yoshitérù en voyage
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outretemps
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Jonjon
bertrand-môgendre
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yoshitérù en voyage
Yoshitérù voyage depuis des lustres. Voici une de ses étape :
Yoshitérù arriva au bord d'un gouffre immense. Une planche, peu large permettait de franchir l'obstacle.
Sîphrîne l'abeille prisonnière du brouillon de ses cheveux ébouriffés, bésillait nerveuse.
“Pourquoi me tuer ? Demanda l'abeille inquiète face à la main menaçante.
-Pourquoi venir déranger ma tranquilité, et me faire craindre quelque vilaine piqûre dont je redoute affreusement la douleur ? Tu resterais de l'autre côté de cet abîme, je ne serai ni assassin ni bourreau. En étant hors de ma portée, je demeure brave, sais-tu cela ? lui répondit le voyageur ayant réussi à délivrer délicatement l'insecte.
-Cela est juste. M'accorderas-tu, tout de même, la permission de t'accompagner lors de la traversée de ce gouffre. Je peux, si tu le désires, tester la qualité de la planche, avant que tu ne l'empruntasses;
-Toi petit poids, comment t'y prendras-tu pour éprouver la solidité du bois ?
-S'il n'est pas rongé par la vermine, sa souplesse te porteras sans risque. Laisse-moi vérifier chaque centimètre carré, dessus, dessous. Il te suffira de me faire confiance lorsque je te donnerai mon diagnostic.
-Soit. Qu'ai-je à perdre ?
-Tu y gagneras la chance de m'avoir rencontré” lui rétorqua l'abeille déjà affairée dans son inspection méticuleuse.
“Voilà. Jusqu'à mi-parcours, je puis t'assurer de la solidité de cette planche, saine. Au-delà, je ne te promets rien, tant il est difficile de jauger les nombreux défauts du bois tourmenté.
-Merci l'Abeille pour la sincérité de ton rapport.”
Yoshitérù progressa jusqu'au mitan du passage étroit. A cet endroit, il décida de s'asseoir pour réfléchir. Son intention de traverser serait-elle bloquée par sa statique position ? L'Abeille se posa près de son oreille.
“Ne crains-tu plus que je te mordille ?
-Tu as su par la franchise de ta persuasion me donner le courage d'entamer cette épreuve. De nous deux ici perchés, je deviens le plus vulnérable.
-Me crois-tu capable d'abuser de ta faiblesse passagère ?
-Je veux me repentir de ma mauvaise intention à ton égard, et m'en remets à ta clémence pour te signifier mon affliction.
-Une faute commise attend sa juste rédemption. Reste posté là, je vais te nourrir.”
L'Abeille laborieuse déposa une à une les perles de nectar sur la langue de Yoshitérù. Le temps sembla interrompre sa course. Les jours ressemblaient aux jours suivant tout pareil, le jour au jour et la nuit à la nuit..
D'inconfortable la position devint habituelle, puis naturelle. Sous ses pieds le vide quémandait sa part d'attrait, grandissant avec l'assurance que Yoshitérù pouvait tirer de son équilibre précaire.
“Sîphrîne ma mignonne, peux-tu me renseigner sur cet endroit.
-Tu te situes au dessus du puits du temps perdu. Franchis le pas, et tu descendras au fond.
-Qu'y a t-il à découvrir ?
-La gravité paisible.
-Cette apesanteur ne me semble être qu'un fruit mesquin teinté d'attraits mensongers.
-Ta crédulité, envers les âmes pures, ne doit jamais se troubler de pensées obscures. Essaie.”
Yoshitérù tenta l'expérience. Il ressentit un voile recouvrir son absence, rendant invisibles toutes émotions corporelles. Le vide le happa.
Il cru voir s'effacer toutes ses heures de route parcourues au milieu des paysages, depuis son départ.
Le soir lorsqu'il s'endormit, il cru la lumière quitter son corps.
Le matin quand il s'éveilla, Yoshitérù eut l'impression d'avoir l'aube en lui.
L'abeille barbouillée de poudre jaune se percha sur son index replié.
“Alors l'ami, qu'en retires-tu ?
-Une saine fatigue, nouveau prétexte pour ne pas bouger.
