De t'écrire et de mourir
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De t'écrire et de mourir
Il y avait la nuit dans la ville, il y avait le vent qui te donnait des frissons, il y avait du jaune, de la lumière, dans les maisons, il y avait moi, le froid, et toi.
Mes lèvres gercées sur ton front glacial, mes mains rouges sur ton bras chaud. Posté devant la porte, on attendait que Julien descende. Il y avait de la musique aussi.
Dans la ville, les décorations de Noël, les chiens perdus, les clodos, les pavés, les amoureux. Deux semaines que j'attendais ça. Voir Boston sous la neige. La musique c'était de la folk, dans mes oreilles, l'histoire d'un homme qui meurt de faim. Dans ma tête, un roman de Braudigan, je pensais à la pèche à la truite en Amérique.
« Mademoiselle, je ne sais pas si vous avez vu mais il commence à neiger.
« C'est vrai, embrasse moi. »
Et là, de l'accordéon qui est venu de la rue en contrebas, d'une guitare, des maracas, d'une voix cassée tu as dit :
« C'est joli, embrasse moi encore. »
Je t'ai embrassée pour la centième fois de la soirée.
Julien n'est jamais descendu, il a crié de sa fenêtre qu'il était souffrant. Alors nous sommes allés dans ce café. Et dans ma tasse il y avait toute notre histoire, un liquide noirâtre qu'il vaut mieux boire. Vite.
Deux mois plus tard tu as reçu ça :
« Je n'aime plus ton prénom, il me gave de ses consonnes poilues, je les hais, elles me hantent. Je ne sens plus la pluie, je n'aime plus le soleil, j'ai mal au dos, j'écris trop, je ne fume plus, j'ai gerbé sur un bouquin de Philippe Sollers, je le hais lui aussi, et sa clope et ses doigts gras de pédéraste. Et je ne vois plus tes amies, je ris toujours avec André, le lundi soir. Dans le tramway, seulement. J'ai vu Taxi Driver et je n'ai pas aimé, je ne comprends pas que tu ais adoré cette merde, je me suis fâché avec Allen Ginsberg au sujet de l'utilité des verres progressifs, j'ai retrouvé ton pull rose, je n'ai pas refait l'amour, je suis allée en Islande et je rêve d'y mourir, je souffre d'hypertension, j'apprends à coudre, je n'écoute plus la radio, je deviens raciste, j'espère que tu vas bien chaque matin en me levant, j'ai acheté une nouvelle paire de chaussures, Pavarotti est mort, Mailer aussi, et je ne vais pas tarder.
Chez moi il n'y a plus que de l'amour. L'amour qui fait battre nos volets, qui fouette nos murs peints. Je regarde sa couleur, et je vois le vent qui se jette sur mon corps.
Il n'y a rien de plus beau que le vent quand je t'écris. Je t'aime. »
J'étais de retour à Paris. Cela faisait longtemps, plus de dix ans. Elle avait changé la capitale, il y avait beaucoup plus de Noirs, un tramway, un maire homosexuel, des jeunes filles vulgaires et aguicheuses. Je ne voyais que des pétasses en slim, des Négros attardés, des intellos morbides, du sexe, de la déchéance, tout sauf de la vie. J'ai haï cette ville, définitivement je l'ai méprisée comme une soeur devenue pute. J'avais oublié le nom des rues que je parcourais avant. Le métro était devenu infâme, Philippe était en train de mourir. Aussi j'ai eu peur de me perdre sur le chemin de la Pitié. Dans le métro j'ai dormi, un Arabe a touché mon sac et je l'ai insulté naturellement. Les mots que j'ai prononcés m'ont paru d'une évidence certaine. Nonchalamment, tendrement, entre les lèvres, comme si je m'étais adressé à un frère j'ai dit : « Dégage, va te faire foutre. ». Puis j'ai replacé mon coude contre la vitre crasseuse. Et je suis retourné dans la nuit de mon cerveau embué. Là j'ai compris la nécessité de partir. Là dans cette rame dégueulasse, endormi sous le regard incrédule d'une racaille, j'ai perdu l'envie de me battre. Il y avait le sang sur ma chemise blanche, le type qui me pourrissait et le désespoir, la haine, tout ça.
