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Brigade Body Fat

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Message  Rezkallah Ven 26 Jan 2024 - 12:17

La  brigade Body-fat est une organisation gouvernementale créée pour résoudre la crise de la faim mondiale en surveillant et en régulant le pourcentage de graisse corporelle des individus. Leur mission principale est d'assurer que chaque citoyen ait un accès équitable à la nourriture et aux ressources alimentaires. Pour atteindre cet objectif, les membres de cette brigade sont formés pour évaluer et suivre la composition corporelle des personnes, en veillant à ce qu'elles reçoivent la quantité appropriée de nutriments pour rester en bonne santé.
L'une des méthodes utilisées par la Brigade Body Fat pour résoudre la crise de la faim est la transformation du surplus de graisse corporelle en barres énergétiques. Ces barres énergétiques sont produites dans des usines et distribuées dans les pays du tiers monde, contribuant ainsi à réduire la faim et la malnutrition à l'échelle mondiale. Grâce à cette approche, plus de 90 % de la faim dans le monde a été résolue.
Cependant, malgré les efforts de la Brigade Body Fat pour résoudre la crise alimentaire, certains groupes de résistants virulents et violents s'opposent à leur régime et à leurs méthodes. Ces groupes continuent de lutter pour leur autonomie et leur liberté face à ce contrôle gouvernemental strict de la nutrition et de la composition corporelle. Cette résistance crée des tensions dans la société et remet en question l'équilibre entre la lutte contre la faim et les droits individuels.
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Message  David Ven 26 Jan 2024 - 12:29

ça promet !
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Message  Rezkallah Ven 26 Jan 2024 - 12:31

David a écrit:ça promet !

Merci, je cherche des lecteurs tests, si ça tente

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Message  David Sam 27 Jan 2024 - 16:07

Je suivrai le fil
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Message  Rezkallah Dim 28 Jan 2024 - 11:04

CHAPITRE 1
La brigade body-fat

Barry "Ballafre" s'effondre sur le sol des toilettes. Il crache ses tripes dans la cuvette. « Ça va aller, vieux… ça va aller… on va s'en sortir comme à chaque... » Le vomi jaillit de sa gorge telle une cascade de bile acide. « Ho putain seigneur bordel … Je vais crever... » La nausée le secoue comme un chien enragé, le contraint à s'agenouiller comme s'il priait aux pieds des dieux des toilettes. Une fois encore, il s'est gavé au-delà de sa limite...
Ses doigts, tremblent, décharnés, s'enfoncent dans sa gorge avec une brutalité désespérée. Les relents âcres de son propre dégoût imprègnent l'air déjà putride. Les coups sourds frappent à la porte, résonnent comme des marteaux battant son crâne déjà douloureux.
"Nom de Dieu, Ballafre, bouge ton cul ! On va commencer sans toi !"
Barry panique, retire ses doigts de sa gorge avec un dernier haut-le-cœur. Sa respiration est saccadée, comme s'il venait de courir un marathon à travers les cercles de l'enfer. Il se redresse en disant : "J’arrive bordel, faites même chier, même quand je chie !"
Il se tourne vers le miroir ébréché au-dessus du lavabo. Ses yeux, vitreux et injectés de sang, fixent son propre reflet. Il ouvre le robinet à fond, laisse l'eau glacée s'abattre sur son visage en une pluie glaciale.
Son image lui renvoie un simulacre, une façade, un masque de force et de détermination qu'il porte pour maquiller sa vulnérabilité. Les poches sous ses yeux cachent la fatigue qu'il ressent au fond de lui. Sa peau est tendue comme une corde sur un violon désaccordé... Pourtant, il doit continuer...
Il expire profondément, expulsant le venin de sa gorge, se répète comme un mantra : "Tout va bien. Je vais bien… Je… encore un tour de manège...
Barry quitte enfin les toilettes.
Joues creusées, regard déterminé, il titube en s'éloignant. La lumière crue des néons du couloir lui transperce les yeux, mais il sait que ça passera...
Les regards hostiles de ses collègues semblent ricocher sur lui. Sa main tremble lorsqu'il s'accroche à la rambarde pour se maintenir debout.
La nausée remonte, coriace. Barry la repousse, le visage crispé par l'effort… Allez mon gars, c’est show-time... on se tient bien droit, on bombe le torse…  Les gouttes de sueur perlent sur son front, glissant comme des larmes le long de ses tempes brûlantes. L'air est oppressant, la salle lui semble lointaine et hostile, une fournaise où chaque respiration est une brûlure dans ses poumons assoiffés. Les conversations forment un brouhaha assourdissant, un tumulte de voix qui s'entrechoquent et s'élèvent comme une marée en furie, enveloppant Barry dans un tourbillon de mots inaudibles.
Au pas de la porte, il balaye la salle du regard à la recherche de sa collègue, Wendie Slimshot. Comme à chaque fois après la torture de sa purge stomacale, il retrouve le visage enfantin de Wendie, son sourire lumineux qui perce l'obscurité ambiante, ses prunelles bienveillantes qui chassent les ténèbres de sa détresse. Même si toute la salle le fixe avec rage en attendant qu'ils prennent place.
— Allez, viens poser ton cul avant que le chef arrive ! hurle Ahmed Gourmand, le capitaine de leur brigade.
La 13. Chance ou malédiction à la fois.
Barry s'exécute, sa silhouette parait presque fragile dans la pénombre de la salle. Les moqueries étouffées des collègues résonnent dans l'air chaud, des éclats de rire stridents qui percent comme des aiguilles.
— Laisse-le tranquille, dit Wendie, ce n'est pas le moment pour ça…
— Hey ma belle, c'est vrai qu'il est bizarre, le Barry, nargue Tobias, un crétin pistonné de la brigade 12, il nous couve peut-être quelque chose de contagieux ? On devrait le mettre en quarantaine avec les hyper-chrono…phages… hein les gars ?
La salle éclate, c'est le bordel qui s'annonce. On se  tire sur le col pour trouver de l’air...
— N'utilise pas des mots trop compliqués, renvoie Wendie du tac o tac, tu pourrais te faire fuir le seul neurone que tu possèdes !
Tous les agents retiennent leur souffle. Suspendu aux lèvres de Tobias.
Tobias se fend d’un rictus jouant des coudes avec sa brigade et articule lentement.
— Les gros... tas mangeurs… de macchabées ! Tu préfères quand je te parle comme ça, ma belle ? Tu aimes quand c'est dirty ?
— Appelle-moi encore "ma belle", espèce de couilles sur pattes sans cervelle, et tu ne reverras plus jamais le sourire d’une prostitué quand elle te prend ton argent ! HOOOOO ! La salle explose ! Tobias se lève ! Ahmed s'interpose aussi sec et le chope par le col.
— On va régler ça dehors, mon petit Toby, hein, tu veux ? Hein, tu veux qu'on joue à se faire des blagues au clair de lune ?
—Bagarre, bagarre, bagarre, bagarre hurlent les brigadier en chaleurs !
— Ha… encore toi, le Batman du Maghreb, l'armoire à glace du bled, siffle Tobias entre ses dents… tu ne sais pas quelle erreur tu es en train de faire...
—TAISEZ-VOUS, intervient le commissaire Tari Malawi, présent en retrait depuis le début de la scène. Il se dégage de l'ombre comme un orage qui s'abat. Du haut de son mètre cinquante, bourru, il dégage une aura glaciale qui gèle les âmes. Les épaules carrées et le regard perçant comme des éclairs, il se déplace avec une aisance qui défie les limites de la réalité, ses prothèses en carbone montant jusqu’au genou, produisant un cliquetis métallique à chaque pas. La tension monte, et le silence est pesant. Malawi, il aime ça, voir son troupeau s'inquiéter, se crisper. C'est comme ça qu'il tire le meilleur de ses troupes, par la peur et la compétition acharnée, les brigades ne sont que des pions dans son jeu cruel.
— Bien, tout le monde m’entends, même dans le fond là ? Oui ? Si vous avez chaud, ouvrez les fenêtres, la clim est foutue… OK, tout d’abord, j’ai le rapport de la semaine dernière, et sans rentrer dans les chiffres, je tiens à vous dire que je suis fier de vous… Vous avez fait du très bon boulot ! Évidemment, sur les 42 brigades, tous n'ont pas le même ratio, mais je tiens à vous rappeler que c’est un travail d’équipe avant tout.
Les regards se baissent, personne n'ose croiser le regard acéré du commissaire. Ils savent bien que derrière les compliments se cache une compétition sans merci qui les pousse à l'extrême.
Malawi reprend, d'une voix glaciale :
— Passons maintenant aux récompenses ! Le premier bonus revient à la brigade 2, pour avoir réquisitionné un total de 800 kilos de masse grasse. Vous gagnez un voyage aux Antilles d'une semaine, tous frais payés ! Profitez-en bien.
Le ton du commissaire ne laisse place à aucune réplique, mais des applaudissements polis fusent, bien que les brigadiers de la brigade 2 aient l'air un peu déçus.
Malawi poursuit sans sourciller :
— Le deuxième lot est attribué à la brigade 36, pour un total de 1348 kilos et 234 grammes. En récompense, vous remportez une croisière en bateau d'une semaine, tout compris, en direction de la Corse !
La brigade 36 reste stoïque, apparemment peu enthousiaste.
Enfin, Malawi conclut, un sourire cruel aux lèvres :
— Et enfin, les Number One, toujours les mêmes, la brigade des Loups, les Trois Mousquetaires, la Brigade 0, pour un total de 2115 kilos et 143 grammes. Et sur leur demande personnelle, pas de voyage ni de petits plaisirs, mais un accès illimité à l'armurerie, au complexe sportif, et une augmentation de salaire.
Bien, cela étant fait, je vais vous donner les dernières informations. Une recrudescence de vandalisme dans les abords des supermarchés-restaurants, les points de ravitaillement, se fait sentir dans tout le pays. Des hors-la-loi, d'un poids non négligeable et donc très dangereux, sévissent dans les bourgades et les coins reculés. De ce fait, la production énergétique en souffre. De plus, ces groupuscules sont armés et très agressifs. Je vous demande dans un premier temps de protéger vos brigades avant de penser à la collecte de l'énergie calorique.
— Des questions ? demande Malawi.
"Est-ce qu'on pourrait obtenir des gilets pare-balles en couleur ? Je pense que le rose serait une bonne option."
— C'est possible, répond Malawi en dévissant le bouchon de son thermos, à condition que vous fermiez votre gueule pendant un mois.
Warren, passé du terrain à la paperasse, la voix empreinte de douleur et de colère, partage son expérience éprouvante avec le commissaire.
— Commissaire, la semaine dernière, ces salopards m'ont eu. C'était un foutu jour où tout semblait s'effondrer. Ils étaient aussi énormes que des sumos, organisés comme des traders de Wall Street. Je me suis retrouvé suspendu au-dessus d'un foutu feu, mon propre quadriceps grillant comme une putain de viande à la broche. Ma chair brûlait, putain… Warren se retient de chialer... Et ce ne sont pas les super-héros, ni la Brigade Zéro, mais la brigade de Barry, Wendi et Hamed qui est arrivée. Ils ne m'ont pas abandonné, même si ça a été un putain de combat. Je peux vous dire, on a tous morflé ce jour-là. Alors, j'aimerais bien savoir, Commissaire, qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter que d'autres soient confrontés à cette folie ? Quelles sont les mesures de sécurité qu'on doit prendre pour ne pas finir comme de la viande sur un grill ?
L'indignation monte dans la salle. D'autres tapent dans le dos de Barry. Wendie se lève pour apprécier ce moment de gloire. Hamed caresse son tatouage sur son avant-bras. La Brigade Zéro reste impassible.
— Écoutez, rappelle Malawi, une cellule psychologique et de larges indemnisations sont là pour vous, et pour l'instant, l'ONU demande que la masse grasse soit désormais en vie avant extraction. Elle est plus nourrissante et plus facile à transformer, comme je l'ai répété sans fin. Alors, nous devons faire les choses dans les règles et les capturer, sachant qu'ils deviendront des alliés par la suite, selon le cas.
— Et eux, c'est open bar ! La dernière fois, j'en ai croisé avec des fusils à pompe.
BIPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP ! Une alarme retentit comme le glas de la fin des temps. Pesée surprise. Barry sourit, s’affale sur son siège, cette-fois, il s’en sort.
— Vous avez cinq minutes avant de vous rendre en salle de balance. Le café et la nourriture sont là, dans le fond, comme d'habitude, dit le commissaire avant de ranger ses dossiers et de quitter la salle, satisfait. Les agents s'avancent timidement vers le buffet, la plupart ne prenant qu'un café noir comme la nuit.
Ahmed, armoire à muscle d’orient, attrape une poignée de carottes coupées en lamelles et les engloutit rapidement.
— C'est très calorique, les carottes, lui dit Wendie en croquant dans sa Golden et en replaçant une mèche rousse derrière son oreille.
Son regard devient espiègle quand elle mange.
— Fais pas chier Wendie, tu veux ?

