Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
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Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Texte effacé à la demande de l'auteur
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
cela avait valeur de symbole
un brouillon au diapason
un canevas sans dictat
une esquisse, l'appendice
un essai qui sait
une maquette n'en faisant qu'a notre tête
un schéma pourquoi pas
une tentative expressive,
mais comme projet, çà me semble bien engagé
un brouillon au diapason
un canevas sans dictat
une esquisse, l'appendice
un essai qui sait
une maquette n'en faisant qu'a notre tête
un schéma pourquoi pas
une tentative expressive,
mais comme projet, çà me semble bien engagé
So-Back- Nombre de messages : 3658
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Je valide so-back.
Juste un petit problème pour moi, et merci d'éclairer ma petite lanterne ^^
La mise en page ??? Est ce volontaire ? quelle expression en retirer ?
Perso ça me rend plus difficile la lecture, mais je suis curieux d'en savoir un peu plus...
merci
Juste un petit problème pour moi, et merci d'éclairer ma petite lanterne ^^
La mise en page ??? Est ce volontaire ? quelle expression en retirer ?
Perso ça me rend plus difficile la lecture, mais je suis curieux d'en savoir un peu plus...
merci
Gyver- Nombre de messages : 88
Age : 64
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 20/06/2014
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Merci.
Pour la question: un choix rythmique.
Pour la question: un choix rythmique.
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Vraiment très beau. Et je n'ai pas lu la version courte. Pour ma part je suis très sensible aux choix de mise en page, qui ici donnent du relief à la lecture.
Au plaisir de te lire à nouveau.
Au plaisir de te lire à nouveau.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Merci.
ce n’est jamais qu’ébauche
Ce n’est jamais qu’ébauche. Vertiges d’échancrures, chuchotement des fentes, scintillement des traces, que l’esprit, toujours gauche,
rêve
de prendre dans sa nasse.
Bourdonnent les crevasses, marmottent les lézardes. Éclosions minuscules, scissions,
éclats d’azur, fractures, parenthétiques bulles.
Grésillent les sillons, aperçus de la plainte entrouverte qui suinte, qui saigne, swingue, appelle, comme un lointain clairon que recouvrent l’échec, la distance et la nuit.
Ce n’est jamais qu’ébauche, Amorce de caresse, infimes cicatrices, parcours d’un doigt songeur au bord du précipice.
Car c’est là, c’est tout proche… Tendre, bander son arc. L’amour, la mort, l’amer- l’âcre parfum des Parques.
Ce n’est jamais qu’ébauche.
Espéré, miroite, se dérobe, et nous nous restons cois, impuissants à croquer, n’épousant que le voile de la Maya qui rit.
Mais si soudain frémit le battement d’une aile,
mais si soudain jaillit l’improbable étincelle,
qu’importe si l’échec doit sanctionner l’envol, espiègle est cet instant qui frissonne ébahi quand nous touche l’aurore
comme un commencement.
(c'est le texte souche, rallongé suite à une demande d'amis musiciens.)
ce n’est jamais qu’ébauche
Ce n’est jamais qu’ébauche. Vertiges d’échancrures, chuchotement des fentes, scintillement des traces, que l’esprit, toujours gauche,
rêve
de prendre dans sa nasse.
Bourdonnent les crevasses, marmottent les lézardes. Éclosions minuscules, scissions,
éclats d’azur, fractures, parenthétiques bulles.
Grésillent les sillons, aperçus de la plainte entrouverte qui suinte, qui saigne, swingue, appelle, comme un lointain clairon que recouvrent l’échec, la distance et la nuit.
Ce n’est jamais qu’ébauche, Amorce de caresse, infimes cicatrices, parcours d’un doigt songeur au bord du précipice.
Car c’est là, c’est tout proche… Tendre, bander son arc. L’amour, la mort, l’amer- l’âcre parfum des Parques.
Ce n’est jamais qu’ébauche.
Espéré, miroite, se dérobe, et nous nous restons cois, impuissants à croquer, n’épousant que le voile de la Maya qui rit.
Mais si soudain frémit le battement d’une aile,
mais si soudain jaillit l’improbable étincelle,
qu’importe si l’échec doit sanctionner l’envol, espiègle est cet instant qui frissonne ébahi quand nous touche l’aurore
comme un commencement.
(c'est le texte souche, rallongé suite à une demande d'amis musiciens.)
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Nous sommes, avant tout, des êtres sensuels. Nous vivons de l'éblouissement de nos sens. La vue ("Vertiges", "scintillements", "éclats d'azur", "improbable étincelle"), l'ouïe ("chuchotements", "Bourdonnent", "marmottent", "Grésillent", "appelle", "lointain clairon"), le toucher (" parcours d'un doigt songeur", "caresse") balisent notre rapport à la vie. Cependant, nous sommes également des êtres de pensée. Il est dans notre nature de vouloir approfondir l'aura de ces moments ("prendre dans sa nasse") ce qui signifie les inscrire aussi bien dans l'intensité que dans la durée, comme on conserve jalousement un trésor. Mais ces états sont fuyants ("au bord du précipice", "c'est là, c'est tout proche", "se dérobent") comme le soulignent ici, sous une forme plutôt abstraite, plutôt imagée, nos autres sens (goût : "impuissants à croquer" et odorat : "l'âcre parfum").
