité, tu peux te la scotcher au fireck.
S’y sont fait assez vite, les barbus, aux space-shows de ma fiancée. De même qu’au cognac chinois. Le thé, ça va bien au douar avec toute la smala, les fatmas et les chameaux, mais dans le vide intersidéral, télé ou pas télé, t’as vite besoin d’un coup de lubrifiant pour pas griller un neurone. D’ailleurs, une fois en confiance, je peux te garantir que ces deux-là basculaient cosaque. A croire qu’ils avaient fait ça toute leur vie, code islamique ou pas. Le cognac chinois, ça vaut pas encore une grande fine charentaise, mais ça se laisse siroter gentiment et ça coûte trois fois moins cher. Au rythme où ça descendait, notre réserve allait pas faire long feu, mais on s’en tamponnait. Les deux lascars étaient cousus d’or et mettaient un point d’honneur à payer rubis sur l’ongle et au prix fort chaque bouteille prélevée sur le stock. Moyennant quoi, dès le troisième soir de traversée, Olga montait sur la table en porte-jarretelles pour se déhancher au son de ma guitare et des claquements de mains des deux enturbannés, cramoisis et le regard exorbité. Ambiance.
On a bien eu quelques turbulences dans les parages du banc d’astéroïdes Barjavel 21. Le coin a sale réputation : non seulement faut slalomer serré entre les gros récifs spatiaux, mais les parages abritent une active caillera de l’espace bien décidée à mettre la main sur ton vaisseau et sa cargaison, rançonner tes passagers et violer ta femme en réunion si affinités. Heureusement, mon tacot des étoiles paye pas de mine, mais il en a suffisamment sous le capot pour monter à 250 000 km/h en dix secondes. C’est pas avec leurs spacionefs patauds et suréquipés qu’ils pouvaient espérer nous rattraper. On a eu aussi droit à un orage magnétique à moins de deux jours de Vénus. Pendant une heure, on s’est retrouvé dans le noir intégral au beau milieu d’un show d’Olga, moteur coupé et instruments de bord aux abonnés absents. Tu nous vois tous les quatre en apesanteur dans le noir, nous éclairant mutuellement à la lampe torche, nageant parmi strings léopard et soutifs brodés flottant dans la cabine. La routine, quoi.
Maintenant, fallait encore se poser sur Vénus. Au pif : le simulateur de trajectoire venait de déclarer forfait. Nous restait plus qu’un vieux diaporama 3D des abords du spaciodrome et une boussole calée sur le nord magnétique de la planète, comme au bon vieux temps des traversées à la voile. Hisse et haut ! On n’avait qu’une hâte, Olga et moi : retrouver le plancher des vaches – crois pas, y a des vaches sur Vénus – nous débarrasser de la camelote et filer chez Micha, le plus chouette spacekebab de Vénusgrad s’enfiler un durum dégoulinant de sauce à l’ail arrosé de samogon* en provenance directe de la baignoire. Micha a pas perdu la main en s’expatriant dans l’Espace. Même les deux mecs en noir en salivaient d’avance. Après tout c’est hallal, le durum, non ?
Cerise sur le vatrouchka, j’avais même plus de contact radio avec la tour de contrôle. Très courant quand on se retrouve dans la bouillasse de dioxyde de soufre. Y a friture au bout de la ligne. Pasque comme vous pouvez l’imaginer, j’avais plongé droit dans la mélasse. Enfin plus exactement ma meuf, nettement plus kamikaze que moi : cinq ans de commandos. Pas qu’ils soient très gonzesses, chez les spetnaz, mais une frangine d’un mètre quatre-vingt qui détord un fer à cheval rien qu’en le regardant, ça force le respect. Surtout quand elle est gaulée comme Olga. Bref ma blonde avait squatté ma place, enclenché les commandes manuelles et banzaï !
Le turban contre le sol, la tête entre les coudes et les talons des babouches dans le trou du cul , ils étaient, nos passagers, en prière, quoi. Je sais pas si on piquait vers la Mecque mais en tout cas on y filait grand train. Ya Allah. Après une minute dans le schwarz total – le genre de minute qui s’éternise – on a pris pleine poire l’illumination du spaciodrome. Faut dire qu’avec un millier de mouvements par jour, y avait intérêt à baliser le terrain. Bien entendu, les spaciodromes de Vénus se trouvent en dehors des dômes atmosphériques, donc sous atmosphère irrespirable. S’agit pas de quitter le navire avant d’avoir rejoint un terminal pressurisé, sinon avec une combinaison spatiale, mais ça c’est pas pour bibi. Plus qu’à trouver un terminal contre lequel se poser, et à nous les kahortz, les durum de Micha et une bonne nuit de repos dans un vrai pieu dans un bon spacemotel.