Donc, j'ai compris que j'allais devenir raciste et que j'allais vivre en province pour le reste de ma vie. J'ai compris ce jour là qu'il n'y avait plus rien à attendre de Paris ni même du reste de la France. Alors Montpellier c'était d'une évidence certaine, Montpellier était déjà très belle, les gens était déjà très attirants. Paris n'était plus qu'un ramassis de crottes de chiens, de pédés, de salopes, de Noirs, d'Arabes. De tout ce que j'avais réussi à haïr depuis 1994, de toute cette merde, je salivais. Me disant que bientôt, une bande d'intégristes mettraient le feu à tout ça. Je me voyais bien être le passager clandestin d'une révolution spirituelle, je me voyais bien boire du champagne devant le journal télévisé. A chaque sanglot retenu de Claire Chazal je cracherais sur le poste, l'insulterais comme un vrai beauf. Comme un vrai Français. Un vrai connard, celui que j'ai toujours rêvé d'être.
Et là quand j'écris ça je pense aux Islamistes, ceux qui trouvent encore la force de croire en quelque chose, ceux qui brûlent toujours à l'intérieur, ceux qui frappent sans arrêter, pissant toujours plus fort sur la vérité.
<- Note : Il s'agit d'un texte de fiction, le "je" est un personnage-narrateur, et les propos qu'il tient ne reflètent bien sûr pas les opinions de l'auteur." ->
Mes lèvres gercées sur ton front glacial, mes mains rouges sur ton bras chaud. Posté devant la porte, on attendait que Julien descende. Il y avait de la musique aussi.
Dans la ville, les décorations de Noël, les chiens perdus, les clodos, les pavés, les amoureux. Deux semaines que j'attendais ça. Voir Boston sous la neige. La musique c'était de la folk, dans mes oreilles, l'histoire d'un homme qui meurt de faim. Dans ma tête, un roman de Braudigan, je pensais à la pèche à la truite en Amérique.
« Mademoiselle, je ne sais pas si vous avez vu mais il commence à neiger.
« C'est vrai, embrasse moi. »
Et là, de l'accordéon qui est venu de la rue en contrebas, d'une guitare, des maracas, d'une voix cassée tu as dit :
« C'est joli, embrasse moi encore. »
Je t'ai embrassée pour la centième fois de la soirée.
Julien n'est jamais descendu, il a crié de sa fenêtre qu'il était souffrant. Alors nous sommes allés dans ce café. Et dans ma tasse il y avait toute notre histoire, un liquide noirâtre qu'il vaut mieux boire. Vite.
Deux mois plus tard tu as reçu ça :
« Je n'aime plus ton prénom, il me gave de ses consonnes poilues, je les hais, elles me hantent. Je ne sens plus la pluie, je n'aime plus le soleil, j'ai mal au dos, j'écris trop, je ne fume plus, j'ai gerbé sur un bouquin de Philippe Sollers, je le hais lui aussi, et sa clope et ses doigts gras de pédéraste. Et je ne vois plus tes amies, je ris toujours avec André, le lundi soir. Dans le tramway, seulement. J'ai vu Taxi Driver et je n'ai pas aimé, je ne comprends pas que tu ais adoré cette merde, je me suis fâché avec Allen Ginsberg au sujet de l'utilité des verres progressifs, j'ai retrouvé ton pull rose, je n'ai pas refait l'amour, je suis allée en Islande et je rêve d'y mourir, je souffre d'hypertension, j'apprends à coudre, je n'écoute plus la radio, je deviens raciste, j'espère que tu vas bien chaque matin en me levant, j'ai acheté une nouvelle paire de chaussures, Pavarotti est mort, Mailer aussi, et je ne vais pas tarder.
Chez moi il n'y a plus que de l'amour. L'amour qui fait battre nos volets, qui fouette nos murs peints. Je regarde sa couleur, et je vois le vent qui se jette sur mon corps.