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Message  David Mer 31 Jan 2024 - 18:05

"Ses doigts, tremblent, décharnés, s'enfoncent dans sa gorge"

C'est "tremblants" plutôt peut-être.

Je pensais au film "soleil vert" quand ça dit :

"l'ONU demande que la masse grasse soit désormais en vie avant extraction."

Sinon il y a du rythme, pas sûr d'intégrer tous les personnages encore, et tous les numéros de brigades, mais on verra la suite, c'est sans doute pas tout à suivre.
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Message  Rezkallah Mer 31 Jan 2024 - 19:21

David a écrit:"Ses doigts, tremblent, décharnés, s'enfoncent dans sa gorge"

C'est "tremblants" plutôt peut-être.

Je pensais au film "soleil vert" quand ça dit :

"l'ONU demande que la masse grasse soit désormais en vie avant extraction."

Sinon il y a du rythme, pas sûr d'intégrer tous les personnages encore, et tous les numéros de brigades, mais on verra la suite, c'est sans doute pas tout à suivre.

Merci David, je vais corriger,
On ma deja dit que ça faisait penser à ce film que je n'ai pas vu. Mais j'ai fais des recherches et ça reste bien different du film.
On va pas suivre toutes les brigades mais juste une, et d'autre personnages.

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Message  Rezkallah Mer 31 Jan 2024 - 19:24

CHAPITRE 2
L’éveil de Lizbeth

Le réveil de Lizbeth est une gifle glaciale, une douleur sourde qui la tire violemment de l'obscurité de son sommeil. Ses paupières s'ouvrent, révélant les ténèbres qui l’entourent. La froideur du sol carrelé s'infiltre dans ses pieds nus,  un frisson malsain remonte le long de sa colonne vertébrale. Elle se redresse avec peine. Tout autour d'elle, des miroirs tapissent les murs, reflétant à l'infini son image, comme autant de juges silencieux de sa condition.
Dans la cuisine, des lumières LED artificielles éclairent la pièce de leur lueur sans vie. Lizbeth fouille, déambule, trouve des étagères remplies de légumes et de fruits, les couleurs éclatantes des aliments semblant presque se moquer de son désarroi. Le rouge vif des tomates et le vert éclatant des poivrons forment un tableau cruel pour son estomac qui se tord de faim. Une seule pensée tourne en boucle dans son esprit vaseux : mais qu'est-ce que je fous ici ?

