Sous le cygne, le cancer
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Sous le cygne, le cancer
Tu es née, c’est ainsi, sous un signe : cancer
Tu meurs d’une tumeur, en scène, c’est ballot
Au festin de la vie, le crabe est ton dessert
Pourtant tu frétilles comme un poisson dans l’eau
Qui voudrait n’être sous le signe du cancer
Qu’un cygne blafard dont la mort est un concert ?
Alors, ployant le cou, tu ris sous les clameurs
Ton public est ta vie, ta dernière demeure
A quoi sert un cancer s’il ne sert pas à rire ?
Partir sur les pointes ? Rien ne sert de courir
Et quand la mort a tort, que valse le décor !
Que la vie dans ce corps danse encore et encore !
Tu danses et sous ton sein se dessine l’enfance
D’un funeste destin dont tu renies l’offense
Tu n’éprouves que joie et aucune rancoeur
Ton public vaut bien un pincement au cœur
Tu meurs d’une tumeur, en scène, c’est ballot
Au festin de la vie, le crabe est ton dessert
Pourtant tu frétilles comme un poisson dans l’eau
Qui voudrait n’être sous le signe du cancer
Qu’un cygne blafard dont la mort est un concert ?
Alors, ployant le cou, tu ris sous les clameurs
Ton public est ta vie, ta dernière demeure
A quoi sert un cancer s’il ne sert pas à rire ?
Partir sur les pointes ? Rien ne sert de courir
Et quand la mort a tort, que valse le décor !
Que la vie dans ce corps danse encore et encore !
Tu danses et sous ton sein se dessine l’enfance
D’un funeste destin dont tu renies l’offense
Tu n’éprouves que joie et aucune rancoeur
Ton public vaut bien un pincement au cœur
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Sous le cygne, le cancer
est ce le chant du signe
mais caché ce sein que je ne saurais voir
mais caché ce sein que je ne saurais voir
So-Back- Nombre de messages : 3658
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Sous le cygne, le cancer
"Sous le cygne, le cancer", ou comment jouer avec la mort, avec les maux, avec les mots...
je passe les "e" muets à l'hémistiche - il y en a beaucoup ! nous ne sommes pas en poésie classique, pure et dure
je passe aussi l'arrêt brutal sur le vers 10 : "Partir sur les pointes ? Rien ne sert de courir" obligeant le lecteur à lire "poin-tes", puis à s'arrêter puisqu'il est suivi d'un point d'interrogation... peut-être qu'en retirant le point d'interrogation et en laissant le vers filer : "Partir sur les pointes sans..." par exemple... je ne sais pas
et je retiens de jolies trouvailles musicales, une sensibilité liée à un travail sur la sonorité, les images, et le sens des mots qui donnent à lire des vers aigre-doux... comme une combinaison de douceur et de légèreté plongée dans un sujet grave et lourd et pesant... cela donne un beau précipité
comme exemple, je citerai :
Qui voudrait n’être sous le signe du cancer
Qu’un cygne blafard dont la mort est un concert ?
( blafard dont n'est peut-être pas joli à l'oreille mais c'est l'ensemble qui l'emporte ).
ou encore :
Et quand la mort a tort, que valse le décor !
Que la vie dans ce corps danse encore et encore !
Et enfin... en fin :
Tu danses et sous ton sein se dessine l’enfance
D’un funeste destin dont tu renies l’offense
c'est joliment écrit, d'une cruelle beauté
les 2 vers de fin arrivent brutalement, comme en coup de vent, comme pour couper court... comme si tu ne savais pas comment terminer ton texte.
le texte commence sur un schéma de rimes croisées ABAB pour continuer et finir sur AABB
la majorité des rimes sont masculines ; elles désignent, nomment la maladie ( cancer / dessert ), son environnement (décor / l’eau), ses conséquences ( ballot / courir / rancoeur / cœur )
les rimes féminines appartiennent au registre de la protection de soi, de la mémoire ( demeure / rire / encore / l’enfance / l’offense )
tu as réussi à me toucher avec un sujet délicat à traiter, et qui me touche personnellement, et franchement
c'est réussi !
