Les vieux
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Les vieux
"Le temps est un poison tellement délicieux."
"Le temps est un poison infiniment précieux."
Les vieux
Sur la place du village ils ont un rendez-vous, rite ancien et sacré au banc qui les reçoit.
Et tout au long du jour leurs mains – sarments noués – s'enroulent doucement, s'entrelacent ou se figent dans un silence d'écorces grises.
Sous la peau parchemin, tendue aux arêtes des os, quelques braises rougeoient dans des creux où la vie, ralentie, bat encore au plus près de leur cœur.
Le burin des années a taillé sur leurs joues des ombres de granit et posé à l'entour de leurs yeux maintes rides rieuses.
Ces yeux, un peu trop bleus, errent dans un brouillard où l'instant juste éclos s'évanouit.
Tandis que s'éternisent les coffres de mémoire où vivent-ils leur temps ? Si près de nous mais si près de cent ans.
Peut-être en souvenirs – voyages incertains – témoins des jours heureux.
Souvenirs de ces landes aux herbes écrasées dans les roulades de l'enfance ivres de cris et d'insouciance.
Souvenir de ce trouble regard, ce silence gêné, effacé d'un sourire à l'instant d'inventer la première caresse.
Dans les feuillets du temps ils errent dans des lieux qui servent de repos aux mémoires anciennes.
Dernier refuge pour ceux dont les chemins-haillons désertent le futur et chancellent trop près des limbes qui les espèrent.
Leurs gestes économes au souffle fatigué d'une brise d'hiver, leurs sourires pensifs – nuages vaporeux – savent bien les adieux et savent les attendre comme un dernier faux pas.
"Le temps est un poison infiniment précieux."
Les vieux
Sur la place du village ils ont un rendez-vous, rite ancien et sacré au banc qui les reçoit.
Et tout au long du jour leurs mains – sarments noués – s'enroulent doucement, s'entrelacent ou se figent dans un silence d'écorces grises.
Sous la peau parchemin, tendue aux arêtes des os, quelques braises rougeoient dans des creux où la vie, ralentie, bat encore au plus près de leur cœur.
Le burin des années a taillé sur leurs joues des ombres de granit et posé à l'entour de leurs yeux maintes rides rieuses.
Ces yeux, un peu trop bleus, errent dans un brouillard où l'instant juste éclos s'évanouit.
Tandis que s'éternisent les coffres de mémoire où vivent-ils leur temps ? Si près de nous mais si près de cent ans.
Peut-être en souvenirs – voyages incertains – témoins des jours heureux.
Souvenirs de ces landes aux herbes écrasées dans les roulades de l'enfance ivres de cris et d'insouciance.
Souvenir de ce trouble regard, ce silence gêné, effacé d'un sourire à l'instant d'inventer la première caresse.
Dans les feuillets du temps ils errent dans des lieux qui servent de repos aux mémoires anciennes.
Dernier refuge pour ceux dont les chemins-haillons désertent le futur et chancellent trop près des limbes qui les espèrent.
Leurs gestes économes au souffle fatigué d'une brise d'hiver, leurs sourires pensifs – nuages vaporeux – savent bien les adieux et savent les attendre comme un dernier faux pas.
gauthier- Nombre de messages : 1
Age : 68
Date d'inscription : 13/12/2017
Re: Les vieux
J'aime beaucoup ce texte qui, sur un thème rabâché, nous offre de belles images et surtout produits un sentiment général plutôt positif. Indéniablement, une belle écriture.
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: Les vieux
Bienvenu Gauthier.
En effet ce texte n'est pas inintéressant, il est toutefois dommage à mon sens qu'il cède à quelques clichés tels que : mains / noueuses, peau / parchemin - burinés , enfance /insouciance
Le dernier "savent" est-il nécessaire ?
En effet ce texte n'est pas inintéressant, il est toutefois dommage à mon sens qu'il cède à quelques clichés tels que : mains / noueuses, peau / parchemin - burinés , enfance /insouciance
Le dernier "savent" est-il nécessaire ?
teverino- Nombre de messages : 460
Age : 68
Date d'inscription : 23/05/2014
Re: Les vieux
l'âge me rattrape, je deviens vieux, alors bientôt sur un banc je ressasserai des souvenirs
description de notre décrépitude, avec des images réalistes mais un poil inquiétantes
"Le temps est un poison tellement délicieux."
"Le temps est un poison infiniment précieux."
"et savent les attendre comme un dernier faux pas."
ainsi va la vie
description de notre décrépitude, avec des images réalistes mais un poil inquiétantes
"Le temps est un poison tellement délicieux."
"Le temps est un poison infiniment précieux."
"et savent les attendre comme un dernier faux pas."
ainsi va la vie
So-Back- Nombre de messages : 3658
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Les vieux
Bonjour Gauthier, bienvenue, place du village / rite ancien / sacré / mains – sarments noués – / figent / silence / peau parchemin / os / braises / creux / vie / ralentie / bat / encore / cœur... je peux continuer ainsi et reprendre mot a mot, presque, tout votre texte marqué par des mots-flèches, mots-panneaux, pancartes... signes. Élaguer, retirer, tailler dedans encore et encore, aller à l'essentiel, à l'os... ou avoir le souffle, le rythme, c'est à voir, c'est à lire, à bientôt...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
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