J’ai repris les commandes. Qu’Olga fasse mumuse pour épater la galerie avant qu’on se pose, passe encore, mais à l’arrivée, capitaine maître en son navire, mille sabords. J’ai ressayé le contact radio, et miracle j’ai obtenu le signal après seulement deux trois coups de chausson dans le bazar.
- Allo Vénusgrad…Ici Spacecab Gob 001…Allo…Allo ?... Y a quelqu’un dans le poste, bordel ?
- Allo, Spacecab Gob 001 ? Vous êtes en phase d’approche ?
- Un peu que je suis en phase d’approche…donnez-moi fissa un terminal où m’arrimer, on est limite borderline question oxygène.
- Mais vous vous posez sur le Central, bien sûr.
- Comment ça le Central ?
Le Central c’est le terminal exclusivement réservé aux grosses légumes. Quand le Président du Monde ou le gang de richards qui en tient lieu débarquent, ils posent pas le cul ailleurs. D’où ma perplexité. Olga me regardait avec de gros yeux ronds, et les deux barbus se prosternaient contre le sol en remerciant le Tout-Puissant de Ses Faveurs. Y avait un mystère là-dedans ; on devait nous prendre pour un autre.
- Allo Vénusgrad, vous êtes bien sûr de votre coup ?
Un peu de friture sur la ligne, et puis a retenti dans la sono du bord le timbre tonitruant de Son Excellence Anatoli Vassiliévitch Magouillov, tout-puissant Gouverneur de Vénusgrad.
- Allo, Spacecab Gob 001 ? J’ai bien l’honneur parler à célèbre Capitaine Gobu van Gobu ?
- Sifflet…veux dire si fait, naturliche…dites vous devez faire erreur, sauf votre respect, Monsieur l’ Excellence…
- Vous n’être pas Capitaine Gobu van Gobu ? Je vais ordonner purge bolchoï dans services information, par Saint Wladimir !
- Non non pas de murge…de purge je veux dire, Excellent Monsieur, je suis bien ce que vous dites.
- Alors, Gospodine Captain, me permettre de souhaiter bienvenue à Vénusgrad au nom d’entière Humanité. Vous avoir rejoint Vénusgrad exactement à vingt-deux heures vingt-deux minutes vingt-deux secondes le vingt-deux zéro deux de l’année deux mille deux cent vingt-deux. C’est-à-dire le 2-2-2222 à 22h22mn22s.
Une conjugaison numérique qui ne se reproduirait pas avant plus de onze cent ans. Et que la Terre avait choisie pour en faire la Fête universelle de l’Espace. Alors on s’est posé comme sur un coussin de rêves juste au milieu de la dalle centrale, tandis que retentissait l’hymne de l’Espace et que se déployait une garde d’honneur en scaphandre pressurisé. Puis la dalle s’est enfoncée dans un sas pressurisé, et on a pu sortir se dégourdir les pattes. Au sortir du sas, le spectacle était grandiose. Ils étaient tous là. Le Gouverneur et sa suite de lèche-bottes. Les ambassadeurs des Puissances avec leurs enchaînés militaires pavés de médailles. Les grossiums de la Finance et les rois du chaud biz. Les popes et les imams. Que sais-je encore les chanteurs de charme et leurs groupies. Bref tout ce qui comptait sur Vénus et même plus loin. Tous avides d’être flashés en compagnie des spacioterriens 2222222222, qu’on appellerait bientôt les 10x2 pour économiser du caractère.
Au milieu de l’Esplanade des Glorieux Conquérants de l’Espace (le Russe a toujours aimé l’emphase) sous un flot de banderoles multicolores à la gloire des Héros du Jour, se dressait la mère de tous les buffets, desservi par un escadron de jouvencelles canon en tenues folkloriques, c’est-à-dire particulièrement légères et seyantes. Alors j’ai attiré discrètement Olga contre moi.
- Tu sais, ma poule, les durum de Micha, je crois qu’on va les oublier pour ce soir.
Captain Gobu
* Samogon : sorte de vodka maison qui a beaucoup contribué à plomber les statistiques de l'alcoolisme en Russie.
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
L'univers de "Laureline et Valérian", revu et corrigé par un Gobu causant comme Simonin.
L'écriture est aux petits oignons,.Il y a une trouvaille à chaque ligne. Ou quasiment.
Une ambiance de ruée vers l'or dans cette Vénusgrad de deux millions d'habitants (rien que ça, il faut en produire de l'oxygène !)
Comme disait Thérèse : "C'est très fin, ça se lit sans faim."
Merci pour ces bons moments.
