Comme tous les autres
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joe-joe
So-Back
obi
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Comme tous les autres
Je suis allé dans un hôpital
Comme tous les autres
Une grande chose propre
Et je les ai tous vus différents
Avec la même souffrance qui prie
A petits pas hésitant ou immobiles
Ils frôlent les couloirs et babillent avec rage
D'une chambre à une autre ou seuls
Les petits vieux, les petites vieilles
Mais ils n'ont plus qu'un grand regard tendu sur le dehors
Et dans leurs yeux accrochés à la vie
Un désespoir contenu, presque soumis, qui vous sourit tout ridé
Du fond d'un âge où vous n'êtes pas né,
Que vous retrouverez un jour
Comme tous les autres
Dans un grand hôpital blanc
Comme tous les autres
Une grande chose propre
Et je les ai tous vus différents
Avec la même souffrance qui prie
A petits pas hésitant ou immobiles
Ils frôlent les couloirs et babillent avec rage
D'une chambre à une autre ou seuls
Les petits vieux, les petites vieilles
Mais ils n'ont plus qu'un grand regard tendu sur le dehors
Et dans leurs yeux accrochés à la vie
Un désespoir contenu, presque soumis, qui vous sourit tout ridé
Du fond d'un âge où vous n'êtes pas né,
Que vous retrouverez un jour
Comme tous les autres
Dans un grand hôpital blanc
obi- Nombre de messages : 575
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Comme tous les autres
c'est pas gai, mais assez réaliste,
le long séjour est l'antichambre de la mort
puisse n'avoir jamais a y entrer
le long séjour est l'antichambre de la mort
puisse n'avoir jamais a y entrer
So-Back- Nombre de messages : 3657
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Comme tous les autres
"petit vieux", "petit jeune", ce serait bien de se débarrasser de ces expression hypocoristiques...
Pas convaincu par la forme, le rythme.
Pas convaincu par la forme, le rythme.
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Comme tous les autres
Ca vaut ce que vaut un instantané (c'est déjà pas mal, en soi c'est plutôt réussi)
Ensuite... Hmmm c'est pas tellement la forme, ni le rythme.
(c'est pas le chlore, c'est pas la chlorophylle)*
C'est l'impression que tu t'es arrêté en chemin. Il y a quelque chose dans ce couloir, dans ce dehors accroché, dans ces yeux, dans ces petits pas. Peut-être que c'était ton propre couloir dont tu te détournais, peut-être que c'était la première fois. Mais ça me donne l'impression... comme si tu n'avais pas assez regardé ce qu'il y avait à voir. Pas grave, tu as tout le temps.
* Alain Bashung, un dimanche à Tchernobyl
Ensuite... Hmmm c'est pas tellement la forme, ni le rythme.
(c'est pas le chlore, c'est pas la chlorophylle)*
C'est l'impression que tu t'es arrêté en chemin. Il y a quelque chose dans ce couloir, dans ce dehors accroché, dans ces yeux, dans ces petits pas. Peut-être que c'était ton propre couloir dont tu te détournais, peut-être que c'était la première fois. Mais ça me donne l'impression... comme si tu n'avais pas assez regardé ce qu'il y avait à voir. Pas grave, tu as tout le temps.
* Alain Bashung, un dimanche à Tchernobyl
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Comme tous les autres
"avec la même souffrance"... c'est juste, mais le "regard tendu vers le dehors", non.
Chacun renfermé sur soi-même, indifférent à tout ce qui ne le concerne pas, c'est ainsi que je les vois chaque fois que je m'y retrouve, hélas.
Chacun renfermé sur soi-même, indifférent à tout ce qui ne le concerne pas, c'est ainsi que je les vois chaque fois que je m'y retrouve, hélas.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Comme tous les autres
Encore une fois séduite par ton écriture qui touche juste, avec des images belles et tristes sur un thème que je lis en poésie pour la première fois, ce qui rend aussi le texte intéressant en soi par cette évocation inédite. Après, il reste assez simple, sobre, à l'image de ce premier vers, que je trouve plus faible que les autres car trop ordinaire, prosaïque : "je suis allé dans un hôpital". Je bute un peu sur "presque soumis" qui ne me parle pas et ne me semble pas indispensable. J'ai aussi une toute petite réserve sur la fin avec le retour du "dans un hopital" qui donne un côté comptine au texte, qui ne m'emballe pas ici. Mais d'un autre côté, cela se justifie tout à fait car en plus de mimer l'univers clos des personnes âgées en bouclant la boucle à la fin du poème, cela crée un effet de répétition qui rappelle la routine vécue, et pour certains, le retour en enfance...
