La salle des pas perdus
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La salle des pas perdus
Je sifflotais l'air de Maxime "Dans La Salle Des Pas Perdus" cherchant à me sophistiquer, à me perfectionner dans l'art du message saisissant, quand un oxonien m'interpelle ; visiblement perdu il me demande son chemin. Que pouvait-il bien faire à Paris aussi loin de chez lui ?
Je ne crois guère à la chirographie mais la terre-mère me hantait depuis mon retour de voyage en Afrique du sud où j'ai vu de mes yeux vu l'apartheid. Cet inconnu rencontré par hasard dans la salle des pas perdus avait bel et bien déplacé un pion sur l'échiquier de ma journée que j'avais ordonnancé la veille selon un agenda précis. Il me fallait agir et vite pour faire face à ce nouveau schéma. Choisir un autre chemin, et dans ce cas lequel ? Continuer comme si de rien n'était. Est-il possible d'effacer de sa mémoire un événement aussi anodin soit-il ?
Je ne suis pas paranoïaque, je vous rassure tout de suite ; certains me jugent immature, moi je dirais réaliste.
Je traversais le Boulevard sans savoir où aller, l'inconnu de la salle des pas perdus avait fait son effet, quand un ravier d'une élégance rare retint mon intention. Il était posé là parmi d'autres objets sur l'étagère d'un magasin sans reliefs, indifférent aux regards des passants. Combien de vies ont-elles marché sur ce trottoir sans s'apercevoir de son existence ? Et d'ailleurs, peut-on parler d'existence ? Pourtant ce ravier est bien posé sur une étagère, je le vois, cela ne lui vaut-il pas le droit d'être ?
Combien de vies ont-elles marché sur ce trottoir sans s'apercevoir de son existence ? Peut-on évaluer ce nombre en logarithme ? J'avoue n'être pas douée pour les mathématiques. Il me faudrait un genre de décanteur réticulariste comme professeur pour appréhender le corps humain et ses mystères.
N'avez-vous jamais remarqué qu'un neurone ressemblait étrangement à un arbre acériné avec son tronc et ses branches qui vont se déployant. Dans les années 20, il était de bon ton de porter en soi, dans son corps, le colibacille, comme on se vanterait d'héberger un Prince de Russie sans le sou.
Cette théorie réticulariste a dû faire bien des dégâts, ou du moins rendre les gens plus bêtes qu'ils ne l'étaient ; il faut savoir rester critique et zen, prendre soin de n'être point son propre ennemi.
Imaginez votre hôte vous traitant soudainement d'épisépale, ou de pogonophore. Loin de stresser, répondez-lui que vous n'avez toujours pas implanter vos sépales, donc, par conséquent... et demandez-lui, sur un ton naïf, si il a répondu aux objectifs du terawattheure au cours de sa journée de travail. Et si vous souhaitez le déranger un peu plus froidement, profitez-en pour lui toucher un mot sur son statut de hoir, et qu'en tant qu'héritier, il devrait plutôt s'inquiéter de l'état de santé de sa sœur manifestement atteinte d'agraphobie au lieu d'insulter ses invités avec des noms dont il ne saisit vraisemblablement pas le sens.
Il n'y a rien de plus barbant que ces soirées dans lesquelles vous vous sentez obligé d'être présent. Et si jamais vous en êtes l'hôte, je vous plains.
« Faire mine de » est une de mes échappatoires préférées, surtout lorsqu'il s'agit de discours, de déclaration solennelle du genre remerciements... tous les prétextes sont bons, vos hôtes hypocrites vous comprendront aisément.
Il paraît que dans l'antiquité, une tradition tribunicienne obligeait les hommes qui officiaient en temps que délégataire des pouvoirs des dieux utilisaient un somatomètre pour mesurer la taille des enfants ; encore une idée de photodiode. Si ils avaient pu trouver un remède à la porose, mon corps ne ressemblerait pas aujourd'hui à une robinetterie trouée.
