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Enfin une bonne nouvelle (1)

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Pascal-Claude Perrault
'toM
Frédéric Prunier
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Message  Frédéric Prunier Dim 25 Jan 2015 - 9:20

Mon corps est bouillant.
  Je lutte de toutes mes forces pour garder un minimum de pensées raisonnables mais je dois encore être bourré et ne reconnais rien de ce qui m’entoure.

  Depuis si longtemps que mes rêves se dévident en roue libre, ils m’entraînent sur une pente douce, celle des clochards qui capitulent. Et j’ai beau crier pour appeler au secours, je n’entends plus ma voix.

  Des images s’agitent devant moi, elles se décalent de plus en plus de ma réalité. Si je continue ainsi, je finirai définitivement fou. Pourtant ce matin, je m’étais promis de rester clean, mais quand ma bouche réclame sa dose je dois la rassasier.
  Le futur m’échouera bien quelque part.
  Combien de temps reste-t-il avant que mon cerveau ne se détruise complètement ? La canicule persiste cet été, je vais imploser tellement j’ai soif…
—  À BOIRE !!!

  Personne ne m’écoute. Dehors, la ville est presque vide.
  Je sursaute, je crois qu’un tramway vient de klaxonner.
  J’entends le crissement de ses roues bloquées frottant contre les rails. Ce monstre peine à s’arrêter et je suis bien trop lent pour m’écarter… Marmonnant un brouillamini de paroles inaudibles à l’intention du chauffeur, je titube et m’accroche pour conserver un semblant d’équilibre.
  Et puis de rage, je gueule, comme un damné !


  Le choc a dû être réel, ma raison se débat dans son scaphandre.
  Je transpire, énormément, la nausée et le vertige m’envahissent. Mes oreilles sifflent. Je suis persuadé que ces effets Larsen sont des chevaux qui hennissent et se cabrent. J’entends des cris de douleur et de peur. Est-ce un charretier qui fait claquer trop férocement son fouet ? Cet homme a l’air incapable de manœuvrer un attelage sans terroriser ses pauvres bêtes.

  Les yeux ronds des chevaux m’interrogent, immenses phares profonds comme un univers. Ils s’approchent de moi, jusqu’à m’engloutir.
  La migraine me harcèle. Cet idiot de roulier court à l’accident. Pourquoi veut-il m’écraser et que veut dire ce délire ?

  Nous sommes pourtant au 21e siècle mais j’ai la certitude de n’avoir jamais supporté les sons stridents produits par les cerclages métalliques qui entouraient les roues des tombereaux, dans l’ancien temps.
  Tout justement, j’imagine à cet instant qu’un attelage en perdition vient de heurter la borne qui protège le mur d’une entrée d’immeuble. Ce serait donc ce satané frottement du métal contre la pierre ce crissement entre mes mâchoires ? Le boucan est gigantesque, il me parcourt tout le corps et ne s’arrête plus jamais.
  On meule ou on découpe du métal ?
  Que se passe-t-il, on me broie les os ? Je viens d’avoir un accident ? On tente de me dégager ? Est-ce la raison de tout ce raffut ? C’était une charrette ou un tramway ?
  J’ai des frissons, je ne sais plus trop où j’en suis…


  Confondre les roues d’un tram d’aujourd’hui avec celles d’un chariot du 19e est pourtant, pour moi, une habitude. Cette alternance entre les deux époques, depuis que mon esprit est à la dérive, c’est même l’ordinaire de ma vie.
  Il me suffit de tourner la tête et les décors se déplient devant moi comme les pages d’un livre à système. C’est aussi bizarre qu’un film fantastique, les reliefs sont stéréoscopiques, c’est une caricature de 3D.


  Dans les deux époques, ma vie se déroule en toute logique, alternant les deux siècles, avec un décor adapté et des situations sociales différentes. Seuls, les visages ne changent pas.
  Le silence est revenu.
  Ni la charrette ni le tramway ne sont là.
  J’ai dû éviter le choc et marcher vers autre part. Ou alors, c’est un accès de fièvre et je me suis assis devant une auberge, dans le faubourg, à l’ombre d’une treille qui me protège de la brûlure du soleil.
  Un journal est posé devant moi, La Gazette de la cité nouvelle.

  Je suis maintenant dans ce 19e siècle qui débute tout juste et j’essaie de me concentrer, de lire un article affirmant que notre Royaume frôle la catastrophe, qu’il sera bientôt entraîné dans un raz-de-marée révolutionnaire identique à celui qui décapita récemment la France, en 1789.
  L’endettement du pays grossit à la manière d’une boule de neige. Malgré tout, certains prônent la croissance pour relancer l’économie. Plusieurs solutions se contredisent. Les émeutes qui ont lieu aux quatre coins de l’Europe ne sont plus de simples et sporadiques coups de gueule, la violence se déchaîne partout et n’épargne aucun pays…

  Au fur et à mesure de leurs parutions, les périodiques commentent le détail des attentats. Les journalistes dénoncent ou minimisent, selon leurs sympathies d’opinion.
   Oh, bien sûr ! un hebdomadaire n’a pas la réactivité instantanée de l’internet de maintenant, mais c’est un outil prometteur qui enflamme facilement les mécontents. Les conservateurs ne s’y trompent pas. Ils maudissent ces nouvelles feuilles de choux partisanes et en réclament la censure.
  La semaine dernière, un attentat a été commis dans le Caucase et Londres l’apprenait avant la fin de la semaine, le temps se rétrécit.

