L'eau vive
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midnightrambler
teverino
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L'eau vive
L’eau vive
Elle est revenue cet après midi. Elle sourit souvent. J'ai l'impression de ne voir d'elle qu'un large sourire, et des yeux qui n'hésitent pas. Elle est revenue avec son amie. Je la regarde depuis ma table de travail. Elle remplit sa bouteille d'eau à l'évier, me tournant le dos. Je la regarde longuement, le remplissage dure une éternité. Sa silhouette fine m'arrête, les filles ont souvent un beau cul. Elle pivote à peine sur la pointe d'un pied. Je ressens un léger pincement. Vraiment il n'y a pas plus beau, plus désirable qu'une jeune fille.
J'ai l'impression qu'elle va se retourner et me sourire. Elle ne se retournera pas mais elle sourit de tout son corps. Du moins ai-je l'impression qu'elle sourit, qu'elle me sourit. Vanité de mec. Ce que je suis con. N'empêche, l'instant fugace a été réel. Je me demande dans quelle mesure elle l'a senti, dans quelle mesure elle l'a créé. Les filles n'ont pas leur pareil à ce jeu, du grand art. Du désir fait avec des petits rien, un glissement, des frôlements d'âme, des hésitations. Il n'y a pas d'autre mot : désir, un petit espace impalpable entre deux instants de réalité. Une suspension bouleversante. Sûrement l'âge qui me joue un tour, tout est dans mon imaginaire. En réalité elle remplit innocemment sa bouteille.
Elle se retourne. Rien. Quelques pas. Rien. Et puis un sourire. A nouveau ce pincement, un peu plus bas. Elle part avec son amie. Elles descendent l'escalier, je les accompagne refermer la porte sur elles. Son amie est toujours devant elle lorsqu'elles descendent et regarde toujours vers le bas. Elle, les deux premières fois qu'elle est venue, j'ai noté qu'elle a, avant le tournant de l'escalier, levé la tête vers moi : sourire.
Après avoir refermé la porte, je me suis regardé dans le miroir. Décidément, ce n'est pas la première fois que je remarque qu'il y a des jeunes filles pour apprécier des hommes plus âgés. Mais peut-être est-ce une illusion, simplement un mauvais tour que vous jouent les hormones faiblissantes.
Ce soir je m'endors et je regarde à nouveau, une main chaude l’enserrant, la bouteille se remplir, de dos. Elle ne saura pas que je fais souvent cela devant le danger d'une fille qui plaît : je sais en effet que lorsque j'aime ainsi il n'y aura pas de suite, mon cerveau venant alors de classer ce désir dans la catégorie fantasme.
Dans quelques jours, elle reviendra descendre l'escalier.
Elle est revenue cet après midi. Elle sourit souvent. J'ai l'impression de ne voir d'elle qu'un large sourire, et des yeux qui n'hésitent pas. Elle est revenue avec son amie. Je la regarde depuis ma table de travail. Elle remplit sa bouteille d'eau à l'évier, me tournant le dos. Je la regarde longuement, le remplissage dure une éternité. Sa silhouette fine m'arrête, les filles ont souvent un beau cul. Elle pivote à peine sur la pointe d'un pied. Je ressens un léger pincement. Vraiment il n'y a pas plus beau, plus désirable qu'une jeune fille.
J'ai l'impression qu'elle va se retourner et me sourire. Elle ne se retournera pas mais elle sourit de tout son corps. Du moins ai-je l'impression qu'elle sourit, qu'elle me sourit. Vanité de mec. Ce que je suis con. N'empêche, l'instant fugace a été réel. Je me demande dans quelle mesure elle l'a senti, dans quelle mesure elle l'a créé. Les filles n'ont pas leur pareil à ce jeu, du grand art. Du désir fait avec des petits rien, un glissement, des frôlements d'âme, des hésitations. Il n'y a pas d'autre mot : désir, un petit espace impalpable entre deux instants de réalité. Une suspension bouleversante. Sûrement l'âge qui me joue un tour, tout est dans mon imaginaire. En réalité elle remplit innocemment sa bouteille.
Elle se retourne. Rien. Quelques pas. Rien. Et puis un sourire. A nouveau ce pincement, un peu plus bas. Elle part avec son amie. Elles descendent l'escalier, je les accompagne refermer la porte sur elles. Son amie est toujours devant elle lorsqu'elles descendent et regarde toujours vers le bas. Elle, les deux premières fois qu'elle est venue, j'ai noté qu'elle a, avant le tournant de l'escalier, levé la tête vers moi : sourire.
