Mes mois d'Octobre

Laisser mourir, mais quoi ?
Mon mariage ? Ma maison ? Mon travail ? Mes parents ?
Comment rompre les cordes
qui me retiennent au port ?

Je voudrais
me laisser secouer par les tempêtes
et rentrer toute entière décapée
par le sable, l’eau et le sel
saoûlée de vent jusqu’à ne plus sentir
les poisons frémissants
Savoir et pouvoir dire : voilà.
Voici ce qui m’anime, et ce qui vibre en moi.

Voici ce que je suis.

Floralyre,

Merci pour ce partage. Un très beau poème sur cet oiseau inconnu de l'aventure, auquel on joint le fantasme magique de découvrir sous un rocher, dans les yeux d'un étranger, ou sur le banc d'une école, ce que l'on est. Ce principe d'identité fabuleux avec lequel on emporte tout le sens, et qui nous ouvrirait les yeux sur tout le monde, comme un Dieu.

pour ma part, toujours tiraillé par cette quête, je renonce à trop m'en faire : j'aime la politique, j'aime pas les choux, j'aime le printemps, j'aime pas les oreilles décollées... Et si c'était pas mieux de ne jamais savoir ?

Amicalement,

Antoine

(je plaisante pour les oreilles décollées)

OCTOBRE EN FINISTERE NORD
"je voudrais
me laisser secouer par les tempêtes
et rentrer toute entière décapée
par le sable, l’eau et le sel
saoulée de vent jusqu’à ne plus sentir"

Vers le Conquet ou Plogoff il y a cette possibilité de vivre ces moments intenses
quand le gout de l'iode t'enivres et te fait voyager

C'est le voyage du "Bateau ivre" que tu désires !
ce bateau qui "regrette l'Europe aux anciens parapets"
Il est bon de faire ce voyage ...
et d'en revenir "décapée". En tous cas, on ne revient pas intacte.