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Nouvelle Année
Marine Dim 1 Jan 2017 - 13:14
Le seul abîme, le deuil absent. Et les Joyeux ne riront plus.
Ta photo dans mon cœur s'est signée étrangère
Je ne te connais plus. Tu as beau changer
Ta coiffure et supprimé mon nom, modifié
L'ordre des routes et celui des numéros de la terre ;
Demandé le secours de la rigueur d'un père,
Tu n'es sans doute plus celle que j'ai aimée.
Pourtant ! ll y a deux ans nous chantions emmêlés
Dans les guignons certes les draps, premier janvier à Lyon
Les mains et l'âme jointe comme les doigts d'un pont,
Maintenant nous ne sommes plus rien. Plus d'un an,
Déchiré dans le deuil absent ; amie et sœur
Pourquoi sont-elles parties pour suivre l'amoureuse ?
Il n'y avait pas besoin que tu t'en ailles.
Et toi ! disparue future avant d'être venue,
Je ne me connais plus. Tu as beau changer
Mon temps et illuminer tant de cheveux blonds
Mettre un champ sur un chant, mettre un rythme et un non
Sur l'avenir, le commencement d'an est seul.
Aujourd'hui je peux taper du pied dans les sables mouvants
Je n'irai pas plus bas. Je n'irai pas avant,
Et lorsque le cauchemar a soulevé la couverture des mois,
J'ai vu l'hideux visage et soudain j'ai eu froid.
« Ainsi » je ne veux pas rentrer dans cette année
Mais rester dans le temps suspendu du poème
Où rien de mal ne m'y peut arriver.
Je passerai l'année contre un alexandrin,
Au ventre de la bête.
Non ; toute joie est absente, seule la vie est là.
Dure, froide, comme le matin impardonnable
Comme petit matin qui geint ; comme nuit adorable
Dans laquelle je veux retourner m'enfouir, pour dormir
Plus d'un an.
Terrible matin de non-printemps. Terrible commencement d'an. Cauchemars. Fièvres jaunes. Toute mon âme fuit comme une eau qui reflue. Je veux me réveiller hier ; ou après, après, après-demain.
Ta photo dans mon cœur s'est signée étrangère
Je ne te connais plus. Tu as beau changer
Ta coiffure et supprimé mon nom, modifié
L'ordre des routes et celui des numéros de la terre ;
Demandé le secours de la rigueur d'un père,
Tu n'es sans doute plus celle que j'ai aimée.
Pourtant ! ll y a deux ans nous chantions emmêlés
Dans les guignons certes les draps, premier janvier à Lyon
Les mains et l'âme jointe comme les doigts d'un pont,
Maintenant nous ne sommes plus rien. Plus d'un an,
Déchiré dans le deuil absent ; amie et sœur
Pourquoi sont-elles parties pour suivre l'amoureuse ?
Il n'y avait pas besoin que tu t'en ailles.
Et toi ! disparue future avant d'être venue,
Je ne me connais plus. Tu as beau changer
Mon temps et illuminer tant de cheveux blonds
Mettre un champ sur un chant, mettre un rythme et un non
Sur l'avenir, le commencement d'an est seul.
Aujourd'hui je peux taper du pied dans les sables mouvants
Je n'irai pas plus bas. Je n'irai pas avant,
Et lorsque le cauchemar a soulevé la couverture des mois,
J'ai vu l'hideux visage et soudain j'ai eu froid.
« Ainsi » je ne veux pas rentrer dans cette année
Mais rester dans le temps suspendu du poème
Où rien de mal ne m'y peut arriver.
Je passerai l'année contre un alexandrin,
Au ventre de la bête.
Non ; toute joie est absente, seule la vie est là.
Dure, froide, comme le matin impardonnable
Comme petit matin qui geint ; comme nuit adorable
Dans laquelle je veux retourner m'enfouir, pour dormir
Plus d'un an.
Terrible matin de non-printemps. Terrible commencement d'an. Cauchemars. Fièvres jaunes. Toute mon âme fuit comme une eau qui reflue. Je veux me réveiller hier ; ou après, après, après-demain.