Après avoir refermé la porte, je me suis regardé dans le miroir. Décidément, ce n'est pas la première fois que je remarque qu'il y a des jeunes filles pour apprécier des hommes plus âgés. Mais peut-être est-ce une illusion, simplement un mauvais tour que vous jouent les hormones faiblissantes.
Ce soir je m'endors et je regarde à nouveau, une main chaude l’enserrant, la bouteille se remplir, de dos. Elle ne saura pas que je fais souvent cela devant le danger d'une fille qui plaît : je sais en effet que lorsque j'aime ainsi il n'y aura pas de suite, mon cerveau venant alors de classer ce désir dans la catégorie fantasme.
Dans quelques jours, elle reviendra descendre l'escalier.
teverino- Nombre de messages : 460
Age : 68
Date d'inscription : 23/05/2014
Re: L'eau vive
Bonsoir teverino,
Joli petit texte ... le temps d'une chanson que Guy Béard n'aurait pas reniée.
Si les femmes, jeunes et moins jeunes, savaient !
Dommage, l'amie a rarement un beau cul elle aussi ... je me délecte ici de cette salacerie qui m'a parue totalement incongrue dans ce joli petit texte !
Joli petit texte ... le temps d'une chanson que Guy Béard n'aurait pas reniée.
Si les femmes, jeunes et moins jeunes, savaient !
Dommage, l'amie a rarement un beau cul elle aussi ... je me délecte ici de cette salacerie qui m'a parue totalement incongrue dans ce joli petit texte !
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: L'eau vive
Merci Mick Jaegger. Cela dit la "salasserie" n'est pas seule : elle ne vaut que par la seconde qu'elle annonce et qui clôt le texte, en son dernier paragraphe. Certe celle-là est plus discrète (initialement elle était plus crue mais ici je n'ai pas zozé...). Ramble again, ramble again...
teverino- Nombre de messages : 460
Age : 68
Date d'inscription : 23/05/2014
Re: L'eau vive
L'image du fantasme masculin enserre ce texte non dépourvu d'une certaine poésie (point de fuite du titre : "l'eau vive", cycle de la répétition : "Elle est revenue", "elle reviendra", formes superlatives : "il n'y a pas plus beau, plus désirable", "Les filles n'ont pas leur pareil à ce jeu", point de fixation assorti d'un constat : "les filles ont souvent un beau cul", gradation : "l'impression qu'elle sourit, l'impression qu'elle me sourit", "dans quelle mesure elle l'a senti, dans quelle mesure elle l'a crée", énumération figurant l'impalpable : "un glissement, des frôlements d'âme, des hésitations", marqueurs d'affirmation ou de doute : "sûrement", "en réalité", "peut-être").
On pense immédiatement à char, pour qui...
"Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir."
Un écho assez net se dessine, d'ailleurs, avec ce passage des "Feuillets d'Hypnos"...
"J’ai, ce matin, suivi des yeux Florence qui retournait au Moulin du Cavalon. Le sentier volait autour d’elle : un parterre de souris se chamaillant ! Le dos chaste et les longues jambes n’arrivaient pas à se rapetisser dans mon regard. La gorge de jujube s’attardait au bord de mes dents. Jusqu’à ce que la verdure, à un tournant, me la dérobât, je repassai, m’émouvant à chaque note, son admirable corps musicien, inconnu du mien."
Merci pour ce partage !
On pense immédiatement à char, pour qui...
"Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir."
Un écho assez net se dessine, d'ailleurs, avec ce passage des "Feuillets d'Hypnos"...
"J’ai, ce matin, suivi des yeux Florence qui retournait au Moulin du Cavalon. Le sentier volait autour d’elle : un parterre de souris se chamaillant ! Le dos chaste et les longues jambes n’arrivaient pas à se rapetisser dans mon regard. La gorge de jujube s’attardait au bord de mes dents. Jusqu’à ce que la verdure, à un tournant, me la dérobât, je repassai, m’émouvant à chaque note, son admirable corps musicien, inconnu du mien."
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: L'eau vive
je m'associe aux commentaires
So-Back- Nombre de messages : 3658
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: L'eau vive
"elle saura pas que". c possible ça, ces enfantillages, à pas loin de 2020?
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
L'eau vive
L'eau est vive, l'instant merveilleux. Une jeune fille qui file comme l'eau et glisse dans le phantasme. Par contre le mot "cul" n'est pas approprié, même s'il est juste. Cette jeune femme est tout en rondeur et souriante pour une homme qui avait soif.
RICHARD2- Nombre de messages : 160
Age : 64
Date d'inscription : 27/08/2010
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