à bientôt de te lire
je passe les "e" muets à l'hémistiche - il y en a beaucoup ! nous ne sommes pas en poésie classique, pure et dure
je passe aussi l'arrêt brutal sur le vers 10 : "Partir sur les pointes ? Rien ne sert de courir" obligeant le lecteur à lire "poin-tes", puis à s'arrêter puisqu'il est suivi d'un point d'interrogation... peut-être qu'en retirant le point d'interrogation et en laissant le vers filer : "Partir sur les pointes sans..." par exemple... je ne sais pas
et je retiens de jolies trouvailles musicales, une sensibilité liée à un travail sur la sonorité, les images, et le sens des mots qui donnent à lire des vers aigre-doux... comme une combinaison de douceur et de légèreté plongée dans un sujet grave et lourd et pesant... cela donne un beau précipité
comme exemple, je citerai :
Qui voudrait n’être sous le signe du cancer
Qu’un cygne blafard dont la mort est un concert ?
( blafard dont n'est peut-être pas joli à l'oreille mais c'est l'ensemble qui l'emporte ).
ou encore :
Et quand la mort a tort, que valse le décor !
Que la vie dans ce corps danse encore et encore !
Et enfin... en fin :
Tu danses et sous ton sein se dessine l’enfance
D’un funeste destin dont tu renies l’offense
c'est joliment écrit, d'une cruelle beauté
les 2 vers de fin arrivent brutalement, comme en coup de vent, comme pour couper court... comme si tu ne savais pas comment terminer ton texte.
le texte commence sur un schéma de rimes croisées ABAB pour continuer et finir sur AABB
la majorité des rimes sont masculines ; elles désignent, nomment la maladie ( cancer / dessert ), son environnement (décor / l’eau), ses conséquences ( ballot / courir / rancoeur / cœur )
les rimes féminines appartiennent au registre de la protection de soi, de la mémoire ( demeure / rire / encore / l’enfance / l’offense )
tu as réussi à me toucher avec un sujet délicat à traiter, et qui me touche personnellement, et franchement
c'est réussi !
à bientôt de te lire
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Sous le cygne, le cancer
holà Dame Rebecca!
Que d'âme! Que de rythme et quel plaisir à lire!
Si j'appartenais encore au Club des Chipoteurs de la Métrique, j'oserais attirer ton attention sur le dernier vers à qui il manque un pied : ce serait un mille-pattes, bon, une de plus une de moins! Mais c'est un simple dodécapode et cette engeance-là souffre vite d'a-tendinite! (un simple "Et"...)
Heureusement, j'ai rendu ma carte du CCM...et je te dis bravo!
Que d'âme! Que de rythme et quel plaisir à lire!
Si j'appartenais encore au Club des Chipoteurs de la Métrique, j'oserais attirer ton attention sur le dernier vers à qui il manque un pied : ce serait un mille-pattes, bon, une de plus une de moins! Mais c'est un simple dodécapode et cette engeance-là souffre vite d'a-tendinite! (un simple "Et"...)
Heureusement, j'ai rendu ma carte du CCM...et je te dis bravo!
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re : à Rebecca - Sous le cygne, le cancer
"Joliment écrit et d'une cruelle beauté" : Pussicat a tout dit, je n'ai rien à ajouter. Voilà une perle que j'ajoute dans mon congélateur perso, là où je range ce que je veux garder pour les lire et relire ...
Rebecca, je vais te renvoyer l'ascenseur : va donc lire ma "Jalousie cornélienne."
(et sache que j'ai aussi, version masculine cette fois, "Frénésie cornélienne."
gypoete barbu
Rebecca, je vais te renvoyer l'ascenseur : va donc lire ma "Jalousie cornélienne."
(et sache que j'ai aussi, version masculine cette fois, "Frénésie cornélienne."
gypoete barbu
gypoete barbu- Nombre de messages : 105
Age : 77
Localisation : Albertville Savoie
Date d'inscription : 13/09/2015
Re: Sous le cygne, le cancer
Tout autour le crabe nous pince.
A quand la délivrance?
Bravo d'avoir la force de rimer sur la mort.
Belle pirouette.
A quand la délivrance?
Bravo d'avoir la force de rimer sur la mort.
Belle pirouette.
Invité- Invité
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