J'assène

j'assène des mots
petites mines
d'un univers clos
qui dort dîne
l'hiver au galop
néons, vitrines
çà part à vau-l'eau
alors ce termine
les mots de trop
en sourdine

j'assène la sentence
derrière les murs
ou le silence
prend tournure
tout le monde pense
sinécure
passe l'enfance
l'adieu procure
véhémence
rien ne dure

j'assène le " JE"
l'ego encore
comme un jeu
sorti des pores
drôle d'enjeu
la vie s'évapore
bientôt hors-jeu
même à l'aurore
ferme les yeux
voilà je dors

Pas mal de rythme dans ce petit "exercice de style", tout en rimes prolongées parfois jusqu'à l'épuisement. Je ne suis pas toujours adepte de tes écrits, So-Back (en toute sincérité), que je trouve quelquefois un peu trop spontanés peut-être, mais celui-ci fonctionne bien pour moi. La seconde strophe, en particulier, me semble très forte : percutante, presque grave, en tout cas à prendre au sérieux.

J'aurais presque voulu te voir inverser 2e et 3e strophe du coup, pour avoir une progression du futile vers le grave, du léger vers le sérieux (même si, évidemment, ta chute "voilà je dors" en pirouette finale à tout à fait sa place ici)...

spontané me vas bien, bon dans l'écrit il faudrait que je laisse reposer la pate comme en boulangerie, mais je suis impulsif même a mon âge, j'attends la sagesse
ta remarque sur l'inversion( 2éme 3éme) est pertinente
j'aurais pu asséner le coup de grace aussi
un prochaine fois
merci de ta franchise

v'là le coup de grace

j'assène le coup de grâce
il pleut des cendres
j'en perd la trace
mon âme point à vendre
je fais volte-face
histoire de vendre
ma petite place
en essayant de comprendre
l'accoutumance
de devoir apprendre