-Le piège se resserrera si tu n'as pas la force d'y échapper. Toi seul décidera de la suite à donner à ton voyage. Je t'ai donné tout de moi. Tu m'as offert ton écoute. Nos chemins respectifs s'éloignent. Bon vent Yoshitérù.
-Pas de merci entre nous. Je recommanderai ta compagnie à d'autres. Sans adieux Sîphrîne.”
Yoshitérù arriva au bord d'un gouffre immense. Une planche, peu large permettait de franchir l'obstacle.
Sîphrîne l'abeille prisonnière du brouillon de ses cheveux ébouriffés, bésillait nerveuse.
“Pourquoi me tuer ? Demanda l'abeille inquiète face à la main menaçante.
-Pourquoi venir déranger ma tranquilité, et me faire craindre quelque vilaine piqûre dont je redoute affreusement la douleur ? Tu resterais de l'autre côté de cet abîme, je ne serai ni assassin ni bourreau. En étant hors de ma portée, je demeure brave, sais-tu cela ? lui répondit le voyageur ayant réussi à délivrer délicatement l'insecte.
-Cela est juste. M'accorderas-tu, tout de même, la permission de t'accompagner lors de la traversée de ce gouffre. Je peux, si tu le désires, tester la qualité de la planche, avant que tu ne l'empruntasses;
-Toi petit poids, comment t'y prendras-tu pour éprouver la solidité du bois ?
-S'il n'est pas rongé par la vermine, sa souplesse te porteras sans risque. Laisse-moi vérifier chaque centimètre carré, dessus, dessous. Il te suffira de me faire confiance lorsque je te donnerai mon diagnostic.
-Soit. Qu'ai-je à perdre ?
-Tu y gagneras la chance de m'avoir rencontré” lui rétorqua l'abeille déjà affairée dans son inspection méticuleuse.
“Voilà. Jusqu'à mi-parcours, je puis t'assurer de la solidité de cette planche, saine. Au-delà, je ne te promets rien, tant il est difficile de jauger les nombreux défauts du bois tourmenté.
-Merci l'Abeille pour la sincérité de ton rapport.”
Yoshitérù progressa jusqu'au mitan du passage étroit. A cet endroit, il décida de s'asseoir pour réfléchir. Son intention de traverser serait-elle bloquée par sa statique position ? L'Abeille se posa près de son oreille.
“Ne crains-tu plus que je te mordille ?
-Tu as su par la franchise de ta persuasion me donner le courage d'entamer cette épreuve. De nous deux ici perchés, je deviens le plus vulnérable.
-Me crois-tu capable d'abuser de ta faiblesse passagère ?
-Je veux me repentir de ma mauvaise intention à ton égard, et m'en remets à ta clémence pour te signifier mon affliction.
-Une faute commise attend sa juste rédemption. Reste posté là, je vais te nourrir.”
L'Abeille laborieuse déposa une à une les perles de nectar sur la langue de Yoshitérù. Le temps sembla interrompre sa course. Les jours ressemblaient aux jours suivant tout pareil, le jour au jour et la nuit à la nuit..
D'inconfortable la position devint habituelle, puis naturelle. Sous ses pieds le vide quémandait sa part d'attrait, grandissant avec l'assurance que Yoshitérù pouvait tirer de son équilibre précaire.
“Sîphrîne ma mignonne, peux-tu me renseigner sur cet endroit.
-Tu te situes au dessus du puits du temps perdu. Franchis le pas, et tu descendras au fond.
-Qu'y a t-il à découvrir ?
-La gravité paisible.
-Cette apesanteur ne me semble être qu'un fruit mesquin teinté d'attraits mensongers.
-Ta crédulité, envers les âmes pures, ne doit jamais se troubler de pensées obscures. Essaie.”
Yoshitérù tenta l'expérience. Il ressentit un voile recouvrir son absence, rendant invisibles toutes émotions corporelles. Le vide le happa.
Il cru voir s'effacer toutes ses heures de route parcourues au milieu des paysages, depuis son départ.
Le soir lorsqu'il s'endormit, il cru la lumière quitter son corps.
Le matin quand il s'éveilla, Yoshitérù eut l'impression d'avoir l'aube en lui.
L'abeille barbouillée de poudre jaune se percha sur son index replié.
“Alors l'ami, qu'en retires-tu ?
-Une saine fatigue, nouveau prétexte pour ne pas bouger.