Cependant, un compartiment verrouillé, situé à l'autre extrémité de la pièce, attire son attention. Des lumières clignotent avec une arrogance mécanique, créant une aura de mystère. Lizbeth s'approche, ses doigts caressent la surface lisse de la porte transparente. L'excitation initiale s'évanouit rapidement, laissant place à un désespoir qui la serre comme un étau.
La pièce adjacente révèle un ensemble d'instruments de torture modernes, des machines d'entraînement métalliques et impersonnelles. Les tapis roulants s'étirent comme des sentiers vers une destination incertaine, tandis que les haltères semblent prêts à l'écraser sans pitié. Elle se rend sur le balcon. Depuis le centième étage minimum de cet immeuble du centre de la ville, la mer et les montagnes à perte de vue offrent une vue à couper le souffle. Des barreaux de sécurité veillent à ce qu'aucune idée de défenestration ne puisse lui traverser l'esprit. Putain, mais c'est quoi ce bordel… C'est pas possible ! Les yeux injectés de sang, Lizbeth s'approche de la porte. Sa main frôle la serrure automatisée, et la décharge électrique la secoue violemment, laissant une sensation de brûlure sur sa peau et une odeur de poulet cramé.

Une voix électronique chaleureuse, masculine, retentit sans prévenir du plafond. "Bonjour Lizbeth," commence-t-elle. "Actuellement, vous présentez un excès de masse corporelle. Selon nos données biométriques, vous devez éliminer  130 kilos et 112 grammes pour atteindre un état de santé idéal et vous réintégrer pleinement dans la société."
Cette mesure est conforme au décret gouvernemental promulgué par l'ONU en 2030 en réponse à la diminution des ressources humaines et aux défis liés à la surpopulation due à l'obésité. Nul n'est supposé ignorer la loi.

La colère bouillonne en Lizbeth, une fureur brute et incoercible. Pourquoi, pourquoi pourquoi… J’étais bien planquée, personne ne savait que j’existais ! Et ses miroirs qui lui renvoient cette image tragique, elle ne peut fuir nulle part... Elle sent ses tempes pulser, les battements de son cœur résonnant dans ses oreilles comme des tambours de guerre. Ses gros bras se débattent, ses poings s'abattent sur la porte avec une violence désespérée, chaque coup résonnant comme un cri de rébellion dans l'obscurité oppressive. "Allez tous vous faire foutre avec vos foutues règles ! hurle-t-elle,  vous savez ou vous pouvez vous les ranger vos concombre ? Laissez-moi sortir ! Laissez-moi..."

Mais l'effort est trop bref, trop épuisant. L'essoufflement l'envahit, et elle s'affaisse sur la moquette moelleuse. Les larmes coulent sur ses joues potelées, rosées. La douleur dans sa poitrine ressemble à un étau cruel qui se resserre, et son cœur tambourine, enragé, derrière son énorme mamelon, lui rappelant sa santé fragile. Elle sent les vagues de nausée monter en elle, comme des flots d'anxiété et de désespoir. Fermant les yeux, les larmes coulant en silence, elle murmure : "Je vais mourir... Je vais mourir..." C'est un chuchotement de lamentation désespérée qui ne trouve aucune écoute dans cet endroit froid et impitoyable.

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Message  'toM Lun 5 Fév 2024 - 10:58

Bonjour, je suis revenu, lire une deuxième fois avant de pondre un commentaire si possible pas trop biscornu.
Si tu dois écrire encore beaucoup de chapitres, je pense que tu dois te questionner sur l'adéquation entre le thème, et la couleur de l'écriture.
Entre le contenu et le contenant, que pour faire couleur locale je trouve trop bien léché (curieusement sauf les dialogues). Trop habillé, trop "photo de magazine".
"Le réveil de Lizbeth est une gifle glaciale, une douleur sourde qui la tire violemment de l'obscurité de son sommeil."
Est-ce que dans le ton plutôt polar de ton histoire, tendance cambouis (que moi j'aime bien), c'est vraiment le langage que tu estimes approprié pour qualifier un réveil désagréablement brutal ?
Mais tu as peut-être déjà répondu à la question, et dans ce cas Chapitre 3 ...
'toM
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Message  Rezkallah Lun 5 Fév 2024 - 12:16

'toM a écrit:Bonjour, je suis revenu, lire une deuxième fois avant de pondre un commentaire si possible pas trop biscornu.
Si tu dois écrire encore beaucoup de chapitres, je pense que tu dois te questionner sur l'adéquation entre le thème, et la couleur de l'écriture.
Entre le contenu et le contenant, que pour faire couleur locale je trouve trop bien léché (curieusement sauf les dialogues). Trop habillé, trop "photo de magazine".
"Le réveil de Lizbeth est une gifle glaciale, une douleur sourde qui la tire violemment de l'obscurité de son sommeil."
Est-ce que dans le ton plutôt polar de ton histoire, tendance cambouis (que moi j'aime bien), c'est vraiment le langage que tu estimes approprié pour qualifier un réveil désagréablement brutal ?
Mais tu as peut-être déjà répondu à la question, et dans ce cas Chapitre 3 ...

Bonjour Tom, et merci pour ton retour. Je dois dire que c'est voulu. Même si j'aime écrire de manière brutale, je me suis dit que, vu le thème abordé, je ne pouvais pas être plus violent dans la forme, ça serait trop, je pense. Et ma gamine à dix ans et lit pas mal, j'aimerai qu'elle puisse lire celui-ci
 Lizbeth va souffrir longuement...


