Fragments #355 ; 356 ; 357
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Fragments #355 ; 356 ; 357
Fragment #355 - Curvings
« Heu... j'voudrais un menu best of chicken mythic avec potatoes -
- Désolé, on fait plus de potatoes là, c'est frites ou curving.
- Et heu c'est quoi exactement des curving ? »
Bonne question, voilà qu'elle me pose une colle.
« Ben comme des frites, mais curving.
- Ah, bon, ok, ben je prends ça alors.
- Comme boisson ?
- Sprite.
- Sur place ou à emporter ?
- A emporter. »
Voilà. Je repète ces dialogues à longueur de journées. Mettre les curving dans un cornet. Mettre le chicken mythic dans sa boîte. Préparer la boisson, un sprite en l'occurence. Tout enfourner dans la petite valise en carton, vite, vite, les clients s'impatientent, le manager hausse la voix pour qu'on s'active davantage. Sale con va. Il s'appelle Max, et je le déteste. Ne pas oublier de mettre des petites serviettes.
« J'ai droit à une réduction avec ma carte imagin'R ? »
Quelle idiote celle-là, elle pouvait pas le dire avant ? Une bouffée de colère m'envahit, je décide involontairement d'être archi-sec :
« Non, fallait le dire dès le début, désolé. »
La fille fait la moue.
« De toute façon ça marche pas sur le chicken mythic cette réduction mademoiselle, je peux vraiment rien faire. »
Elle paye et s'en va sans dire au revoir, sans doute dira-t-elle à ses copines déjà servies que « le mec avait beau être mignon c'était vraiment un pauvre con. »
Lorsque je rentre à l'appartement de Laura, je trouve celle-ci dans tous ses états.
« J'ai essayé de t'appeler au moins vingt fois ! Tu peux pas décrocher non ?!
- Heu, j'étais au taf, Laura... »
Elle rassemble mes affaires et sort ma valise. Je ne comprends pas...
« Il faut que tu partes, vite, dit-elle sans explication, un tremblement dans la voix.
- Mais pourqu... »
Je suis interrompu par l'ouverture de la porte d'entrée.
« Salut Laur- »
Le type s'arrête en nous appercevant, Laura et moi, elle figée dans sa précipitation paniquée, moi avec un air ahuri. Il nous regarde alternativement, sans comprendre, lui non plus, ce qui se passe. Sa Majesté traverse ce décor immobile et silencieux, et n'en a strictement rien à foutre.
Laura soupire et tente de se calmer.
« Qu'est-ce que tu fous déjà là, Simon ?
- J'rentre de New York et c'est comme ça que tu m'accueilles, merci, sympa. C'est qui lui ?
- Un ami que j'ai hébergé deux-trois jours, ment Laura, il vient d'arriver sur Paris et il a pas encore d'appart. Il est de Dijon aussi. »
Le mec que je ne connais pas me fixe d'un air suspicieux. Je soutiens son regard tout en le détaillant. De toute façon, mes yeux acajou, mêlés de feu et de glace, seront les plus fort. Il a les cheveux châtains mi-longs, une petite veste et une grande écharpe colorée, un pull à col-roulé, et de longues chaussures noires et poinutes bien cirées. D'emblée, je le déteste.
« Tu pourrais nous présenter, non ? demande-t-il à Laura d'une voix traînante sans me lâcher des yeux.
- Simon, Julian, Julian Simon. T'es content ? »
Bizarrement, cela semble le satisfaire, car un sourire lui éclaire le visage et il vient me serrer la main amicalement, avant de se tourner vers Laura, qu'il embrasse avec fougue.
« Si tu savais, j'ai eu une putain d'idée de scénario, ma chérie...»
Fragment #356 - Retour au Kremlin
Comme c'est étrange, de dormir dans le lit de Nathan... Je suis revenu ici, mais cette fois avec tout mon barda, et Sa Majesté, qui se laisse transporter d'un appartement à un autre sans rechigner. Tant qu'il a un petit coin sur mes pieds pour dormir et de quoi manger, rien ne l'atteint, ce brave chat. J'ai aéré les lieux et fait un brin de ménage. Il faut dire que personne n'est venu ici depuis des mois. Pourquoi diable Nathan a-t-il abandonné sa vie parisienne pour aller s'installer à Dakar ? Qu'y a-t-il à Dakar qu'il ne trouvait pas ici ? Quelque chose ? Quelqu'un ? Qui sait...
Il n'a même pas cherché à revendre son appartement. Il me le cède comme ça, avec un simple colis, un encrier et une clef. Je ne comprends rien à son jeu, mais cela m'intrigue toujours davantage. Est-ce que je ne suis vraiment qu'un pion sur l'échiquier de sa folie ?