  En seconde page, le rédacteur politise ce qui auparavant n’aurait été qu’un fait divers.
  Le hameau de l’étang de Sarcelles, à l’emplacement de la future ville nouvelle, a été récemment le théâtre d’un drame causé par cette chienlit d’immigrés. Sans raison, ces derniers ont saccagé un champ, juste pour s’amuser… Le paysan, devenu hystérique devant tant de bêtise, a pourchassé et enfourché comme du foin trois des fuyards. Deux d’entre eux étaient bien des Français, le troisième était un romanichel en rupture de ban.
  Incapable de freiner sa folie meurtrière, le tout nouvel assassin est ensuite retourné chez lui en courant, comme s’il était possédé. Il a trucidé sauvagement sa femme à coups de hache, la pauvre aurait eu le mauvais réflexe de lui reprocher ses excès habituels de violence.
  Heureusement que des soldats passaient à proximité, ils sauvèrent in extremis les quatre enfants du couple.
…Les désordres d’aujourd’hui, écrit le journaliste, ont pour cause l’immigration massive des Français. Ils disent fuir leur révolution mais ce n’est qu’un prétexte pour profiter des largesses de notre système…


     Je ne peux m’empêcher de commenter tout ce que je lis.
— C’est de la folie… C’est de la folie…  ce pauvre diable avait son champ anéanti.
  Il n’existe pas encore, à cette époque, de fond de solidarité permettant de maquiller un désastre en catastrophe naturelle, ni de prétendre à aucun dédommagement. Il n’y a pas d’assurance contre la méchanceté gratuite.

  Regardant furtivement autour de moi, j’aperçois que l’on m’observe. J’ai la voix trop puissante. À vociférer ainsi tout seul, on serait bien capable de m’accuser de sorcellerie.
  Je baisse le ton et me penche vers une silhouette qui vient d’apparaître, juste devant moi. C’est un homme. Il est en contre-jour mais je l’ai reconnu. Il s’approche et je chuchote à son oreille :
  — Chevalier, mon ami… Que pensez-vous du chaos qui nous entoure ?
  Mon vis-à-vis est une force de la nature, un personnage aux gestes empreints de noblesse, tel que le cinéma représente un Cyrano de Bergerac ou un Danton. Il me répond sans hésiter :
— Patrizio, le peuple n’a pas le recul temporel nécessaire pour comprendre l’évolution de la société. Un paysan qui arpente à longueur d’année son lopin de terre ressasse sans arrêt les mêmes inquiétudes. Il se persuade que l’afflux des Français engendre le désordre. Alors, tôt ou tard, quand il est la victime d’un vol ou pire encore, ses croyances deviennent réalité… Il entend la rumeur lui décrire ces camps de réfugiés qui débordent et il sait que les plus dangereux de ces étrangers s’échapperont invariablement dans la nature. Les petites gens n’analysent rien, ils réagissent dans l’urgence, sans réfléchir. Ils n’ont ni les moyens ni l’intelligence nécessaires pour organiser une milice d’autodéfense contre la maraude. Il leur faudrait un chef de file, une personnalité charismatique et visionnaire, capable de rassembler, d’organiser avant de lutter... Le drame de Sarcelles n’a rien d’étonnant… Le pauvre homme risque aujourd’hui la corde parce qu’il a tué sa femme, alors que sa colère était légitime.
  Apostrophant le tavernier pour qu’il nous resserve à boire, le chevalier rejette sur son épaule un pan de son manteau.
  J’ai la gorge sèche et brûlante, mes tempes bourdonnent, la chaleur m’est insupportable. Les quarante degrés doivent être largement dépassés, c’est la terre entière qui a de la fièvre !...

  Une serveuse dépose devant nous deux énormes chopes en grès pleines de bière mousseuse. Cette boisson est un rêve, une vision angélique. Les yeux fermés, je vide la première pratiquement d’un seul trait. La fraîcheur du liquide repose mon esprit survolté. Oubliant ma nausée et mon trouble, je suis au café de la gare, nous sommes en 2017.
  Je remercie mon ami pour sa générosité.
Frédéric Prunier
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Message  'toM Mar 27 Jan 2015 - 13:36

C'est manifestement construit et tu sais où tu vas,
même si tu nous promènes entre deux eaux

Ce qui me gêne, à la première comme à la deuxième lecture
(preuve qu'on a quand même envie d'y revenir),
c'est le décalage entre le ton de la narration,
- des termes précis, un langage recherché, presque précieux,
et la confusion qui est censée être la pensée du narrant
a priori éthanolisé ou un peu râpé de l'encéphale

Ta confusion est trop censée, si tu me suis....