- Spoiler:
- https://soundcloud.com/user-26791149/nouvelle-annee
Marine- Nombre de messages : 1030
Age : 29
Date d'inscription : 30/07/2011 -
Re: Nouvelle Année
So-Back Dim 1 Jan 2017 - 17:54
réponse du mec qui a rien piger
bonne année bonne santé, argent amour et tout le tralala
sinon belle voix pour narrer ce texte un brin pessimiste
je retiens
Dans les guignons certes les draps, premier janvier à Lyon
Les mains et l'âme jointe comme les doigts d'un pont,
bonne année bonne santé, argent amour et tout le tralala
sinon belle voix pour narrer ce texte un brin pessimiste
je retiens
Dans les guignons certes les draps, premier janvier à Lyon
Les mains et l'âme jointe comme les doigts d'un pont,
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Nouvelle Année
Gobu Lun 2 Jan 2017 - 13:40
Salut à toi Marine.
Prolixe, dis-donc, en ce début d'année, avec cette fois plus d'introspection et de confidences (fausses ou pas, ce qui est écrit est écrit) plus personnel, quoi.
Qui bene amat bene castigat, comme ne saurait l'ignorer un Khagneux, je relève donc quelques fautes ou coquilles inhabituelles chez toi. A la quatrième ligne, le verbe supprimer devrait être à l'infinitif, comme changer. Je retiens aussi "...l'hideux vivant..." qu'à la limite on peut tolérer comme licence poétique, mais le "H" de ce mot est normalement aspiré (comme souvent quand il s'agit de H). Enfin, au début une phrase que je trouve très belle : " ...Le seul abîme, le deuil absent..." mais j'aurais plutôt vu "le deuil absente" même si ce verbe est généralement pronominal.
Broutilles tout de même, mais...
Qui ne souhaiterait "...rester dans le temps suspendu du poème..." et "...passer l'année contre un alexandrin..." (bien qu'en l'occurrence, ce serait encore plus jouissif de la passer contre une belle Alexandrine à la peau mate, à la chevelure de nuit et aux grands yeux d'obsidienne, mais bon on fait avec ce qu'on a) et même "...se réveiller hier ou après-demain..." ?
"...je n'irai pas plus bas..." écris-tu. Je te l'ai déjà dit : le fond il faut toucher pour d'un coup de pied remonter. Comme Antée. Mais...es-tu bien sûr de ne pouvoir aller plus bas ? C'est ce que j'ai cru un moment, et la Vie, cette garce, a eu tôt fait de me prouver qu'il y a des gouffres jusqu'au fond des gouffres. Gaffe.
Bien à toi
Gobu
PS : j'avais déjà remarqué quelques allusions lyonnaises dans tes écrits. C'est une ville que je connais bien et où j'ai pas mal roulé ma bosse entre le milieu des années 70 et le début des années 90. Tu devrais tout de même aller mâchonner quelques saladiers lyonnais suivis d'un tablier de sapeur, le tout arrosé d'un pot de beaujo bien gouleyant. Ça guérit pas du vague à l'âme, mais ça l'atténue quand même...Je te rappelle Jim Harrison (qui était poète avant d'être romancier) lequel revendiquait haut et fort un appétit et une soif de poète.
Prolixe, dis-donc, en ce début d'année, avec cette fois plus d'introspection et de confidences (fausses ou pas, ce qui est écrit est écrit) plus personnel, quoi.
Qui bene amat bene castigat, comme ne saurait l'ignorer un Khagneux, je relève donc quelques fautes ou coquilles inhabituelles chez toi. A la quatrième ligne, le verbe supprimer devrait être à l'infinitif, comme changer. Je retiens aussi "...l'hideux vivant..." qu'à la limite on peut tolérer comme licence poétique, mais le "H" de ce mot est normalement aspiré (comme souvent quand il s'agit de H). Enfin, au début une phrase que je trouve très belle : " ...Le seul abîme, le deuil absent..." mais j'aurais plutôt vu "le deuil absente" même si ce verbe est généralement pronominal.