Notre folie.
«Une locura que compartimos. »
Pourquoi ?
Sa Majesté me regarde astiquer les lieux. Un petit deux-pièces, chambre + salon, ainsi qu'une minuscule cuisine et une salle de bain de la même envergure. J'ignore pour combien de temps je resterai ici, ce n'est guère pratique pour se rendre au boulot place de la République, mais je ne pouvais décemment pas squatter plus longtemps chez Laura. Je lui en veux de m'avoir caché sa relation avec ce sale type débarqué de New York, mais après tout nous n'étions pas vraiment en couple, alors qu'est-ce que ça peut bien faire ? Laura est une grande fille (façon de parler), elle est indépendante et elle en veut. Je l'ai vue s'épanouir quand nous nous sommes rencontrés en 2004-2005 ; elle se disputait avec ses parents, elle voulait fuir à Paris, entamer une vie nouvelle. Elle se réfugiait dans mes bras, puis mes bras sont devenus hostiles, à cause de l'influence qu'avaient sur moi les membres du Clan, jaloux de mon idylle. Alors elle s'est détachée de moi et elle a volé de ses propres ailes. Je suis entré en deuxième année à la fac de Lettres Modernes, elle a obtenu son baccalauréat et est partie pour Paris, à l'université de Saint-Denis, pour suivre des cours de cinéma. Nous ne nous sommes plus vus, hormis quelques rares nuits lorsqu'elle descendait sur Dijon, sans prévenir, et débarquait dans mon lit pour assouvir son désir. C'est peut-être avec elle que j'ai appris à souffrir. Désormais notre confiance mutuelle est totale. Comme quoi, il suffit parfois de rompre et de laisser passer le temps pour que les relations les plus délicates deviennent les plus belles. Est-ce qu'un jour nous connaitront ce repos, Lola ?
Je sors ma plume, le beau papier à lettres, et le petit encrier. Il faut que je lui écrive.
Fragment #357 - Epistula
Chère Lola,
Pardonne-moi si je ne t'ai pas réécris depuis le mois dernier, mais j'espérais une réponse de ta part avant de reprendre ma plume (comme je ne me suis pas entraîné depuis la dernière fois, je peine toujours autant à manier ce subtil instrument). Et puis j'ai fini par me dire que, sans doute, tu n'avais pas le temps, ce que je comprends fort bien. Je m'excuse alors et me remets à l'ouvrage.
Ici le temps est magnifique. Un soleil éclatant, un ciel des plus bleus. Les saisons n'en font vraiment qu'à leur tête, tu ne trouves pas ? Je suis revenu au Kremlin-Bicêtre, dans l'appartement de Nathan (souviens-toi, il m'a envoyé la clef par colis postal depuis Dakar, et même si j'en ignore la raison il se trouve que c'est assez utile), car mon amie Laura ne pouvait plus me loger chez elle depuis que son petit ami est rentré de New York. Encore une affaire bien compliquée, j'en conviens. Figure toi que j'ai trouvé un petit boulot, peu glorieux certes, à McDonald's. C'est assez ennuyeux finalement, à cause des trajets que je dois faire depuis la banlieue jusqu'en centre ville. Après tout, cela me laisse le temps de lire un peu, à l'allée du moins, car au retour je suis toujours beaucoup trop fatigué (tu sais mieux que quiconque combien j'aime dormir, c'est le seul moment où mon esprit semble m'accorder un peu de répit, la machine infernale fonctionnant au ralenti). A McDo je me suis fait une amie assez marrante, Juliette, une petite grosse qui me parle de sexe à longueur de temps, pas très maligne mais très attachante. Bref, je m'adapte à cette nouvelle vie, ce nouveau rythme. Si tu savais comme j'en avais besoin ! Les rues de Dijon et leur monotonie m'assassinaient à petit feu. Je les avais arpentées pendant vingt et un an, il était donc grand temps de changer d'air. Ici, au moins, je ne connais pas les horizons, lorsque je traverse un boulevard je ne sais pas ce qu'il y a au détour de chaque quartier, derrière les immeubles, toute cette vie dissimulée et familière aux gens qui sont là depuis un moment. Peu à peu, j'apprivoiserai cette ville comme si c'était la mienne, car je compte bien m'installer ici définitivement (tu comprends, à Paris tout est à portée de main, tout est tellement grand, tellement beau... comme si cette ville était née pour moi !). Et peut-être qu'un jour, comme pour Dijon, je m'en lasserai, mais je n'en suis pas encore là. Et toi, quels sont tes projets ?
