A la mémoire

Pussicat Lun 6 Avr 2015 - 13:45

Amours défuntes

A l'automne saison des morts
quand l'horizon tranche au rasoir
des récits de vies dérisoires
me revient ce vieux sycomore
.......................................à la mémoire.

Dans l'ombre claire au jour mourant
son tronc puissant ses larges feuilles
dessinaient si bien notre deuil
anges déchus écus de sang
......................................tombait le soir.

Polixène Mar 7 Avr 2015 - 13:16

Rond comme un galet, fermé , mais cependant généreux, irisé, il me plaît, ton poème!

Pour le titre je préfère nettement "à la mémoire" que le si banal "amours défuntes"

Invité Mar 7 Avr 2015 - 20:43

A l'automne saison de mort
quand un rasoir tranche l'horizon
le récit dérisoire de ma vie
me revient en ce vieux sycomore
.................................mémoire.

Dans l'ombre claire mourant au jour
ses larges feuilles
dessinaient si bien notre deuil
anges déchus
écus de sang
....................tomberont chaque soir

Pussicat Mer 8 Avr 2015 - 7:28

Polixène,
Amours défuntes n'est pas le titre mais une introduction, une espèce d'incipit... pas vraiment utile quand je relis le texte une fois posté... la différence entre ce que tu veux et le résultat final...en plus je trouve que cela surcharge le texte... je suis d'accord avec toi.
ton commentaire cerne bien mon projet, merci...

Pussicat Mer 8 Avr 2015 - 8:01

Qu'importe a écrit:A l'automne saison de mort
quand un rasoir tranche l'horizon
le récit dérisoire de ma vie
me revient en ce vieux sycomore
.................................mémoire.

Dans l'ombre claire mourant au jour
ses larges feuilles
dessinaient si bien notre deuil
anges déchus
écus de sang
....................tomberont chaque soir

Qu'importe,
vous déstructurez la forme de mon poème écrit en octosyllabes ; votre version est en vers libres, il n'a pas de cohérence de construction : 8 / 9 / 10 / 9 ... 9 / 4 / 8 / 4 / 4,
et vous en transformez le sens, le fond...

"A l'automne saison de mort" / pourquoi ce singulier donné à l'automne : elle n'est plus une "saison des morts", elle EST saison de mort.
vous déplacez l'anonymat "quand l'horizon tranche au rasoir/des récits de vies dérisoires" vers un moije qui ne correspond pas avec la seconde strophe de votre texte.
De quel "deuil" est-il alors question ?
Et puis le lien entre : "quand un rasoir tranche l'horizon" et "le récit dérisoire de ma vie" n'est pas évident...
Ce dernier vers est incompréhensible à mon oreille :
"me revient en ce vieux sycomore... mémoire."

"tomberont chaque soir" / le futur écarte le temps présent (l'automne) pour marquer une plaie qui ne se refermera plus, c'est bien votre projet ? cela signifie que le narrateur s'enferme dans le passé et dans ce souvenir, qu'il est prisonnier de sa mémoire... ce n'est pas le sujet de mon texte.

Chacun est libre de revisiter les créations des membres de VE... mais je n'ai pas été accrochée pas votre texte qui manque pour moi de cohérence, de rythme et de musicalité.

Gobu Mer 8 Avr 2015 - 10:11

Le rythme est fantastique, et la première strophe un vrai chef-d'oeuvre de concision et de puissance évocatrice. La deuxième démarre fort aussi, mais le dernier vers avec son renvoi me paraît saugrenu. Je n'apprécie que modérément ces "écus de sang" et le renvoi "tombait le soir" me semble tomber...comme un seveu sur la sousoupe. Sans doute saurais-tu arranger ça pour faire de ce bref poème le petit bijou qu'il mérite d'être....

Gobu

Yoni Wolf Mer 8 Avr 2015 - 12:28

Oui, le rythme est très très beau. Et il est évocateur, ce poème. Le sycomore est ici à la fois témoin et protecteur ("son tronc puissant"), acteur ("dessinaient si bien notre deuil") et confident. Il y a bien sûr de l’Apollinaire d'Alcools. Un sens de la concision, de la phrase, qui moi me plaît. Seuls peut-être ces écus de sang m'échappent, rythmiquement me ravissent, mais sémantiquement ne m'évoquent rien. Peut-être pourras-tu préciser.
Bravo, en tout cas. J'ai pris plaisir.