Ça y'est ! j'ai retrouvé l'objet de cette sortie obligée, et moi qui crains la foule. Il me faut acheter des joints pour les robinets d'eau chaude et froide de la salle de bain. J'ai pris soin de les glisser dans une poche plastique hier soir... mais où sont-ils ? Il me semble bien les avoir emporté avant de partir, je fais toujours attention à tout, je vérifie tout, je prévois tout... mais où sont-ils donc ? Dans mon sac, je suis sûre qu'ils sont là, deux joints oranges, enfin oranges, châtaignes plutôt tant ils sont mangés par le calcaire, je m'en souviens très bien, j'ai pris soin de les glisser dans une poche plastique hier soir...
Je ne crois guère à la chirographie mais la terre-mère me hantait depuis mon retour de voyage en Afrique du sud où j'ai vu de mes yeux vu l'apartheid. Cet inconnu rencontré par hasard dans la salle des pas perdus avait bel et bien déplacé un pion sur l'échiquier de ma journée que j'avais ordonnancé la veille selon un agenda précis. Il me fallait agir et vite pour faire face à ce nouveau schéma. Choisir un autre chemin, et dans ce cas lequel ? Continuer comme si de rien n'était. Est-il possible d'effacer de sa mémoire un événement aussi anodin soit-il ?
Je ne suis pas paranoïaque, je vous rassure tout de suite ; certains me jugent immature, moi je dirais réaliste.
Je traversais le Boulevard sans savoir où aller, l'inconnu de la salle des pas perdus avait fait son effet, quand un ravier d'une élégance rare retint mon intention. Il était posé là parmi d'autres objets sur l'étagère d'un magasin sans reliefs, indifférent aux regards des passants. Combien de vies ont-elles marché sur ce trottoir sans s'apercevoir de son existence ? Et d'ailleurs, peut-on parler d'existence ? Pourtant ce ravier est bien posé sur une étagère, je le vois, cela ne lui vaut-il pas le droit d'être ?
Combien de vies ont-elles marché sur ce trottoir sans s'apercevoir de son existence ? Peut-on évaluer ce nombre en logarithme ? J'avoue n'être pas douée pour les mathématiques. Il me faudrait un genre de décanteur réticulariste comme professeur pour appréhender le corps humain et ses mystères.
N'avez-vous jamais remarqué qu'un neurone ressemblait étrangement à un arbre acériné avec son tronc et ses branches qui vont se déployant. Dans les années 20, il était de bon ton de porter en soi, dans son corps, le colibacille, comme on se vanterait d'héberger un Prince de Russie sans le sou.
Cette théorie réticulariste a dû faire bien des dégâts, ou du moins rendre les gens plus bêtes qu'ils ne l'étaient ; il faut savoir rester critique et zen, prendre soin de n'être point son propre ennemi.
Imaginez votre hôte vous traitant soudainement d'épisépale, ou de pogonophore. Loin de stresser, répondez-lui que vous n'avez toujours pas implanter vos sépales, donc, par conséquent... et demandez-lui, sur un ton naïf, si il a répondu aux objectifs du terawattheure au cours de sa journée de travail. Et si vous souhaitez le déranger un peu plus froidement, profitez-en pour lui toucher un mot sur son statut de hoir, et qu'en tant qu'héritier, il devrait plutôt s'inquiéter de l'état de santé de sa sœur manifestement atteinte d'agraphobie au lieu d'insulter ses invités avec des noms dont il ne saisit vraisemblablement pas le sens.
Il n'y a rien de plus barbant que ces soirées dans lesquelles vous vous sentez obligé d'être présent. Et si jamais vous en êtes l'hôte, je vous plains.
« Faire mine de » est une de mes échappatoires préférées, surtout lorsqu'il s'agit de discours, de déclaration solennelle du genre remerciements... tous les prétextes sont bons, vos hôtes hypocrites vous comprendront aisément.
Il paraît que dans l'antiquité, une tradition tribunicienne obligeait les hommes qui officiaient en temps que délégataire des pouvoirs des dieux utilisaient un somatomètre pour mesurer la taille des enfants ; encore une idée de photodiode. Si ils avaient pu trouver un remède à la porose, mon corps ne ressemblerait pas aujourd'hui à une robinetterie trouée.
