Ronde douce

Ronde douce

Douce étoile sans voix dans une nuit câline,

tu étincelles au vent dans une pluie aveugle.

Mes vagues sont sans sel, mon sourire sucré,

mais son miel alourdit mes lèvres sur les tiennes.

Ton regard dilué s’évapore en printemps

faisant glisser mon âme au fond de tes désirs.

Nos jeux rient sous la lune et des enfants qui chantent

encore nos amours font une ronde douce.




Extrait du recueil Tu fais danser ma vie au rythme de ton coeur

C'est un poème en vers dont tu as supprimé une ligne sur deux.
Un peu Oulipien comme démarche. Ma réflexion principale concerne l'intégration du mot enfant dans la poésie sensuelle.
Pour certain cela pose un problème moral alors que moi je n'y vois qu'un lien logique:

amour-cul-conception-maternité-enfance.

pandaworks a écrit:Ma réflexion principale concerne l'intégration du mot enfant dans la poésie sensuelle.
Pour certain cela pose un problème moral alors que moi je n'y vois qu'un lien logique:

amour-cul-conception-maternité-enfance.

oui enfance-ado-amour-cul-adult(ère)-amour-cul ^^

j'ai bien aimé ton poème sauf ce vers : "mais son miel alourdit mes lèvres sur les tiennes.", trop "lourd"

pandaworks a écrit:

amour-cul-conception-maternité-enfance.

C'est magistral et synthétique PW. J'adore ! (sauf les trois dernières phases)

Sinon, Pauline, il y a de très belles images dans ton texte. je pense à

Mon regard dilué s’évapore en printemps

ou bien

tu étincelles au vent dans une pluie aveugle.

Ca me fait penser à

Dieu, ce ne soit
Que l'herbe qui est aveugle aux autres herbes
Sous l'averse qui tombe aveugle.

(Bonnefoy)

Je suis restée un peu en dehors, bloquée par cette structure figée qui empêche les émotions contenues dans ce texte de s'envoler librement.

Merci à vous pour ces commentaires.

Je confirme qu'il n'y a rien d'immoral dans l'évocation des enfants ici.

Je n'ai pas supprimé un vers sur deux! Ca se suit quand même non? Oui, c'est vrai, il y a toujours cet alexandrin dont j'ai bien du mal à me défaire à me défaire, mais il y a un premier progrès: pas de rimes! J'essaie, j'essaie...

Moi j'aime bien. Et le miel sur les lèvres miam! Les Alexandrins ma foi c'est bien! Trop d'insurrections dans le classique! Non, non. En fait de l'oulipo on passe a la peur du classique. Le classique c'est cool! Ce qui m'a manqué c'est une petite gifle quand même.

A la re voyelle.

Merci Euterpe!

J'ai l'impression que c'est une sorte de mode de rejeter le classique, et de privilégier les choses extravagantes, originales... C'est quelque chose qui m'a frappée en arrivant ici. Après je ne suis pas du tout calée en littérature attention !^^ J'ai juste constaté ça ici, en lisant pas mal de textes, un point c'est tout :-)

Certains pourraient-ils m'éclairer à propos de cette mode "anti-classique" ?

Faustine a écrit:Certains pourraient-ils m'éclairer à propos de cette mode "anti-classique" ?

Il ne s'agit en aucun cas d'une mode, Faustine.

Pour tenter de faire court, disons qu'en poésie, des auteurs classiques, il y a de grands incontournables, en particulier ceux du 19e (je t'épargnerai les noms, je pense que tu les connais).
La tentation est grande de vouloir leur ressembler, de lesmiter, d'écrire à la manière de... ce qui n'est bien sûr pas interdit, mais le risque existe alors de passer pour du Canada Dry, à savoir ressembler à, avoir le goût de, se faire passer pour, mais en aucun cas être celui qu'on tente d'imiter. Et c'est là que c'est casse-gueule. Suivre la rime à tout prix et tant pis pour l'originalité, tant qu'on arrive à faire rimer amour avec toujours et ritournelle avec toureterelle, ça se remarque tout de suite dans un texte. Parce d'autres l'ont fait avant et souvent de jolie manière, alors il y a toujours un air un peu pâlot à côté de cela.
Ce qui ne doit pas empêcher d'essayer, bien sûr, nous sommes d'accord, mais tant qu'à faire, autant alors créer sa personnalité, la touche individualisée qui fera qu'on sortira du lot et que ce classicisme qu'on tente de copier ou dont on s'inspire (un peu trop?), on va le revisiter à notre manière.
Cela ne signifie pas qu'il faut oublier rimes, alexandrins et métrique, mais simplement tenter de produire quelque chose de novateur (ce qui n'est pas simple, j'en conviens).
D'où la réflexion fréquente émise sur ce site d'abandonner le classicisme quand on sent qu'il enferme le "poète" dans quelque chose qui sonne faux ou ne lui convient pas, parce que trop scolaire et figé. Il faut alors savoir prendre des risques, oser, tenter des expériences et se défaire de ses modèles qui deviennent étouffants.

Faustine a écrit:J'ai l'impression que c'est une sorte de mode de rejeter le classique, et de privilégier les choses extravagantes, originales... C'est quelque chose qui m'a frappée en arrivant ici. Après je ne suis pas du tout calée en littérature attention !^^ J'ai juste constaté ça ici, en lisant pas mal de textes, un point c'est tout :-)

Certains pourraient-ils m'éclairer à propos de cette mode "anti-classique" ?

Voir réponse ICI

Pour qu'il n'y ait pas de confusion, l'oulipo est un mouvement profondément tourné vers le classique et qui a réalisé un travail de grande envergure sur l'alexandrin !