Une lecture comparée avec la version courte (http://www.vosecrits.com/t14250-lacre-parfum-des-parques) rend plus perceptibles plusieurs éléments. Les allitérations en "f" signalent la vivacité du surgissement, le choc des "p" et des "b" mesure l'échec à un comblement durable, l'effet de serpentement des "s" souligne le mouvement de fuite). Les ponts jetés, ça et là ("rêve / de prendre dans sa nasse", "si soudain frémit le battement d'une aile", "si soudain jaillit l'improbable étincelle", "nous touche l'aurore / comme un commencement"), dans le vide, appuient sur l'émerveillement de l'attente. Le maillage de deux phrases en une seule par adjonction d'un sujet dans la seconde partie ("Ce n'est jamais qu'ébauche / Espéré, miroite, se dérobe..." / "Ce n’est jamais qu’ébauche, et le fil, espéré, miroite, se dérobe...") contribue à rendre le passage plus vigoureux. L'abandon d'une majuscule subreptice ("Amorce") aplanit, dans la seconde version, le champ, à fleur de peau, des perceptions.
Il y a, dans l'ouverture finale, quelque chose qui tient de l'univers de Char, dans ce matin semblable à un tableau redevenu blanc, vierge des déceptions d'hier, dans cette lecture enfantine du monde, quelque chose qui rappelle ce "jour qui monte aux yeux pour couronner midi".
Une lecture comparée avec la version courte (http://www.vosecrits.com/t14250-lacre-parfum-des-parques) rend plus perceptibles plusieurs éléments. Les allitérations en "f" signalent la vivacité du surgissement, le choc des "p" et des "b" mesure l'échec à un comblement durable, l'effet de serpentement des "s" souligne le mouvement de fuite). Les ponts jetés, ça et là ("rêve / de prendre dans sa nasse", "si soudain frémit le battement d'une aile", "si soudain jaillit l'improbable étincelle", "nous touche l'aurore / comme un commencement"), dans le vide, appuient sur l'émerveillement de l'attente. Le maillage de deux phrases en une seule par adjonction d'un sujet dans la seconde partie ("Ce n'est jamais qu'ébauche / Espéré, miroite, se dérobe..." / "Ce n’est jamais qu’ébauche, et le fil, espéré, miroite, se dérobe...") contribue à rendre le passage plus vigoureux. L'abandon d'une majuscule subreptice ("Amorce") aplanit, dans la seconde version, le champ, à fleur de peau, des perceptions.
Il y a, dans l'ouverture finale, quelque chose qui tient de l'univers de Char, dans ce matin semblable à un tableau redevenu blanc, vierge des déceptions d'hier, dans cette lecture enfantine du monde, quelque chose qui rappelle ce "jour qui monte aux yeux pour couronner midi".
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
c'est sobre.
et reposant de sobriété.
un tout petit commentaire : si tout n'est jamais qu'ébauche, pourquoi vouloir conclure et fermer le truc? 'fin bref.
et reposant de sobriété.
un tout petit commentaire : si tout n'est jamais qu'ébauche, pourquoi vouloir conclure et fermer le truc? 'fin bref.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Bonjour joe-joe
Pas envie de faire un commentaire constructif, vos vers m'ont emportée, transportée, tourbillonnée, je reste sur mes ressentis. Je lis et le relis et c'est un grand plaisir de lecture que vous m'avez donné. Un poème écorché, des vers fragiles, à la fois lumineux et mélancolique.
Pas envie de faire un commentaire constructif, vos vers m'ont emportée, transportée, tourbillonnée, je reste sur mes ressentis. Je lis et le relis et c'est un grand plaisir de lecture que vous m'avez donné. Un poème écorché, des vers fragiles, à la fois lumineux et mélancolique.
Invité- Invité
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Très beau.
Il y a un rythme et une délicatesse que j'aime beaucoup.
Seule une strophe me semble perdre le fil rythmique et métaphorique :
"Car déjà
à l’imparfait le rêve
conjugué se défait, se délite en nuages :
le ver est le temps même qui nous offre ses fruits."
Merci pour ce partage !
Il y a un rythme et une délicatesse que j'aime beaucoup.
Seule une strophe me semble perdre le fil rythmique et métaphorique :
"Car déjà
à l’imparfait le rêve
conjugué se défait, se délite en nuages :
le ver est le temps même qui nous offre ses fruits."
Merci pour ce partage !
post scriptum- Nombre de messages : 252
Age : 43
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
et ben voilà un beau texte, puissant, qui parle et métaphore, très fort !!!
I LIKE comme dirait ceusses de fb :-)
bravo Mr Joe !!!
I LIKE comme dirait ceusses de fb :-)
bravo Mr Joe !!!
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Ce n’est jamais qu’ébauche (version longue)
Oui, globalement c'est beau : doux, dense et résigné.
C'est le résigné qui fait mouche, je crois.
Personnellement j'ai moins aimé cette envolée lyrique :
L’amour, la mort, l’amer- l’âcre parfum des Parques.
qui en fait trop rapport au reste : plutôt grandiloquent.
C'est le résigné qui fait mouche, je crois.
Personnellement j'ai moins aimé cette envolée lyrique :
L’amour, la mort, l’amer- l’âcre parfum des Parques.
qui en fait trop rapport au reste : plutôt grandiloquent.
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
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