Le passage et les jours passent

Rompre sur le bois amer
Tout le bruit
Les armes la pluie le rivage débordé
Et le fond de ravage sur les plis émaillés
La fin des jours et le temps des seuls
Sont au fond du soir près des joues des gueules

Dans le noir les morts tassés dans la lumière
Les premiers seuls
Fragiles
Ces rondes claires ces histoires
Où nos parents partis ont tenté de dire en récitant
Le vent les sourires et les métaux froids
Mais le feu tonne plus que les voix
Et quand nos ongles ont repris les vieux mots
Des petits vestiges de leurs grandes tronches
Ces nouveaux visages effacés devant la mort
N’ont pas vu non plus
Nos larmes de conteurs
Où le contexte s'est tu
Sentant venir l'écho
Où les discussions vont-elles, où la mémoire passe-t-elle
Et le contexte s'est tu
Et pour passer à table
La moitié des yeux fermés
Dans une seconde immense
Ont dénoué pareilles
Dans les plis des joues présentes
La promesse passée et la caresse nouvelle

Près du feu bruyant et des couverts saisis

Très beau. Je vois dans l'empilement des siècles la guerre toujours semblable à elle-même, sa place dans les récits vivants des générations, autour des tables de famille...et à nouveau présente à notre table.

J'apprécie. Une expression me frappe particulièrement:
"des petits vestiges de leurs grandes tronches", très évocateur.
Merci