Proposition d'exercice : "Contre-assonade"

La contrassonade est une pièce de poésie fondée sur la contrassonance. Icelle y voisine avec la rime et/ou la simple assonance.

En voici deux exemples :

D’un double-clic, vous internâtes
une incorrigible internaute
aux yeux plus clairs que ceux d’Elsa.
Cette impudence me révulse.

Rappelez-vous, quand vous valsâtes
virtuellement sur son Site.
Nous, ses poteaux, nous nous marrâmes.
La réprimer ? À quoi ça rime ?

Libérez-la, qu’on vous acclame !

Internâtes contre-assone avec internaute et assone avec Elsa. Valsâtes contre-assone avec Site et assone avec marrâmes.

Dans la contre-assonance on conserve les consonnes, mais on change les voyelles :Elsa/révulse.
Dans l'assonance c'est l'inverse : valsâmes/marrâmes

J'ai posté des exemples sur mon Site perso, j’ai ouvert une page dédiée à la contrassonade
https://obofix.jimdofree.com/contrassonades/

On peut aussi, avec parcimonie, user de la rime pour boucher un trou. Il n'y a pas de règle précise concernant la disposition des assonances et contre-assonances. L'essentiel est de prendre son pied.

Ouf c'est passionnant mais quel boulot rien que pour assimiler le principe , mon neurone va burn-outer si je m'y risque...

Il pleuvait à cornegidouille
Alors j'avais rentré la fouine
Sous mon veston de sacrebleu
Au chaud contre mon ventre creux.

On s'en allait en Picardie
Avec un détour par Cordoue,
C'était un écart essentiel,
Un trajet quelque peu spatial,
Où la fouine est bien emmerdée.

Pas mal pour un début.
douille et fouine ne produisent pas le même son, mais Picardie/Cordou/emmerdée contre-assonent, sacrebleu et ventre creux assonent, essentiel/spatial contre-assonent.

En prime l'intrigue est hilarante. C'est un peu l'idée du truc.

ça compte pas les assonances orthographiques ? tant pis.

ben dans mon bled, on ne rime que pour l'oreille,
pas dans le tien ?

J'habite à trente kilomètres d'une ville où a enseigné Mallarmé, donc les oreilles, c'est à la Van Gogh, voire à la Jean Claude Van Damme même.

on admet quand même un vers sur les 9 qui n'assone, ni ne rime, ni ne contre-assone
Comme ici :

Au bal annuel des co-princes,
le plus barbu fit un caprice.
Il invita plein de copains
qui se beurrèrent la tartine.

L’autre co-prince se dit flûte,
et moi qui ne boit que d’la flotte !
Quand se fur’nt dissipées les brumes
vu qu’c’était un prince à principes,

il y alla d’un drôle de brame.

je me suis essayé à ceci je ne sais pas si c'est ok

Le potiron nargue la citrouille
branle-bas de combat victuaille
au jardin des délices quelle ambiance
six troncs pourrissent à l’abandon

chapeau melon sur son trente et un
harangue la courge ses pépins
mais le pote âgé s’en balance
ses laitues naissent dans son cabanon

car rote çà et la salsifis
pendant que le rat dit kawa
l’artie chaud devant les tomates
contre ut à qui mieux mieux échalote

on ne sera jamais si endive
flirte avec poireaux en chantant Dave
nul n’est prophète dans les patates
au pays des pois qui traficotent

Pierrot
Ton lien ne fonctionne pas ...

https://obofix.jimdofree.com/contre-muzains/

Ok ça marche !

Du coup j'ai remanié un poème pour y mettre/ maintenir les assonances rajouter quelques contre assonances mais ce n'est pas un muzain du coup je me demande si je peux le poster ici ou si je fais un fil exo assonances / contre assonances

Tu le postes ici.

@So-Back
Je ne vois qu'une contra-assonance : dive/Dave
Le truc c'est de garder les même consonnes de la fin du mot et de changer la ou les sons-voyelles (sauf le e muet de la fin)

ah si il y a aussi patate/traficotent et l'échalotte et sa copine

Tu tiens le bon bout

Portrait de Blanche

J’aimerai tant dépeindre ta peau blême
Ton corps nu posé comme un blâme
Ou faire de toi un portrait sublime
Et puis l’accrocher comme un emblème

A recouvrir d’un chaud manteau de rimes
Hommage à la muse du poète  
A colorer d’un nuage de rhum
Hommage à l’ivresse à la bohème

Mais là planté devant mon café crème
Ce que je prémédite est un crime
Blanche, depuis le temps que je m’escrime
Croquant ta figure de carême

J’ai acquis cette conviction intime
Que tu me mens sur un certain thème
Cette vision que j’ai de toi ultime
Nécessitant que je te supprime

Je crois que  seul le châtiment suprême
Calmera mes jalousies pubères
Je voulais te peindre en vie, humaine
Ce sera  un portrait funéraire

C’est juste une toile blanche sans frime
Ton anatomie en anathème
Et le manque d’amour qui me brise
Que je peindrai tel un stratagème

