Nu devant le miroir ,
+4
Frédéric Prunier
Yoni Wolf
seyne
kelmorabethi
8 participants
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Nu devant le miroir ,
Nu, devant le miroir,
Un corps, un visage, un regard.
Le silence et le battement du cœur, veulent dire quelque chose,
Mais une pensée incomprise follement crie, je ne sais la cause.
De l’autre coté du miroir,
Il contemple mon visage ignorant,
Il voudrait sortir me parler, me faire savoir,
Me faire croire.
" Sortir, sortir ‘’,
Criait-il.
Nu,
Je cherche l’homme au costume noir, sans figure,
Je voudrais lui parler de cette blancheur,
Cette feuille vide, ce stylo sans encre et ce vieil auteur obscur.
Il pleut !
disait-il avec un soupir,
Il contemple mes pensées, il aime me lire,
Il aime regarder à travers moi, ce que je ne vois pas,
Ce que je ne comprends pas.
‘’ Sortir, sortir ‘’,
criait-il,
Nu,
Devant le sourire venin de la fameuse vérité,
Devant sa force, son grand couteau dans ma gorge est toujours planté,
Devant mes mensonges dits avec une grande certitude, quel menteur, je suis !
Devant mes mains sales et cette partie de moi si pourrie,
Quel monstre tu es ! Laisse-moi sortir, il crie.
Laisse sortir la grande partie, qui a tout moment est prête à exploser.
Laisse sortir la colère,
L’enfant qui brûlait les têtes de ses poupées jusqu'à ce qu’elles fondent.
Laisse sortir ce que tu ne peux supporter et le côté sombre qui te hante.
Nu, j’entends une prière d’un monstre,
Il souhaite qu’on se voie, qu’on se rencontre.
.........................................
Khalid EL Morabethi
Maroc / Oujda
Tous droits réserves
Re: Nu devant le miroir ,
je vais être rapide et donc incomplète, ou juste donner un clin d'oeil rapide sur le texte :
je le vois comme un pont....entre les vers du début et ceux de la fin. La beauté du dernier vers.
je le vois comme un pont....entre les vers du début et ceux de la fin. La beauté du dernier vers.
Re: Nu devant le miroir ,
Ouais. Bienvenue. Ce texte est pas mal, vraiment. Et cela même si le rythme et les rimes sont un peu bancals. Loin d'être parfait formellement, donc, mais il y a une fraîcheur et une spontanéité qui me prédisent du bon pour la suite. Au plaisir.
Re: Nu devant le miroir ,
au fur et à mesure de ma lecture, j'ai aimé ce texte, de plus en plus,
la fin est puissante, apparaissant spontanée, urgente
je copie-colle en dessous, les passages que j'apprécie le moins,
soit pour la formulation, soit que j'y trouve un côté explication dans la marge, inutile et alourdissant le rythme (à mon sensje) ... le lecteur lit la scène pour lui-même, votre véritable histoire est à son avis secondaire... (je pense ici à auteur obscur et sourire venin)
amitié et bienvenue
la fin est puissante, apparaissant spontanée, urgente
je copie-colle en dessous, les passages que j'apprécie le moins,
soit pour la formulation, soit que j'y trouve un côté explication dans la marge, inutile et alourdissant le rythme (à mon sensje) ... le lecteur lit la scène pour lui-même, votre véritable histoire est à son avis secondaire... (je pense ici à auteur obscur et sourire venin)
kelmorabethi a écrit:
...Mais une pensée incomprise follement crie, je ne sais la cause...
... ce vieil auteur obscur...
...venin de la fameuse vérité...
...son grand couteau dans ma gorge est toujours planté...
amitié et bienvenue
Re: Nu devant le miroir ,
c'est un cri, et ce miroir pas ami qui offre le spectacle d'un être écorché vif
c'est ma façon de retranscrire votre texte
c'est ma façon de retranscrire votre texte
So-Back- Nombre de messages : 3658
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Nu devant le miroir ,
c'est d'une humilité déconcertante.
le texte est très ouvert, il fait des ponts.
c'est très agréable de s'y promener.
le texte est très ouvert, il fait des ponts.
c'est très agréable de s'y promener.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Nu devant le miroir ,
hi wen a écrit:c'est d'une humilité déconcertante.
le texte est très ouvert, il fait des ponts.
c'est très agréable de s'y promener.
Je suis déjà un fan de ce nouveau qui est un auteur né : il écrit simplement : nu.
