Triste vie

Il connut en un soir
l'ivresse des profondeurs
la peur du funambule
sans attaches sur son fil
le plaisir infini
de revoir un Chaplin
en format un trente trois
le pas du voyageur
le frisson de l'œillade
lancée par l'inconnue
et les yeux en étoiles
de l'épouse attendrie.

Il connut en un soir
comme sortis de son verre
le père, la mère, la sœur
et toute la smala
maintenant qu'il est seul
alors qu'ils sont partis    
il pleure sa destinée
s'assoupit sur son sein
quand le videur soudain
le jette sur le trottoir
c'est pas du cinéma
c'est une triste vie.

Une tranche de vie, pimentée de passages d'une belle fluidité (fin de la première strophe, notamment).
La fin me semble trop appuyée, comme un guide de lecture.

Le fond me parle davantage que la forme, cette fois. Il me semble - mais ce n'est qu'un simple avis - que l'aspect très mathématique de la disposition et du rythme n'est pas en adéquation totale avec que tu évoques, qui mériterait peut-être davantage de fluidité, comme des répits que s'accorderait ce récit à la lecture, à l'image des silences et des traversées du désert qui composent cette vie. Ici, cet aspect scandé, saccadé, empêche quelque peu cela.

je n'aime pas trop le mot " triste" et quand il est associé a "vie" , çà sent la misère , l'ennui, d'une triste réalité qui a envahi beaucoup de vies.
mais votre texte n'est pas racoleur , il chemine en nous ,

Il y a des formes qu'on ne peut plus employer tant elles sont figées dans le marbre de la littérature, quand je lis
"il connut"
j'entends "la mélancolie des paquebots..."
Essaie sur Google !

Ceci dit le poème est gentil, mais gentil pour un poème c'est plutôt décevant. Comme dirait seyne "il manque un peu de venin"!

J'ai lu des textes de toi bien plus accrocheurs et j'attends le prochain.

je comprends pas format un trente trois, et ca fait très décalé, hors champs.
je comprends pas il a le plaisir infinir de revoir un Chaplin. car il me semble que le Chaplin, scene d'ivresse et coup de pied aux fesses compris, c'est un peu lui, mais alors, ou est le plaisir de se revoir Chaplin? me semble qu'il y a emberlificottage entre le regardant et le regardé.
le pere la mere la soeur sortis de son verre, j'aime bien, ça c'est un vin qui a de la cuisse de jupiter.
pas mal de trouvailles et d'expressions savoureuses.

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