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L'aveu

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Message  Pussicat Dim 7 Sep 2014 - 19:34

La peur se fraie un chemin dans l'obscurité de l'attente.
Les pluies d'éclats embrasent la toile et pourtant tendue.
La coquille vide se cherche un locataire suave et doux,
docile et sur les bords,
la chaleur froide de l'ambiante effrénée vibrionne encore
sur la paupière close,
.....l'oeil du papillon...
Tu vois, il me souvient.

Je pensais échapper aux souffrances de la nuit, aux douleurs de la nuit, à la peur même, à la nuit même.
J'avoue ma faiblesse et ma raison égarée.
La saison a passé.
Il faut poursuivre. Continuer. Se lever et marcher. Ouvrir les volets grand...s.
Entrer le rayon seul. Le recommencement. Et l'outil à la main.
La resplendeur ainsi, la brèche est dans faille, et le caillou frapper.
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Message  Frédéric Prunier Mar 9 Sep 2014 - 10:24

ambiante ?

Les pluies d'éclats embrasent la toile et pourtant tendue. l'accès a ce vers est, pour moije, difficile !!!

je ne vois pas l'opposition du pourtant... ni suis convaincu par le embrasent des pluies... même si elles sont d'éclats...

pour résumé mon sentiment de lecture,

je comprends grosso modo le propos
sans être vraiment emballé !!! (dans le sens embarqué comme si j'étais le narrateur)

amitié pouss
Frédéric Prunier
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Message  hi wen Mar 9 Sep 2014 - 22:10

moi j'aime bien. ça se cogne contre les murs, un peu comme une chauve-souris. bon une chauve souris ca se cogne pas, d'accord. c'est une image.

les textes qui parlent de la nuit ( de l'âme) ça me plait. c'est réel et c'est notre pain quotidien.

la voix martelée est bien. ça délire gentiment vers la fin.

sinon, je me disais. ouvrir grand les volets, c'est un peu comme un papillon, en fait?

hi wen

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Message  jfmoods Mer 10 Sep 2014 - 19:03

J'ai écrit, dans "Chasseur et proie"...

"Aussi, il suffira
sans doute
de tirer ce fil
du plus bas qu'il vous sera possible de l'envisager."

C'est vrai. C'est cela, à chaque fois. Un improbable jeu de pistes, un pouls si vague parfois qu'il vous semble à peine le sentir battre. Commenter, c'est, bien souvent, au risque de se fourvoyer à chaque pas, marcher en pointillés dans l'ombre fuyante d'un sillage.

Les personnifications ("La peur se fraie", "La coquille vide se cherche") et la métaphore ("l'obscurité de l'attente ") mettent en évidence la complexité d'une quête, probablement amoureuse si l'on se laisse guider par l'image d'un être avec lequel on partagerait un même lieu ("locataire") et par le jeu des adjectifs enveloppants ("suave et doux, docile") qui lui sont accolés. La seconde phrase du poème est étrangement structurée, déroutante. Le lecteur déduit que le participe passé "tendue", dépourvu de sujet, qualifie la locutrice elle-même, l'état d'esprit de cette dernière. Quelques éléments brossent le cadre général de la scène. Il y a d'abord cette "ambiante", traduction probable du mot anglais "ambient" et désignant la musique électronique actuelle. Le participe passé "effrénée" semble accréditer cette hypothèse. L'oxymore "chaleur froide" paraît évoquer une musique jouée par des synthétiseurs dans un lieu propice aux rencontres amoureuses. L'expression "pluie d'éclats", le verbe "vibrionne" ainsi que "l'oeil du papillon" appuient sur les effets de lumière propres à une boîte de nuit. La présence du papillon peut aussi bien matérialiser un endroit où l'on prend le risque de se brûler métaphoriquement les ailes. Les italiques laissent le lecteur songeur. La locutrice s'adresserait-elle à elle-même ("Tu vois"), à cette partie d'elle-même qui a vécu ces instants où une rencontre s'est produite, rencontre qui a changé fondamentalement, durablement sa vie ? La forme impersonnelle "il me souvient" cache-t-elle, au-delà de sa tournure précieuse, l'idée que ce souvenir surgit comme en dehors de soi, sans crier gare, sans se trouver véritablement sollicité ? Peut-être en état de sommeil (expression : "sous la paupière close") ? La disparition de l'adverbe "parfois" dans la seconde version renforce le caractère prégnant de ce souvenir. Le recours à l'imparfait ("pensais") suggère l'étendue dans le temps d'une relation amoureuse à laquelle viennent hélas s'agréger, par le surgissement des gradations anaphoriques ("aux souffrances de la nuit, aux douleurs de la nuit", "à la peur même, à la nuit même"), l'image de l'échec final, de la durée amoureuse introuvable, de la condamnation à la solitude. "J'avoue" renvoie implicitement au titre, à l'intention première de la locutrice : se libérer d'un ressenti douloureux, mettant à vif les plaies du cœur (expression éminemment racinienne : "ma raison égarée"). Le passé composé ("a passé") dresse un constat sans appel de la situation. La modalisation ("Il faut") et les formes infinitives ("Continuer.", "Se lever.", "… marcher.", "ouvrir...") mettent en avant les défis à relever. "Entrer la lumière" dans la première version : l'image est belle. Non pas "Faire entrer", mais "Entrer". Comme si la locutrice se posait non pas comme simple vectrice, mais comme véritable dispensatrice autonome de lumière. Une lecture comparée nous montre que la manière de mettre en avant cet "outil"  d'abord trop allusif consiste à effectuer ce glissement de la "lumière" vers le "rayon seul". L'outil (figuré par "le caillou") va trouver sa fonction de fronde, taillant des fenêtres éclatantes dans la nuit de l'âme, ouvrant progressivement cette dernière au frémissement retrouvé de la vie. Le "rayon" fait aussi immanquablement penser au film de Rohmer, à ce "Rayon vert" fantasmatique qui permet de lire dans ses propres sentiments comme dans ceux de l'autre. Le jeu des préfixes ("recommencement", néologisme : "resplendeur") prépare les étapes d'une route féconde. Le "ainsi", transporté du début à la toute fin du texte, marque comme allant de soi la conséquence de l'action salutaire à mettre en oeuvre. L'étirement appuyé sur l'adjectif par les points de suspension ("grand...s") manifeste la soif d'ouverture de la perspective lumineuse envisagée.
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Message  'toM Jeu 11 Sep 2014 - 11:08

Je suis assez d'accord sur le côté destructuré, sur la chauve-souris, aussi (enfin plus sur le papillon que la chauve-souris qui sait très bien -mieux que nous- où elle va). Il y a un travail assez particulier sur les adjectifs dans la première partie. Il y en a beaucoup, mais ils n'empèsent pas le texte. Probablement parce qu'ils sont décalés. Ensuite, c'est le langage lui-même qui se perd, ou qui se heurte. Et c'est bien sympathique. Je lis comme je verrais un accidenté se remettre à marcher. 'va y arriver.
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