Alors à suivre
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Message  Pascal-Claude Perrault Mer 28 Jan 2015 - 5:00

L'écriture est maîtrisée, la narration active, l'objet est travaillé. C'est du bon boulot. Je me suis laissé conduire, et finalement je ne sais pas où je suis. Certainement dans la quatrième dimension...
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Enfin une bonne nouvelle (1) Empty remaniement du début... suite aux remarques de Tom que je remercie au passage

Message  Frédéric Prunier Jeu 29 Jan 2015 - 20:31

Mon corps est bouillant.
  Je lutte de toutes mes forces pour garder un minimum de pensées raisonnables mais j’ai dû me perdre dans un rêve.
  Il se dévide en roue libre et m’entraîne sur une pente douce, sans retour. Je ne reconnais rien de ce qui m’entoure. Est-ce l’alcool ? Est-ce que je suis devenu une loque ? Un clochard incapable de s’extraire de son délire éthylique ?
  Non ! Il me reste un minimum de bon sens.
  Je n’ai simplement plus l’énergie nécessaire pour construire une vie que l’on pourrait qualifier de normale. De toute façon, c’est triste une vie normale, c’est fade, triste et inutile. Heureux celui qui ne s’aperçoit pas qu’il ressemble à monsieur ou madame tout le monde.
  J’ai cinquante ans, je loue une chambre au-dessus d’un bar, cela suffit pour me décrire ?
  J’ai mal dans tout le corps.
  J’aimerai retourner à l’époque de ma petite enfance, il y a tellement de bons souvenirs là-bas. Mes envies étaient pleines de promesses, d’amour, de gloire, de fortune. Et rendez-vous était pris, je devais être le meilleur à trente ans...

  Si je le pouvais, aujourd’hui, j’emprunterais enfin cette bretelle d’autoroute où s’engouffrent tous les bons élèves. Mais c’est trop tard, j’ai beau hurler que je n’ai pas eu le temps de voir les panneaux, que je promets d’être plus attentif à l’avenir… Il n’y a plus d’autre accès vers le réussir et ma voix se perd dans un horizon plat et sans écho.
  Pour me dédouaner, je peux toujours me persuader que la cause de ce gâchis vient du hasard, des choix que je ne pouvais imaginer mauvais, des portes que l’on se ferme et de celles qui ne s’ouvrent pas au bon moment, et où de plus agiles se faufilent.
  Je peux aussi vous avouer ma paresse.
  Quand j’avais dix ans, je jouais aux artistes de variétés en prenant des poses devant la glace. J’étais sur la ligne de départ, tout était possible. Devenu adulte, j’écoute toujours autant de musique.
  Les modes se sont succédé mais les paroles du refrain restent les mêmes : J’aurais voulu, j’aurais pu, si j’avais su… Et fan de karaoké, j’ai gardé cette habitude de jouer avec mon reflet qui se multiplie dans un jeu de miroirs, c’est amusant de se voir à la fois de dos et de face.
  Je m’invente des histoires, des images qui s’agitent et que je laisse se dérouler sans trop les commander. Elles accompagnent la musique, comme un film. Personne ne peut comprendre et je ne veux plus me battre contre des moulins à vent.

  Pour éviter le pire, il faudrait que je reste clean, que j’adopte une hygiène de vie draconienne. Mais quand ma bouche réclame sa dose, je dois la rassasier.
  Le futur m’échouera bien quelque part, avec ou sans effort. La fin est toujours le même poncif, c’est l’amour et puis la mort.
  Je vais imploser tellement j’ai soif. La canicule persiste cet été, ce qui n’arrange rien à mon état.
—  À BOIRE !!!
  Personne ne m’entend. Dehors, la ville est presque vide. Je sursaute, je crois qu’un tramway vient de klaxonner. Ses roues bloquées à fond frottent contre les rails et ce bruit me déchire les tympans. Il va dérailler ce con. C’est un monstre qui peine à s’arrêter et je suis bien trop lent pour m’écarter… Marmonnant un brouillamini de paroles inaudibles à l’intention du chauffeur, je titube et m’accroche pour conserver un semblant d’équilibre.
  Et puis de rage, je gueule comme un damné !


  Le choc a dû être réel, ma raison se débat dans son scaphandre.
  Je transpire, énormément, la nausée et le vertige m’envahissent. Mes oreilles sifflent. Je suis persuadé que ces effets Larsen sont des chevaux qui hennissent et se cabrent. J’entends des cris de douleur et de peur. Est-ce un charretier qui fait claquer trop férocement son fouet ? Cet homme a l’air incapable de manœuvrer un attelage sans terroriser ses pauvres bêtes.
  Les yeux ronds des chevaux m’interrogent. Ce sont d’immenses phares, profonds comme un univers. Ils s’approchent de moi, jusqu’à m’engloutir. La migraine me harcèle. Cet idiot de roulier court à l’accident. Pourquoi veut-il m’écraser et que veut dire ce délire ?