Ça y'est ! j'ai retrouvé l'objet de cette sortie obligée, et moi qui crains la foule. Il me faut acheter des joints pour les robinets d'eau chaude et froide de la salle de bain. J'ai pris soin de les glisser dans une poche plastique hier soir... mais où sont-ils ? Il me semble bien les avoir emporté avant de partir, je fais toujours attention à tout, je vérifie tout, je prévois tout... mais où sont-ils donc ? Dans mon sac, je suis sûre qu'ils sont là, deux joints oranges, enfin oranges, châtaignes plutôt tant ils sont mangés par le calcaire, je m'en souviens très bien, j'ai pris soin de les glisser dans une poche plastique hier soir...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: La salle des pas perdus
Original. Si, si....
Par contre je trouve l'écriture un peu précipitée. Comme si tu avais écrit dans un atelier 30'chrono, avec des mots complexes piochés dans un dico.
ça se lit. Sans "savoir où aller", mais ça se lit. Même peut-être se relit... - Non?
Par contre je trouve l'écriture un peu précipitée. Comme si tu avais écrit dans un atelier 30'chrono, avec des mots complexes piochés dans un dico.
ça se lit. Sans "savoir où aller", mais ça se lit. Même peut-être se relit... - Non?
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 69
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: La salle des pas perdus
tu n'as pas tout à fait tort toM... tu brûles même
tout est parti d'un délire d'une amie qui m'a envoyée un message accompagné d'une liste de mots... elle a dû bien s'amuser... et elle m'a lancée un genre de défi d'écrire un texte avec tous les mots de sa liste et de lui poster ma proposition dans la journée.
donc : "écrit dans un atelier 30'chrono", tu n'es pas loin de la réalité... en fait, le plus long et c.... a été de chercher la définition de tous ces "mots complexes" comme tu l'écris : "pogonophore, réticulariste, hoir"... ça m'a pris un temps fou...
quant à les placer dans une histoire qui tienne la route, ça c'est autre chose...
je suis partie de la "Salle des pas perdus", j'avais un lieu de départ, et dans mes recherches un lien a croisé la chanson de Maxime Le Forestier... la suite est allé très vite, totale impro... tout ce que je sais c'est que j'ai pris un plaisir fou !
maintenant, je peux comprendre les limites de l'exercice et les difficultés de lecture, mais faut le prendre comme une plaisanterie, une galéjade...
je joins la liste des mots imposés :
tout est parti d'un délire d'une amie qui m'a envoyée un message accompagné d'une liste de mots... elle a dû bien s'amuser... et elle m'a lancée un genre de défi d'écrire un texte avec tous les mots de sa liste et de lui poster ma proposition dans la journée.
donc : "écrit dans un atelier 30'chrono", tu n'es pas loin de la réalité... en fait, le plus long et c.... a été de chercher la définition de tous ces "mots complexes" comme tu l'écris : "pogonophore, réticulariste, hoir"... ça m'a pris un temps fou...
quant à les placer dans une histoire qui tienne la route, ça c'est autre chose...
je suis partie de la "Salle des pas perdus", j'avais un lieu de départ, et dans mes recherches un lien a croisé la chanson de Maxime Le Forestier... la suite est allé très vite, totale impro... tout ce que je sais c'est que j'ai pris un plaisir fou !
maintenant, je peux comprendre les limites de l'exercice et les difficultés de lecture, mais faut le prendre comme une plaisanterie, une galéjade...
je joins la liste des mots imposés :
- Spoiler:
- se perfectionner /message / saisissant / oxonien / chirographie / terre-mère / apartheid / la salle des pas perdus / échiquier / paranoïaque / ravier existence / logarithme / décanteur / réticulariste / acériné / colibacille / critique / ennemi / épisépale / pogonophore / terawattheure / hoir / agraphobie / hôte / faire mine de / tribunicienne / somatomètre / photodiode / porose / joints / plastique "]se perfectionner /message / saisissant / oxonien / chirographie / terre-mère / apartheid / la salle des pas perdus / échiquier / paranoïaque / ravier existence / logarithme / décanteur / réticulariste / acériné / colibacille / critique / ennemi / épisépale / pogonophore / terawattheure / hoir / agraphobie / hôte / faire mine de / tribunicienne / somatomètre / photodiode / porose / joints / plastique
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: La salle des pas perdus
Voilà un bon exercice quasi permanent qui pourrait être un défi, qu'en penses-tu ?
