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Comme tous les autres

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joe-joe
So-Back
obi
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Message  obi Dim 20 Juil 2014 - 15:23

Je suis allé dans un hôpital

Comme tous les autres

Une grande chose propre

Et je les ai tous vus différents

Avec la même souffrance qui prie

A petits pas hésitant ou immobiles

Ils frôlent les couloirs et babillent avec rage

D'une chambre à une autre ou seuls

Les petits vieux, les petites vieilles

Mais ils n'ont plus qu'un grand regard tendu sur le dehors

Et dans leurs yeux accrochés à la vie

Un désespoir contenu, presque soumis, qui vous sourit tout ridé

Du fond d'un âge où vous n'êtes pas né,

Que vous retrouverez un jour

Comme tous les autres

Dans un grand hôpital blanc

obi

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Message  So-Back Dim 20 Juil 2014 - 16:56

c'est pas gai, mais assez réaliste,
le long séjour est l'antichambre de la mort
puisse n'avoir jamais a y entrer

So-Back

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Message  joe-joe Lun 21 Juil 2014 - 6:57

"petit vieux", "petit jeune", ce serait bien de se débarrasser de ces expression hypocoristiques...
Pas convaincu par la forme, le rythme.

joe-joe

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Message  'toM Lun 21 Juil 2014 - 8:13

Ca vaut ce que vaut un instantané (c'est déjà pas mal, en soi c'est plutôt réussi)
Ensuite... Hmmm c'est pas tellement la forme, ni le rythme.
(c'est pas le chlore, c'est pas la chlorophylle)*
C'est l'impression que tu t'es arrêté en chemin. Il y a quelque chose dans ce couloir, dans ce dehors accroché, dans ces yeux, dans ces petits pas. Peut-être que c'était ton propre couloir dont tu te détournais, peut-être que c'était la première fois. Mais ça me donne l'impression... comme si tu n'avais pas assez regardé ce qu'il y avait à voir. Pas grave, tu as tout le temps.
* Alain Bashung, un dimanche à Tchernobyl
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Message  Annie Lun 21 Juil 2014 - 8:30

"avec la même souffrance"... c'est juste, mais le "regard tendu vers le dehors", non.
Chacun renfermé sur soi-même, indifférent à tout ce qui ne le concerne pas, c'est ainsi que je les vois chaque fois que je m'y retrouve, hélas.

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Message  Loreena Ruin Lun 21 Juil 2014 - 9:24

Encore une fois séduite par ton écriture qui touche juste, avec des images belles et tristes sur un thème que je lis en poésie pour la première fois, ce qui rend aussi le texte intéressant en soi par cette évocation inédite. Après, il reste assez simple, sobre, à l'image de ce premier vers, que je trouve plus faible que les autres car trop ordinaire, prosaïque : "je suis allé dans un hôpital". Je bute un peu sur "presque soumis" qui ne me parle pas et ne me semble pas indispensable. J'ai aussi une toute petite réserve sur la fin avec le retour du "dans un hopital" qui donne un côté comptine au texte, qui ne m'emballe pas ici. Mais d'un autre côté, cela se justifie tout à fait car en plus de mimer l'univers clos des personnes âgées en bouclant la boucle à la fin du poème, cela crée un effet de répétition qui rappelle la routine vécue, et pour certains, le retour en enfance...

Bref quelques bémols mais globalement, le texte est efficace.
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Message  jfmoods Mar 22 Juil 2014 - 7:20

"À petits pas hésitants ou immobiles"

Ce qui frappe d'emblée le lecteur, c'est la circularité du propos, le refermement progressif (gradation anaphorique : "un hôpital" / "un grand hôpital blanc"), inéluctable (anaphore : "Comme tous les autres"), du texte sur l'allocutaire / l'allocutrice ("vous" x 3), comme un constat dont on dresse l'affligeante évidence. La périphrase ("Une grande chose propre") met on ne peut mieux en exergue le caractère froid, impersonnel, prophylactique du lieu. La forme cataphorique ("Ils... les petits vieux, les petites vieilles") ménage l'attente sur les enjeux du texte. L'antithèse, doublée d'un parallélisme ("tous différents / Avec la même souffrance"), les allégories ("souffrance qui prie", "désespoir... qui vous sourit") ainsi que la forme négative catégorique ("ils n'ont plus qu'un grand regard tendu sur le dehors") appuient sur le sentiment général d'extrême impuissance. Plusieurs indices nous signalent que l'endroit n'est pas véritablement habité par ses occupants, qu'ils ne sert que de réceptacle creux à un dénuement chaque jour un peu plus grand. Le premier de ces indices réside dans la formulation paradoxale ("petits pas... immobiles") qui matérialise l'idée d'une existence clouée sur place. De même, l'expression "frôlent des couloirs" fait-elle planer, dans l'esprit du lecteur, l'image d'entités errantes, immatérielles, semblables à des fantômes. Une solitude prolongée, ponctuée, on le devine, de rares visites, a fait perdre le sens commun, la raison à ces êtres pris en tenaille entre le retour en enfance et une folie invasive, contaminante (paradoxe : "babillent avec rage"). La mise en perspective salvatrice de l'extérieur ("tendu vers le dehors" / "yeux accrochés à la vie") semble avoir pour principale fonction d'accentuer violemment le contraste avec l'intérieur qui présente toutes les caractéristiques d'un mouroir, d'un lieu où l'âme se trouve progressivement, inexorablement, dans l'indifférence générale, arrachée au corps.

Merci pour ce partage !
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