Fureur Fauve.

Dès les premiers souffles de l'Humanité
Dans les arcanes terrestres inaltérées
S'échappaient des grondements sourds
Étrange unisson de haine et d'amour

Lorsque les premières lueurs craquelèrent
L'écorce éternelle de la Terre
Les dormeurs, tapis dans l'obscurité
Par l'astre céleste furent réveillés

Aussitôt leur regard se tourna
Vers le ciel couleur pourpre et nacarat
Chacun se voulut Roi des Nuages
Prince de la nature, maître des orages

De l'ambroisie, ils ne prirent que le fiel
Des secrets du monde, que l'artificiel
Les avides asservirent les plus fragiles
Les insoumis furent poussés à l'exil

Mais dans l'opacité de la douleur
Dans les véhéments tourments de la peur
La béance de la souffrance, l’infamie
Un éclat rare et immortel survie

Car dans notre périlleuse quête innée
De vouloir encore se sentir exister
C'est cette occulte fureur fauve
Qui, farouchement, nous sauve.

Bonjour,

J'aime bien l'idée de cette couleur symbole de révolte, de résistance, aux "pourpre et nacarat" d'un ciel funeste. Le fauve comme couleur, ça fait penser à l'aube et le pourpre et nacarat font pensé au crépuscule.

Il y a une grosse boulette je crois, c'est là :

"Les dormeurs, tapis dans l'obscurité
Par l'astre céleste furent réveillés

Aussitôt leur regard se tourna
Vers le ciel couleur pourpre et nacarat"

La logique ou la grammaire, ou les deux, demanderaient un pluriel en "leurs regards se tournèrent" puisqu'il me semble qu'il s'agit du regard des dormeurs. Tourna/nacarat, ce n'est pas une rime inoubliable, un truc en arat (déclara) ou en carat (mascara par exemple, c'est une idée d'horizon, de dégradé de couleurs aussi) pourraient être mieux.

Je crois que ça pourrait être plus concis aussi.

Les rimes alternent des sons ouverts et fermés (son final de la consonne R pour sourd/amour "son ouvert" et son final de la voyelle É pour humanité/installé "son fermé" et ainsi dans chaque strophe)  c'est très bien pour la musique.

Ce poème est dynamique. Une lecture agréable. Les couleurs de la révolte sont là.

Aloranne nous revient avec un texte travaillé. Mais je le trouve un peu longuet et son rythme enfoncé dans une certaine torpeur par des articulations temporelles un peu lourdes (Dès les premiers/Lorsque les premières/Aussitôt) qui font conte.

je suis pas fan, c'est trop ancré dans la temporalité pour moi. il n'est question que de temps, la réalité par le prisme du temps.

l'occulte fureur fauve qui farouchement sauve, je comprends pas.
une fureur qui sauve, pourquoi pas, mais farouchement? j'vois pas.