-Le piège se resserrera si tu n'as pas la force d'y échapper. Toi seul décidera de la suite à donner à ton voyage. Je t'ai donné tout de moi. Tu m'as offert ton écoute. Nos chemins respectifs s'éloignent. Bon vent Yoshitérù.
-Pas de merci entre nous. Je recommanderai ta compagnie à d'autres. Sans adieux Sîphrîne.”
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: yoshitérù en voyage
Y'a des fautes, y'a des fautes! aïe aïe aïe!
Ce texte n'est qu'une partie d'un plus grand tout, n'est-ce pas? Parce que, sinon, tout seul comme ça, sais pas... étrange et pas très riche d'un point de vue littéraire...
Ce texte n'est qu'une partie d'un plus grand tout, n'est-ce pas? Parce que, sinon, tout seul comme ça, sais pas... étrange et pas très riche d'un point de vue littéraire...
Jonjon- Nombre de messages : 2908
Age : 40
Date d'inscription : 21/12/2005
Re: yoshitérù en voyage
Je n'aime pas, je trouve l'ensemble plutôt prétentieux, au faux ton de conte... du toc, pour moi.
Invité- Invité
Re: yoshitérù en voyage
Je trouve que tu as des talents de conteur, mais que les apesanteurs et autres âmes pures donnent une ambiance alambiquée qui nuit au charme du récit. Il est dommage, à mon sens, après nous avoir charmés par les relations entre les protagonistes (j'aime beaucoup les voyages d'inspection dans le bois), avec de simples et belles idées, d'entrer ensuite dans un univers abscons, qui n'est pas mal écrit d'ailleurs, mais qui ne semble pas à sa place ici. Enfin...relis-toi, pour le confort du lecteur !
Re: yoshitérù en voyage
Je trouve ça plutôt très bien. Une expérience extrême transposée en conte.
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
Re: yoshitérù en voyage
Joli conte, les belles phrases vont bien avec le propos et le genre
J'ai juste été "déstabilisé" au moment où le téméraire décide d'écouter l'abeille, j'ai bien cru qu'il tombait et donc mourait, mais non, tout n'était que la suite de l'allégorie
Je te corrige les fautes, BM ou bien tu t'y mets ? ;-)
J'ai juste été "déstabilisé" au moment où le téméraire décide d'écouter l'abeille, j'ai bien cru qu'il tombait et donc mourait, mais non, tout n'était que la suite de l'allégorie
Je te corrige les fautes, BM ou bien tu t'y mets ? ;-)
Re: yoshitérù en voyage
mentor je remplace ma première version par celle-ci (je tente de poster sans fautes). Pardon aux lecteurs.
Yoshitérù voyage, c'est un extrait de son aventure pour laquelle j'ai voulu obtenir vos impressions, car ce passage est difficile.
Yoshitérù arriva au bord d'un gouffre immense. Une planche, peu large permettait de franchir l'obstacle.
Sîphrîne l’abeille prisonnière du brouillon de ses cheveux ébouriffés, bésillait nerveuse.
“Pourquoi me tuer ? Demanda l'abeille inquiète face à la main menaçante.
-Pourquoi venir déranger ma tranquilité et me faire craindre quelque vilaine piqûre dont je redoute affreusement la douleur ? Tu resterais de l'autre côté de cet abîme, je ne serai ni assassin ni bourreau. En étant hors de ma portée, je demeure brave, sais-tu cela ? Lui répondit le voyageur ayant réussi à délivrer délicatement l'insecte.
-Cela est juste. M'accorderas-tu, tout de même, la permission de t'accompagner lors de la traversée de ce gouffre. Je peux, si tu le désires, tester la qualité de la planche, avant que tu ne l'empruntasses;
-Toi petit poids, comment t'y prendras-tu pour éprouver la solidité du bois ?
-S'il n'est pas rongé par la vermine, sa souplesse te portera sans risque. Laisse-moi vérifier chaque centimètre carré, dessus, dessous. Il te suffira de me faire confiance lorsque je te donnerai mon diagnostic.
-Soit. Qu'ai-je à perdre ?
-Tu y gagneras la chance de m'avoir rencontré” lui rétorqua l'abeille déjà affairée dans son inspection méticuleuse.
“Voilà. Jusqu'à mi-parcours, je puis t'assurer de la solidité de cette planche, saine. Au-delà, je ne te promets rien, tant il est difficile de jauger les nombreux défauts du bois tourmenté.
