Le succès au lit

Traceur sifflet sur la plaine brutale
Prodigieuse et dérangée d'animaux
Autrefois pêchée dans l'étoffe précoce
Des maisons claquées de bois clouté de travers


Devant toutes ces photos cornées sur les murs
Les pays s'inclinent au point mondial
Où la sortie sauvage se fait sous les cernes
Près des tranches bien laides et des endroits
Parfaitement interdits

Moi c'est ma soupe avec ses herbes fines
Et ses vertus digérées dans un repos mal gagné
"J'arrive mon amour attends moi
Adieu le froid je veux le décor
Des victoires annexes et des routes passées
Où le monde attribue à deux yeux et des miliers d'organes
Après la guerre pour un territoire conquis
Contre les hommes et contre leurs vertus
Des mimiques de singe amusé du trésor"


Adieu la guerre adieu l'effort
Je veux voler la proie et la femme de ma vie
La souris dans la plaine embarque la tortue
Dans l'illusion rampante
Sous la pluie atroce
Elle se baisse et à mon niveau
Peut souffler pour m'éteindre

Elle me donne en trois contes
Des excuses et une mort lente
Je me plains au monde mais le monde me dit
C'est toi qui l'as toujours trahie

Grâce à toi, je me sens entraînée, poème après poème, dans un territoire inconnu, où la beauté naît d'un chatoiement de sens et d'images insaisissables. Voyageant dans ce pays, je suis en train d'abandonner le lourd bagage de la compréhension, de l'analyse, et de m'ouvrir à ce qui vient simplement par les mots.
C'est pour moi une découverte, je le dis honteusement, car sans doute tout amateur de poésie devrait avoir depuis longtemps cette pratique. Mais longtemps j'ai gardé le besoin de dégager un sens, une signification, même souterrains, faute de quoi je me fermais.
Là, je me contente de laisser les mots dire, et mon imaginaire imager... ! Merci !

Ce poème me fait l'effet d'un collage, ou d'un kaléidoscope dont tu tournes lentement le cylindre; émotions
moulinées.