Vie de maïs
5 participants
Page 1 sur 1
Vie de maïs
Mai
Il est là, il se tient prêt et n’aura que ça à faire, à se laisser nourrir par le soleil et par l’eau qui lui transperce la cuticule et s’infiltre de toutes parts dans ses chairs. Elle monte et elle descend, chargée de vie puis vide comme une éponge compressée cent fois. Un jour, on va lui dire « c’est l’heure » et il n’y aura aucun commentaire à ajouter, ce sera comme ça. Ce sera le soleil, et l’air chaud, et la pluie, et les nuages. Tout décide pour lui. C’est un pantin climatique, juste bon à se plier aux rudesses du vent du Nord qui tourne dans la petite vallée comme une mouche au plafond, aux délicatesses du matin qui lui laisse sur les feuilles des miroirs tremblotant où vont venir se refléter les brûlures du soleil, celles qui laissent une marque plus sombre dans une autre plus claire.
Il est là, toujours prêt, résigné, mais heureux de l’être à des maîtres comme ceux-là, les éléments de la Terre, ensemble.
Août
L’été est passé. Pour certains. Il fait encore très chaud en fin de journée quand tout le monde a transpiré ses attentes et ses désillusions. Les arbres des bords de rivière n’ont jamais l’air de fatiguer, leurs petits s’ébrouent bienheureux à leur ombre. Lui est toujours là, ses pieds ont jauni comme l’herbe de chaque clairière , de chaque chemin, de chaque parc. Ses fruits arrivent à bout de course. Son travail va bientôt être fauché par l’Homme, sa vie se termine.
Il est là, il se tient prêt et n’aura que ça à faire, à se laisser nourrir par le soleil et par l’eau qui lui transperce la cuticule et s’infiltre de toutes parts dans ses chairs. Elle monte et elle descend, chargée de vie puis vide comme une éponge compressée cent fois. Un jour, on va lui dire « c’est l’heure » et il n’y aura aucun commentaire à ajouter, ce sera comme ça. Ce sera le soleil, et l’air chaud, et la pluie, et les nuages. Tout décide pour lui. C’est un pantin climatique, juste bon à se plier aux rudesses du vent du Nord qui tourne dans la petite vallée comme une mouche au plafond, aux délicatesses du matin qui lui laisse sur les feuilles des miroirs tremblotant où vont venir se refléter les brûlures du soleil, celles qui laissent une marque plus sombre dans une autre plus claire.
Il est là, toujours prêt, résigné, mais heureux de l’être à des maîtres comme ceux-là, les éléments de la Terre, ensemble.
Août
L’été est passé. Pour certains. Il fait encore très chaud en fin de journée quand tout le monde a transpiré ses attentes et ses désillusions. Les arbres des bords de rivière n’ont jamais l’air de fatiguer, leurs petits s’ébrouent bienheureux à leur ombre. Lui est toujours là, ses pieds ont jauni comme l’herbe de chaque clairière , de chaque chemin, de chaque parc. Ses fruits arrivent à bout de course. Son travail va bientôt être fauché par l’Homme, sa vie se termine.
Re: Vie de maïs
Un poème "qui me parle", comme on dit sur les forums.
J'aime la rusticité du sujet et le raffinement des détails
Les arbres des bords de rivière n’ont jamais l’air de fatiguer, leurs petits s’ébrouent bienheureux à leur ombre.
L'écriture pourrait gagner en fluidité. L'entame en particulier. Un petit aller-retour dans le "gueuloir" et ce poème sera un vrai bijou
J'aime la rusticité du sujet et le raffinement des détails
Les arbres des bords de rivière n’ont jamais l’air de fatiguer, leurs petits s’ébrouent bienheureux à leur ombre.
L'écriture pourrait gagner en fluidité. L'entame en particulier. Un petit aller-retour dans le "gueuloir" et ce poème sera un vrai bijou
Invité- Invité
Re: Vie de maïs
moi aussi ça me parle, mais...
je ne suis pas convaincue par les mois en-tête écrits en gras, les mots suggèrent et le lecteur fait le reste...
pareil pour : Il est là, toujours prêt,, on peut le dire de chaque plante comestible, chaque légume, pourquoi le maïs ?
"Ses fruits arrivent à bout de course." je trouve l'expression maladroite
Son travail va bientôt être fauché par l’Homme, sa vie se termine,
"Son travail" n'est-ce pas aussi et beaucoup celui de l'homme ? transfert... inversement...
la plante meurt fauchée, mais sa vie se termine t-elle pour autant ?
ses fruits se transforment pour la consommation ou deviennent graines, et vie à nouveau, plantées dans la terre, le cycle.
