Stupre

Sur la terrasse moussue d’une cathédrale,
Conçue pour la foi mais pas les cris de l’amour,
Avec ma chair, avec ma douce, ma florale,
Nous baisons, susurrant d’agréables discours.

Soudain je ne sais, elle s’en va. Alors moi :
– Prends garde mon aimée, les dalles sont glissantes !
Elle se presse, oubliant la hauteur du toit,
Comme piquée par une guêpe des charpentes.

Au bord d’une goulotte elle s’accroupit,
Relève son ample jupe puis, d’un jet, pisse :
– Ah Dieu vivant, quel bonheur, j’étais au supplice !

Par le jeu retors d’une antique plomberie,
Le jus doré s’égare, suit vices cachés,
Pour s’égoutter – ploc ! ploc ! – dans le saint bénitier.

Ma belle vidée, n’ayant cure de l’outrage,
À nouveau sur moi, se remet vive à l’ouvrage.

le confinement ravive des pratiques sexuelle
ce n'est point masturbation intellectuelle
simplement un passe temps

Vive l'amour et la foi !
Un petit poème iconoclaste pas mal "troussé ", en dépt de son rythme un peu bancal et dont j'ai trouvé la verdeur réjouissante !

Les mots sont bien choisis et bien agencés ce qui m'a permis de profiter du plaisir de la sonorité des mots tout en me représentant la scène, qui m'a bien fait sourire!

Coïncidence ou pas, pour le coup, je suis en train de remanier un vieux texte qui est de la même veine ( toi dans une cathédrale, moi dans une église). Bien aimé, bravo !
On ne ressent pas le côté vulgaire. C'est d'un érotisme bien troussé. +++
Je ne sais pas mais il y a quelque part du Bataille dans ce poème (et c'est un compliment !).

Quitte à lire des alexandrins, c'est vrai qu'une césure à l'hémistiche (ou un rythme régulier) aurait rendu l'ensemble plus appréciable. Toutefois ce poème est plaisant et se lit avec le sourire.

– Prends garde mon aimée, les dalles sont glissantes !

J'ai trouvé ce vers particulièrement drôle.