Il n'y a rien de plus beau que le vent quand je t'écris. Je t'aime. »
J'étais de retour à Paris. Cela faisait longtemps, plus de dix ans. Elle avait changé la capitale, il y avait beaucoup plus de Noirs, un tramway, un maire homosexuel, des jeunes filles vulgaires et aguicheuses. Je ne voyais que des pétasses en slim, des Négros attardés, des intellos morbides, du sexe, de la déchéance, tout sauf de la vie. J'ai haï cette ville, définitivement je l'ai méprisée comme une soeur devenue pute. J'avais oublié le nom des rues que je parcourais avant. Le métro était devenu infâme, Philippe était en train de mourir. Aussi j'ai eu peur de me perdre sur le chemin de la Pitié. Dans le métro j'ai dormi, un Arabe a touché mon sac et je l'ai insulté naturellement. Les mots que j'ai prononcés m'ont paru d'une évidence certaine. Nonchalamment, tendrement, entre les lèvres, comme si je m'étais adressé à un frère j'ai dit : « Dégage, va te faire foutre. ». Puis j'ai replacé mon coude contre la vitre crasseuse. Et je suis retourné dans la nuit de mon cerveau embué. Là j'ai compris la nécessité de partir. Là dans cette rame dégueulasse, endormi sous le regard incrédule d'une racaille, j'ai perdu l'envie de me battre. Il y avait le sang sur ma chemise blanche, le type qui me pourrissait et le désespoir, la haine, tout ça.
Donc, j'ai compris que j'allais devenir raciste et que j'allais vivre en province pour le reste de ma vie. J'ai compris ce jour là qu'il n'y avait plus rien à attendre de Paris ni même du reste de la France. Alors Montpellier c'était d'une évidence certaine, Montpellier était déjà très belle, les gens était déjà très attirants. Paris n'était plus qu'un ramassis de crottes de chiens, de pédés, de salopes, de Noirs, d'Arabes. De tout ce que j'avais réussi à haïr depuis 1994, de toute cette merde, je salivais. Me disant que bientôt, une bande d'intégristes mettraient le feu à tout ça. Je me voyais bien être le passager clandestin d'une révolution spirituelle, je me voyais bien boire du champagne devant le journal télévisé. A chaque sanglot retenu de Claire Chazal je cracherais sur le poste, l'insulterais comme un vrai beauf. Comme un vrai Français. Un vrai connard, celui que j'ai toujours rêvé d'être.
Et là quand j'écris ça je pense aux Islamistes, ceux qui trouvent encore la force de croire en quelque chose, ceux qui brûlent toujours à l'intérieur, ceux qui frappent sans arrêter, pissant toujours plus fort sur la vérité.
<- Note : Il s'agit d'un texte de fiction, le "je" est un personnage-narrateur, et les propos qu'il tient ne reflètent bien sûr pas les opinions de l'auteur." ->
Re: De t'écrire et de mourir
paris ne se resume pas a un maire homo... a la fin de la liste c'est possible pour justifié ton propos pas plus... tolerance. a mon avis... j'ai arrété là.
pif87- Nombre de messages : 25
Age : 64
Date d'inscription : 21/01/2008
Re: De t'écrire et de mourir
Ce n'est pas moi qui parle mais mon personnage...Tu as déjà lu un roman ? Si je te suis, Lewis caroll s'appelait en fait Alice et vivait au pays des merveilles !
Re: De t'écrire et de mourir
Malgré la violence des mots, je suis allé jusqu’au bout du texte. on ressent la haine de ce personnage et on en éprouve du dégout ce qui démontre que tu as bien su faire passer cette émotion malsaine.
Numériplume- Nombre de messages : 543
Age : 53
Localisation : Au-delà des dunes
Date d'inscription : 31/10/2007
Re: De t'écrire et de mourir
Oui, il y a indubitablement une voix qui sort de ce texte. Maintenant reste à savoir où elle va nous mener car le fil de ce rasoir est bien tranchant pour celui qui s'aventure à l'écrire...