  Nous sommes au 21e siècle, j’ai pourtant la certitude de bien reconnaître les sons stridents produits par ces cerclages métalliques qui entouraient les roues des tombereaux, dans l’ancien temps... Et tout justement, j’imagine à cet instant que l’attelage en perdition vient de heurter la borne qui protège le mur d’une entrée d’immeuble. Ce serait donc ce frottement du métal contre la pierre qui me produit ce crissement atroce entre les mâchoires ? Le boucan est gigantesque, il me parcourt tout le corps et ne s’arrête plus jamais.
  On meule ou on découpe du métal ?
  Que se passe-t-il, on me broie les os ? Je viens d’avoir un accident ? On tente de me dégager ? Est-ce la raison de tout ce raffut ? C’était une charrette ou un tramway ?
  J’ai des frissons, je ne sais plus trop où j’en suis…

  De confondre les roues d’un tram d’aujourd’hui avec celles d’un chariot du 19e est, pour moi, habituel. Depuis que je dérive dans un grand n’importe quoi et refuse une vie normale et raisonnable, j’alterne entre les deux siècles. Il me suffit de tourner la tête et les décors se déplient devant moi comme les pages d’un livre à système. C’est aussi bizarre qu’un film fantastique, les reliefs sont stéréoscopiques, une vraie caricature de 3D. Ma vie s’y déroule en toute logique, le décor s’adapte aux situations mais les visages ne changent pas.

  Le silence est revenu.
  Ni la charrette ni le tramway ne sont là.
  J’ai dû éviter le choc et marcher vers autre part. Ou alors, c’est un accès de fièvre et je me suis assis devant une auberge, dans le faubourg, à l’ombre d’une treille qui me protège de la brûlure du soleil.
  Un journal est posé devant moi, La Gazette de la cité nouvelle.

  Je suis maintenant dans ce 19e siècle qui débute tout juste et j’essaie de me concentrer, de lire un article affirmant que notre Royaume frôle la catastrophe, qu’il sera bientôt entraîné dans un raz-de-marée révolutionnaire identique à celui qui décapita récemment la France, en 1789.
  L’endettement du pays grossit à la manière d’une boule de neige. Malgré tout, certains prônent la croissance pour relancer l’économie. Plusieurs solutions se contredisent. Les émeutes qui ont lieu aux quatre coins de l’Europe ne sont plus de simples et sporadiques coups de gueule, la violence se déchaîne partout et n’épargne aucun pays…

  Au fur et à mesure de leurs parutions, les périodiques commentent le détail des attentats. Les journalistes dénoncent ou minimisent, selon leurs sympathies d’opinion.
   Oh, bien sûr ! Un hebdomadaire n’a pas la réactivité instantanée de l’internet de maintenant, mais c’est un outil prometteur qui enflamme facilement les mécontents. Les conservateurs ne s’y trompent pas. Ils maudissent ces nouvelles feuilles de choux partisanes et en réclament la censure.
  La semaine dernière, un attentat a été commis dans le Caucase et Londres l’apprenait avant la fin de la semaine, le temps se rétrécit.

  En seconde page, le rédacteur politise ce qui auparavant n’aurait été qu’un fait divers.
  Le hameau de l’étang de Sarcelles, à l’emplacement de la future ville nouvelle, a été récemment le théâtre d’un drame causé par cette chienlit d’immigrés. Sans raison, ces derniers ont saccagé un champ, juste pour s’amuser… Le paysan, devenu hystérique devant tant de bêtise, a pourchassé et enfourché comme du foin trois des fuyards. Deux d’entre eux étaient bien des Français, le troisième était un romanichel en rupture de ban.
  Incapable de freiner sa folie meurtrière, le tout nouvel assassin est ensuite retourné chez lui en courant, comme s’il était possédé. Il a trucidé sauvagement sa femme à coups de hache, la pauvre aurait eu le mauvais réflexe de lui reprocher ses excès habituels de violence.
  Heureusement que des soldats passaient à proximité, ils sauvèrent in extremis les quatre enfants du couple.
…Les désordres d’aujourd’hui, écrit le journaliste, ont pour cause l’immigration massive des Français. Ils disent fuir leur révolution mais ce n’est qu’un prétexte pour profiter des largesses de notre système…


     Je ne peux m’empêcher de commenter tout ce que je lis.
— C’est de la folie… C’est de la folie…  ce pauvre diable avait son champ anéanti.
  Il n’existe pas encore, à cette époque, de fond de solidarité permettant de maquiller un désastre en catastrophe naturelle, ni de prétendre à aucun dédommagement. Il n’y a pas d’assurance contre la méchanceté gratuite.

