Heureux qui comme...
+2
Polixène
Annie
6 participants
Page 1 sur 1
Heureux qui comme...
Heureux essor le bateau ivre
À force d'être en mal de mer
Baptême insane jaune et vert
Imagine en couleurs le vivre
Tels pirates à bord du livre
Ecument large à flanc ouvert
Rejetés dans le gouffre amer
À la fin lui seul se délivre
Instrument du bien ni du mal
Cet esquif soumis à la houle
Instaure un courant cardinal
Blanc débord la vague croule
Après l'autre l'une y venant
Sans désir d'aucun continent
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Heureux qui comme...
Thériaque à diffusion lente...
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Heureux qui comme...
j'aime la musique de ton poème
deux petites interrogations ?
le premier vers du dernier tercet (hepta ?)
et
pour la sonorité :
À la fin lui seul se délivre... ma lecture est ralenti vers la cinquième syllabe... et ici je ne suis pas persuadé... persoje, j'inverserai pour... lui seul à la fin se délivre....
ce qui laisse descendre le vers, couler....
deux petites interrogations ?
le premier vers du dernier tercet (hepta ?)
et
pour la sonorité :
À la fin lui seul se délivre... ma lecture est ralenti vers la cinquième syllabe... et ici je ne suis pas persuadé... persoje, j'inverserai pour... lui seul à la fin se délivre....
ce qui laisse descendre le vers, couler....
Re: Heureux qui comme...
J'aime, tout !
et dire que l'on me reproche des... chut !
Je ne suis pas d'accord avec Fred sur :
"À la fin" fait suite à : "gouffre ame" dans une musicalité parfaite : "amer/À"
Si tu le changes pour : "Pou"r, cela coule mieux à ton oreille,
mais brutalise la mienne.
et dire que l'on me reproche des... chut !
Je ne suis pas d'accord avec Fred sur :
Annie a écrit:Rejetés dans le gouffre amer
À la fin lui seul se délivre
"À la fin" fait suite à : "gouffre ame" dans une musicalité parfaite : "amer/À"
Si tu le changes pour : "Pou"r, cela coule mieux à ton oreille,
mais brutalise la mienne.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Heureux qui comme...
on dirait des mots croisés
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Heureux qui comme...
pour le vers ...À la fin lui seul se délivre
je viens de relire
ce qui doit me faire cet effet d'essoufflement avant la fin du vers, qui est aussi fin de quatrain... fin de phrasé.... cela doit être le seul se... précédant le dernier mot
je reste non convaincu de cette musicalité consonnante, à cette endroit précis du texte
(consonnante que j'écris bien avec deux NN... )
remarque persoje, comme d'hab
et puis d'abord
à chacun sa poésie
image ou son
ou les deux
ou pas
:-)
je viens de relire
ce qui doit me faire cet effet d'essoufflement avant la fin du vers, qui est aussi fin de quatrain... fin de phrasé.... cela doit être le seul se... précédant le dernier mot
je reste non convaincu de cette musicalité consonnante, à cette endroit précis du texte
(consonnante que j'écris bien avec deux NN... )
remarque persoje, comme d'hab
et puis d'abord
à chacun sa poésie
image ou son
ou les deux
ou pas
:-)
Re: Heureux qui comme...
précision :
je conçois tout à fait que l'on puisse préférer
une poésie de sens à tout autre recherche dans l'écriture
de nos petites miniatures d'univers
petits univers miniatures
miniatures divers
de vers
petits
unis
amitié
f.
je conçois tout à fait que l'on puisse préférer
une poésie de sens à tout autre recherche dans l'écriture
de nos petites miniatures d'univers
petits univers miniatures
miniatures divers
de vers
petits
unis
amitié
f.
Re: Heureux qui comme...
