41+6

On a roulé
sur des routes
très pavées
(je crois que je t’ai même prié de heurter les trottoirs
mais tu as juste
rigolé)

Je me suis morfondue
J’ai acheté une tisane « spéciale »
mais je ne l’ai pas bue.

J’aurais dû
peut-être
faire les vitres
mais j’ai préféré te laisser
t’en occuper.

Comme quoi,
je ne faisais pas tout ce qu’il fallait
même si l’attente
devenait
in-sup-por-table

Quand j’ai fini par te dire
que j’avais peur de
mourir
mon ventre
(enfin !)
s’est ouvert.

C'est pétillant comme une bulle de champagne, c'est simple mais précis. Moi ça me plaît. As-tu lu les poèmes de Raymond Carver? Ta façon de décrire m'y fait penser.

un titre de calcul mental, pour un texte leger

J’ai acheté une tisane « spéciale »
mais je ne l’ai pas bue.

attention de ne pas acheter de bouillon de 11heures

j'ai du mal à suivre, mais l'énigme me titille justement

Yoni Wolf, je ne connaissais pas Raymond Carver, mais merci pour la découverte, ce que j'ai lu en ligne m'a beaucoup parlé !
So-Back, je ne saurais pas dire à la lecture de ton commentaire si "léger" est positif ou non !
Quant au bouillon de 11 heures, j'avais justement envie qu'on puisse se demander la nature (et le but surtout) de cette tisane "spéciale" (est-elle suicidaire cette narratrice qui veut taper les trottoirs ?)
La réponse est dans les derniers vers et ce "ventre qui s'ouvre" à 41(semaines)+6(jours). Est-ce que ça t'aide Danie à mieux comprendre ce dont-il est question ?

oui!
félicitations.

Il faut arriver au terme du poème pour que la révélation se fasse, et c'est là toute sa puissance: quelle métaphore!
On est un peu promenés par ces errements, ces réticences et ces réactions qui peuvent sembler légèreté ou caprice, mais sont en réalité la face émergée de l'iceberg angoisse +peur x non-dit
Quand la parole s'ouvre, le ventre s'ouvre, la vie advient.
C'est très fort, Floralyre.

Ton commentaire me touche beaucoup Polixène. Merci.