  Regardant furtivement autour de moi, j’aperçois que l’on m’observe. J’ai la voix trop puissante. À vociférer ainsi tout seul, on serait bien capable de m’accuser de sorcellerie.
  Je baisse le ton et me penche vers une silhouette qui vient d’apparaître, juste devant moi. C’est un homme. Il est en contre-jour mais je l’ai reconnu. Il s’approche et je chuchote à son oreille :
  — Chevalier, mon ami… Que pensez-vous du chaos qui nous entoure ?
  Mon vis-à-vis est une force de la nature, un personnage aux gestes empreints de noblesse, tel que le cinéma représente un Cyrano de Bergerac ou un Danton. Il me répond sans hésiter :
— Patrizio, le peuple n’a pas le recul temporel nécessaire pour comprendre l’évolution de la société. Un paysan qui arpente à longueur d’année son lopin de terre ressasse sans arrêt les mêmes inquiétudes. Il se persuade que l’afflux des Français engendre le désordre. Alors, tôt ou tard, quand il est la victime d’un vol ou pire encore, ses croyances deviennent réalité… Il entend la rumeur lui décrire ces camps de réfugiés qui débordent et il sait que les plus dangereux de ces étrangers s’échapperont invariablement dans la nature. Les petites gens n’analysent rien, ils réagissent dans l’urgence, sans réfléchir. Ils n’ont ni les moyens ni l’intelligence nécessaires pour organiser une milice d’autodéfense contre la maraude. Il leur faudrait un chef de file, une personnalité charismatique et visionnaire, capable de rassembler, d’organiser avant de lutter... Le drame de Sarcelles n’a rien d’étonnant… Le pauvre homme risque aujourd’hui la corde parce qu’il a tué sa femme, alors que sa colère était légitime.
  Apostrophant le tavernier pour qu’il nous resserve à boire, le chevalier rejette sur son épaule un pan de son manteau.
  J’ai la gorge sèche et brûlante, mes tempes bourdonnent, la chaleur m’est insupportable. Les quarante degrés doivent être largement dépassés, c’est la terre entière qui a de la fièvre !...

  Une serveuse dépose devant nous deux énormes chopes en grès pleines de bière mousseuse. Cette boisson est un rêve, une vision angélique. Les yeux fermés, je vide la première pratiquement d’un seul trait. La fraîcheur du liquide repose mon esprit survolté. Oubliant ma nausée et mon trouble, je suis au café de la gare, nous sommes en 2017.
  Je remercie mon ami pour sa générosité.
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Message  'toM Mar 3 Fév 2015 - 9:40

Salut,

je ne sais pas s'il faut que tu me remercies!

Je vais relire les deux versions, attentivement
Mais le passage qui me convainc le plus, c'est l'accident de tram/charrette
(devait pas être un passage clouté) parce qu'on est dans l'action, et dans le confus. Il pose des questions, on a envie de réponses. Je me sens plus distant de la réflexion du narrateur

Je vais repasser, une course à faire
(le monde est course)
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Message  Frédéric Prunier Sam 21 Fév 2015 - 14:44

petit prologue ajouté qui entraîne d'infimes modifs au début du chapitre I....




Prologue





        La télévision, dans la salle du bar, fonctionne sans arrêt et une chaîne d’infos en continu superpose son flot de nouvelles à mes divagations. Je t’observe. Tu dois t’en apercevoir car tu croises souvent les jambes. Tu as vraiment de très belles jambes.
  Des émeutes urbaines ont dégénéré à Paris et en Grèce. J’écoute à peine, je te regarde, je te rêve. Mon esprit zappe. Il y a encore eu un braquage dans ce fichu quartier nord du faubourg, la nuit dernière. On déplore un accident dans les entrepôts de l’usine chimique et c’est la fin d’un match de basket, la victoire d’une équipe contrebalance les pleurs des perdants.
  J’aime bien les reconstitutions historiques mais je n’aime pas les images de la mort, les incendies, la peau brûlée. Je préfère les films d’amour, quand les corps crient de bonheur, même s’ils font semblant.
  De temps en temps, des spots publicitaires alternent avec des appels aux dons. C’est un abbé qui explique le but de son association et des spectacles qu’il a mis en place pour récolter de l’argent.
  J’ai chaud, je suis brûlant, foutue canicule. Nous sommes samedi matin, je vais te suivre discrètement quand tu sortiras. C’est le jour du marché dans la vieille ville. Je rêve déjà de ta silhouette et me faufile pour éviter les personnes qui nous séparent. J’aperçois tes fesses sous ta robe d’été…









I


 



         
        Je lutte de toutes mes forces pour garder un minimum de pensées raisonnables, j’ai dû me perdre dans un rêve.
  Il se dévide en roue libre et m’entraîne sur une pente douce, sans retour. Je ne suis pas certain de ce qui m’entoure. Est-ce l’alcool ? Est-ce que je suis dorénavant incapable de m’extraire de mes délires ?
  Non ! Il me reste un minimum de bon sens.
  Il me manque simplement l’énergie nécessaire pour construire quoi que ce soit de normal. De toute façon, c’est triste une vie normale, c’est triste, fade et déprimant. Heureux celui qui ne s’aperçoit plus qu’il ressemble à monsieur ou madame tout le monde.