Je n'ai aucune critique à formuler. C'est un talent.
gaspard- Nombre de messages : 132
Age : 107
Date d'inscription : 06/04/2014
Re: Nu devant le miroir ,
"à tout moment"
Le "Je" possède une identité palpable (gradation : "Un corps, un visage, un regard."), mais improductive (autre gradation : "Cette feuille vide, ce stylo sans encre et ce vieil auteur obscur."). Le "Il", lui, est dépourvu d'identité ("sans figure"), mais se trouve potentiellement apte à produire, se positionne du côté de l'oeuvre (parallélisme et antithèse : "Il aime regarder à travers moi, ce que je ne vois pas, / Ce que je ne comprends pas..."). Le miroir apparaît donc comme le point de passage symbolique de l'être vers l'écriture. La tenue adoptée ("Nu") obéit probablement à une exigence de transparence. Passer de l'autre côté, c'est endosser ce "costume noir" de manieur des mots, de maître illusionniste du langage ("me faire croire"). L'antiphrase "fameuse vérité" et l'oxymore "sourire venin" signalent toutefois les doutes nourris par le "Je" sur l'image de la littérature comme révélateur suprême. Le parallélisme ("quel menteur je suis !" / "Quel monstre tu es !") met en évidence un regard sans concession sur le statut parallèle inaliénable du gribouilleur à la petite semaine et du bonimenteur d'envergure. Si le locuteur est demandeur de l'autre partie essentielle de lui-même ("Je cherche...", "le côté sombre qui te hante"), c'est le "Il" qui se montre le plus véhément, comme on peut le constater au travers de la palette des modes employés par ce dernier pour se faire entendre, de la grande vigueur à un type de tractation plus souple (infinitif : "Sortir, Sortir", impératif : "Laisse sortir", conditionnel : "Il voudrait sortir, me parler...", subjonctif : "Il souhaite qu'on se voie, qu'on se rencontre."). Cette relation à l'écriture, basée donc sur une violence première subie ("son grand couteau dans ma gorge") venue depuis cet autre côté du miroir, s'inscrit dans une habitude ancienne comme l'indique l'imparfait ("criait-il" x 2, "disait-il"). La forme impersonnelle ("Il pleut !") suggère au lecteur le processus de l'écriture lui-même, comme une coulée venue de nulle part et qui s'imposerait avec la soudaineté de la foudre (hyperbole : "à tout moment est prête à exploser"). Il s'agit, aujourd'hui ("... il crie."), au travers d'une procédure complexe, de renouer le contact, de faire refluer cette "colère", cette violence prémonitoire et concomitante au moment de l'écriture.
Merci pour ce partage !
Le "Je" possède une identité palpable (gradation : "Un corps, un visage, un regard."), mais improductive (autre gradation : "Cette feuille vide, ce stylo sans encre et ce vieil auteur obscur."). Le "Il", lui, est dépourvu d'identité ("sans figure"), mais se trouve potentiellement apte à produire, se positionne du côté de l'oeuvre (parallélisme et antithèse : "Il aime regarder à travers moi, ce que je ne vois pas, / Ce que je ne comprends pas..."). Le miroir apparaît donc comme le point de passage symbolique de l'être vers l'écriture. La tenue adoptée ("Nu") obéit probablement à une exigence de transparence. Passer de l'autre côté, c'est endosser ce "costume noir" de manieur des mots, de maître illusionniste du langage ("me faire croire"). L'antiphrase "fameuse vérité" et l'oxymore "sourire venin" signalent toutefois les doutes nourris par le "Je" sur l'image de la littérature comme révélateur suprême. Le parallélisme ("quel menteur je suis !" / "Quel monstre tu es !") met en évidence un regard sans concession sur le statut parallèle inaliénable du gribouilleur à la petite semaine et du bonimenteur d'envergure. Si le locuteur est demandeur de l'autre partie essentielle de lui-même ("Je cherche...", "le côté sombre qui te hante"), c'est le "Il" qui se montre le plus véhément, comme on peut le constater au travers de la palette des modes employés par ce dernier pour se faire entendre, de la grande vigueur à un type de tractation plus souple (infinitif : "Sortir, Sortir", impératif : "Laisse sortir", conditionnel : "Il voudrait sortir, me parler...", subjonctif : "Il souhaite qu'on se voie, qu'on se rencontre."). Cette relation à l'écriture, basée donc sur une violence première subie ("son grand couteau dans ma gorge") venue depuis cet autre côté du miroir, s'inscrit dans une habitude ancienne comme l'indique l'imparfait ("criait-il" x 2, "disait-il"). La forme impersonnelle ("Il pleut !") suggère au lecteur le processus de l'écriture lui-même, comme une coulée venue de nulle part et qui s'imposerait avec la soudaineté de la foudre (hyperbole : "à tout moment est prête à exploser"). Il s'agit, aujourd'hui ("... il crie."), au travers d'une procédure complexe, de renouer le contact, de faire refluer cette "colère", cette violence prémonitoire et concomitante au moment de l'écriture.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
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Date d'inscription : 16/07/2013
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