Pour qu'il reste deux mois

Pour qu'il reste deux mois

J’ai glané les saisons comme autant de brindilles
Que le vent en riant a jeté pêle-mêle.
Suçant des souvenirs ou parfums de vanille,
J’ai battu le pavé d’insouciantes  semelles.

J’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai menti, j’ai pillé
Des âmes sans défense et des cœurs innocents
Dont le seul tort était de s’être aux miens liés,
Parfois ne craignant pas le drame jusqu’au sang.

Je ne fais au regret, tout comme la chanteuse,
Ni place ni clin d’œil et, quand viendra la gueuse,
Je dirai : « de mes jours cueille donc le bouquet

Mais laisses-en l’odeur aux rues de mon village
Pour qu’il reste de moi, qui ne fut guère sage,
La douceur d'un baiser dans le matin frisquet. »

Merci, chère modération,

De retirer ce S incongru au mot « mois » dans le titre, incontrôlable trahison de ma reconnaissance vocale. Ce qui me reste de vue ne m'a pas permis d'y remédier.

Cordialement

Cher Hellion, si la modération retire le S incongru, il faudrait retirer aussi le DEUX énoncé du chiffre;
mais en somme le poème y perdrait en ambiguïté, et ce n'est peut-être pas une bonne idée.
Les 2 "moi", pourquoi pas ? ou les 2 mois.
Je suis vieille et l'idée qu'il me reste deux mois m'intéresse plus qu'elle ne m'affole.
Deux mois pour dire adieu, en moi-même, à tous ceux que j'ai aimés, oubliés, ou simplement négligés. Deux mois pour admirer la beauté des choses maintenant que j'échappe à leur dégradation.

Ton poème me plaît, malgré le ton un peu trop mélo

des âmes sans défense et des coeurs innocents

Et j'attendrais des gros sabots en lieu et place des semelles insouciantes. Sommes nous si légers ?
Un coup de chapeau pour ta persévérance attentive.

Ça fait plaisir de voir du monde !

Grosses bises à toi.