Broutilles tout de même, mais...
Qui ne souhaiterait "...rester dans le temps suspendu du poème..." et "...passer l'année contre un alexandrin..." (bien qu'en l'occurrence, ce serait encore plus jouissif de la passer contre une belle Alexandrine à la peau mate, à la chevelure de nuit et aux grands yeux d'obsidienne, mais bon on fait avec ce qu'on a) et même "...se réveiller hier ou après-demain..." ?
"...je n'irai pas plus bas..." écris-tu. Je te l'ai déjà dit : le fond il faut toucher pour d'un coup de pied remonter. Comme Antée. Mais...es-tu bien sûr de ne pouvoir aller plus bas ? C'est ce que j'ai cru un moment, et la Vie, cette garce, a eu tôt fait de me prouver qu'il y a des gouffres jusqu'au fond des gouffres. Gaffe.
Bien à toi
Gobu
PS : j'avais déjà remarqué quelques allusions lyonnaises dans tes écrits. C'est une ville que je connais bien et où j'ai pas mal roulé ma bosse entre le milieu des années 70 et le début des années 90. Tu devrais tout de même aller mâchonner quelques saladiers lyonnais suivis d'un tablier de sapeur, le tout arrosé d'un pot de beaujo bien gouleyant. Ça guérit pas du vague à l'âme, mais ça l'atténue quand même...Je te rappelle Jim Harrison (qui était poète avant d'être romancier) lequel revendiquait haut et fort un appétit et une soif de poète.
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Nouvelle Année
Annie Lun 2 Jan 2017 - 14:57
et aussi modifié, demandé,Gobu a écrit:je relève donc quelques fautes ou coquilles inhabituelles chez toi. A la quatrième ligne, le verbe supprimer devrait être à l'infinitif, comme changer.
voir mettre à la strophe suivante
je trouve ce vers très laid, et de plus superflu. Le précédent suffit à exprimer le caractère arbitraire de ce départ.Il n'y avait pas besoin que tu t'en ailles.
jointes?Les mains et l'âme jointe
Broutilles, disions nous..
J'aime bien ce poème, il rend sensible la douleur d'une séparation.
Et il y a de belles images : les doigts d'un pont (même si on connaît déjà "sous le pont de nos bras passe"); rester dans le temps du poème, contre un alexandrin, c'est superbe !
Annie- Nombre de messages : 1452
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Re: Nouvelle Année
Marine Lun 2 Jan 2017 - 15:43
"A la quatrième ligne, le verbe supprimer devrait être à l'infinitif"
Gobu s'est fait avoir ; mais je te pardonne, on aurait effectivement pu croire à la faute.
Non, je veux dire "supprimé, mon nom" comme : "brûlée, ma conscience", comme "finie, cette année".
J'ai prévenu, je veux mettre la grammaire au service du poème, et pas l'inverse.
Gobu s'est fait avoir ; mais je te pardonne, on aurait effectivement pu croire à la faute.
Non, je veux dire "supprimé, mon nom" comme : "brûlée, ma conscience", comme "finie, cette année".
J'ai prévenu, je veux mettre la grammaire au service du poème, et pas l'inverse.
Marine- Nombre de messages : 1030
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Re: Nouvelle Année
Marine Lun 2 Jan 2017 - 15:46
Je veux qu'on entende l'ellipse du verbe "avoir". Là on me demandera : Mais dans ce cas, dans la deuxième strophe, pourquoi le modèle change t-il ? Parce que justement un participe passé n'est pas la même chose qu'un infinitif : passé VS avenir au présent du mouvement du verbe, 2016 VS 2017,
"tu as beau changer ta coiffure et supprimé mon temps" : c'est fait
"tu as beau changer mon temps / et illuminer : c'est en cours
"tu as beau changer ta coiffure et supprimé mon temps" : c'est fait
"tu as beau changer mon temps / et illuminer : c'est en cours
Marine- Nombre de messages : 1030
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Re: Nouvelle Année
Marine Lun 2 Jan 2017 - 15:47
Mais comme on s'en fout de l'intention et que c'est le texte qui compte, si ça n'a pas marché, ça n'a pas marché, et j'accepte donc entièrement la critique !