Mano- Nombre de messages : 233
Age : 55
Localisation : hyères
Date d'inscription : 17/01/2008
Re: De t'écrire et de mourir
Adoré la première moitié
Eu beaucoup beaucoup de mal à aller au bout de la suite tellement c'est glauque
A fallu que me répète plus d'une fois : non, c'est pas Orakei qui parle, là, non c'est pas lui ;-)
Eu beaucoup beaucoup de mal à aller au bout de la suite tellement c'est glauque
A fallu que me répète plus d'une fois : non, c'est pas Orakei qui parle, là, non c'est pas lui ;-)
Re: De t'écrire et de mourir
Non-non, dixit l'auteur, ce n'est pas lui, c'est son stylo :-)Mano a écrit:[...]car le fil de ce rasoir est bien tranchant pour celui qui s'aventure à l'écrire...
Mais qu'il fasse gaffe tout d'même, il est vachement pointu.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: De t'écrire et de mourir
Trop grand décalage entre la première et la seconde partie. Manque un chouia de liant.
Quant au "contenu" de la seconde partie, d'accord pour tenter de faire la "part des choses" en tout cas j'ai essayé mais suis restée mal à l'aise tant cela m'a paru grossier (dans le sens peu peaufiné) et maladroit. Donc vraiment beaucoup de difficulté pour prendre de la distance, de la hauteur et le nez dessus évidemment ce style de propos ça passe pas chez moi.
Quant au "contenu" de la seconde partie, d'accord pour tenter de faire la "part des choses" en tout cas j'ai essayé mais suis restée mal à l'aise tant cela m'a paru grossier (dans le sens peu peaufiné) et maladroit. Donc vraiment beaucoup de difficulté pour prendre de la distance, de la hauteur et le nez dessus évidemment ce style de propos ça passe pas chez moi.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
C'est ce genre de grossiereté qui traine dans la tête des français, exactement ce genre d'analyse absurde et dégueulasse qui a amené Le Pen au second tour en 2002. C'est ça, je pense, la majorité silencieuse, la classe moyennisante. C'est glauque, c'est lourd et pas agréable. Il faut l'écrire pour le croire...
Re: De t'écrire et de mourir
Je crois que le titre est parlant, je traite dans cette nouvelle de la mort intellectuelle.
Re: De t'écrire et de mourir
Je t'ai lu, Orakei.
Je commenterai ton texte plus tard par souci de le faire de manière nuancée.
J'ai besoin de le lire plusieurs fois.
Je commenterai ton texte plus tard par souci de le faire de manière nuancée.
J'ai besoin de le lire plusieurs fois.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
Je n'ai pas aimé, non pas à cause des opinions racistes du personnage, mais parce que le tout m'a paru plat. Le texte ne m'a pas emportée avec lui dans son univers, et je crois que c'est ce que je demande avant tout à un texte, de ne pas me laisser le cul sur ma chaise quand je le lis...
Invité- Invité
Re: De t'écrire et de mourir
Ouf! Ouf! Ouf!
Profonde inspiration.
Faut faire attention Orakei... la ligne est bien mince entre un narrateur et son auteur. Il faut faire preuve de prudence dans la façon de présenter certaines opinions, certains points de vue, surtout quand ceux-ci ne font pas l'unanimité et risquent de semer la controverse. Par moments, même si ce n'est pas le cas, j'avais l'impression que c'était l'auteur qui disait ces choses. Retravaille ton texte dans les nuances et l'approche. Juste pour ne pas porter à confusion.
Profonde inspiration.
Faut faire attention Orakei... la ligne est bien mince entre un narrateur et son auteur. Il faut faire preuve de prudence dans la façon de présenter certaines opinions, certains points de vue, surtout quand ceux-ci ne font pas l'unanimité et risquent de semer la controverse. Par moments, même si ce n'est pas le cas, j'avais l'impression que c'était l'auteur qui disait ces choses. Retravaille ton texte dans les nuances et l'approche. Juste pour ne pas porter à confusion.