  À cinquante ans je loue une chambre au-dessus d’un bar, cela suffit pour me décrire ?
  J’ai mal dans tout le corps. J’aimerai retourner à l’époque de ma petite enfance, il y a tellement de bons souvenirs là-bas. Mes envies étaient pleines de promesses, d’amour, de gloire, de fortune. Et rendez-vous était pris, je devais être le meilleur à trente ans...
  Si je le pouvais, j’emprunterais enfin cette bretelle d’autoroute où s’engouffrent les bons élèves. Mais c’est trop tard, j’ai beau hurler que je n’ai pas eu le temps de voir les panneaux, que je promets d’être plus attentif à l’avenir… Il n’y a plus d’accès vers mon réussir et ma voix se perd à l’horizon, plat et sans écho.
  Pour me dédouaner, je peux toujours me persuader que la cause de ce gâchis vient du hasard, des choix que je ne pouvais imaginer mauvais, des portes que l’on se ferme par maladresse et de celles qui ne s’ouvrent pas au bon moment, et où de plus agiles se faufilent.
  Je peux aussi vous avouer ma paresse.
  Quand j’avais dix ans, j’étais sur la ligne de départ, tout était possible. Je jouais aux artistes de variétés et prenais des poses en observant mon reflet qui se multipliait à l’infini, dans le jeu des miroirs. C’est intrigant et amusant de se voir à la fois de dos et de face.
  Plus tard, je suis devenu fan de karaoké et les modes se succédé. Les paroles des refrains sont les mêmes : j’aurais voulu, j’aurais pu, si j’avais su… on s’invente une histoire. Je laisse la mienne se dérouler sans la diriger. Elle m’emporte dans un film et j’en fredonne la musique, de la pure symphonie, il n’y a pas d’erreur de syntaxe, je suis un génie ! En vérité, mes bribes d’idées ne construisent rien et personne ne les comprend. Tant pis, de toute façon, je n’ai jamais su me battre contre les moulins à vent.
  Je décroche. Pour éviter mon crash annoncé, ma perte de tous repères, il faudrait que je reste clean, que j’adopte une hygiène de vie draconienne, mais quand ma bouche réclame sa dose je dois la rassasier.
  Le futur m’échouera quelque part, avec ou sans effort. La fin est toujours le même poncif.
  Je vais imploser tellement j’ai soif.

  La canicule persiste cet été, ce qui n’arrange rien à mon état.
—  À BOIRE !!!
  Personne ne m’entend. Je sursaute, je crois qu’un tramway vient de klaxonner. Ses roues bloquées à fond frottent contre les rails et ce bruit me déchire les tympans. Il va dérailler ce con. C’est un monstre qui peine à s’arrêter et je suis bien trop lent pour m’écarter… Marmonnant un brouillamini de paroles inaudibles à l’intention du chauffeur, je titube et m’accroche pour conserver un semblant d’équilibre.
  Et puis de rage, je gueule comme un damné !


  Le choc a dû être réel, ma raison se débat dans son scaphandre.
  Je transpire, énormément, la nausée et le vertige m’envahissent. Mes oreilles sifflent. Je suis persuadé que ces effets Larsen sont des chevaux qui hennissent et se cabrent. J’entends des cris de douleur et de peur. Est-ce un charretier qui fait claquer trop férocement son fouet ? Cet homme a l’air incapable de manœuvrer un attelage sans terroriser ses pauvres bêtes.
  Les yeux ronds des chevaux m’interrogent. Ce sont d’immenses phares, profonds comme un univers. Ils s’approchent de moi, jusqu’à m’engloutir. La migraine me harcèle. Cet idiot de roulier court à l’accident. Pourquoi veut-il m’écraser et que veut dire ce délire ?

  Nous sommes au 21e siècle, j’ai pourtant la certitude de reconnaître les sons stridents produits par les cerclages métalliques qui entouraient les roues des tombereaux, dans l’ancien temps… Et tout justement, j’imagine à cet instant qu’un attelage en perdition vient de heurter la borne qui protège le mur d’une entrée d’immeuble. Ce serait donc ce frottement du métal contre la pierre qui me produit ce crissement atroce entre les mâchoires ? Le boucan est gigantesque, il me parcourt tout le corps et ne s’arrête plus jamais.
  On meule ou on découpe du métal ?
  Que se passe-t-il, on me broie les os ? Je viens d’avoir un accident ? On tente de me dégager ? Est-ce la raison de tout ce raffut ? C’était une charrette ou un tramway ?
  J’ai des frissons, je ne sais plus trop où j’en suis…

  De confondre les roues d’un tram d’aujourd’hui avec celles d’un chariot du 19e est, pour moi, habituel. Depuis que je dérive dans un grand n’importe quoi et refuse une vie normale et raisonnable, j’alterne entre les deux siècles. Il me suffit de tourner la tête et les décors se déplient devant moi comme les pages d’un livre à système. C’est aussi bizarre qu’un film fantastique, les reliefs sont stéréoscopiques, une vraie caricature de 3D. Ma vie s’y déroule en toute logique, le décor s’adapte aux situations mais les visages ne changent pas.
  Le silence est revenu.
  Ni la charrette ni le tramway ne sont là.



