L’ego des mots
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So-Back
HELLION
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L’ego des mots
L’ego des mots
J'avais un mot, je l’ai perdu.
Joli mot doux, vilain mot cru,
Valait pas cher, mais je l'aimais,
l'ayant cueilli , un soir de mai,
Dans un poème à M’sieur Hugo.
Je suis un benêt, un nigaud,
Un rimailleur bien trop distrait,
Perdants mes vers et virelais.
Dans ma caboche y a trop de mots
Plus turbulents que des marmots,
Me taquinant dans mon sommeil,
Se débinant dès le réveil.
Reviens, le mot, reviens !
Je te ferai de belles phrases.
Dans ma ballade et mes refrains,
Prendras ton pied jusqu’à l’extase.
J’avais un mot, il s’est barré !
C’était un beau tout bigarré,
Comme on les aime en poésie,
L'aurait rimé à frénésie,
A facétie, turlututu,
Peut-être bien à rien du tu.
Reviens le mot, reviens !
Je t'écrirai un beau poème.
Mêm’ que tout nu parmi les tiens
tu mèneras vie de bohème..
Par le chemin des écoliers,
Il a quitté mon vieux cahier
Pour repartir chez M'sieur Hugo,
Les mots aussi ont leur ego :
Se méfiant du qu’en dira-t-on,
Ils fuient les vers de mirliton.
J'avais un mot, je l’ai perdu.
Joli mot doux, vilain mot cru,
Valait pas cher, mais je l'aimais,
l'ayant cueilli , un soir de mai,
Dans un poème à M’sieur Hugo.
Je suis un benêt, un nigaud,
Un rimailleur bien trop distrait,
Perdants mes vers et virelais.
Dans ma caboche y a trop de mots
Plus turbulents que des marmots,
Me taquinant dans mon sommeil,
Se débinant dès le réveil.
Reviens, le mot, reviens !
Je te ferai de belles phrases.
Dans ma ballade et mes refrains,
Prendras ton pied jusqu’à l’extase.
J’avais un mot, il s’est barré !
C’était un beau tout bigarré,
Comme on les aime en poésie,
L'aurait rimé à frénésie,
A facétie, turlututu,
Peut-être bien à rien du tu.
Reviens le mot, reviens !
Je t'écrirai un beau poème.
Mêm’ que tout nu parmi les tiens
tu mèneras vie de bohème..
Par le chemin des écoliers,
Il a quitté mon vieux cahier
Pour repartir chez M'sieur Hugo,
Les mots aussi ont leur ego :
Se méfiant du qu’en dira-t-on,
Ils fuient les vers de mirliton.
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: L’ego des mots
J’ai noyé mon ego, qui squattait mon ciboulot,
c'est vous dire le boulot.
j'avais une excuse, et mille ruses qui usent mon corps
TVA incluse.
Bien sûr l'ego le prenait de haut,
comme le chapeau du cabot,
un soir de trop d'apéros.
À force d'éluder la réalité, je la vis lentement sombrée
dans un marasme de spasmes.
Pour un mec qui radote, cent prennent des notes pour l'anecdote
est-ce de ma faute.
Quand je pense a leur tronche au musée Grévin,
j'en chie des pépins,
et j'emprunte des chemins de ronde.
Mais même si c'est dur de faire l'impasse,
comme dit la gomme qui efface,
en aucun cas change de face.
Soit le gladiateur d'un stylo rugissant,
dans l'arène des blasphèmes.
Échange la bêtise humaine,
contre une muse sereine,
aux pouvoirs stimulants.
Et si elle devient reine,
qu'elle perce de son regard l'échiquier,
par pions interposaient,
ineffables serviteurs zélés.
Mon nez-go away subissait l'opprobre
d'un ego clandestin,
quand il se sait être l'ombre de mes lendemains.
J'étais maintenant en mesure
de dicter au mot égoïsme, le soin d'être trucidé par égoïne
cela clarifiait enfin l'égotisme,
comme la fin d'un schisme qui se voudrait rédempteur.
Ainsi le tour de l'ego sortait du carcan
ou les ans, l'avait destiné a paradé.
Il n'en fallait pas plus pour aérer mon corps,
laissant a mon esprit libre,
d'en garder la fibre.