CHAPITRE3
Le soulèvement des babines

La ville somnole sous un ciel étoilé, ses rues étroites baignant dans la lueur douce des lampadaires. La brigade 13  entame sa patrouille nocturne, les phares du véhicule balayant les façades décrépites des bâtiments.
— Vous avez entendu les rumeurs sur l'ASMR qui se cache dans le quartier ouest ?, demande Barry, son regard scrutant les ténèbres.
— Ouais, ça fait quelques jours que ça tourne. Paraît que c'est de plus en plus fort, ces trucs-là, répond Wendie, ses cheveux roux éclairés par la lueur des réverbères.
— Je vais devoir rendre visite à mon fils ce week-end. C'est son anniversaire, soupire Ahmed, assis à l'arrière du véhicule, l'air préoccupé.
— Ton fils ? J'savais pas que t'en avais un, réplique Barry, surpris.
— Ouais, il... Il me manque...
Wendi pose une main réconfortante sur l'épaule d'Ahmed.
— Tu devrais passer du temps avec lui. Les ASMR ne vont nulle part. On gérera ça.
— On devrait faire un détour par le quartier ouest ce soir, juste pour voir si ces rumeurs sont vraies. Et puis, Ahmed, on te couvrira pour que tu puisses passer du temps avec ton fils ce week-end, suggère Barry, les yeux fixés sur les rues désertes.
BAMM !!! De la nourriture éclate sur le pare-brise. Wendie pile sec. Les phares illuminent les ombres fuyantes.
— Putain de petit con, je vais me les faire dit Barry. Il saute du véhicule, se met à courir. À fond, sans se retourner. Il n’en a pas envie pourtant… Loin de là… Il se voit encore à l’agonie dans les chiottes ce matin… Quelle merde je suis…  Je dois me rattraper... Je déconne trop en ce moment. Je me perds. La moindre occasion de prouver sa valeur est bonne à prendre. Il longe le boulevard Paul Montel et entre dans la rue perpendiculaire, en face de l'église Sainte-Hélène. Il sait que le quartier est dangereux, mais il s'enfonce une fois de plus dans une grosse connerie. La faune de ce quartier est plutôt favorable au gouvernement, en grande partie grâce à son passé tumultueux. Jadis, ses habitants crevaient de faim à l'ombre des riches et souffraient de discrimination. C'était un endroit où la pauvreté et la misère régnaient en maître. Mais au fil du temps, les choses ont changé. La résistance s'est élevée, et le mécontentement s'est infiltré dans toutes les strates de la société. Le gouvernement avait réussi à maintenir son emprise en fournissant une source de nourriture abondante, mais cette abondance a créé son propre problème. Le gras est devenu une richesse, s'est accumulé, et avec lui, une nouvelle forme de pouvoir. La lutte pour le contrôle de cette ressource précieuse a alimenté la tension au sein de la société, créant ainsi un terrain fertile pour la manipulation et la domination.
Barry est perdu. Le quartier est immense.  Des présences  le talonnent mais il continu d’avancer.
De l’autre coté sur le boulevard, Wendie et Ahmed nettoient le pare-brise.
— Pourquoi il a sauté comme ça ?
— Il est louche, si tu veux mon avis, répond Hamed.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demande Wendie.
Ahmed réfléchit un instant.
— Un pressentiment, dit-il.
Wendie lève la tête au ciel
— Les gamins ont dû nous prendre pour la police, comme ça arrive souvent, dit-elle. Son portable et son Talkie sont ici, on va devoir l’attendre.
— Il a sa matraque télescopique, son lasso et son taser. Il va se débrouiller, dit Ahmed en scrutant les alentours, ses sens en alerte maximale.
Barry entend des voix crier qui se rapprochent : Hé toi, viens voir un peu par là !
Il se fige, la tension monte en flèche.
— Hey, de quel droit tu rentres dans notre quartier ?
Barry sent la mayonnaise monter, son esprit navigue  entre deux hypothèses. Soit ils le prennent pour un flic, soit il est dans de sales draps, et les deux options ne sont pas réjouissantes. Sans attendre, il démarre au quart de tour, file entre les deux tours sinistres qui l'encerclent, et s'engouffre dans l'une des nombreuses caves d'un immeuble à quatre étages.
L'obscurité est étouffante, l'odeur d'urine lui brûle les narines, une puanteur âcre qui s'insinue partout. Barry avance à tâtons, se fiant à son instinct. La noirceur est si épaisse qu'on pourrait la découper au couteau, chaque pas est incertain, comme s'il marchait à travers un océan d'obscurité.
Un dédale de couloirs s'offre à lui, un labyrinthe sinistre où le moindre choix peut sceller son destin. Il bifurque au hasard. Ses doigts effleurent le mur crasseux, une ligne de vie dans cette nuit sans fin.
Des glouglous d'eau, qui filtrent par les tuyaux au-dessus de sa tête, lui donnent l'impression d'être pris dans les entrailles d'un monstre de béton.
Un rectangle de lumière, un encadrement de porte dans l'obscurité. Barry souffle pour reprendre haleine, attrape la poignée, et la porte s'ouvre lentement. Il débouche sur un immense parking souterrain, un dédale de béton et d'acier. Des dizaines et dizaines d'autres portes similaires donnent accès à cet endroit labyrinthique.
L'odeur de gazole lui explose le cerveau, une senteur pénétrante qui imprègne l'air. Ses chaussures collent au sol poisseux, chaque pas est une lutte pour se dégager de cette substance visqueuse. Barry sait que le réseau souterrain s'étend partout dans le quartier, un réseau de tunnels et de passages secrets, et il se trouve en plein cœur de cet enchevêtrement urbain.
Ils doivent savoir que je suis ici, pense-t-il, la tension montant en lui. Il n'a pas de temps à perdre, il doit bouger, s'éloigner de cet endroit au plus vite.
Barry traverse le parking en vitesse, ses pas résonnent dans le silence oppressant. Il repère une porte qui indique "Issue de secours" et, sans hésiter, se dirige vers elle. Il sait que chaque seconde compte.
Sa vue s'habitue peu à peu à cet environnement hostile. Il peut maintenant se situer.  
Barry ralentit, sa respiration devient discrète, chaque bouffée d'air dans sa poitrine résonne dans les ténèbres. Il sent l'adrénaline monter, une brûlure diffuse dans ses muscles alors qu'il déploie sa matraque télescopique.
Des bruits l'assaillent, des râles gutturaux et des rires dérangeants. Ça vient de derrière le mur...
Il explore le béton rugueux du bout de sa matraque, cherchant avec précaution le point précis d'où émanent les sons. Ses doigts finissent par rencontrer une fine colonne de lumière qui perce à travers le mur. Un trou.
Il s'approche, ferme un œil, insère l’autre dans le judas improvisé. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine, sa peau est moite, ses muscles sont tendus comme des ressorts prêts à se détendre. Une bouffée d'odeur nauséabonde lui parvient. Son œil s’écarquille. La pupille se dilate.
Ce qu'il découvre de l'autre côté glace son sang.
Mon… Mon.. Dieu, c'est l'agent de la Brigade 34, celui qui a mystérieusement disparu il y a plus d'un mois. Il doit peser à présent près de 160 kilos, son corps gonflé comme un ballon de baudruche. Il est ligoté, tel un porc destiné à l'abattoir, suspendu au-dessus d'un feu crépitant. Les flammes dansent, hypnotiques, sur son visage cruel, déformé par la graisse et la douleur.
Barry identifie Karlsquel, le maître de cérémonie de cette horreur... Il est recherché, mort ou vif, pour une liste de crimes qui fait froid dans le dos : assassinat, trafic, rébellion, et bien d'autres.
La scène se déploie devant ses yeux, la puanteur de la chair brûlée se mélange à l'odeur âcre de la sueur et de la peur.
Deux hommes et une femme, leurs corps corpulents dégoulinants, dansent autour du feu comme deux sumotoris en vacances sous acides… Leurs rires, lents et lourds, résonnent dans l'air épais, leurs visages congestionnés sont écarlates, et leurs yeux brillent d'excitation malsaine.
Barry est pétrifié, pris entre l'envie de fuir et le devoir d'agir. La souffrance du brigadier, empiffré au-delà de l'imaginable... Ses cris déchirent le silence, sa chair se consume, la douleur est insoutenable. Les rires lents et lourds des oppresseurs, hilares, résonnent dans le crépitement du feu.
Qu’est-ce que je dois faire bordel ? se dit Barry, en panique totale... Il tâte sa ceinture à la recherche de son Talkie, sa poche pour le téléphone… Hé merde...
Karlsquel jubile, ce n’est pas un humain mais un ogre. Son visage est marqué par des cicatrices. Chaque mouvement qu'il effectue est lent, calculé. Il savoure chaque instant de ce spectacle macabre. Heureusement, Bulk, son informateur de confiance, l'a averti à temps. Dans les dédales labyrinthiques de ce quartier malfamé, ils ont réussi à jouer un jeu de chat et de souris avec la brigade locale, les poussant dans leurs retranchements. Sans se presser, mais avec une jouissance palpable, ils ont capturé le membre le plus faible des trois agents de cette brigade. Les brigades sont réparties par district, chaque brigade étant composée de trois agents. Souvent des novices, volontaires, pour la paye ou par curiosité.
Karlsquel se lève de son trône de fortune, s’approche du brigadier. Face à face, il absorbe sa douleur… Lève les bras :
« Voilà, mes enfants, ce qui attend tous les troufions de la Brigade Body Fat et de tout le gouvernement. Personne ne nous empêchera de manger à notre faim, de nous gaver jusqu'à nous faire exploser la sous-ventrière. Vous, les maigres, les faibles, vous qui avez oppressé notre peuple pendant des années, vous êtes les architectes de votre propre chute.
Nous ne nous contenterons plus des miettes que vous nous lancez. Nous n'accepterons plus d'être les laissés-pour-compte de cette société corrompue. Regardez-nous maintenant, nous qui avons été condamnés à la famine pendant trop longtemps. Nous sommes devenus des géants, des titans de chair et de puissance.
La souffrance que vous nous avez infligée, nous la retournons contre vous. Vous nous avez poussés dans nos retranchements, et maintenant, nous vous montrons de quoi nous sommes capables. Nos rires lents et lourds résonnent dans les ténèbres, et votre terreur est la musique de notre victoire.
La rébellion gronde dans les rues, et nous sommes en première ligne. Les flammes de la révolte brûlent plus fort que jamais. Nous dévorons tout sur notre passage, nous réduisons en cendres vos symboles de pouvoir. Plus rien ne pourra nous arrêter.
Nous avons été bannis, opprimés, mais aujourd'hui, c'est vous tour. Votre règne de terreur touche à sa fin. Nous reprendrons ce qui nous revient de droit, nous renverserons cette tyrannie qui nous a maintenus dans l'obscurité.
Alors tremblez, maigres et faibles ! Maintenant mangez, mes enfant, régalez-vous de votre pitance quotidienne.
Barry resserre sa poigne sur sa matraque. Il pleure. La gorge sèche. Le cœur à l’arrêt. Il ne peut détourner le regard.

