appuis
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appuis
c’est étonnant le pouvoir parfois des mots. ce pouvoir-là ne parle pas à l'esprit.
certains mots (écrits) forment deux phrases brèves
et les lire donne comme un mouvement en arrière - le saisissement
quelque chose de tiède coule dedans alors, se réchauffe…
on est obligé de rester appuyé un moment au dossier pour que le message coule
peut-être contre la paroi interne du thorax
en arrière du cœur ou dans la cheminée haute imaginaire du médiastin…
le pouvoir de ces mots-là, c’est la voix interne.
et ce n’est pas soi c’est la voix de l’autre qui est entré c’est entré dedans…
par l’amande frangée de cils, des deux yeux…
en les lisant on a senti la couleur des yeux
qui envahissait tout l’ovale du blanc.
et la belle forme obscure de cette frange de cils, elle a fait comme une fourrure.
bordant l’entrée des mots de l’autre…
on reste comme appuyé à toutes les surfaces verticales en arrière
ou bien on est soudain vraiment assis
les mots de l’autre par leur force obligent à se trouver assis...
comme si on était un manège
qui a besoin d’un socle bien stable pour tourner, tourner et révéler tout alentour.
mais aucun vertige, bien au contraire, ces mots vous ont rendu stable.
alors on peut tourner sans fin, et tout voir…
et une lumière qui contient les couleurs coule, toutes les couleurs vues
en tant que nouveau-né.
voici l’effet parfait que font les mots de l’autre
quand ils sont exactement tels qu’ils devaient être.
certains mots (écrits) forment deux phrases brèves
et les lire donne comme un mouvement en arrière - le saisissement
quelque chose de tiède coule dedans alors, se réchauffe…
on est obligé de rester appuyé un moment au dossier pour que le message coule
peut-être contre la paroi interne du thorax
en arrière du cœur ou dans la cheminée haute imaginaire du médiastin…
le pouvoir de ces mots-là, c’est la voix interne.
et ce n’est pas soi c’est la voix de l’autre qui est entré c’est entré dedans…
par l’amande frangée de cils, des deux yeux…
en les lisant on a senti la couleur des yeux
qui envahissait tout l’ovale du blanc.
et la belle forme obscure de cette frange de cils, elle a fait comme une fourrure.
bordant l’entrée des mots de l’autre…
on reste comme appuyé à toutes les surfaces verticales en arrière
ou bien on est soudain vraiment assis
les mots de l’autre par leur force obligent à se trouver assis...
comme si on était un manège
qui a besoin d’un socle bien stable pour tourner, tourner et révéler tout alentour.
mais aucun vertige, bien au contraire, ces mots vous ont rendu stable.
alors on peut tourner sans fin, et tout voir…
et une lumière qui contient les couleurs coule, toutes les couleurs vues
en tant que nouveau-né.
voici l’effet parfait que font les mots de l’autre
quand ils sont exactement tels qu’ils devaient être.
Re: appuis
avant d'être sens, la parole n'était que des sons :-)
grrr... aaahhhhhh..... ooooo ô.......euh.... hihihihihi!!!!... hihan ??? han ???? han !!!! Han !!! HAN !!!!!! HAN HAN HAN....mmmm.... arf ...... !!!
bon ouikseyne !!!
grrr... aaahhhhhh..... ooooo ô.......euh.... hihihihihi!!!!... hihan ??? han ???? han !!!! Han !!! HAN !!!!!! HAN HAN HAN....mmmm.... arf ...... !!!
bon ouikseyne !!!
Réflexion
Magnifique réflexion. J'adhère complètement à ce point de vue, cet objet de l'écrit.
Invité- Invité
Re: appuis
médiastin, c'est joli comme mot, je connaissais pas.
samalair super sexualisante comme description. ça me fait penser à bascule d'étienne dao.
et le passage sur les yeux foufoune, whaoo.
choooo'
"les mots de l’autre quand ils sont exactement tels qu’ils devaient être."
là je comprends pas ce devoir.
samalair super sexualisante comme description. ça me fait penser à bascule d'étienne dao.
et le passage sur les yeux foufoune, whaoo.
choooo'
"les mots de l’autre quand ils sont exactement tels qu’ils devaient être."
là je comprends pas ce devoir.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: appuis
voici l’effet parfait que font les mots de l’autre
quand ils sont exactement tels qu’ils devaient être.