Ego décimé
d'un champ de bataille
refourgué aux entrailles, d'une terre retournée.
La mort stocke en prévision
ce trop-plein d'illusions
faute d'avoir toujours les solutions.
Et l'ego se meurt.
c'est vous dire le boulot.
j'avais une excuse, et mille ruses qui usent mon corps
TVA incluse.
Bien sûr l'ego le prenait de haut,
comme le chapeau du cabot,
un soir de trop d'apéros.
À force d'éluder la réalité, je la vis lentement sombrée
dans un marasme de spasmes.
Pour un mec qui radote, cent prennent des notes pour l'anecdote
est-ce de ma faute.
Quand je pense a leur tronche au musée Grévin,
j'en chie des pépins,
et j'emprunte des chemins de ronde.
Mais même si c'est dur de faire l'impasse,
comme dit la gomme qui efface,
en aucun cas change de face.
Soit le gladiateur d'un stylo rugissant,
dans l'arène des blasphèmes.
Échange la bêtise humaine,
contre une muse sereine,
aux pouvoirs stimulants.
Et si elle devient reine,
qu'elle perce de son regard l'échiquier,
par pions interposaient,
ineffables serviteurs zélés.
Mon nez-go away subissait l'opprobre
d'un ego clandestin,
quand il se sait être l'ombre de mes lendemains.
J'étais maintenant en mesure
de dicter au mot égoïsme, le soin d'être trucidé par égoïne
cela clarifiait enfin l'égotisme,
comme la fin d'un schisme qui se voudrait rédempteur.
Ainsi le tour de l'ego sortait du carcan
ou les ans, l'avait destiné a paradé.
Il n'en fallait pas plus pour aérer mon corps,
laissant a mon esprit libre,
d'en garder la fibre.
Ego décimé
d'un champ de bataille
refourgué aux entrailles, d'une terre retournée.
La mort stocke en prévision
ce trop-plein d'illusions
faute d'avoir toujours les solutions.
Et l'ego se meurt.
So-Back- Nombre de messages : 3657
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: L’ego des mots
Génial, Héllian ! Ça se lit comme du petit pain, ça se savoure comme du calva. Lu à voix haute ou déclamé comme Romains à l'odéon cela ferait certes fureur. A mettre en voix sur votre chaîne Youtube ?
Puis-je Ô grand Héllian hasarder une humble modif sans le moindre motif de tout vouloir bazarder ? Je gage d'ailleurs que l'auteur y enragea des heures mal se résolvant à l'infâmant 5+3 surtout après l'Hugo :
Je suis un benêt, un nigaud, (5 + 3)
Proposition pour direction assistée vers un vrai 4 x 4:
Je suis benêt, un vrai nigaud
ou
Benêt je suis, un peu nigaud
Puis-je Ô grand Héllian hasarder une humble modif sans le moindre motif de tout vouloir bazarder ? Je gage d'ailleurs que l'auteur y enragea des heures mal se résolvant à l'infâmant 5+3 surtout après l'Hugo :
Je suis un benêt, un nigaud, (5 + 3)
Proposition pour direction assistée vers un vrai 4 x 4:
Je suis benêt, un vrai nigaud
ou
Benêt je suis, un peu nigaud
teverino- Nombre de messages : 460
Age : 68
Date d'inscription : 23/05/2014
Re: L’ego des mots
« Je suis benêt, un vrai nigaud »
Je prends !
Je prends !
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: L’ego des mots
Magnifique !
Dans le "genre bref" et de plus carré, et même cubique : 4x4x4, j'avais écrit ça, il y a quelques années
Mots omis mots élus
mots émus mots olis
tous mots sont amis
Pour dire quoi Rien
(à regarder dans une police à chasse fixe.)
Ahhh! cette sensation d'avoir vécu quelque chose ... qui échappe.Me taquinant dans mon sommeil,
Se débinant dès le réveil.
Dans le "genre bref" et de plus carré, et même cubique : 4x4x4, j'avais écrit ça, il y a quelques années
Mots omis mots élus
mots émus mots olis
tous mots sont amis
Pour dire quoi Rien
(à regarder dans une police à chasse fixe.)
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: L’ego des mots
Le tétrasyllabe, très rare en poésie, ça marche bien rythmiquement comme ce poème de Verlaine :
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
Ô bien-aimée.