*





        J’ai dû éviter le choc et marcher vers autre part. Ou alors, c’est un accès de fièvre et je me suis assis devant une auberge, dans le faubourg, à l’ombre d’une treille qui me protège de la brûlure du soleil.
  Un journal est posé devant moi, La Gazette de la cité nouvelle.

  Je suis maintenant dans ce 19e siècle qui débute tout juste et j’essaie de me concentrer, de lire un article affirmant que notre Royaume frôle la catastrophe, qu’il sera bientôt entraîné dans un raz-de-marée révolutionnaire identique à celui qui décapita récemment la France, en 1789.
  L’endettement du pays grossit à la manière d’une boule de neige. Malgré tout, certains prônent la croissance pour relancer l’économie. Plusieurs solutions se contredisent. Les émeutes qui ont lieu aux quatre coins de l’Europe ne sont plus de simples et sporadiques coups de gueule, la violence se déchaîne partout et n’épargne aucun pays…

  Au fur et à mesure de leurs parutions, les périodiques commentent le détail des attentats. Les journalistes dénoncent ou minimisent, selon leurs sympathies d’opinion.
   Oh, bien sûr ! Un hebdomadaire n’a pas la réactivité instantanée de l’internet de maintenant, mais c’est un outil prometteur qui enflamme facilement les mécontents. Les conservateurs ne s’y trompent pas. Ils maudissent ces nouvelles feuilles de choux partisanes et en réclament la censure.
  La semaine dernière, un attentat a été commis dans le Caucase et Londres l’apprenait avant la fin de la semaine, le temps se rétrécit.

  En seconde page, le rédacteur politise ce qui auparavant n’aurait été qu’un fait divers.
  Le hameau de l’étang de Sarcelles, à l’emplacement de la future ville nouvelle, a été récemment le théâtre d’un drame causé par cette chienlit d’immigrés. Sans raison, ces derniers ont saccagé un champ, juste pour s’amuser… Le paysan, devenu hystérique devant tant de bêtise, a pourchassé et enfourché comme du foin trois des fuyards. Deux d’entre eux étaient bien des Français, rien d’étonnant, le troisième était un romanichel en rupture de ban.
  Incapable de freiner sa folie meurtrière, le tout nouvel assassin est ensuite retourné chez lui en courant, comme s’il était possédé. Il a trucidé sauvagement sa femme à coups de hache, la pauvre aurait eu le mauvais réflexe de lui reprocher ses excès habituels de violence.
  Heureusement que des soldats passaient à proximité, ils sauvèrent in extremis les quatre enfants du couple.
…Les désordres d’aujourd’hui, écrit le journaliste, ont pour cause l’immigration massive des Français. Ils quittent lâchement leur navire, prétextant fuir la révolution. En vérité, ils nous envahissent et profitent des largesses du système…


  Je ne peux m’empêcher de commenter tout ce que je lis.
— C’est de la folie… C’est de la folie…  ce pauvre diable avait son champ anéanti.
  Il n’existe pas encore, à cette époque, de fond de solidarité permettant de maquiller un désastre en catastrophe naturelle, ni de prétendre à aucun dédommagement. Il n’y a pas d’assurance contre la méchanceté gratuite.

  Regardant furtivement autour de moi, j’aperçois que l’on m’observe. J’ai la voix trop puissante. À vociférer ainsi tout seul, on serait bien capable de m’accuser de sorcellerie.
  Je baisse le ton et me penche vers une silhouette qui vient d’apparaître, juste devant moi. C’est un homme. Il est en contre-jour mais je l’ai reconnu. Il s’approche et je chuchote à son oreille :
  — Chevalier, mon ami… Que pensez-vous du chaos qui nous entoure ?
  Mon vis-à-vis est une force de la nature, un personnage aux gestes empreints de noblesse, tel que le cinéma représente un Cyrano de Bergerac ou un Danton. Il me répond sans hésiter :
— Patrizio, le peuple n’a pas le recul temporel nécessaire pour comprendre l’évolution de la société. Un paysan qui arpente à longueur d’année son lopin de terre ressasse sans arrêt les mêmes inquiétudes. Il se persuade que l’afflux des Français engendre le désordre. Alors, tôt ou tard, quand il est la victime d’un vol ou pire encore, ses croyances deviennent réalité… Il entend la rumeur lui décrire ces camps de réfugiés qui débordent et il sait que les plus dangereux de ces étrangers s’échapperont invariablement dans la nature. Les petites gens n’analysent rien, ils réagissent dans l’urgence, sans réfléchir. Ils n’ont ni les moyens ni l’intelligence nécessaires pour organiser une milice d’autodéfense contre la maraude. Il leur faudrait un chef de file, une personnalité charismatique et visionnaire, capable de rassembler, d’organiser avant de lutter... Le drame de Sarcelles n’a rien d’étonnant… Le pauvre homme risque aujourd’hui la corde parce qu’il a tué sa femme, alors que sa colère était légitime.