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Message  David Sam 10 Fév 2024 - 15:08

Nice ! J'ai trouvé avec le boulevard et l'église. Les deux chapitres que je viens de lire avance vers le thriller d'abord et le gore ensuite ! C'est toujours un fond de polar quand même je trouve, avec Ahmed du côté de la loi mais avec un à-coté, un... je veux dire que je m'attendrai à ce que le héros de l'institution face au grand méchant de l'anarchie - peut-être ce Karlsquel (qui est déjà quasiment un nazi avec ce prénom) - se révèle au bout du compte un héros de l'anarchie triomphant de l'âme noir de la corruption, ou pas d'ailleurs. Avec ou sans happy end, c'est le tableau qui me vient. La structure en épisodes poussent à devancer le scénario je pense, donc il faut que ça trompe ou au moins que ça biaise l'attente de lecture pour que ça fonctionne.

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Message  Rezkallah Sam 10 Fév 2024 - 16:52

David a écrit:Nice ! J'ai trouvé avec le boulevard et l'église. Les deux chapitres que je viens de lire avance vers le thriller d'abord et le gore ensuite ! C'est toujours un fond de polar quand même je trouve, avec Ahmed du côté de la loi mais avec un à-coté, un... je veux dire que je m'attendrai à ce que le héros de l'institution face au grand méchant de l'anarchie - peut-être ce Karlsquel (qui est déjà quasiment un nazi avec ce prénom) - se révèle au bout du compte un héros de l'anarchie triomphant de l'âme noir de la corruption, ou pas d'ailleurs. Avec ou sans happy end, c'est le tableau qui me vient. La structure en épisodes poussent à devancer le scénario je pense, donc il faut que ça trompe ou au moins que ça biaise l'attente de lecture pour que ça fonctionne.


Merci David, ton retour de lecture est trés interessant. Voici la suite:

CHAPITRE 4
Fat Candy

— Salut, gamins. Je suis le brigadier Jonson, et je vais vous expliquer comment la Brigade Body Fat se débat pour garder les gens en bonne santé.
Il désigne la table d'opération d'un geste grave.
— Vous voyez cette personne-là ? Elle est gavée de graisse, bien plus que ce qu'il faut. Vous pouvez l'imaginer engloutir des montagnes de bonbons, de gâteaux et de fast-food, sans lever le petit doigt pour brûler tout ce gras.
— Pourquoi ferait-elle ça, monsieur Jonson ?
— Les raisons sont nombreuses. Parfois, les gens se réfugient dans la malbouffe quand ils sont déprimés ou stressés. Ça les soulage sur le moment, mais à long terme, ça les entraîne tout droit vers la damnation. D'autres fois, ils n'ont tout simplement pas la moindre idée de ce qu'est une alimentation saine.
— Alors, que fait la Brigade pour aider ?
Jonson répond d'un ton sec.
— La Brigade Body Fat est là pour botter des culs et remettre les gens sur la bonne voie. Quand quelqu'un se transforme en véritable tas de graisse, ça provoque une série de problèmes de santé. L'obésité, c'est comme ouvrir les portes de l'enfer : diabète, maladies cardiaques, et j'en passe. Ça peut aussi priver ces gens du plaisir de bouger leur cul comme il se doit.
— Alors, comment ça se passe, monsieur Jonson ?
— Vous voulez vraiment le savoir, hein ? Vous voyez ce tuyau énorme là-bas ? Il est relié à la machine et il aspire purement et simplement cette graisse du corps de cette personne. Et ne vous inquiétez pas, ça ne lui fait pas le moindre mal. Ensuite, cette graisse part direct en direction d'une usine spéciale.
Les gamins suivent le tuyau jusqu'à l'usine, et plus ils approchent, plus le vacarme des machines devient assourdissant. Les machines grondent et sifflent, un bordel industriel bien flippant.
— Et qu'est-ce qui se trame à l'usine ?
— À l'usine, cette graisse est purgée et purifiée à travers d'énormes machines qui font un raffut du diable. Vous entendez ce grondement et ces sifflements ? C'est le bruit des machines qui se déchaînent. Une fois que cette graisse a été traitée, on la transforme en barres énergétiques spéciales. Ces barres sont remplies de nutriments et de vitamines qui sont carrément nécessaires pour ceux qui en manquent cruellement. La graisse, qui était le problème numéro un, se métamorphose en quelque chose d'utile pour aider les autres.
Jerk, l'un des gamins, a les yeux écarquillés face à la graisse qui circule dans les pipes, un rictus de dégoût sur le visage. Il se demande bien comment on peut faire quelque chose d'utile avec un truc pareil.
Jonson sort une Fat Candy de sa poche, la casse en deux, et donne une moitié à chaque gamin. Les mômes la goûtent, et leurs visages s'éclaircissent de surprise. La barre est sacrément bonne, sucrée et en même temps nourrissante.
— Vous voyez, les enfants, ces barres Fat Candy, c'est pas du menu fretin. Elles sont délicieuses et, en bonus, elles sont cent pour cent bonnes pour la santé. Et devinez quoi ? On les offre à ceux qui en ont besoin.
Jonson sort  un iPad et établit une connexion en direct avec Malik, un gamin de 10 ans vivant dans un bled au Mali. Malik tient une Fat Candy dans sa main, un sourire large fend son visage, il a l'air en super forme.
— Regardez bien, les enfants, grâce à vos efforts pour manger sainement et aider les autres, des gamins comme Malik au Mali et partout dans le monde peuvent se nourrir correctement et rester sur la voie de la bonne santé. Vous faites un sacré boulot.
— C'est ouf ! Donc, la meuf, elle aide les autres en refilant sa graisse ?
— Bingo ! En aidant les gens à se nourrir plus sainement, elle devient comme une super-héroïne qui sauve des vies en balançant sa graisse pour fabriquer des barres énergétiques.
— Carrément ouf !
— Ouais, c'est une sacrée  manière de transformer le mal en bien. Et n'oubliez pas, vous pouvez aussi être des super-héros en mangean juste ce qu'il faut et en laissant assez de bouffe pour les autres. C'est simple et carrément efficace !
Jonson finit en émettant un avertissement solennel :
— Une mise en garde cruciale : il faut jamais suivre l'exemple de cette femme et s'empiffrer. Manger équilibré et bouger son popotin, voilà la clé pour rester en bonne santé. La Brigade Body Fat est là pour filer un coup de main à ceux qui en ont besoin, mais on peut tous  contribuer à améliorer ce monde en faisant des choix sains pour notre propre corps.
— Monsieur !
— Oui, qu'est-ce que tu veux, gamin ?
— Comment vous avez perdu votre bras et fait cette cicatrice sur votre gueule ?
Jonson marque une pause, son visage assombri par les souvenirs.
— Ah, ça... c'est une histoire qui vous glacerait le sang.