J’y jetterai de transparents je t’aime
Pour que plus jamais tu ne les brimes
J’enterrerai notre amour en crise
Au coin  d’invisibles chrysanthèmes

J’encadrerai ton absence et en prime
Pour parfaire mon œuvre et mon thème
Je poserai ce baiser pour la rime
Et y cacherai mon cœur qui crame

Super !!!
Tu as pigé le truc.
Dans la contre-assonade (encore au stade expérimental), on utilise à son gré l'assonance et la contre-assonance et il arrive parfois que la rime se pointe par surprise. Et c'est tout bon.
merci Rebecca de faire ainsi avance si talentueusement le schmilblick.

un bon zig jamais dans le zag
pro du yoga prés de Leipzig
s'aventura dans la forêt
peuplée de scélérats en rut

prit position tel le guerrier
pour éviter compère loriot
qui mate de son repère mémère
en attendant Godot pour fuir
scénario par défaut knock-out

nickel
je suppose que So-Back poétise à la pointe Bic ?

oui a la pointe bique un peu de briques de brocs sans pour cela que je me braque ni ne me brusque en me prenant pour Becket

la peste le cholera
what else, celui qui lira
rira bien qui verra Cruz
l'alien lui bien sûr y croit

sauf qu'en pays agnostique
rien n'est moins sur alors danse
sur le pont ou convergent dames
aux atours très érotiques
le ridicule ne tue point

Salut So-Back
Les vers 3 et 4 contre-assonent entre eux, mais aussi avec les 1 et 2, qui riment en outre entre eux
au quintil j'en vois pas
Sinnon le muzain est marrant

rectifié

la peste le choléra
what else, celui qui lira
rira bien qui verra Cruz
l'alien lui bien sûr y croit

sauf qu'en pays agnostique
rien n'est moins sur alors jure
sur le pont ou convergent , jars
et autres impudents, phoques
le ridicule ne tue point

agnostiques/phoques et jure/jars, c'est tout bon
"ne tue point le ridicule" aurait gazé avec jure

en fait, plus j'avance dans le troc, plus je me lache sur le fond mais en faisant gaffe aux contre-assonances (je commence par elles dans l'écriture du vers)

videmment, c'est tout le contraire de ce que font les vrais poètes, mais je m'en bas les breloques

ok tu me fais progresser, étant pas poète juste l'hôte de ce forum
breloque avec relique çà le fait


la peste le choléra
what else, celui qui lira
rira bien qui verra Cruz
l'alien lui bien sûr y croit

sauf qu'en pays agnostique
rien n'est moins sur alors jure
sur le pont ou convergent , jars
et autres impudents, phoques
ne tue point le ridicule

Ben tu vois, quand tu veux :o))

C'est so good

le muzain du muezzin
fut le succès de la zone
ou crèchent les purs et durs
ceux qu'on nomment les troubadours

car le sud attirent les rimes
quand elles ambitionnent, voir Rome
au Colisée vers midi
puis en soirée chez Ovide
pour finir ensuite at-home

Super !

demain dés le point du jour
j'irais voir passer, nuages,
en rêvant de mots refuge
seul,sans contraintes rempart

j'humerais l'iode du large
là ou l'horizon m'échappe
en parlant aux éléments
avec l'envie tel Démiurge
être humain, ce qui me dope

ah le beau contre-ut
faut pas être trop out
sinon c'est fichu
pas le foulard chaud

la musique entraine
des rythmes, tempos,
rend pas misanthrope
et pour les tympans
quelle mélodie

Il pleuvait à cornegidouille
il pleuvait d’ailleurs où que j’aille
à Brest et même à Tombouctou

En Arabie, en Sibérie
où souffle sans fin la bora
qu’ouïs-je mon petit doigt jacter ?

File te cacher au village
et qu’aucun souci ne t’affige
il y a du pain, du vin assez

Assez pour toi et pour les autres
les gentils, les méchants, les traîtres
les futés, les doux et les sots.

****
Premier vers emprunté à David, pour me donner du courage, et tenter l'expérience. Qu'il me pardonne !

cornegidouille, v'la un petit coin charmant
me dit un charmeur de serpents
indien par sa mère arqueboutée sur le metier
tissant non pas des rumeurs, mais la soie
pour des nicois qu'ils mal y pense
chinois par son père cuisinier pro du chamois
cette peau qui ponce plus vite que pilate

Pas de souci, Danie.

Partisan émérite
suivant au gré des mots
la consigne scélérate
du poème pandémie

Adepte de la farce
et puis rire aux éclats
soit de gré ou de force
sans pourtant être exclu

Disciple à mes heures
imitant le poète
rimant jusqu’à pléthore
souvent en toute hâte

David a écrit:Il pleuvait à cornegidouille
Alors j'avais rentré la fouine
Sous mon veston de sacrebleu
Au chaud contre mon ventre creux.

On s'en allait en Picardie
Avec un détour par Cordoue,
C'était un écart essentiel,
Un trajet quelque peu spatial,
Où la fouine est bien emmerdée.

Est bien ? Ou s'est bien ? :-)

Je n'y connais rien dans la technique proposée mais j'aime bien l'idée de la fouine qui s'ennuie.