-Merci l'Abeille pour la sincérité de ton rapport.”
Yoshitérù progressa jusqu'au mitan du passage étroit. A cet endroit, il décida de s'asseoir pour réfléchir. Son intention de traverser serait-elle bloquée par sa statique position ? L'Abeille se posa près de son oreille.
“Ne crains-tu plus que je te mordille ?
-Tu as su par la franchise de ta persuasion me donner le courage d'entamer cette épreuve. De nous deux ici perchés, je deviens le plus vulnérable.
-Me crois-tu capable d'abuser de ta faiblesse passagère ?
-Je veux me repentir de ma mauvaise intention à ton égard et m'en remets à ta clémence pour te signifier mon affliction.
-Une faute commise attend sa juste rédemption. Reste posté là, je vais te nourrir.”
L'Abeille laborieuse déposa une à une les perles de nectar sur la langue de Yoshitérù. Le temps sembla interrompre sa course. Les jours ressemblaient aux jours suivants, tout pareil, le jour au jour et la nuit à la nuit.
D'inconfortable la position devint habituelle, puis naturelle. Sous ses pieds le vide quémandait sa part d'attrait, grandissant avec l'assurance que Yoshitérù pouvait tirer de son équilibre précaire.
“Sîphrîne ma mignonne, peux-tu me renseigner sur cet endroit.
-Tu te situes au-dessus du puits du temps perdu. Franchis le pas, et tu descendras au fond.
-Qu'y a t-il à découvrir ?
-La gravité paisible.
-Cette apesanteur ne me semble être qu'un fruit mesquin teinté d'attraits mensongers.
-Ta crédulité, envers les âmes pures, ne doit jamais se troubler de pensées obscures. Essaie.”
Yoshitérù tenta l'expérience. Il ressentit un voile recouvrir son absence, rendant invisibles toutes émotions corporelles. Le vide le happa.
Il crut voir s'effacer toutes ses heures de route parcourues au milieu des paysages, depuis son départ.
Le soir lorsqu'il s'endormit, il cru la lumière quitter son corps.
Le matin quand il s'éveilla, Yoshitérù eut l'impression d'avoir l'aube en lui.
L'abeille barbouillée de poudre jaune se percha sur son index replié.
“Alors l'ami, qu'en retires-tu ?
-Une saine fatigue, nouveau prétexte pour ne pas bouger.
-Le piège se resserrera si tu n'as pas la force d'y échapper. Toi seul décideras de la suite à donner à ton voyage. Je t'ai donné tout de moi. Tu m'as offert ton écoute. Nos chemins respectifs s'éloignent. Bon vent Yoshitérù.
- Sans adieu Sîphrîne »
Une fourmi s'engagea sur la planche pour traverser.
“Dis donc l'emplâtré, tu me bouches le passage.
Ne compte pas sur moi pour détourner mon chemin. Ce raccourci nous fait gagner un temps précieux, à moi l'éclaireur et à toute la colonie en attente. Soit tu avances, soit tu acceptes que je te passe sur le corps.
-Je refuse que tu me grimpes dessus, tout comme je refuse de quitter l'endroit. Le vertige me tétanise à présent.
-Sache que, si la nourriture sur l'autre bord est abondante, tu risques de nous avoir sur le dos un bon moment.
-Qu'importe. Votre compagnie sera ma distraction.
-Se distraire de ceux qui effectuent une tâche laborieuse, voilà donc une drôle d'occupation.
-Quitte à perdre mon temps à contempler le vide, je préfère me divertir avec les actifs. Les encourager me donnera, je l'espère, la volonté de sortir d'ici.
-Nous sommes des milliers. Il serait plus facile pour nos équipes d'éliminer l'obstacle que tu représentes.
Puisque nous ne pouvons te contourner, serais-tu d'accord pour te déplacer ?
-Je ne peux, car mon poids risque de briser la planche
-Répartissons la charge. A nous toutes, nous te transporterons bien allongé de telle manière que la portance ainsi démultipliée réduirait les risques d'effondrement.
Yoshitérù fut véhiculé sans brusquerie, par une multitude de courageuses fourmis, sans aucune crainte.
-Vous m'avez tiré de ce mauvais pas.