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Message  Rezkallah Mer 28 Fév 2024 - 12:05

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Message  Rezkallah Lun 25 Mar 2024 - 11:25

CHAPITRE 5
Lizbeth résiste, prouve que tu existes

Lizbeth émerge. Son effort lui a fait perdre conscience un bref instant. Elle secoue la tête. Constate… Ce n’était pas un songe, tout est là et bien réel. La rage la consume, une flamme dévore chaque parcelle de son être. Les miroirs, ces juges silencieux, l'encerclent, se moquent d'elle. Putain ! Tu vas voir ! Ses mains se lèvent, s'abattent violemment, ses poings frappent les miroirs comme des marteaux sur une enclume. Elle hurle, cogne, se déchire la voix.... Je vous emmerde! Vous comprenez, je suis bien comme je suis, dit-elle en malaxant la graisse de son ventre. Vous voyez ça ! Je vous envoie emmerde avec, voilàààà !
Mais les miroirs résistent, continuent à la refléter, elle, brisée, captive.
Elle continue de cogner sur sa propre image avec furie, presque du plaisir, et du sang tache son reflet tordu, son souffle se coupe, son cœur pompe, lui monte dans la gorge… elle n’en peut plus. Elle se transforme en tornade, elle veut tout détruire, tout faire disparaître. Le mobilier est cloué au sol, les machines de torture restent inébranlables. Elle est piégée, impuissante. Un flash la surprend. L’écran télé qui prend la moitié du mur s'allume, la voix électronique est de retour. "Programme de sport d'une heure en cours. Veuillez commencer les exercices."
Lizbeth, à bout de force, explose. "Allez-vous faire foutre !"
Mais l'écran ne répond pas, ni la voix. Une série d'exercices exigeants apparaît. Une fois encore, elle s’effondre de fatigue, tandis que les corps parfaits, bronzés, en sueur, bougent en cadence sur le morceau "People" de Dax Rider. Lizbeth sombre dans l’inconscience sur cette vision, et le volume augmente, encore et encore, les respirations et les râles de douleur. "Allez," dit la coach parfaite, au corps parfait, au visage parfait et aux dents parfaites, avec son body qui lui rentre dans ses fesses parfaites. "Allez ! Encore ! C’est bien ! Allez ! Ça rentre," dans Lizbeth, par tous les trous de son corps. Elle se bouche les oreilles, hurle encore…
"Allez, on y est presque, encore une série !"


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Message  Rezkallah Lun 25 Mar 2024 - 11:25