Pussicat Mer 8 Avr 2015 - 19:43

Yoni Wolf a écrit:Seuls peut-être ces écus de sang m'échappent, rythmiquement me ravissent, mais sémantiquement ne m'évoquent rien. Peut-être pourras-tu préciser.
Bravo, en tout cas. J'ai pris plaisir.

merci Gobu et Yoni,
ces écus sont les feuilles qui rougissent une fois à terre... l'image et les derniers vers sont à retravailler, peut-être.. je me pencherai dessus,

'toM Jeu 9 Avr 2015 - 8:18

La première strophe est parfaite dans son rythme, son équilibre. Ce sycomore planté au milieu de la saison. Même si le sujet n'est pas très gai, on entre. Je suis d'accord avec Apollinaire, avec les deux vers d'un décalé très simple, très horloger. La deuxième résiste un peu, les épithètes peuvent affaiblir ou alourdir. Le sens ici est lourd, il a du poids, sans avoir besoin que la langue ne le charge. Mais c'est vraiment du détail, et je n'en aurais pas parlé si tu n'avais pas mentionné ton projet de retravailler le texte (c'est toujours très dur, je crois, de s'entendre demander de "retravailler" un texte où on a déjà souvent beaucoup mis de soi, de son temps; de sa concentration.

'toM Jeu 9 Avr 2015 - 8:23

... et incidemment Sycomore est un joli mot, mais pas systématiquement un bel arbre, tu avais sûrement bien choisi le tien

(quel pisse-vinaigre je fais (-:)

So-Back Jeu 9 Avr 2015 - 18:06

Dans ma mémoire, la vie qui s’enfuit
quelques récits , et comme histoire
des mots aussi, parfois dérisoires
voila l'alibi, la fin jubilatoire

Pussicat Ven 10 Avr 2015 - 21:08

So-Back a écrit:Dans ma mémoire, la vie qui s’enfuit
quelques récits , et comme histoire
des mots aussi, parfois dérisoires
voila l'alibi, la fin jubilatoire

et alors... ?

So-Back Sam 11 Avr 2015 - 8:49

et alors

ben rien
c'est "a la mémoire", ma façon de coller a ton texte ( d'essayer) ma façon de le percevoir
finalement je n'ai pas de chance avec mes commentaires

JI Mer 22 Avr 2015 - 6:56

Je trouve la forme du poème intéressante.

C'est court mais en même temps, il y a ces petites différences, ces finesses : le décalage au bout du premier quatrain, cette introduction qui vient prend presque la place du titre.

J'aime beaucoup le rythme, bien soigné, surtout sur un poème aussi court.

Pussicat Sam 25 Avr 2015 - 16:28

Pussicat a écrit: et dans cette version, tout au présent ?

A l'automne saison des morts
quand l'horizon tranche au rasoir
des récits de vies dérisoires
me revient ce vieux sycomore
.......................................à la mémoire.

Dans l'ombre claire au jour mourant
son tronc puissant ses larges feuilles
dessinent si bien notre deuil
anges déchus écus de sang
......................................tombe le soir.

Frédéric Prunier Dim 26 Avr 2015 - 18:12

perso le sycomore et l'écus de sang ne font pas trop partie de mon paysage
ce qui fait que
j'ai du mal à m'insérer entre les lignes
(j'avoue l'avoir déjà lu pas mal de fois et n'avoir jamais vraiment accroché à ces mots d'impression

ya pourtant de la matière,
allez... je me plonge, sans réfléchir, ce soir j'ai envie
de toute façon je ne suis pas dans l'écriture poétique en ce moment dans ma vie
alors c'est comme jouer à l'interprète, j'me l'approprie, je joue avec, comme on goûte un chewing-gum :-) :

à l'automne de la saison des morts
quand l'horizon tranche au rasoir
ces récits vies dérisoires
...................à ma mémoire

l'ombre claire du jour mourant
dessine si bien le deuil
son tronc puissant aux larges feuilles
..........................tombe le soir

j'espère que tu ne m'en voudras pas... c'est ça aussi, l'intérêt de VE.... on se donne, et inversement ! :-)

bye pousspouss

Annie Lun 27 Avr 2015 - 7:56

Oui, c'est percutant,
le sycomore est assez commun pour y figurer, mais les écus appellent les feuilles du gingko, ce qui me gêne.
D'autre part je demande grâce des anges et du sang.

Excuse ma franchise, mais ça m'apparaît comme des oripeaux de carnavals, qui défigurent ton deuil.

à l'automne ~~de la~~ saison des morts, bien sûr

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