-Pas de merci entre nous. C'est ta seule volonté de t'en sortir qui t'a donné l'énergie nécessaire
-Je recommanderai ta compagnie à d'autres.”
Yoshitérù voyage, c'est un extrait de son aventure pour laquelle j'ai voulu obtenir vos impressions, car ce passage est difficile.
Yoshitérù arriva au bord d'un gouffre immense. Une planche, peu large permettait de franchir l'obstacle.
Sîphrîne l’abeille prisonnière du brouillon de ses cheveux ébouriffés, bésillait nerveuse.
“Pourquoi me tuer ? Demanda l'abeille inquiète face à la main menaçante.
-Pourquoi venir déranger ma tranquilité et me faire craindre quelque vilaine piqûre dont je redoute affreusement la douleur ? Tu resterais de l'autre côté de cet abîme, je ne serai ni assassin ni bourreau. En étant hors de ma portée, je demeure brave, sais-tu cela ? Lui répondit le voyageur ayant réussi à délivrer délicatement l'insecte.
-Cela est juste. M'accorderas-tu, tout de même, la permission de t'accompagner lors de la traversée de ce gouffre. Je peux, si tu le désires, tester la qualité de la planche, avant que tu ne l'empruntasses;
-Toi petit poids, comment t'y prendras-tu pour éprouver la solidité du bois ?
-S'il n'est pas rongé par la vermine, sa souplesse te portera sans risque. Laisse-moi vérifier chaque centimètre carré, dessus, dessous. Il te suffira de me faire confiance lorsque je te donnerai mon diagnostic.
-Soit. Qu'ai-je à perdre ?
-Tu y gagneras la chance de m'avoir rencontré” lui rétorqua l'abeille déjà affairée dans son inspection méticuleuse.
“Voilà. Jusqu'à mi-parcours, je puis t'assurer de la solidité de cette planche, saine. Au-delà, je ne te promets rien, tant il est difficile de jauger les nombreux défauts du bois tourmenté.
-Merci l'Abeille pour la sincérité de ton rapport.”
Yoshitérù progressa jusqu'au mitan du passage étroit. A cet endroit, il décida de s'asseoir pour réfléchir. Son intention de traverser serait-elle bloquée par sa statique position ? L'Abeille se posa près de son oreille.
“Ne crains-tu plus que je te mordille ?
-Tu as su par la franchise de ta persuasion me donner le courage d'entamer cette épreuve. De nous deux ici perchés, je deviens le plus vulnérable.
-Me crois-tu capable d'abuser de ta faiblesse passagère ?
-Je veux me repentir de ma mauvaise intention à ton égard et m'en remets à ta clémence pour te signifier mon affliction.
-Une faute commise attend sa juste rédemption. Reste posté là, je vais te nourrir.”
L'Abeille laborieuse déposa une à une les perles de nectar sur la langue de Yoshitérù. Le temps sembla interrompre sa course. Les jours ressemblaient aux jours suivants, tout pareil, le jour au jour et la nuit à la nuit.
D'inconfortable la position devint habituelle, puis naturelle. Sous ses pieds le vide quémandait sa part d'attrait, grandissant avec l'assurance que Yoshitérù pouvait tirer de son équilibre précaire.
“Sîphrîne ma mignonne, peux-tu me renseigner sur cet endroit.
-Tu te situes au-dessus du puits du temps perdu. Franchis le pas, et tu descendras au fond.
-Qu'y a t-il à découvrir ?
-La gravité paisible.
-Cette apesanteur ne me semble être qu'un fruit mesquin teinté d'attraits mensongers.
-Ta crédulité, envers les âmes pures, ne doit jamais se troubler de pensées obscures. Essaie.”
Yoshitérù tenta l'expérience. Il ressentit un voile recouvrir son absence, rendant invisibles toutes émotions corporelles. Le vide le happa.
Il crut voir s'effacer toutes ses heures de route parcourues au milieu des paysages, depuis son départ.
Le soir lorsqu'il s'endormit, il cru la lumière quitter son corps.
Le matin quand il s'éveilla, Yoshitérù eut l'impression d'avoir l'aube en lui.
L'abeille barbouillée de poudre jaune se percha sur son index replié.
“Alors l'ami, qu'en retires-tu ?
-Une saine fatigue, nouveau prétexte pour ne pas bouger.