Marine- Nombre de messages : 1030
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Re: Nouvelle Année
Gobu Lun 2 Jan 2017 - 16:26
Marine a écrit:Tu as beau changer
Ta coiffure et, supprimé mon nom, modifié
L'ordre des routes et celui des numéros de la terre,
demandé le secours de la rigueur d'un père,
- Spoiler:
J'ai pigé, mais je me demande si l'intention n'eût pas été plus claire si tu avais placé une virgule comme je l'ai placée, et remplacée le point virgule par une simple virgule. J'ai mis ça en gras pour que ce soit plus clair...
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Nouvelle Année
Gobu Lun 2 Jan 2017 - 16:45
A propos, Marine, est-ce que tu reçois mes réponses à tes e-mails ? Pasque je vois que l'adresse d'expédition commence par "noreply@etc..." ?
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Nouvelle Année
Annie Lun 2 Jan 2017 - 21:04
Je comprends bien votre objection Marine, et je me suis demandé aussi
mais dans ce cas, j'aurai trouvé plus juste d'écrire (et plus léger, ma marotte :-)
Changée ta coiffure
supprimé mon nom, modifié
L'ordre des routes et celui...
amicalement Annie
mais dans ce cas, j'aurai trouvé plus juste d'écrire (et plus léger, ma marotte :-)
Changée ta coiffure
supprimé mon nom, modifié
L'ordre des routes et celui...
amicalement Annie
Annie- Nombre de messages : 1452
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Re: Nouvelle Année
teverino Mar 3 Jan 2017 - 19:09
J'ai aussi été dérouté par les -é au lieu des -er mais j'ai bien aimé l'esprit de ce texte qui comporte de belles trouvailles, notamment pour ramasser en quelques mots la solitude et le déchirement du départ, par exemple :
le commencement d'an est seul.
Je passerai l'année contre un alexandrin
Cependant je pense que ce texte est trop long, et gagnerait à être ramassé, plus percutant. Je lui trouve des amplifications un peu gênantes d'autant qu'elles sont parfois en rupture avec la tonalité de ce qui précède. Ainsi :
je ne veux pas rentrer dans cette année
Mais rester dans le temps suspendu du poème
Où rien de mal ne m'y peut arriver. (je supprimerais ce vers)
Je passerai l'année contre un alexandrin,
Au ventre de la bête. (je supprimerais ce vers)
Je verrais bien ôter également celui-ci :
Il n'y avait pas besoin que tu t'en ailles.
Je crois que le poème hésite entre un monologue intérieur, mi-cri/voix, et un dialogue voire une lettre. Je verrais bien renforcer le monologue au détriment du dialogue mais peut-être qu'il suffirait d'élaguer 25/30% du volume du texte pour n'en conserver que le coeur et enlever ce qui (à mes yeux) enrobe.
le commencement d'an est seul.
Je passerai l'année contre un alexandrin
Cependant je pense que ce texte est trop long, et gagnerait à être ramassé, plus percutant. Je lui trouve des amplifications un peu gênantes d'autant qu'elles sont parfois en rupture avec la tonalité de ce qui précède. Ainsi :
je ne veux pas rentrer dans cette année
Mais rester dans le temps suspendu du poème
Où rien de mal ne m'y peut arriver. (je supprimerais ce vers)
Je passerai l'année contre un alexandrin,
Au ventre de la bête. (je supprimerais ce vers)
Je verrais bien ôter également celui-ci :
Il n'y avait pas besoin que tu t'en ailles.
Je crois que le poème hésite entre un monologue intérieur, mi-cri/voix, et un dialogue voire une lettre. Je verrais bien renforcer le monologue au détriment du dialogue mais peut-être qu'il suffirait d'élaguer 25/30% du volume du texte pour n'en conserver que le coeur et enlever ce qui (à mes yeux) enrobe.
teverino- Nombre de messages : 460
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