Scène de rue

Les teints d'albâtre dans les tramways
Les soirs descendant en contre-jour
La peau intacte pour un peu
Les lèvres peintes japonaises de sortie
Sur robe estivale
La fête dans le soyeux d'une chevelure juvénile
Le désir déguisé sous les sourires serrés
Une vision traverse le spectateur :
Sa propre vie passée, dépliée devant lui
Qui suinte l'âge tordu sur les routes perdues
Tout cet évanouissement qui ne désaltère plus
L'aride mémoire
Et pourtant, un élan intérieur, un feu naissant
Emportent l'amertume de l'instant
Sur les ailes défroissées de l'oiseau vagabond
Encore.

Il est vraiment beau ce poème et il mérite de remonter plus haut pour être lu par d'autres.

Je ne saurais pas dire précisément ce qui me plait tant ici et ce qui m'a donné envie de lire, relire, m'imprégner du texte.
Je crois que c'est le choix des mots qui font que j'aurais aimé écrire certaines des images que tu as choisis tant elles me paraissent belles...

Merci pour ce moment !

Bonjour Ba,

Vous me feriez sortir de mon tombeau.

Oh, que j'aurais voulu voir ce fertile poème en temps et heure.
Rien n'est perdu, puisque je le croise aujourd'hui.

Je crois que vous préférez les critiques-réponses, plutôt que les critiques analytiques.
(mais tout de même, la construction en deux partie distinctes, la première sans verbe, descriptive, décor immobile et la seconde ou le mouvement, le "chaos relatif", cette construction, donc est bigrement bien trouvée, le style "Ba" est là aussi identifiable..etc.)
Pour l'écho à ce poème, l'inspiration est passée derrière la surprise de la découverte, le bonheur de lire, et tout, et tout.
Je reviendrai.

Je ne voudrais pas maintenir ce texte en haut par la réponse mais je vous remercie d'avoir sorti ce texte du tram' où il s'était assoupi ;-)

Oui la vie même brûlée par le temps , réduite en cendres peut encore s'emerveiller du retour du printemps...un très bel instantané ce texte comme une photo que l' on contemple et qui soudain s'anime et puis qui devient la réalité à laquelle on veut participer. Tel ce spectateur drapé dans sa nostalgie qui soudain se retrouve devetu et veut vivre l'instant présent coeur battant, encore un peu. Il n'est jamais trop tard pour vivre encore vibrer encore...merci de réveiller les lecteurs assoupis avec ce texte subtil et réjouissant

Ba a écrit:Je ne voudrais pas maintenir ce texte en haut par la réponse mais je vous remercie d'avoir sorti ce texte du tram' où il s'était assoupi ;-)

Mais c'est quoi cette histoire de “en haut“. Toute la question aujourd'hui est de remettre en route une saine émulation en commentant et en répondant aux commentaires.
Alors pour mon commentaire du poème, je trouve ça pas mal troussé (on dit comme ça pour les sonnets je crois). Mais , à mon goût, ça manque de sang, de sueur et de larmes…mais c'est presque toute la poésie que je considère comme palote.

Normal, elle est issue d'une anémiée ;-)

une scène de rue, théâtre à ciel ouvert, clic clac argentique
belle description d'une journée ordinaire

Ce qui passe d'une génération à l'autre, l'étincelle en sou(re)venir... Une superbe évocation de ces mouvements de l'âme.
Narbah, tu aimes trop la viande !