Pour Pussycat (bis)

POUR PUSSYCAT
 
(Je réitère le message perdu dans le fil des demandes de modifications pour être sûr que tu le lises.)

Salut

Je viens de lire ton dernier post sur ce fil et j'en suis bouleversé. J'ai perdu ma pauvre et chère petite sœur il y a à peine deux ans pour des raisons que je suppose similaires et je souffre jusque dans ma chair de ce que tu dois ressentir.

J'aimerais t'insuffler du courage et te dire que la vie est belle, mais il se trouve que je suis moi-même dans une situation épouvantable. Après dix ans de vie commune avec ma chère vieille maman invalide, occupation qui me prenait tout mon temps et m'empêchait, entre autres, de me joindre aux réunions organisées par les membres de VE, je suis tombé moi-même malade, ai dû me faire hospitaliser et placer ma mère en maison de repos le temps de mon hospitalisation et de ma convalescence. Or, durant ce temps, un juge de paix a pris la décision de la maintenir en maison de retraite et de me déchoir de l'administration de ses revenus, ce qui me privait de facto de ressources et, après trois mois de préavis, de domicile.

J'ai été pris en charge par le service social, et en théorie, je dois pouvoir bénéficier de la jouissance d'un studio de transit (pour un an maximum) et suis sensé dans ce délai trouver un logement dans le privé ou obtenir un logement social pour lequel j'ai fait des demandes. Et encore, c'est pas encore sûr et dans le cas contraire ce sera au mieux le foyer d'accueil... Quoiqu'il en soit, je vais perdre l'essentiel de mes possessions (beaux vêtements, livres, disques, meubles, etc..) Enfin du moment que je peux garder mes deux guitares, mes textes, mon ordinateur et une connec internet, tout ne sera pas perdu. J'ajoute que la maladie dont j'ai souffert (artères ventrales bouchées par le tabac, qu'il a fallu remplacer) et qui m'avait infecté le pied m'a laissé quelque peu invalide. Du coup je marche avec une canne, ce qui est du dernier chic.

Je voulais te dire tout le bien que je pense des nombreuses, pertinentes et flatteuses critiques que tu as envoyées sur mes textes, et je regrette de ne t'avoir pas rendu autant la pareille, mais m'occuper de ma mère, de nos deux chiens tant qu'ils étaient en vie et plus généralement de tout ce qui concerne la maison, et en plus écrire et jouer de la musique (activités sans lesquelles je crèverais tout simplement) me bouffait quasiment tout mon temps.

Je voudrais que tu saches que j'ai moi aussi apprécié cette convivialité et cette émulation qui furent longtemps de règle sur ce site dont l'agonie me fait mal au cœur, et que, parmi les plumes de qualité qui n'y manquaient pas, tu faisais partie de celles dont la lecture me réchauffait le cœur. Je te dirais volontiers de me contacter par e-mail si tu en as envie, mais dans quelques jours, je ne sais pas quelle sera ma nouvelle adresse internet et même si j'en aurais une...

En tous cas tiens bon : tu en as la force et la beauté d'âme.

Alain dit Gobu.