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...
C'est l'heure exquise.
Ici également ça glisse tout seul, en même temps c’est léger, parfois familier comme : il s’est barré, M’sieur, marmots, débinant, prendras ton pied etc.
Très compréhensible donc, cependant je bute sur le Reviens le mot, reviens ! qui est un 4 + 2 venant rompre la cadence. Ou alors, si le parti pris est de rompre la cadence, j’aurais formaté ça autrement :
Un rimailleur bien trop distrait,
Perdants mes vers et virelais.
Dans ma caboche y a trop de mots
Plus turbulents que des marmots,
Me taquinant dans mon sommeil,
Se débinant dès le réveil.
Reviens, le mot ! Reviens !
Je te ferai de belles phrases.
Dans ma ballade et mes refrains,
Prendras ton pied jusqu’à l’extase.
Et je suis également d’accord pour le Je suis un benêt, un nigaud, modifié en Je suis un benêt, un vrai nigaud,
Puis finalement, petite frustration puisque l’on ne connaît pas le mot en question, mais c’est normal puisqu’il est perdu, il s’est barré !
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
Ô bien-aimée.
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...
C'est l'heure exquise.
Ici également ça glisse tout seul, en même temps c’est léger, parfois familier comme : il s’est barré, M’sieur, marmots, débinant, prendras ton pied etc.
Très compréhensible donc, cependant je bute sur le Reviens le mot, reviens ! qui est un 4 + 2 venant rompre la cadence. Ou alors, si le parti pris est de rompre la cadence, j’aurais formaté ça autrement :
Un rimailleur bien trop distrait,
Perdants mes vers et virelais.
Dans ma caboche y a trop de mots
Plus turbulents que des marmots,
Me taquinant dans mon sommeil,
Se débinant dès le réveil.
Reviens, le mot ! Reviens !
Je te ferai de belles phrases.
Dans ma ballade et mes refrains,
Prendras ton pied jusqu’à l’extase.
Et je suis également d’accord pour le Je suis un benêt, un nigaud, modifié en Je suis un benêt, un vrai nigaud,
Puis finalement, petite frustration puisque l’on ne connaît pas le mot en question, mais c’est normal puisqu’il est perdu, il s’est barré !
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: L’ego des mots
Merci,Pascal-Claude, de ton appréciation.
Oui, la rupture de rythme du refrain « reviens, le mot, reviens » est bien volontaire. Merci de ne pas oublier que le poème est destiné à l'oral. Et là, le rythme en trois X deux, et non quatre + deux, fonctionne pile-poil. Vérifie, tu vas t'en rendre compte.
D'autre part, pour le « nigaud », je suis d'accord sur la dysharmonie du rythme « 5 + 3 ». Mais après réflexion, la formulation « je suis benêt, un vrai nigaud » souffre d'une petite dissymétrie, même dans son balancement 4 + 4, qui ne me satisfait pas complètement. Je lui préfère :
« J'suis un benêt, un vrai nigaud »
Ça le fait mieux, rythmiquement, il me semble.
En tout cas, mille mercis pour l'intérêt que vous avez porté à ce petit texte,
Oui, la rupture de rythme du refrain « reviens, le mot, reviens » est bien volontaire. Merci de ne pas oublier que le poème est destiné à l'oral. Et là, le rythme en trois X deux, et non quatre + deux, fonctionne pile-poil. Vérifie, tu vas t'en rendre compte.
D'autre part, pour le « nigaud », je suis d'accord sur la dysharmonie du rythme « 5 + 3 ». Mais après réflexion, la formulation « je suis benêt, un vrai nigaud » souffre d'une petite dissymétrie, même dans son balancement 4 + 4, qui ne me satisfait pas complètement. Je lui préfère :
« J'suis un benêt, un vrai nigaud »
Ça le fait mieux, rythmiquement, il me semble.
En tout cas, mille mercis pour l'intérêt que vous avez porté à ce petit texte,
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: L’ego des mots
En un mot comme en cent, et Mot commençant par M , j'aime ! J'aime te voir jouer au Lego des mots et ta démo est implacable .Rythme, sens, humour, choix des mots et show du moi, Hellion est des amis-mots ce que le lion est des animaux : le roi !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
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