Bref quelques bémols mais globalement, le texte est efficace.
Bref quelques bémols mais globalement, le texte est efficace.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Comme tous les autres
"À petits pas hésitants ou immobiles"
Ce qui frappe d'emblée le lecteur, c'est la circularité du propos, le refermement progressif (gradation anaphorique : "un hôpital" / "un grand hôpital blanc"), inéluctable (anaphore : "Comme tous les autres"), du texte sur l'allocutaire / l'allocutrice ("vous" x 3), comme un constat dont on dresse l'affligeante évidence. La périphrase ("Une grande chose propre") met on ne peut mieux en exergue le caractère froid, impersonnel, prophylactique du lieu. La forme cataphorique ("Ils... les petits vieux, les petites vieilles") ménage l'attente sur les enjeux du texte. L'antithèse, doublée d'un parallélisme ("tous différents / Avec la même souffrance"), les allégories ("souffrance qui prie", "désespoir... qui vous sourit") ainsi que la forme négative catégorique ("ils n'ont plus qu'un grand regard tendu sur le dehors") appuient sur le sentiment général d'extrême impuissance. Plusieurs indices nous signalent que l'endroit n'est pas véritablement habité par ses occupants, qu'ils ne sert que de réceptacle creux à un dénuement chaque jour un peu plus grand. Le premier de ces indices réside dans la formulation paradoxale ("petits pas... immobiles") qui matérialise l'idée d'une existence clouée sur place. De même, l'expression "frôlent des couloirs" fait-elle planer, dans l'esprit du lecteur, l'image d'entités errantes, immatérielles, semblables à des fantômes. Une solitude prolongée, ponctuée, on le devine, de rares visites, a fait perdre le sens commun, la raison à ces êtres pris en tenaille entre le retour en enfance et une folie invasive, contaminante (paradoxe : "babillent avec rage"). La mise en perspective salvatrice de l'extérieur ("tendu vers le dehors" / "yeux accrochés à la vie") semble avoir pour principale fonction d'accentuer violemment le contraste avec l'intérieur qui présente toutes les caractéristiques d'un mouroir, d'un lieu où l'âme se trouve progressivement, inexorablement, dans l'indifférence générale, arrachée au corps.
Merci pour ce partage !
Ce qui frappe d'emblée le lecteur, c'est la circularité du propos, le refermement progressif (gradation anaphorique : "un hôpital" / "un grand hôpital blanc"), inéluctable (anaphore : "Comme tous les autres"), du texte sur l'allocutaire / l'allocutrice ("vous" x 3), comme un constat dont on dresse l'affligeante évidence. La périphrase ("Une grande chose propre") met on ne peut mieux en exergue le caractère froid, impersonnel, prophylactique du lieu. La forme cataphorique ("Ils... les petits vieux, les petites vieilles") ménage l'attente sur les enjeux du texte. L'antithèse, doublée d'un parallélisme ("tous différents / Avec la même souffrance"), les allégories ("souffrance qui prie", "désespoir... qui vous sourit") ainsi que la forme négative catégorique ("ils n'ont plus qu'un grand regard tendu sur le dehors") appuient sur le sentiment général d'extrême impuissance. Plusieurs indices nous signalent que l'endroit n'est pas véritablement habité par ses occupants, qu'ils ne sert que de réceptacle creux à un dénuement chaque jour un peu plus grand. Le premier de ces indices réside dans la formulation paradoxale ("petits pas... immobiles") qui matérialise l'idée d'une existence clouée sur place. De même, l'expression "frôlent des couloirs" fait-elle planer, dans l'esprit du lecteur, l'image d'entités errantes, immatérielles, semblables à des fantômes. Une solitude prolongée, ponctuée, on le devine, de rares visites, a fait perdre le sens commun, la raison à ces êtres pris en tenaille entre le retour en enfance et une folie invasive, contaminante (paradoxe : "babillent avec rage"). La mise en perspective salvatrice de l'extérieur ("tendu vers le dehors" / "yeux accrochés à la vie") semble avoir pour principale fonction d'accentuer violemment le contraste avec l'intérieur qui présente toutes les caractéristiques d'un mouroir, d'un lieu où l'âme se trouve progressivement, inexorablement, dans l'indifférence générale, arrachée au corps.
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jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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