L'inconsolée
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HELLION
Éclaircie
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L'inconsolée
Les hiéroglyphes me semblent encore trop imprégnés de vacuité pour oser les dessiner sur les premières pages.
L’alphabet par son absence n’efface pas l’appréhension du néant, ou plutôt la certitude du néant.
Quant à la vraie page, palpable, froissable, déchirable, charitable, juillet sur ma fenêtre l’emprisonne contre les volets clos.
Comment revivre la chaleur si tu as froid ?
Les volumes se déforment sans jamais devenir livre ouvert.
La positivité s’est fait la malle, cependant qu’elle ne hante pas le train, ni les gares pas plus qu’une quelconque consigne.
Et les rivières ignorent toujours la raison de leur flux ; l’aval, l’amont, leur indiffèrent. La déclivité, seule valeur sûre.
Tout le reste n’est que paroles, paroles, par-delà le vacarme de l’éloignement.
14 juillet 2018
L’alphabet par son absence n’efface pas l’appréhension du néant, ou plutôt la certitude du néant.
Quant à la vraie page, palpable, froissable, déchirable, charitable, juillet sur ma fenêtre l’emprisonne contre les volets clos.
Comment revivre la chaleur si tu as froid ?
Les volumes se déforment sans jamais devenir livre ouvert.
La positivité s’est fait la malle, cependant qu’elle ne hante pas le train, ni les gares pas plus qu’une quelconque consigne.
Et les rivières ignorent toujours la raison de leur flux ; l’aval, l’amont, leur indiffèrent. La déclivité, seule valeur sûre.
Tout le reste n’est que paroles, paroles, par-delà le vacarme de l’éloignement.
14 juillet 2018
Re: L'inconsolée
"Et les rivières ignorent toujours la raison de leur flux ; l’aval, l’amont, leur indiffèrent. La déclivité, seule valeur sûre.
Tout le reste n’est que paroles, paroles, par-delà le vacarme de l’éloignement."
Ce n'est qu'à partir de là que le poème devient (très) intéressant.
Avant, c'est bavardage, comme si vous aviez du prendre de l'élan
pour sauter à bonne (h)auteur.
Nous avons tous le même travers qui consiste souvent à ne pas savoir faire le sacrifice de nos borborygmes annonciateurs...
Tout le reste n’est que paroles, paroles, par-delà le vacarme de l’éloignement."
Ce n'est qu'à partir de là que le poème devient (très) intéressant.
Avant, c'est bavardage, comme si vous aviez du prendre de l'élan
pour sauter à bonne (h)auteur.
Nous avons tous le même travers qui consiste souvent à ne pas savoir faire le sacrifice de nos borborygmes annonciateurs...
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: L'inconsolée
Je pense qu’on peut avoir une appréhension du néant (parce qu’on s’en fait une idée), mais la certitude je n’en suis pas sûr, car le néant étant néant, c’est un trou noir absorbant tout y compris lui-même, donc concept difficile.
J’ai aimé l’image : « juillet sur ma fenêtre l’emprisonne contre les volets clos. » pour la personnification de juillet.
« Et les rivières ignorent toujours la raison de leur flux ; l’aval, l’amont, leur indiffèrent. La déclivité, seule valeur sûre. »
est non seulement très bien dit, mais avère un fait.
A propos du verbe indifférer :
Remarque du CNRTL : « Ce verbe est entré dans la langue parlée ; il a déjà franchi le seuil de la langue écrite puisque Montherlant l'emploie. Mais il est encore senti comme assez vulgaire. Dans un communiqué publié le 20 mai 1965 l'Académie précise : on doit dire cela m'est indifférent et non cela m'indiffère » (Dupré 1972).
J’ai aimé l’image : « juillet sur ma fenêtre l’emprisonne contre les volets clos. » pour la personnification de juillet.
« Et les rivières ignorent toujours la raison de leur flux ; l’aval, l’amont, leur indiffèrent. La déclivité, seule valeur sûre. »
est non seulement très bien dit, mais avère un fait.