  Apostrophant le tavernier pour qu’il nous resserve à boire, le chevalier rejette sur son épaule un pan de son manteau.
  J’ai la gorge sèche et brûlante, mes tempes bourdonnent, la chaleur m’est insupportable. Les quarante degrés doivent être largement dépassés, c’est la terre entière qui a de la fièvre...
  Une serveuse dépose devant nous deux énormes chopes en grès pleines de bière mousseuse. Cette boisson est un rêve, une vision angélique. Les yeux fermés, je vide la première pratiquement d’un seul trait. La fraîcheur du liquide repose mon esprit survolté. Oubliant ma nausée et mon trouble, je suis au café de la gare, nous sommes en 2017.
  Je remercie mon ami pour sa générosité.
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Message  Frédéric Prunier Dim 22 Fév 2015 - 11:29

à la fin, .... vu le prologue.... et l'angle de vue qui se transforme.... je dois ajouter :

Une serveuse, toi mon amour, dépose devant nous deux énormes choppes en grès....etc
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Message  midnightrambler Mer 11 Mar 2015 - 22:07

Bonsoir,

Je n'ai pas lu la première mouture, je commence par la deuxième !

Ligne 10 : J'aimerais ...

Ligne 20 : Les modes se sont succédées ...

Ligne 27 : Le futur m'échouera ... utilisation impropre du verbe intransitif "échouer" ... propositions : Le futur me déposera ... ou Le futur m'abandonnera ...

Dans un texte aussi bien travaillé, les 19e et 21e siècles et la 3D me perturbent un peu ... dans un texte à caractère très littéraire, seules les années peuvent être écrites en chiffres.  

Post du 22 février : la schoppe alsacienne a perdu un "p" pour devenir la chope française !

C'est un premier chapitre. Moi non plus je ne sais pas très bien où il m'a emmené, mais lu dans une librairie il m'aurait incité à acheter le livre !
A demain pour le commentaire du second chapitre.

Amicalement,
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Message  jfmoods Sam 14 Mar 2015 - 18:06

Bonjour Frédéric,

L'ajout d'un prologue est judicieux et permet d'asseoir mieux l'entame, de ménager l'attente du lecteur, d'entrer moins rudement dans la meule. Le point d'ancrage de ce roman (l'assimilation des époques dans le champ de conscience d'un individu pour le moins perturbé) est intéressant et donne effectivement envie de lire la suite. Le personnage en lui-même, haut en couleur, m'apparaît comme une sorte de clochard épique. Je lui trouve, toutes proportions gardées, une certaine parenté avec les figures tutélaires d' « Un singe en hiver ».

Les propos qui suivent ne concernent que la dernière version de ton texte...

Si je confirme la première correction de Midnightrambler...

« J'aimerais »

…, je rectifie la seconde.

« se sont succédé »

C'est un verbe pronominal intransitif, donc pas d'accord ici. Je te signale au passage que « sont » est passé à la trappe dans ton texte (« se succédé »)...

Si je constate, comme Midnightrambler, qu'il y a ici une impropriété...

« Le futur m'échouera »

…, je n'en considère pas moins qu'il faut, de temps en temps, savoir violenter le langage, ce qui m'apparaît justifié ici, tant le personnage est dans l'excès.

Pour le reste de cette entame, j'aurais personnellement choisi cette ponctuation..

« Mais, quand ma bouche réclame sa dose, je dois la rassasier. »
« Et puis, de rage, je gueule comme un damné ! »
« Heureusement que des soldats passaient à proximité :  ils sauvèrent in extremis les quatre enfants du couple. »

Merci pour ce partage !
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Message  jeanloup Lun 30 Mar 2015 - 9:33

Je vois qu’il y a d’autres chapitres mais comme je viens d’arriver, je commence par le premier. Tant pis si j’arrive après la bataille, je ne suis pas guerrier.
Bon je n’en ai lu qu’un mais je l’ai lu trois fois puisqu’il y a trois versions. La première me convenait mais comme elle n’existe déjà plus. La dernière est plus détaillée. Du coup j’ai une vision différente de l’homme. Il me semble plus « raisonnable ».
Après, je n’ai pas très bien saisi ce qui se passe exactement mais je me dis que c’est normal. Quand j’aurai lu le deuxième chapitre, cela s’éclaircira… Ou pas.
Sinon personnellement, je me serais facilement passé du prologue.

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Message  Sahkti Mer 1 Avr 2015 - 9:19

Il y a du boulot, c'est indéniable. Ecriture soignée, recherche de vocabulaire, soin de la précision... tout cela est bien mais par moments un peu trop scolaire pour moi, figé en quelque sorte et je rejoins 'tom lorsqu'il évoque le décalage entre la narration et la confusion. Si des améliorations sont certes apportées dans les corrections, cela ne suffit pas pour autant à vraiment lancer le texte. La base est là, intéressant potentiel, mais ça manque un peu de naturel à mon goût. Simple avis perso, bien sûr. Je poursuis avec les autres chapitres.
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