CHAPITRE 6
La bridage 13 a bobo

La salle du tribunal est plongée dans une semi-obscurité, à l'exception d'une lumière blafarde qui éclaire le juge Hope, assis en haut de la tribune. L'atmosphère est chargée de tension, et les visages tendus de Wendi et Ahmed sont tournés vers lui, ancrés dans le silence oppressant de la pièce. Ils attendent le verdict, leur destin entre les mains du tribunal.
Les bancs du public sont vides, à l'exception de quelques membres du personnel du tribunal qui assistent à la séance. Le juge Hope, une silhouette imposante drapée dans sa robe noire, observe les deux agents d'un regard sévère.
Ahmed, grand et imposant, est assis avec une posture droite, son visage impassible dissimulant la puissance contenue dans son corps massif. Sa voix, bien qu'elle trahisse une résignation, porte avec elle une autorité naturelle, capable de calmer les esprits les plus agités. Sa carrure imposante contraste avec son attitude calme, prête à agir à tout moment.
Wendie, en revanche, est assise sur le bord de son siège, les mains crispées sur ses genoux, le regard nerveux. Elle évite le contact visuel avec le juge, craignant son regard sévère.
Le juge Hope prend la parole d'une voix grave qui résonne dans la salle.
— Agent Wendie et agent Ahmed, vous êtes accusés de négligence dans le cadre de votre mission de patrouille nocturne. Votre collègue, l’agent Barry, est porté disparu depuis plusieurs heures. Pouvez-vous nous expliquer ce qui s'est passé cette nuit ?
Wendie prend une profonde inspiration, tentant de calmer le tumulte dans son esprit. Barry est parti tout seul, courant après des gamins qui ont lancé de la nourriture sur leur véhicule. Si elle révèle la vérité, Barry risque d'être jugé comme déserteur, une condamnation grave en ces temps de rébellion. Son regard croise celui d'Ahmed, et elle peut lire la détresse dans ses yeux.
Le juge Hope l'interrompt.
— Agent Wendie, avant de poursuivre, sachez que nous avons pris en compte votre parcours sans antécédents. Nous sommes prêts à faire preuve de clémence dans cette affaire, mais vous devez comprendre que la désertion est un crime impardonnable au sein de notre institution.
Les larmes commencent à monter aux yeux de Wendie, et sa voix tremble alors qu'elle répond avec passion,
— Votre Honneur, je vous en prie, vous devez comprendre que Barry n'a pas déserté. Il est un homme bon, dévoué à sa famille, à son travail, à ses coéquipiers ! Il a risqué sa vie à de nombreuses reprises pour servir cette institution. Il ne nous abandonnerait pas de cette manière, croyez-moi !
Le juge Hope observe les deux agents un instant avant de prendre sa décision.
— Agent Ahmed, vous serez réaffecté à une autre brigade en attendant que la Brigade 13 soit complétée. Agent Wendi, vous serez affectée au service de téléphone psychologique en attendant de réintégrer une brigade. Cette audience est close.
Wendie hurle son désespoir.
— Mais Barry n'a pas déserté, je vous le jure !
Ahmed pose une main réconfortante sur l'épaule de Wendie.
— Chut... calme-toi.
Le juge Hope continue.
—Agent Wendie, agent Ahmed, vous êtes suspendus de vos fonctions jusqu'à ce que l'enquête sur la disparition de Barry soit terminée. Vous devrez coopérer pleinement avec les enquêteurs et fournir toutes les informations nécessaires.
Wendie hurle de nouveau, cette fois-ci en direction du juge.
— Mais Barry n'a pas déserté, c'est injuste !
Ahmed, toujours calme, demande humblement.
—Nous sommes prêts à coopérer dans l'enquête, Votre Honneur.
Le juge Hope lève un sourcil, observant les agents.
— Cette audience est close. Vous pouvez quitter la salle.
Le tribunal se vide. Devant les grilles du palais de justice, le ciel est recouvert de gros nuages grisâtres, boursouflés, qui laissent échapper de rares éclats ensoleillés. Les rues pavées sont encore mouillées par une averse récente, et l'air est chargé d'une odeur fraîche de pluie. Les passants se hâtent de rentrer chez eux.
— Allez, je paie un verre. On a plein de choses à se dire, dit Ahmed d'une voix douce, son regard balayant la scène urbaine qui les entoure.
Wendi craque et fond en larmes. Ahmed, maladroit, la prend dans ses bras. Ils se trouvent dans la vieille ville, une zone animée, avec ses rues étroites, bordées de boutiques pittoresques, de cafés bruyants et de restaurants aux odeurs alléchantes.
— Je connais un endroit sympa, dit Wendie.
Devant le Fadeaway, un couple patiente. L'homme, un grand barbu aux airs d'ours, est contrarié. Il marmonne entre ses dents tandis que la machine de contrôle corporel refuse de les laisser entrer.
— Laissez-nous passer, bon sang ! Cette machine délire complètement, on est loin d'être en surpoids, râle-t-il.
Il tapote son ventre de colère.
La machine de contrôle, d'une voix calme, annonce les données corporelles :
— David Cohen, poids : 85 kilogrammes, body fat : 24,3%. Laura Cohen, poids : 67 kilogrammes, body fat : 28,1%. Limite dépassée. Interdiction d’entrée dans tout lieu de ravitaillement, c’est la loi, ajoute-t-elle sans émotion.
Hamed s'approche du jeune couple.
— David, calme-toi un peu, mon ami. Recule et laisse-moi régler ça...
David hoche la tête. Hamed se place devant la machine.
— Laura, tu mesures 1,65 mètre et tu pèses 67 kilos. David, tu fais 1,85 mètre pour 85 kilos Vous êtes en bonne santé, mais en surpoids… C’est la première fois qu’on vous refuse l’accès ?
— Oui, répond David, je comprends pas !
Hamed sait que que David ment mais s’en moque.
— Calme-toi, mon gars, recule et laisse-moi faire.
Ahmed se place devant le scanner.
"Body fat dans les normes, bienvenue." Il se tient au milieu de l’entrée et fait signe au jeune couple de passer en même temps que lui et Wendie. Cette dernière sourit avec un mélange de soulagement.
— Vite, entrons, avant que la foutue B B Fat débarque !
— Oui, tu as raison, répond Hamed, l'air amusé.
Il se retient de leur conseiller de faire de l’exercice… Il a besoin d’un drink, et vite... Les bruits de conversations animées, de rires et de verres qui s'entrechoquent les enveloppent dès leur entrée.
Le Fadaway est un mélange de décor moderne et de touches rétro. Des serveurs en tenue élégante s'affairent autour des tables, et l'odeur alléchante de plats variés imprègne l'air. Les clients sont assis à des tables en bois sombre ou au bar. La musique de fond, un mélange de jazz et de blues, crée une ambiance chaleureuse et détendue.
Ahmed et Wendie trouvent un coin tranquille près d'une grande fenêtre donnant sur la rue animée. Ahmed commande un verre de Jack pour lui et un cocktail exotique à base de fruits frais pour Wendie. En plus des boissons, il demande une assiette de crudités fraîches.
Wendie essuie doucement ses larmes avec un mouchoir tout en admirant la vue
— Merci, Ahmed.
Ahmed lui adresse un sourire chaleureux.
— Nous sommes une équipe, Wendie. Nous sommes là l'un pour l'autre.
Wendie prend une gorgée de son cocktail.
— Ça fait du bien d'être en civil, de profiter.
Ahmed hoche la tête en prenant une lampée de son whisky.
— Oui, c'est clair.
— Quand même, je suis très étonnée, dit Wendie, tu sais, je te trouve très calme aujourd'hui, ça ne te ressemble pas du tout.
Elle baisse les yeux vers son verre, puis regarde Ahmed avec une expression plus sérieuse.
— Et j'avoue que ça m'a beaucoup aidée devant Hope.
Ahmed fronce les sourcils.
— Je vais être honnête avec toi, Wendie. Il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit au sujet de Barry. Cette nuit, où il est parti pourchasser les gamins qui avaient lancé de la nourriture sur notre véhicule. Il est sorti seul... et il n'est jamais revenu. C'est comme s'il avait été effacé de la surface de la Terre.
— Je sais, répond Wendie...
Ahmed la regarde avec sérieux.
— Il y a des choses que je ne peux pas te dire pour l'instant, Wendie. Mais je te promets que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour le retrouver. Fais-moi confiance.
Wendie acquiesce lentement, réalisant la gravité de la situation. Ahmed lui offre un sourire sincère. Wendie essuie à nouveau ses larmes qui coulent, laissant échapper un sanglot étouffé.
— Ça me fait tellement de peine pour la femme et les enfants de Barry. Ils doivent être morts d'inquiétude en ce moment, ne sachant pas où il est, s'il va bien...
Ahmed pose sa main large sur celle de Wendie quelques secondes.
— Je comprends. J’irai les voir pour les rassurer.
Wendie renifle, essayant de reprendre son calme.
— Tu ferais ça, Ahmed ?
Ahmed hoche la tête avec compassion.
— Je les contacterai dès que possible et je leur dirai tout ce que je peux. Ils méritent de savoir que nous faisons tout notre possible pour ramener Barry sain et sauf.
— Merci, Ahmed. Cela signifie beaucoup pour moi… Parce que pour l’instant, la seule chose qu’on leur a envoyée, c’est une notification de désertion… C’est vraiment des monstres !
— Bois ton cocktail et n’y pense plus. Je te ramène chez toi et tu passera une bonne nuit de sommeil...
La nuit s'étire. Un silence tendu règne alors que Hamed reconduit Wendie jusqu'à chez elle. Ils arrivent à destination. Hamed coupe le moteur, plonge son regard dans celui de Wendie.
— Écoute attentivement... Barry détient quelque chose, un objet qui est vital pour moi, pour nous tous. Ta confiance... C'est une question de vie ou de mort pour moi.
Wendie ressent un frisson lui galoper le long de l'échine. La peur s'insinue en elle. Hamed continue, son regard ancré dans le sien :
— Je sais que cela peut sembler surréaliste, terrifiant, et je comprends si la peur t'envahit. Mais je te demande de m'accorder ta confiance, d'être à mes côtés. Nous devons tout faire pour retrouver Barry. S’il refait surface, si tu entends quoi que ce soit, tu dois m’en parler sur le champ…
Wendie hoche la tête.
— Entendu, Ahmed, Je te fais confiance.
Elle sort de la voiture et regagne son appartement. Hamed reste silencieux. Les mains cramponnées au volant. Sa poigne se resserre, il va l’arracher s’il continue. Il le relâche. Inspire, expire.
"Barry, où es-tu, espèce d’enfoiré ?"