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: La salle des pas perdus
bonsoir Ba,Ba a écrit:Voilà un bon exercice quasi permanent qui pourrait être un défi, qu'en penses-tu ?
oui, c'est une idée... créer un fil dédié à cet exercice, c'est bien cela ?
je suis un peu patraque ces jours-ci, je ne me sens par les forces d'organiser ce genre de proposition...
si les véliennes et véliens sont partants, pourquoi pas... pour mettre leur grain de sel...
nous pouvons demander de l'aide auprès de Sahkti, du moins son avis et voir ce qu'elle en pense...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: La salle des pas perdus
Je n’ai pas trouvé cela difficile à lire en dépit d’un grand nombre de mots qui me sont inconnus. Et oui, je n’ai pas de dico avec moi et je ne lis pas directement le texte sur internet, je le copie puis je le lis plus tard dans ma tente, mais n’emportant pas internet avec moi, je n’ai pas la possibilité de chercher la définition en ligne. Qu’à cela ne tienne, ça se lit tout naturellement et j’imagine les mots que je ne comprends pas.
jeanloup- Nombre de messages : 112
Age : 109
Localisation : choisy le roi
Date d'inscription : 23/03/2015
Re : Dans la salle des pas perdus
[quote="Pussicat"][justify]Je sifflotais l'air de Maxime "Dans La Salle Des Pas Perdus" (...)
Bravo, voilà du bon boulot, même s'il est brut de déchiffrage ... Tous ces mots rares (j'en connaissais plein : hoir, agoraphobie etc. d'autres non, je vérifie ...) surprennent, évoquent, mobilisent, enchantent, j'aimerais avoir écrit ça ...
Personnellement, quand un texte-flash comme ça s'impose à moi, j'enregistre, pour ne pas perdre, puis plus tard, après au moins une nuit (c'est fou comme on peut travailler la nuit !), je reprends et je retravaille, jusqu'à ce que le texte (c'est lui qui commande et non l'inverse) me "dise" qu'il est au point ...
Certains mots ou expressions de ton texte, et le travail de reprise dont je parlais m'ont rappelé de façon insistante ma "Passy-on selon St Marc", le processus correspondait, les mots aussi, une première version dont je me suis difficilement débarassè, bref, voilà que j'ai envie de la sortir sur vosecrits, je le fais.
Continue à m'enchanter. Merci.
gypoete barbu
Bravo, voilà du bon boulot, même s'il est brut de déchiffrage ... Tous ces mots rares (j'en connaissais plein : hoir, agoraphobie etc. d'autres non, je vérifie ...) surprennent, évoquent, mobilisent, enchantent, j'aimerais avoir écrit ça ...
Personnellement, quand un texte-flash comme ça s'impose à moi, j'enregistre, pour ne pas perdre, puis plus tard, après au moins une nuit (c'est fou comme on peut travailler la nuit !), je reprends et je retravaille, jusqu'à ce que le texte (c'est lui qui commande et non l'inverse) me "dise" qu'il est au point ...
Certains mots ou expressions de ton texte, et le travail de reprise dont je parlais m'ont rappelé de façon insistante ma "Passy-on selon St Marc", le processus correspondait, les mots aussi, une première version dont je me suis difficilement débarassè, bref, voilà que j'ai envie de la sortir sur vosecrits, je le fais.
Continue à m'enchanter. Merci.
gypoete barbu
gypoete barbu- Nombre de messages : 105
Age : 77
Localisation : Albertville Savoie
Date d'inscription : 13/09/2015
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