Jonjon- Nombre de messages : 2908
Age : 40
Date d'inscription : 21/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
Oui , il y a péril en la demeure. C'est pas grave, c'est une difficulté.
Invité- Invité
Re: De t'écrire et de mourir
Il est vrai que les mots sont dures, qu'il y'aurait dû avoir des nuances, il est vrai qu'il y a comme un malaise quand on lit ces lignes ,mais je dois avouer que c'est très bien écrit.
marilyn- Nombre de messages : 82
Age : 57
Date d'inscription : 27/12/2007
Re: De t'écrire et de mourir
plus j'y réfléchis, plus je me dis que le narrateur du début est trop attachant (on fait forcément le parallèle avec la sensibilité de l'auteur) pour virer aussi sale con, ça ne se peut tout simplement pas.
Tu peux (et tu le fais très bien) nous décrire ce genre de raté amer mesquin pue-des-pieds venimeux, mais tu ne nous feras pas croire que c'est le même mec qui a dit quelques lignes plus haut :
Tu peux (et tu le fais très bien) nous décrire ce genre de raté amer mesquin pue-des-pieds venimeux, mais tu ne nous feras pas croire que c'est le même mec qui a dit quelques lignes plus haut :
Je crois que c'est là que ça coince.« Mademoiselle, je ne sais pas si vous avez vu mais il commence à neiger.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: De t'écrire et de mourir
Il manque une information essentielle. Quel déclic a engendré ce basculement.
Invité- Invité
Re: De t'écrire et de mourir
Je comprends l’intention, Orekai, mais il ne suffit pas qu’un personnage tienne des propos racistes, homophobes pour qu’il le soit, à l’inverse un « Je t’aime » ne suffit pas à exprimer l’amour. Ce qu’il manque ici, c’est la dimension du personnage, et si l’espace semble si restreint entre le narrateur et l’auteur c’est que précisément tu ne donnes aucune assise à l’un et/ou à l’autre.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
Allez, j'en ai ma claque de cette journée, alors faisons-la feignant, au moindre coût : pour une fois, je hurle avec les loups, hou, hou.
Re: De t'écrire et de mourir
A mon avis, le texte ne fonctionne pas du tout, au point qu'il pourrait presque semer la confusion dans l'esprit du lecteur.
La première chose, c'est que tu as expliqué clairement ton point de vue en commentaire, et c'est bien (ça coupe court à toute polémique).
La seconde chose est que c'est un sujet très compliqué à traiter de cette façon : c'est bien d'avoir essayé. Cependant, je t'engage à être plus "prudent" (pas plus politiquement correct), dans le sens ou ce texte brut lu par quelqu'un qui ne te connait pas serait compris à l'opposé de ce que tu veux.
Pour les commentaires, ce que disent à tchaoum, Yali, Panda, et tous les autres, m'a semblé fort judicieux !
Je résume mon avis : première et seconde partie à mon sens incohérente (on ne croit pas un moment qu'il s'agisse du même personnage !)
La première partie est plutôt intéressante, même si à mon sens il manque trop d'éléments au lecteur pour bien suivre. Une réserve sur Solles (que j'aime pas) mais "aux doigts de pédérastes" ne me semble pas très heureux...
Seconde partie : En réalité, on ne suit pas l'esprit du narrateur. Il y a un côté "désespéré réac", qui ferait vaguement enser à un Céline de la plus sombre période... Il y a tellement de "haine de soi" (à la fois de ce qu'il est et souhaite devenir) que ça devient à mon sens inconsistant psychologiquement.
Bref, je crois que plus de clarté est requise. C'est le jeu habituel entre des choses différentes : ce qui dit le personnage, ce que pense le personnage au fond, les raisons extérieures qui le mettent dans cet état émotionnel, le message que le texte transporte. Pour qu'un texte comme ça "tienne", il faut un jeu parfaitement équilibré entre ces éléments. Le fait d'écrire en "je" n'aide pas à la tache ! C'est comme je disais en préambule, extrêmement difficile à réaliser !