L'écriture est aux petits oignons,.Il y a une trouvaille à chaque ligne. Ou quasiment.
Une ambiance de ruée vers l'or dans cette Vénusgrad de deux millions d'habitants (rien que ça, il faut en produire de l'oxygène !)
Comme disait Thérèse : "C'est très fin, ça se lit sans faim."
Merci pour ces bons moments.
Invité- Invité
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
ah ouep ! souvenirs d'un futur, K.Dick et Gobu qui se bécote et le gros lot, la grosse cagnotte, pour mon plus grand plaisir - je me parle des fois - je te dis merci Gobu ! ça roule sur coussin d'air et ton écriture est une merveille, avec ses clins ;-) partout partout "On a bien eu quelques turbulences dans les parages du banc d’astéroïdes Barjavel 21"...
ça coule comme du Cognac chinois.
lecture du matin, entrain ! (ou en Spacecab...)
ça coule comme du Cognac chinois.
lecture du matin, entrain ! (ou en Spacecab...)
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
Au-delà de l'histoire pas mal goupillée, c'est le langage qui me ravit.
Invité- Invité
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
Waow, cette qualité Gobu dans le soin et le travail d'écriture, c'est toujours appréciable. Je regrette de ne pas profiter à fond du texte, étant quelque peu hermétique à ce thème mais cela ne m'empêche pas de savourer pleinement ce sens du détail, ces trouvailles et cette manière d'être embarqué aussi rapidement (et aisément) dans un tel récit.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
Gobu:
Je ne comprends pas tout mais des expressions sont plaisantes: "mouiller le burnous" "Bahia de Vénus". Ca fait tilt et ça oblige illico à reconsidérer notre monde d'un oeil neuf. Une mention spéciale pour "faut se gaffer de ses fréquentations", le genre de truc qu'on a tous expérimenté un jour ou l'autre...
Merci Capitaine Gobu van Gobu!
Je ne comprends pas tout mais des expressions sont plaisantes: "mouiller le burnous" "Bahia de Vénus". Ca fait tilt et ça oblige illico à reconsidérer notre monde d'un oeil neuf. Une mention spéciale pour "faut se gaffer de ses fréquentations", le genre de truc qu'on a tous expérimenté un jour ou l'autre...
Merci Capitaine Gobu van Gobu!
obi- Nombre de messages : 574
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
"Mouiller le burnous" :
s'emploie le plus souvent sous la forme : "faire suer le burnous", pour parler de la propension du colon à exploiter le travail de l'indigène.
s'emploie le plus souvent sous la forme : "faire suer le burnous", pour parler de la propension du colon à exploiter le travail de l'indigène.
Invité- Invité
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
Gobu a le chic d'utiliser des expressions qui datent comme "mouiller le burnous" ou des coins du globe(bu) que personne ne connait, comme "Bahia de Vénus" par exemple, qui, à la première lecture, fait penser à une construction linguistique : Bahia et sa référence brésilienne et Vénus, la planète... or, c'est pipo tout ça !
"Bahia de Vénus" est une petite baie située en Guinée équatoriale, en Afrique !
Et voilà !
"Bahia de Vénus" est une petite baie située en Guinée équatoriale, en Afrique !
Et voilà !
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
Ca ne m'étonne pas. Oscar Wilde avait raison : la Nature imite l'Art.Pussicat a écrit:Gobu a le chic d'utiliser des expressions qui datent comme "mouiller le burnous" ou des coins du globe(bu) que personne ne connait, comme "Bahia de Vénus" par exemple, qui, à la première lecture, fait penser à une construction linguistique : Bahia et sa référence brésilienne et Vénus, la planète... or, c'est pipo tout ça !
"Bahia de Vénus" est une petite baie située en Guinée équatoriale, en Afrique !
Et voilà !
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
Capitaine Gobu van Gobu, je me rends compte que je n'avais pas commenté cette nouvelle.
C'est du San Antonio de l'espace, avec une gouaille incroyable. Alors évidemment, peu d'action mais dieu que c'est bon. J'ai beacuoup aimé Barjavel 21, mais pas juste, en fait tout le texte fourmille de trouvailles.
C'est du San Antonio de l'espace, avec une gouaille incroyable. Alors évidemment, peu d'action mais dieu que c'est bon. J'ai beacuoup aimé Barjavel 21, mais pas juste, en fait tout le texte fourmille de trouvailles.
Invité- Invité
Re: Exo « 2222 » : Putain de planète
- Spoiler:
- moi aussi, je me rends compte que je n'ai pas commenté.
à grand tort, c'est la longueur de tes textes qui m'intimide toujours.
c'est décidé je vais me soigner,
et promis je reviens...
Invité- Invité
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