-Le piège se resserrera si tu n'as pas la force d'y échapper. Toi seul décideras de la suite à donner à ton voyage. Je t'ai donné tout de moi. Tu m'as offert ton écoute. Nos chemins respectifs s'éloignent. Bon vent Yoshitérù.
- Sans adieu Sîphrîne »
Une fourmi s'engagea sur la planche pour traverser.
“Dis donc l'emplâtré, tu me bouches le passage.
Ne compte pas sur moi pour détourner mon chemin. Ce raccourci nous fait gagner un temps précieux, à moi l'éclaireur et à toute la colonie en attente. Soit tu avances, soit tu acceptes que je te passe sur le corps.
-Je refuse que tu me grimpes dessus, tout comme je refuse de quitter l'endroit. Le vertige me tétanise à présent.
-Sache que, si la nourriture sur l'autre bord est abondante, tu risques de nous avoir sur le dos un bon moment.
-Qu'importe. Votre compagnie sera ma distraction.
-Se distraire de ceux qui effectuent une tâche laborieuse, voilà donc une drôle d'occupation.
-Quitte à perdre mon temps à contempler le vide, je préfère me divertir avec les actifs. Les encourager me donnera, je l'espère, la volonté de sortir d'ici.
-Nous sommes des milliers. Il serait plus facile pour nos équipes d'éliminer l'obstacle que tu représentes.
Puisque nous ne pouvons te contourner, serais-tu d'accord pour te déplacer ?
-Je ne peux, car mon poids risque de briser la planche
-Répartissons la charge. A nous toutes, nous te transporterons bien allongé de telle manière que la portance ainsi démultipliée réduirait les risques d'effondrement.
Yoshitérù fut véhiculé sans brusquerie, par une multitude de courageuses fourmis, sans aucune crainte.
-Vous m'avez tiré de ce mauvais pas.
-Pas de merci entre nous. C'est ta seule volonté de t'en sortir qui t'a donné l'énergie nécessaire
-Je recommanderai ta compagnie à d'autres.”
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: yoshitérù en voyage
Un peu moins savoureuse, à mon avis, cette deuxième partie. Un peu plus terre à terre, peut-être (normal, après tout pour des fourmis), on est moins dans l'univers magique du conte.
Re: yoshitérù en voyage
On dirait un conte, initiatique ou philosophique, voire les deux. Avec un ton moins grave mais plus lyrique. Texte étonnant, qui fait naître diverses émotions difficilement explicables. Parce que le réflexion vient après la lecture, plutôt que pendant et il faut le temps qu'elle décante, qu'elle grandisse...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: yoshitérù en voyage
merci de vos lectures. Yoshitérù n'a rien d'un conte, c'est l'hitoire d'un voyage, trop long à poster ici. Cette partie fut la plus délicate à écrire, et si, elle prête à reflexion, j'aurai réussi à gagner un peu d'attention.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: yoshitérù en voyage
La traversée d'un pont n'est pas toujours une chose aisée, surtout si on est sensible au vertige… Je souhaite beaucoup de courage à Yoshitérù pour le reste de son voyage que je suivrais avec beaucoup de d'intérêt et d'attention. J'aime bien sa manière de s'exprimer, très orientale (enfin, pour moi) et sa façon d'aborder les problèmes sans précipitation mais avec une assurance tranquille qui le mènera loin, j'en suis sûre.
Re: yoshitérù en voyage
3 lectures et je ne touche toujours pas le fond de ta pensée.
Demain je m'y recolle promis.
Demain je m'y recolle promis.
Invité- Invité
Re: yoshitérù en voyage
Ça mon p'tit pote, c'est pas toi qui décides.bertrand-môgendre a écrit:Yoshitérù n'a rien d'un conte,
Entre les contes et ç'qu'on s'raconte, la rivière est profonde, mais elle se passe d'un saut.
Sur Air-Datura, probablement...c'est l'histoire d'un voyage
Je regrette que la rencontre avec les fourmis ne soit pas plus développée.
Et la nôtre aussi ! alors fais nous en profiter davantage !!! On est là pour ça, et tu as toi-même fixé le format de texte à consacrer à chaque rencontre. Et si la fantasmagorie pouvait se tisser d'un peu d'entomologie, ça ne serait peut-être pas malvenu.Votre compagnie sera ma distraction
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
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