"Écument"
Le titre du poème, comme arrêté dans sa course, amorce la tonalité épique du propos qui va suivre. L'enjeu métaphorique, suggéré par l'intertextualité rimbaldienne du vers 1 ("le bateau ivre"), est entériné par le complément de lieu du vers 5 ("à bord du livre"). Une formule plutôt plaisante ("en mal de mer") signale l'urgence d'un appareillage ascenssionnel ("essor") des mots. Comme on entame une nouvelle œuvre, on lance sur les flots un nouveau bateau ("Baptême"). L'adjectif qualificatif "insane" illustre la folie d'un projet qui met sous cloche l'existence vécue ("Imagine... le vivre"), parant l'équipée fantasmatique de couleurs exacerbées ("jaune et vert"). Les dangers menacent, à commencer par ces "pirates" qui figurent autant d'obstacles intérieurs à celle/à celui qui écrit. Autant d'impatients à museler qui voudraient piller d'entrée les réserves d'eau et de vivres (verbe à connotation péjorative :"Écument", éléments liés au saccage débridé : "large", "flanc ouvert"). Autant de rançonneurs avides qu'il s'agira de passer, sans états d'âme, par-dessus bord pour espérer aboutir, dans la plus extrême solitude (expression hyperbolique : "lui seul"), après un long processus de gestation, à la clôture salvatrice de l'oeuvre ("À la fin", "se délivre"). Le bateau en question ne possède certes pas la solidité d'un navire : il se présente sous l'apparence d'un simple "esquif". Le moindre de ses paradoxes n'est pas de se muer en navire amiral de la page à noircir (verbe : "instaure", adjectif qualificatif : "cardinal"), de dominer les éléments contraires à sa progression vers la crique de l'épilogue (champ lexical des conditions de mer : "houle", "courant", "débord", "vague", "croule"), d'éviter la tempête dévastatrice... ou le plus prosaïque des encalminages.
Merci pour ce partage !
Le titre du poème, comme arrêté dans sa course, amorce la tonalité épique du propos qui va suivre. L'enjeu métaphorique, suggéré par l'intertextualité rimbaldienne du vers 1 ("le bateau ivre"), est entériné par le complément de lieu du vers 5 ("à bord du livre"). Une formule plutôt plaisante ("en mal de mer") signale l'urgence d'un appareillage ascenssionnel ("essor") des mots. Comme on entame une nouvelle œuvre, on lance sur les flots un nouveau bateau ("Baptême"). L'adjectif qualificatif "insane" illustre la folie d'un projet qui met sous cloche l'existence vécue ("Imagine... le vivre"), parant l'équipée fantasmatique de couleurs exacerbées ("jaune et vert"). Les dangers menacent, à commencer par ces "pirates" qui figurent autant d'obstacles intérieurs à celle/à celui qui écrit. Autant d'impatients à museler qui voudraient piller d'entrée les réserves d'eau et de vivres (verbe à connotation péjorative :"Écument", éléments liés au saccage débridé : "large", "flanc ouvert"). Autant de rançonneurs avides qu'il s'agira de passer, sans états d'âme, par-dessus bord pour espérer aboutir, dans la plus extrême solitude (expression hyperbolique : "lui seul"), après un long processus de gestation, à la clôture salvatrice de l'oeuvre ("À la fin", "se délivre"). Le bateau en question ne possède certes pas la solidité d'un navire : il se présente sous l'apparence d'un simple "esquif". Le moindre de ses paradoxes n'est pas de se muer en navire amiral de la page à noircir (verbe : "instaure", adjectif qualificatif : "cardinal"), de dominer les éléments contraires à sa progression vers la crique de l'épilogue (champ lexical des conditions de mer : "houle", "courant", "débord", "vague", "croule"), d'éviter la tempête dévastatrice... ou le plus prosaïque des encalminages.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Heureux qui comme...
Merci à tous pour ce partage.
Les commentaires de jfmoods (ascenssionnel) me ravissent, je m'attendais à plus : le titre renvoie à Du Bellay, et souligne que le voyage ici proposé se fait sans retour...
et moins : je n'ai pas prévu "la folie d'un projet qui met sous cloche l'existence vécue", juste le fait que prendre la mer pour vivre à l'ouvert une vie de toutes les couleurs, expose d'abord au mal de mer, au malsain, au vomi.
Frédéric, j'ai hésité entre À la fin lui seul se délivre et À la fin seul il se délivre qui n'ont pas tout à fait la même portée, mais en tous cas, la fin reste au début.
D'accord, il manque une syllabe à la vague qui croule, si ça te dérange, ajoute s'écroule, pour ma part je le garde ainsi, tant pis pour le compte.
Les commentaires de jfmoods (ascens
et moins : je n'ai pas prévu "la folie d'un projet qui met sous cloche l'existence vécue", juste le fait que prendre la mer pour vivre à l'ouvert une vie de toutes les couleurs, expose d'abord au mal de mer, au malsain, au vomi.
Frédéric, j'ai hésité entre À la fin lui seul se délivre et À la fin seul il se délivre qui n'ont pas tout à fait la même portée, mais en tous cas, la fin reste au début.
D'accord, il manque une syllabe à la vague qui croule, si ça te dérange, ajoute s'écroule, pour ma part je le garde ainsi, tant pis pour le compte.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Heureux qui comme...
je viens de le relire et trouve ce sonnet magnifique, simplement...
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|