Donc à mon avis : tu te heurtes à des réelles difficultés et sur ce coup je ne trouve pas ça "mauvais" mas je trouve ça raté. Reste que tu as à mon avis beaucoup de talent et de potentiel. Et on apprend souvent plus d'un échec... Surtout, n'hésite pas à continuer de tenter ! En espérant te lire prochainement.
La première chose, c'est que tu as expliqué clairement ton point de vue en commentaire, et c'est bien (ça coupe court à toute polémique).
La seconde chose est que c'est un sujet très compliqué à traiter de cette façon : c'est bien d'avoir essayé. Cependant, je t'engage à être plus "prudent" (pas plus politiquement correct), dans le sens ou ce texte brut lu par quelqu'un qui ne te connait pas serait compris à l'opposé de ce que tu veux.
Pour les commentaires, ce que disent à tchaoum, Yali, Panda, et tous les autres, m'a semblé fort judicieux !
Je résume mon avis : première et seconde partie à mon sens incohérente (on ne croit pas un moment qu'il s'agisse du même personnage !)
La première partie est plutôt intéressante, même si à mon sens il manque trop d'éléments au lecteur pour bien suivre. Une réserve sur Solles (que j'aime pas) mais "aux doigts de pédérastes" ne me semble pas très heureux...
Seconde partie : En réalité, on ne suit pas l'esprit du narrateur. Il y a un côté "désespéré réac", qui ferait vaguement enser à un Céline de la plus sombre période... Il y a tellement de "haine de soi" (à la fois de ce qu'il est et souhaite devenir) que ça devient à mon sens inconsistant psychologiquement.
Bref, je crois que plus de clarté est requise. C'est le jeu habituel entre des choses différentes : ce qui dit le personnage, ce que pense le personnage au fond, les raisons extérieures qui le mettent dans cet état émotionnel, le message que le texte transporte. Pour qu'un texte comme ça "tienne", il faut un jeu parfaitement équilibré entre ces éléments. Le fait d'écrire en "je" n'aide pas à la tache ! C'est comme je disais en préambule, extrêmement difficile à réaliser !
Donc à mon avis : tu te heurtes à des réelles difficultés et sur ce coup je ne trouve pas ça "mauvais" mas je trouve ça raté. Reste que tu as à mon avis beaucoup de talent et de potentiel. Et on apprend souvent plus d'un échec... Surtout, n'hésite pas à continuer de tenter ! En espérant te lire prochainement.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
Je rejoins les autres commentaires :
un petit manque de liant entre les deux parties, la 1ère est superbe (me semble que ça ressemble à quelque chose que tu nous avais déjà posté, non ?), la 2ème mériterait un peu plus de mise en forme/ de nuance ou d’explication pour éviter de flirter avec l’amalgame narrateur/auteur comme le disent notamment Loup et Yali.
un petit manque de liant entre les deux parties, la 1ère est superbe (me semble que ça ressemble à quelque chose que tu nous avais déjà posté, non ?), la 2ème mériterait un peu plus de mise en forme/ de nuance ou d’explication pour éviter de flirter avec l’amalgame narrateur/auteur comme le disent notamment Loup et Yali.
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
L'élément de rupture, celui qui justifie le changement radical dans le comportement du narrateur est en fait dévoilé dans le reste de la nouvelle (qui fait 25 pages). Mais je suis bien trop parano pour la publier ici Je préfère qu'on me vole mes cheveux plutot que mon manuscrit...!
Ceux qui sont interressé peuvent me contacter par mail.
Ceux qui sont interressé peuvent me contacter par mail.
Re: De t'écrire et de mourir
Et bien, j'ai bien fait d'attendre alors pour commenter.
c'est justement ce que je voulais te dire: que ce texte pourrait fonctionner et trouver toute sa signification dans un roman ou une longue nouvelle.
Parce qu'en effet le genre de personnage que tu proposes et qui parle en je, le lecteur a besoin de comprendre son évolution, le contexte de ses réactions, pour éprouver une certaine empathie. Ainsi, dans John Fante, "je", le narrateur, a souvent un comportement immoral ou antipathique et même raciste mais on le sent par contre tellement fragile et mal dans sa peau qu'on a envie de lui pardonner.