A propos du verbe indifférer :
Remarque du CNRTL : « Ce verbe est entré dans la langue parlée ; il a déjà franchi le seuil de la langue écrite puisque Montherlant l'emploie. Mais il est encore senti comme assez vulgaire. Dans un communiqué publié le 20 mai 1965 l'Académie précise : on doit dire cela m'est indifférent et non cela m'indiffère » (Dupré 1972).
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: L'inconsolée
Merci pour vos retours, Hellian et PCP
Hellian, c'est que j'y tiens à mes borborygmes, car à part eux, il ne me reste pas grand chose...hahaha. Je vais vous faire bondir, peut-être, mais je ne sais pas retoucher. Je me souviens d'un exo que vous aviez proposé, ici, son titre : "cent fois sur le métier...". C'est bien la seule fois où j'ai joué de jeu de réécriture.
PCP, je suis allée voir la définition entière (courte) d'indifférer sur le CNTRL. J'ai vraiment été surprise, je n'aurai jamais classé ce verbe en familier. Et je ne suis pas sûre d'avoir bien compris, mais dans l'exemple extrait de Montherlant, ce dernier l'emploie bien comme l'académie le déconseille.
Hellian, c'est que j'y tiens à mes borborygmes, car à part eux, il ne me reste pas grand chose...hahaha. Je vais vous faire bondir, peut-être, mais je ne sais pas retoucher. Je me souviens d'un exo que vous aviez proposé, ici, son titre : "cent fois sur le métier...". C'est bien la seule fois où j'ai joué de jeu de réécriture.
PCP, je suis allée voir la définition entière (courte) d'indifférer sur le CNTRL. J'ai vraiment été surprise, je n'aurai jamais classé ce verbe en familier. Et je ne suis pas sûre d'avoir bien compris, mais dans l'exemple extrait de Montherlant, ce dernier l'emploie bien comme l'académie le déconseille.
Re: L'inconsolée
A chacun sa façon, bien sûr. Pourtant, j'ai remarqué, en ce qui me concerne que le début d'un texte ressemblait à une course d'élan. Je crois pour avoir lu quelques uns de vos textes que la seconde partie est souvent plus forte que la première.
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: L'inconsolée
Je suis assez d'accord avec Hellion sur la prise d'élan, même si ce sont surtout les deux premières phrases que je mettrai dedans car j'aime bien la manière de parler de la page.
Sinon c'est assez abstrait pour que ça puisse me parler ! ahaha
Il y a une certaine profondeur
Sinon c'est assez abstrait pour que ça puisse me parler ! ahaha
Il y a une certaine profondeur
Re: L'inconsolée
Je partage l'avis d'Hellion et de Rêvelin sur le début du poème : j'ai du mal à mettre tout ça dans une continuité, mais les rivières se foutent de l'amont ou de l'aval, tu as bien raison !
J'ai adoré "le vacarme de l'éloignement".
J'ai adoré "le vacarme de l'éloignement".
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 24
Date d'inscription : 24/12/2019
Re: L'inconsolée
Je vous rejoins. Il y a dans ce texte quelques fulgurances émouvantes et le chapitre sur les rivières qui semble traiter de l'inexorable et le vacarme de l'éloignement" du tragique devenir de l'être, me touchent tout particulièrement.
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Comment le dire? Juste un ressenti....
Ton texte est à la fois intéressant et gênant pour moi. J'y trouve de belles évocations, belles expressions aussi mais gâchées par le début . Le côté abstrait, curieusement , me semble alourdir l'ensemble.
"vacuité, positivité, déclivité" me paraissent artificiels et représentés par "appréhension du néant"
Le reste me parle ; il y a de la beauté mais ces quatre expressions restent superficielles, presque fausses.
Et c'est dommage!
Ce n'est que mon avis et je suis incapable de le justifier autrement....
"vacuité, positivité, déclivité" me paraissent artificiels et représentés par "appréhension du néant"
Le reste me parle ; il y a de la beauté mais ces quatre expressions restent superficielles, presque fausses.
Et c'est dommage!
Ce n'est que mon avis et je suis incapable de le justifier autrement....
obi- Nombre de messages : 553
Date d'inscription : 24/02/2013
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