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Message  Rezkallah Lun 25 Mar 2024 - 11:26

CHAPITRE 7
La Longue Nuit

Le brigadier Jonson, assis avec les enfants autour de la table, fixe le sol de la salle de réunion de la Brigade Body Fat. Un silence pesant règne dans la pièce, et les enfants attendent avec impatience l'histoire qu'il s'apprête à leur raconter. Jonson commence à parler d'un ton grave.
— Vous avez été formidables aujourd'hui, les enfants, à aider cette dame à se débarrasser de l'excès de graisse dans son corps. Mais il y a quelque chose que vous devez savoir. Ce n'est pas toujours aussi simple.
Les enfants l'écoutent attentivement.
— Il y a de nombreuses années, lorsque j'étais un jeune brigadier, j'ai vécu une expérience qui a changé ma vie à jamais. C'était une nuit sombre et orageuse, semblable à celle-ci. Les éclairs illuminent brièvement la pièce, jetant une lueur fantomatique sur le visage cicatrisé de Jonson.
— Mon équipe et moi étions en mission de patrouille nocturne dans la Zone Rouge. C'était l'une de ces nuits où la pluie fouette nos visages et où le vent semble annoncer une tempête imminente. Soudain, nous avons vu quelque chose d'étrange au loin, près des rives du Var.
Jonson fait une pause, replongeant mentalement dans ce moment de sa vie.
— Dans la nuit noire, notre approche était furtive, des ombres dissoutes dans les ténèbres. La pluie cinglante, telle une pluie de chagrin, voilait notre avancée. Les éclairs zébraient le ciel, éclairant fugacement notre macabre destination. Ce que nous avons découvert dépassait l'horreur de nos cauchemars.
Un ranch sinistre se dressait, surgissant des lourdes ténèbres. Le vent hurlait à travers les barbelés, tel un avertissement silencieux des abominations à venir. Des cris de désespoir et des sanglots déchirants se mêlaient au tumulte de la pluie.
Au cœur de cet enfer, des âmes torturées erraient dans un enclos, prisonnières de leurs propres corps obèses. Leurs yeux reflétaient la terreur, des larmes mêlées aux gouttes de pluie, leurs visages tordus par la panique. Comme des bêtes en cage, ils tournaient en rond, cherchant une issue inexistante.
Le sol boueux était scarifié d'empreintes chaotiques, témoins du calvaire qu'ils enduraient. Certains s'effondraient d'épuisement, d'autres avançaient péniblement, leurs mains grasses glissant sur leur chair excédentaire.
Le vent gémissait, porteur d'un avertissement muet. Nous assistions à l'inhumanité impitoyable d'un trafic de graisse.
Les enfants frissonnent à l'idée de cette découverte macabre.
— Nous avons compris qu'il se passait quelque chose d'atroce. « Les gens sont retenus contre leur gré, et on trafique leur graisse corporelle », murmurai-je à mes camarades, les brigadiers Davis et Turner...
Turner hocha la tête avec gravité.
« On doit agir, et vite. »
Davis, l'air sombre, renchérit : « Ils ont besoin de nous. »
Les enfants échangent des regards horrifiés.
— Mon équipe et moi avons pris une décision précipitée. Nous avons choisi d'agir en solitaire, sans demander d'aide extérieure, et d'infiltrer le ranch pour tenter de libérer ces malheureuses victimes. En regardant en arrière, je comprends maintenant que c'était une erreur. Nous aurions dû solliciter de l'aide, rassembler plus de brigadiers, et planifier une opération plus coordonnée. Les responsables du trafic de graisse étaient prêts à tout pour protéger leur terrible secret, et notre impétuosité a failli coûter cher à notre équipe. C'est une leçon que je n'oublierai jamais : il ne faut jamais agir seul dans de telles situations, et il est essentiel de solliciter l'aide nécessaire pour accomplir notre mission avec succès.
Les éclairs continuent d'illuminer la salle, donnant l'impression que les ombres dansent autour de Jonson.
Les enfants écoutent cette histoire avec des yeux grands ouverts, mêlant fascination et horreur à mesure que le récit se déroule. Ils comprennent maintenant que le travail de la Brigade Body Fat peut être bien plus dangereux qu'ils ne l'avaient imaginé.
— Soudain, l'enclos métallique grince, émettant un son sinistre qui fait dresser mes cheveux L'obscurité se referme sur moi. À l'intérieur de l'enclos, les êtres imposants s’animent, devenant des silhouettes menaçantes.
Jonson fait une pause dramatique, captivant l'attention des enfants.
— Je resserre ma prise sur mon arme, mon cœur bat violemment dans ma poitrine. Je ne sais pas à quoi m'attendre, mais je sens que quelque chose de terrible se prépare. Puis, soudain, un géant affamé surgit de l'obscurité.
Les enfants retiennent leur souffle, se penchant encore plus en avant pour écouter la suite.
— Sa silhouette titanesque surgit de la noirceur, une masse difforme et déchirée par la faim et la graisse. Ses yeux, tels des abysses brûlantes de démence, me percent de leur lueur sauvage et insensée. Dans une danse macabre, son corps grotesquement obèse se propulse vers moi...
Un rugissement infernal, empreint de désespoir et de rage, jaillit de sa bouche béante, fait vibrer l'enclos . Je m'évertue à me soustraire à sa prise, mais la volonté maléfique qui l'anime ignore toute logique. En un éclair, il m'étreint de ses bras flasques, d’une force innommable...
Les enfants regardent Jonson avec des yeux écarquillés, leur imagination débordant d'images effrayantes.
— Son haleine nauséabonde me submerge, une puanteur pestilentielle mêlée à l'odeur rance de la chair en putréfaction. La gueule béante du géant s'approche inexorablement de mon bras, prête à dévorer ma chair et mon âme... La douleur est atroce lorsque les mâchoires du géant se referment sur mon bras. Je tente désespérément de le dégager, mais c'est comme s’il était pris dans un étau de fer. Le géant mastique avec une voracité terrifiante, sa bave dégoulinant sur mon visage.
Les enfants regardent Jonson avec des expressions de pure terreur.
— Dans un dernier effort, je sors mon taser et l'enfonce dans le flanc du géant. L'électricité le traverse, mais la créature ne lâche pas prise. La douleur est insupportable, mais je sais que c'est ma seule chance de survie.
Les enfants semblent suspendus à chaque mot de Jonson, absorbés par l'intensité de l'histoire.
— Finalement, dans un dernier acte de désespoir, j'ai réussi à dégager mon bras, mais j'étais gravement blessé. Les autres membres de l'équipe de brigadiers ont réussi à me sortir de là, mais la nuit avait laissé une marque indélébile sur moi, à la fois physique et mentale. Cette nuit-là, j'ai appris que, parfois, il vaut mieux appeler de l'aide que de se précipiter seul. C'était une leçon que je ne devais jamais oublier.
L’auditoire reste silencieux.
— C'était une nuit sombre et dangereuse, mais nous avons fait ce qui était juste. Ces personnes ont été libérées, et leurs graisses ont été purifiées et transformées en Fat Candy pour aider d'autres personnes dans le besoin.
Les visages des gosses reflètent un mélange de fascination et de compassion.
— Alors, oui, j'ai perdu mon bras et obtenu cette cicatrice au visage cette nuit-là. Mais je ne regrette pas. Ce sont les risques du métier, comme je vous l'ai dit.
Jonson sourit faiblement, conscient que ses cicatrices portent le poids de cette nuit éprouvante.
— Mais rappelez-vous, les enfants, que nous faisons tout cela pour aider les autres, pour rendre le monde meilleur. C'est notre mission, notre devoir en tant que membres de la Brigade Body Fat.
Les enfants hochent la tête, absorbant les leçons de Jonson avec respect. Ils savent maintenant que derrière chaque opération de graisse, il peut y avoir des histoires choquantes et dangereuses.
— Bon, il est tard les petits loups, il faut se coucher. Demain, il y a une séance de sensibilisation à l'obésité dans le métavers, vous verrez, c'est passionnant !

Rezkallah

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