Accueillir le renouveau

Accueillir le renouveau
par un cygne sur l'étang
dans un silence milan
se délester du fardeau

Par un cygne sur l'étang
voir la magie du matin
éclairait notre destin
nonobstant rides du temps

Dans un silence milan
petit oiseau va sortir
sans en être point de mire
passe la vie autrement

Se délester du fardeau
pour ne plus courber l'échine
demain alors s'imagine
en rêvant au fil de l'eau

De beaux heptasyllabes, dansants et mélodiques, j'aime beaucoup ce style-là, So-Back ! J'aime en particulier la répétition de "Par un cygne sur l'étang" au v.5 ; au point que j'aurais aimé lire une telle construction tout au long du poème. En l'état actuel, il me semble que les vers 3 et 4 de la première strophe sont un peu trop "lointains" pour vraiment faire écho à la lecture lorsqu'ils sont repris. Mais peut-être n'est-ce que moi qui ai la mémoire courte.

Je le trouve plutôt charmant ce petit texte So-back, et cela nous change de vos interventions "semis à tous vents" qui ne font pas toujours de vrais commentaires. J'aime beaucoup la première strophe et son rapace devenu adjectif. Moins ensuite l'accumulation d'infinitifs, heureusement qu'elle prend fin à la seconde moitié.
Eclairait prend en fait un -ER final.
Nonobstant est lourdingue et pour le respect des 7 pieds vous fait perdre l'indispensable LES avant rides du temps : pourquoi pas Malgré les rides du temps ?
Enfin le hiatus -AIN/A de Demain alors s'imagine me gêne la gargoule autant que la dureté du -LORSI qui me force la glotte.
Mais je pinaille...

J'aime beaucoup, beaucoup le rythme chantant.
Ecrire un poème régulier qui reste aventureux, c'est à dire que les répétitions et les rimes ne semblent pas prescrites, sont encore bienvenues.

d'accord avec teverino pour éclairait : éclairer?
mais pas pour nonobstant, au contraire : le pas se fait lourd quand les années s'accumulent.

Mais oui, le renouveau de ta plume aussi!
C'est simple sans être simpliste, ça me piège agréablement, je sens les remugles de vase et les effluves de fougères, moi qui ai plus que souvent rêvé au fil de l'eau.

merci a vous pour ce pantoum d'accueil

J'aime particulièrement la première strophe.

j'accueille ton commentaire comme un signe encourageant
merci

Salut So!
Alors, presque tout le formel a été dit... du coup je ne dirai pas grand chose.
Le pantoum est chouette (milan et cygne plutôt).
J'aime beaucoup le silence milan, c'est oxymorique (pas validé par le Larousse, mais on se comprend !) mais tout à fait évocateur... c'est le silence qui permet d'entendre ce qu'on n'entend pas d'habitude.... les oiseaux... enfin moi je l'ai compris comme ça et j'aime beaucoup.1

J'aime bien aussi ces deux vers simples mais qui se tiennent par la main:
demain alors s'imagine
en rêvant au fil de l'eau

J'aime un peu moins quelques vers qui manquent un peu de relief à mon goût, mais c'est pour chipoter :
se délester du fardeau
voir la magie du matin
éclairait notre destin

À très bientôt,
Axel

merci a vous deux

axel Dambre
Le pantoum est chouette (milan et cygne plutôt). c'est cette trouvaille qui me l'a fais écrire, le silence sur l'étang, le cygne tranquille car par de milan dans le ciel

adjudant Gobu au rapport, nonobstant votre remarque ( tout a fait justifiée)


Voici un pantoum (Harmonie du soir) de Charles Baudelaire:



Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir,
Valse mélancolique et langoureux vertige!

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Son souvenir en moi luit comme un ostensoir!