Sinon, j'aime toujours autant ton écriture, son punch et sa poésie. Et j'aime ta façon d'oser.
c'est justement ce que je voulais te dire: que ce texte pourrait fonctionner et trouver toute sa signification dans un roman ou une longue nouvelle.
Parce qu'en effet le genre de personnage que tu proposes et qui parle en je, le lecteur a besoin de comprendre son évolution, le contexte de ses réactions, pour éprouver une certaine empathie. Ainsi, dans John Fante, "je", le narrateur, a souvent un comportement immoral ou antipathique et même raciste mais on le sent par contre tellement fragile et mal dans sa peau qu'on a envie de lui pardonner.
Sinon, j'aime toujours autant ton écriture, son punch et sa poésie. Et j'aime ta façon d'oser.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
Je rejoins l'avis général. Et je crois aussi que tu as beaucoup de potentiel... une belle façon d'écrire déjà!
Re: De t'écrire et de mourir
Moi j'ai bien aimé. Je trouve moi aussi que tu as énormément de potentiel et je suis d'accord sur le fait que ce que pense ton personnage ne peut pas t'être imputé.
Je me doutais aussi que ce passage faisait partie d'un texte bien plus long. Sinon ça n'aurait aucun sens.
Le seul reproche que je pourrais faire c'est que c'est trop tranché. Trop noir. Ton personnage frise la caricature. J'aurais préféré que ce soit plus nuancé.
Sinon, c'est un bon texte je trouve.
Je me doutais aussi que ce passage faisait partie d'un texte bien plus long. Sinon ça n'aurait aucun sens.
Le seul reproche que je pourrais faire c'est que c'est trop tranché. Trop noir. Ton personnage frise la caricature. J'aurais préféré que ce soit plus nuancé.
Sinon, c'est un bon texte je trouve.
Re: De t'écrire et de mourir
Moi, j'aime beaucoup. Le style, l'ambiance, tout... Après, je rejoins le commentaire de Yali. Je pense que le "revirement" raciste n'est pas assez étoffé. Il manque de "l'explication".
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: De t'écrire et de mourir
J'aime beaucoup le début, cette atmosphère que tu crées, ces tableaux qui défilent. Il y a de la poésie, une certaine gravité, c'est pas mal.
Puis il y a la rupture, avec l'arrivée de la lettre, que je comprends assez peu. Non pas la lettre en tant que telle, qui me plaît dans sa violence décousue, mais c'est son traitement qui me dérange. elle n'apporte rien cette lettre, la transition qui suit, assez bancale, ne permet aucune construction. Je laisserai là la faiblesse primaire de la dernière partie, qui n'engage certes que les idées du narrateur et pas celles de l'auteur, mais me semble tellement caricaturale que j'ai l'impression de lire un sous-Sollers qui aurait procréé avec Yann Moix... pas terrible
Impression finale mitigée donc, surtout à propos de la structure et de la linéarité peu réussie de l'ensemble.
Puis il y a la rupture, avec l'arrivée de la lettre, que je comprends assez peu. Non pas la lettre en tant que telle, qui me plaît dans sa violence décousue, mais c'est son traitement qui me dérange. elle n'apporte rien cette lettre, la transition qui suit, assez bancale, ne permet aucune construction. Je laisserai là la faiblesse primaire de la dernière partie, qui n'engage certes que les idées du narrateur et pas celles de l'auteur, mais me semble tellement caricaturale que j'ai l'impression de lire un sous-Sollers qui aurait procréé avec Yann Moix... pas terrible
Impression finale mitigée donc, surtout à propos de la structure et de la linéarité peu réussie de l'ensemble.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De t'écrire et de mourir
ça m'a plu parce qu'il y a un mystère : qu'est ce qui a fait basculer ce personnage? Il faut le construire à mon avis et ce n'est ni mauvais ni raté mais pas terminé. Et c'est un peu dommage de devoir se justifier face à ce qu'on écrit, évidemment que narrateur et auteur ne sont pas les mêmes personnes!