C'est pourquoi je reste dubitative sur la fin de votre texte.
une question sur le sens de votre phrase :
"Elle monte et elle descend, chargée de vie puis vide comme une éponge compressée cent fois".
c'est de l'eau.
"... puis vide comme une éponge compressée cent fois." je suis gênée par l'utilisation du verbe "vider" privé de "se".
Je lirais :
"Elle monte et elle descend, chargée de vie puis se vide comme une éponge compressée cent fois."
je ne suis pas convaincue par les mois en-tête écrits en gras, les mots suggèrent et le lecteur fait le reste...
pareil pour : Il est là, toujours prêt,, on peut le dire de chaque plante comestible, chaque légume, pourquoi le maïs ?
"Ses fruits arrivent à bout de course." je trouve l'expression maladroite
Son travail va bientôt être fauché par l’Homme, sa vie se termine,
"Son travail" n'est-ce pas aussi et beaucoup celui de l'homme ? transfert... inversement...
la plante meurt fauchée, mais sa vie se termine t-elle pour autant ?
ses fruits se transforment pour la consommation ou deviennent graines, et vie à nouveau, plantées dans la terre, le cycle.
C'est pourquoi je reste dubitative sur la fin de votre texte.
une question sur le sens de votre phrase :
"Elle monte et elle descend, chargée de vie puis vide comme une éponge compressée cent fois".
c'est de l'eau.
"... puis vide comme une éponge compressée cent fois." je suis gênée par l'utilisation du verbe "vider" privé de "se".
Je lirais :
"Elle monte et elle descend, chargée de vie puis se vide comme une éponge compressée cent fois."
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Vie de maïs
je vous découvre et trouve votre univers bien sympathique
je suis heureux de ma lecture
je reviendrais
amitié
je suis heureux de ma lecture
je reviendrais
amitié
Re: Vie de maïs
Plaisir de retrouver cette belle écriture !
C'est le mot "plénitude" qui me vient pour la caractériser, tu nous fais ressentir fort la densité des éléments que tu évoques.
Pussi, le mot "vide" est ici employé comme adjectif, non comme verbe, me semble-t-il : elle est chargée de vie, puis vide comme une éponge...
C'est le mot "plénitude" qui me vient pour la caractériser, tu nous fais ressentir fort la densité des éléments que tu évoques.
Pussi, le mot "vide" est ici employé comme adjectif, non comme verbe, me semble-t-il : elle est chargée de vie, puis vide comme une éponge...
Invité- Invité
Re: Vie de maïs
noté,coline Dé a écrit:
Pussi, le mot "vide" est ici employé comme adjectif, non comme verbe, me semble-t-il : elle est chargée de vie, puis vide comme une éponge...
ça change tout,
c'est vrai
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Vie de maïs
Etonnante et sympathique tentative d'approche et de narration de la vie végétale.
Ce qui me fait un peu hésiter c'est d'une part : trop de sentiment "toujours prêt, résigné, mais heureux" et d'autre part : pas assez de personnalisation, "Ses fruits arrivent à bout de course." est ce un pommier ?
Un peu d'hésitation, mais surtout du plaisir.
Ce qui me fait un peu hésiter c'est d'une part : trop de sentiment "toujours prêt, résigné, mais heureux" et d'autre part : pas assez de personnalisation, "Ses fruits arrivent à bout de course." est ce un pommier ?
Un peu d'hésitation, mais surtout du plaisir.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Vie de maïs
Si le sujet me plaît beaucoup, je suis plus réservée sur la partie "mai" que je trouve par moments trop narrative, des détails ne me paraissant pas indispensable et un certain manque d'harmonie se faisant ressentir de ci de là. Question de fluidité.
Août récupère cela, plus suggestif, plus "rond", à l'image du monde végétal qui se découvre sans se donner ou l'inverse, selon les cas.
Août récupère cela, plus suggestif, plus "rond", à l'image du monde végétal qui se découvre sans se donner ou l'inverse, selon les cas.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Vie de maïs
Merci pour vos réponses et commentaires. Je tente de revenir doucettement à l'écriture après plusieurs années sans rien ; vos mots m'encouragent. A bientôt sur le forum. D'ailleurs, je réponds sur mon texte, à l'ancienne, je ne sais pas si la tradition a changé.
Non, Ole Touroque, c'est bien ainsi, à la suite de plusieurs commentaires.
La Modération
Non, Ole Touroque, c'est bien ainsi, à la suite de plusieurs commentaires.
La Modération
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|