Avoir connu cette sensation d’emboîtement parfait avec l'esprit de quelqu'un d'autre, qui exprime ce que l'on aurait aimé dire tellement mieux, de façon tellement percutante que c'en est inespéré, avoir su retenir cette jouissance intime, éphémère et qui nous oblige à ce temps d'arrêt à l'intérieur, adossés à ce plaisir aux contours écarlate ou turquoise, avoir compris que ces mots ne pouvaient, n'auraient pas pu êtres autres et qu'ils étaient faits pour vous, juste pour vous, avoir perçu l'ironie de cette illusion et en avoir accepté avec joie la vanité, c'est aimer la littérature, et reconnaître avec Roland Barthes que si celle-ci ne nous permet pas de marcher, au moins elle nous permet de respirer.
quand ils sont exactement tels qu’ils devaient être.
Avoir connu cette sensation d’emboîtement parfait avec l'esprit de quelqu'un d'autre, qui exprime ce que l'on aurait aimé dire tellement mieux, de façon tellement percutante que c'en est inespéré, avoir su retenir cette jouissance intime, éphémère et qui nous oblige à ce temps d'arrêt à l'intérieur, adossés à ce plaisir aux contours écarlate ou turquoise, avoir compris que ces mots ne pouvaient, n'auraient pas pu êtres autres et qu'ils étaient faits pour vous, juste pour vous, avoir perçu l'ironie de cette illusion et en avoir accepté avec joie la vanité, c'est aimer la littérature, et reconnaître avec Roland Barthes que si celle-ci ne nous permet pas de marcher, au moins elle nous permet de respirer.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: appuis
Merci à vous tous et en particulier à Polixène qui répond si bien à l'interrogation finale de hi wen.
Hi wen, quel plaisir de voir que n'est pas passé inaperçu ce qui m'a aussi tellement frappée à la première relecture : ces yeux-vulves (et le médiastin, haute cheminée où quelque chose de fécondant d'écoule)...ça m'a fait rire moi-même, ça m'a fait penser à l'Annonciation, ces mots d'un ange, et puis j'ai pensé aussi que presque tous les orifices du corps sont évoqués : comme boire, entendre, voir...(manquent juste les suppositoires...un peu contre-nature il est vrai).
Comment un homme écrirait-il cela ?
Pas grand-chose à ajouter. Sinon que les imprefections me sautent aux yeux, mais j'avais besoin d'écrire ça naïvement.
Hi wen, quel plaisir de voir que n'est pas passé inaperçu ce qui m'a aussi tellement frappée à la première relecture : ces yeux-vulves (et le médiastin, haute cheminée où quelque chose de fécondant d'écoule)...ça m'a fait rire moi-même, ça m'a fait penser à l'Annonciation, ces mots d'un ange, et puis j'ai pensé aussi que presque tous les orifices du corps sont évoqués : comme boire, entendre, voir...(manquent juste les suppositoires...un peu contre-nature il est vrai).
Comment un homme écrirait-il cela ?
Pas grand-chose à ajouter. Sinon que les imprefections me sautent aux yeux, mais j'avais besoin d'écrire ça naïvement.
Re: appuis
je dois etre bete, mais j'ai toujours pas compris pourquoi la parole de l'autre "devait" être
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: appuis
eh bien, disons, comme une pièce de puzzle..une piece qui vient de quelqu'un d'autre entre exactement dans ton propre puzzle. Avec sa forme et ses couleurs.
Re: appuis
C'est encore une fois un très beau texte.
Pour une fois que les sentiments exprimés sont de plénitude et pas de manque, quel plaisir.
Pour une fois que les sentiments exprimés sont de plénitude et pas de manque, quel plaisir.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
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