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Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique)

2 participants

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Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique) Empty Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique)

Message  Marine Dim 2 Avr 2017 - 8:22

"Prologue" (intellectuel)

le train est un instrument de contre-scepticisme
il vous fait savoir la permanence de la beauté
par le contraste de votre vitesse
je n'ai pas envie de détruire la beauté des villages*
(car / que) je vois
(que / car) c'est le train qui passe
le train est l'instrument des certitudes et de l'éternité des images
pour le rêveur pas encore remis des fins de l'absolu
je peux saisir
la fin d'après-midi
dans l'éternité d'un signe exfolié en clocher
et c'est le monde qui pense
ce n'est plus moi
il faudrait donner à mes vingt-ans camarades en partance pour la mort
de semblables trains en rapport

le train est une temporalité vécue dans la seconde
plus philosophe que poète
de première classe
il ne laisse pas le temps de détester le monde

* ne réussissant pas à la saisir de mes yeux ordinairement fixes
désespéré et désireux de la saisir :
à lécher la vitre
l'envie, l'abrutir, de toute religion, son commencement et son finir
« je veux savoir », « je veux saisir »
je suis paranoïaque du vide
et mystique de trop d'objets.

Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique) 20170310


Suite sensible

le train de valence à chez moi passe par une myriade de petits villages
dans l'Antiquité myriade signifiait dix mille ; aujourd'hui cela signifie seulement un très grand nombre
le train de Valence à chez moi parcourt la drôme comme la drôme : d'une souplesse-dos-nu
l'image de la drôme
irradie constamment (rumeur du train, falaise à gauche, frottement de la pierre) ; c'est comme une résine manifestée en feu
(la poésie est pyromane : elle veut savoir visible ce qui est déjà dans la colline)

donc le soleil me ramène à un temps inconnu qu'on pourrait appeler l'enfance mais qui est plutôt
que l'enfance comme un point d'avenir : une virtualité constante dans (comme?) mon désir de me sentir bien
la drôme constellée avec son vague sourire de dos bruns
qui n'en sont pas
la drôme qui passe comme une pierre entre des trains
béryl et myriades aussi au nom de pierre précieuse
la drome me retient et cette image me blesse : car je veux me souvenir - à tout prix - de l'image de la drôme
et je veux trop de la lumière
mais il y a suffisamment de lumière et de joie - silencieuse - dans ce train
pour que l'image de la lumière de la drôme ne soit pas détruite par l'envie de se souvenir de l'image de la drôme
comme un besoin de se rappeler et de comprendre
se perd dans son besoin
pour faire manquer les choses belles

cela fait très longtemps
qu'il me suffit d'un mur de pierre en région connue-sauvage pour sentir en moi ce curieux sentiment d'être chez moi ; aussitôt chassé de moi-même pourtant : car je ne comprends pas ce souvenir
car je n'ai pas vécu ce souvenir
c'est comme si l'image d'un petit muret de pierre
descendait une génération très ancienne
dont je serai le descendant
le général
toutes les images de fin d'après-midi m'émeuvent
c'est cette étrange pouvoir de la lumière
à nous faire réminiscence de choses que l'on a pas vécues
à toucher l'arbre droit au cœur
et nous sèv(r)ent à l'envers

Toute la littérature est en souvenirs d'enfance
je crois avoir en moi des souvenirs de vieillesse
car
c'est comme mourir
avec le monde
quand la lumière me touche (m'accable)
que la pierre vous regarde avec une sorte de tendresse
« mystiques, câlins et présences de la France rurale »

j'ai des heures devant moi de train
la SNCF m'offre du bonheur
et l'abandon des ironies

de la drôme ou toutes les autres collines
de près ou de loin irradiées de près ou de loin proches d'un pittoresque flou de village et de vigne
de feu brûlent chez moi et me disent : « au-delà du seuil tu rentreras dans une maison de campagne protégé du rideau que butinent des mouches ; ça sera là le rendez-vous de tous les soirs ; et j'inscrirai dans une seule atmosphère comme dans une œuvre complète et semi-obscure en goût de cave fraîche l'eucologe du banc, de l'arbre, de la pierre, et de l'invisible présence humaine et quiète, attentive, qui te martyrise tant
de désir et du fait de ne la pas comprendre. »

ce n'est pas une religion
c'est un chez soi incarné dans de la lumière

Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique) 20170311
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Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique) Empty Re: Valence - Gap (Exercice d'écriture à visage unique)

Message  isa Mar 20 Juin 2017 - 16:31

Ahhh Gap et les alentours, ça m'a direct happée quand j'ai vu le titre!

J'ai trouvé plein de très belles choses dans ton textes, plein de poésie sur ces voyages en train qui m'inspirent aussi souvent l'envie d'écrire mais j'ai regretté l'aspect décousu / choix multiple de ton texte qui donne un aspect fragmentaire et m'a empêché de m'y plonger complètement.

Tu pourrais en dire plus sur ce qu'est cet "exercice d'écriture à visage unique"?
isa
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