desaparecer- Nombre de messages : 45
Age : 39
Localisation : Paris
Date d'inscription : 04/12/2007
Re: De t'écrire et de mourir
moi je veux bien lire l'ensemble ;-)Orakei a écrit:Ceux qui sont interressé peuvent me contacter par mail.
mentor97122@hotmail.fr
Re: De t'écrire et de mourir
au contraire je trouve très utiles ces précisions et explications, il y a tant d'écrivains ou d'écrivants qui écrivent vraiment ce qu'ils ont dans la tête sous couvert de personnages de fiction !desaparecer a écrit:c'est un peu dommage de devoir se justifier face à ce qu'on écrit, évidemment que narrateur et auteur ne sont pas les mêmes personnes!
Re: De t'écrire et de mourir
oui mais il l'a précisé dans son texte, pourquoi encore l'accuser et le forcer à se justifier?
< Ce n'est pas lui qui l'a précisé en bas de texte mais sans doute un modo ou l'Admin après discussion, justement ;-) mentor >
<- C'est moi (loupbleu), voir explication ci-dessous ! ->
< Ce n'est pas lui qui l'a précisé en bas de texte mais sans doute un modo ou l'Admin après discussion, justement ;-) mentor >
<- C'est moi (loupbleu), voir explication ci-dessous ! ->
desaparecer- Nombre de messages : 45
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Date d'inscription : 04/12/2007
Re: De t'écrire et de mourir
desaparecer a écrit:oui mais il l'a précisé dans son texte, pourquoi encore l'accuser et le forcer à se justifier?
En accord avec Orakei, j'ai rajouté le petit mot de la fin.
Pas pour qu'il se justifie, mais très prosaïquement, pour que le texte ne devienne pas l'objet d'un débat qui s'envemine, et donc, pour la tranquillité des modos (et de moi-même). Ceci dit, j'ai peut-être eu tort, vos commentaires sont tous intelligents !
La raison est donc peu glorieuse, je comprends que ça en chagrine certains, mais j'ai pensé que ça aurait au moins le mérite de clore le débat une fois pour toutes et qu'on se concentre sur la littérature.
Desaperacer : ton point de vue sur le texte est très intéressant ! N'hésite pas à dire ton avis, même si contraire aux autres. N'hésite pas non plus à poser des questions ou dire ton désaccord sur la modération ou la façon dont nous fonctionnons (si tu veux par mail privé, je te répondrai !).
Orakei : L'envie ne m'en manque pas, mais malheureusement pas le temps de lire ta nouvelle complète en ce moment. Tu as très bien fait de poster ce texte, et continue à oser, c'est une de tes qualités !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: De t'écrire et de mourir
Mentor, je t' enverrais ça après le bac blanc ^^ En fait tout est sur papier libre, il faut que je recopie sur Word mais je n'ai pas trop le temps en ce moment (j'ai absolument besoin d'avoir mon bac pour pouvoir écrire peinard dans les amphis de Monpellier 1 :-D).
Merci à tous pour l'interêt que vous portez à mes textes, c'est agréable de recevoir des critiques. ;-)
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Re: De t'écrire et de mourir
à la première lecture de Lolita de Nabokov, j’étais persuadé qu’il fallait avoir un esprit détraqué pour écrire ce genre de bouquin. Un long entretien avec B. Pivot et une relecture plus tard, j’ai enfin compris le génie de l’auteur. Voilà la réaction première suite à ton texte Orakei.
De pouvoir décrire un personnage abjecte est un exercice de haut vol surtout si c’est crédible. Au vu des réactions des commentateurs, tu as bien réussi.
« Dans ma tête, un roman de Braudigan, je pensais à la pèche à la truite en Amérique", je me demande si la précision est utile.
De pouvoir décrire un personnage abjecte est un exercice de haut vol surtout si c’est crédible. Au vu des réactions des commentateurs, tu as bien réussi.
« Dans ma tête, un roman de Braudigan, je pensais à la pèche à la truite en Amérique", je me demande si la précision est utile.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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