les vaches sacrées

Libre inspiration sur les paroles de Rouch.

C'est l'histoire des vaches merveilleuses qui ne rigolent pas et qui demandent une fois encore au berger Toualou, ce qu'il y a là-bas, de l'autre côté du fleuve. La réponse est toujours la même :
« Là-bas c'est l'enfer ».
Un jour Toualou s'endort à l'ombre de l'arbre. Les vaches décident de traverser le pont du grand fleuve. A mi-chemin, elles ont tellement peur, qu'elles ne peuvent plus bouger et se couchent sur la chaussée du pont. Empêchant le transit des personnes et des véhicules, les gens s'énervent et veulent basculer les animaux par dessus la balustrade. Toualou arrive juste à temps pour éviter le massacre de son troupeau.
Il cria :
« Arrêtez, malheureux, ce sont des vaches sacrées ! Ce sont des vaches indiennes. Y a-t-il, parmi vous, quelqu'un qui connaisse l'histoire de Mandala, la fille des Indes ? »
Un vieux monsieur sort de la foule et dit :
« Moi, je connais cette chanson »
Il prend un petit tambourin pour accompagner son chant qu'il proclame en Indi. La chanson de Mandala la fille des Indes, demande aux vaches de suivre le chanteur. Les vaches se lèvent et suivent le chanteur.
Tamouré l'instituteur qui est au bord du fleuve prend une décision.
« Je vais écrire au président Clinton ».
Il tape sur sa machine à écrire cette lettre :
« Monsieur le Président, les Etats-Unis ont fait un cadeau un peu mesquin à la République du Niger, au moment de son indépendance. Ils ont donné un pont à deux voies baptisé le pont John Kennedy. Ici nous l'avons appelé le pont des martyrs, car c'est le lieu de conflits permanents entre la police, l'armée, les commerçants, les troupeaux, les chômeurs et les étudiants. Nous vous demandons, présentement, de l'argent pour construire deux autres ponts : un pont à deux voies dans un sens, un pont à deux voies dans l'autre sens, et le dernier pont pour les vaches, les animaux, les bicyclettes et les amoureux. »
Un mois plus tard Tamouré l'instituteur reçoit un télégramme de Clinton qui disait :
« Vous avez une bonne idée, nous débloquons les crédits immédiatement. »

(bertrand-môgendre)

J'ai bien aimé le début, avec son ambiance de conte, mais la fin, pour moi, tombe complètement à plat !

Moi non plus je n'ai pas très bien compris la fin alors que j'avais vraiment bien aimé tout le déroulement de l'histoire.

Distrayant ! Au président Clinton ou à la présidente ? ;-)

Charles a écrit:Distrayant ! Au président Clinton ou à la présidente ? ;-)

=)

Et bien, comme les autres, j'aime la manière dont tout cela est amené, mais je ne comprends plus où tu veux en venir avec la fin...

merci de lire les amis. Ce texte est vraiment mauvais. Je n'ai pas réussi à faire passer cette insouciance typique. Je tenterai une nouvelle expérience avec ses vaches. Et pourtant elles ont de si jolis yeux...

bertrand-môgendre a écrit:Ce texte est vraiment mauvais

pas du tout!!
Je ne sais pas si il y a une vérité vraie et unique relative à la fin, mais cette chute m'inspire pas mal de réflexion sur l'utopie, l'espoir et le rêve. Une fin que j'estime en rapport avec le reste. Ton conte évoque l'insouciance (si, si!), le bonheur de vivre et surtout d'y croire. mais arrivent les soucis matériels, le bassement terre-à-terre, celui qui empêche les rêves et à mes yeux, tu le restitues bien avec cette confrontation gens pressées/vaches couchées. Puis la fin, ce moment de folie de croire que c'est possible que Clinton débloque des crédits... il y a énormément de réflexion là-derrière, en tout cas chez moi.

bertrand-môgendre a écrit: Et pourtant elles ont de si jolis yeux...

Bien sûr qu'elles ont de jolis yeux tes vaches reflétant toute la fraîche candeur de Toualou et des siens. C'est juste la dernière phrase, le contenu du télégramme qui me gêne parce-qu'il rompt trop brutalement la poésie de cette histoire? Parce qu'il y fait entrer un autre monde cynique et sans scrupule qui semble ne pas avoir sa place ici? Je ne sais pas et je ne parviens pas à imaginer comment tu pourrais le présenter autrement

j'aime bien, moi ausi.
Et la fin me paraît plus humorisitque qu'autre chose. L'histoire est une histoire courte de toute manière. Une histoire à chute, et si la chute est une utopie, comme le dit Sakhti, ma foi, pourquoi pas?

J'ai bien aimé l'histoire des vaches sacrées, le chant indien, mais cette histoire avec Clinton, je trouve que ça dénote du reste, on ne s'y attend pas du tout, ça m'a surpris aussi... donc j'aurais préféré une autre fin :0)

un vieux Nigérien qui maîtrise le chant hindi.
Ce n'est plus du brassage des cultures, c'est de la moisson des continents.
:-)
Les vaches sont devenues folle, à la fin.

Moi, j'aime cette ambiance de conte africano-hindou...
C'est vrai que la fin dénote, mais bon...

Suis mitigée aussi sur la rupture qu'introduit la fin du récit mais pourquoi pas. Ca peut être pris au second degré, quelque chose de décalé...Peut-être retravailler le texte dans ce sens là ?