Mon chat réclame sa pitance, je m'en vais donc le nourrir de ce pas, et je t'abandonne jusqu'au mois prochain. Qu'en penses-tu ? Une lettre par mois, c'est bien, non ? Dis-moi.
Je t'embrasse,
Julian
PS : J'espère que le bébé va bien.
Dimanche 3 février 2008
à Paris
à Paris
« Heu... j'voudrais un menu best of chicken mythic avec potatoes -
- Désolé, on fait plus de potatoes là, c'est frites ou curving.
- Et heu c'est quoi exactement des curving ? »
Bonne question, voilà qu'elle me pose une colle.
« Ben comme des frites, mais curving.
- Ah, bon, ok, ben je prends ça alors.
- Comme boisson ?
- Sprite.
- Sur place ou à emporter ?
- A emporter. »
Voilà. Je repète ces dialogues à longueur de journées. Mettre les curving dans un cornet. Mettre le chicken mythic dans sa boîte. Préparer la boisson, un sprite en l'occurence. Tout enfourner dans la petite valise en carton, vite, vite, les clients s'impatientent, le manager hausse la voix pour qu'on s'active davantage. Sale con va. Il s'appelle Max, et je le déteste. Ne pas oublier de mettre des petites serviettes.
« J'ai droit à une réduction avec ma carte imagin'R ? »
Quelle idiote celle-là, elle pouvait pas le dire avant ? Une bouffée de colère m'envahit, je décide involontairement d'être archi-sec :
« Non, fallait le dire dès le début, désolé. »
La fille fait la moue.
« De toute façon ça marche pas sur le chicken mythic cette réduction mademoiselle, je peux vraiment rien faire. »
Elle paye et s'en va sans dire au revoir, sans doute dira-t-elle à ses copines déjà servies que « le mec avait beau être mignon c'était vraiment un pauvre con. »
Lorsque je rentre à l'appartement de Laura, je trouve celle-ci dans tous ses états.
« J'ai essayé de t'appeler au moins vingt fois ! Tu peux pas décrocher non ?!
- Heu, j'étais au taf, Laura... »
Elle rassemble mes affaires et sort ma valise. Je ne comprends pas...
« Il faut que tu partes, vite, dit-elle sans explication, un tremblement dans la voix.
- Mais pourqu... »
Je suis interrompu par l'ouverture de la porte d'entrée.
« Salut Laur- »
Le type s'arrête en nous appercevant, Laura et moi, elle figée dans sa précipitation paniquée, moi avec un air ahuri. Il nous regarde alternativement, sans comprendre, lui non plus, ce qui se passe. Sa Majesté traverse ce décor immobile et silencieux, et n'en a strictement rien à foutre.
Laura soupire et tente de se calmer.
« Qu'est-ce que tu fous déjà là, Simon ?
- J'rentre de New York et c'est comme ça que tu m'accueilles, merci, sympa. C'est qui lui ?
- Un ami que j'ai hébergé deux-trois jours, ment Laura, il vient d'arriver sur Paris et il a pas encore d'appart. Il est de Dijon aussi. »
Le mec que je ne connais pas me fixe d'un air suspicieux. Je soutiens son regard tout en le détaillant. De toute façon, mes yeux acajou, mêlés de feu et de glace, seront les plus fort. Il a les cheveux châtains mi-longs, une petite veste et une grande écharpe colorée, un pull à col-roulé, et de longues chaussures noires et poinutes bien cirées. D'emblée, je le déteste.
« Tu pourrais nous présenter, non ? demande-t-il à Laura d'une voix traînante sans me lâcher des yeux.
- Simon, Julian, Julian Simon. T'es content ? »
Bizarrement, cela semble le satisfaire, car un sourire lui éclaire le visage et il vient me serrer la main amicalement, avant de se tourner vers Laura, qu'il embrasse avec fougue.
« Si tu savais, j'ai eu une putain d'idée de scénario, ma chérie...»
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Fragment #356 - Retour au Kremlin
Mardi 5 février 2008
au Kremlin-Bicêtre
au Kremlin-Bicêtre
Comme c'est étrange, de dormir dans le lit de Nathan... Je suis revenu ici, mais cette fois avec tout mon barda, et Sa Majesté, qui se laisse transporter d'un appartement à un autre sans rechigner. Tant qu'il a un petit coin sur mes pieds pour dormir et de quoi manger, rien ne l'atteint, ce brave chat. J'ai aéré les lieux et fait un brin de ménage. Il faut dire que personne n'est venu ici depuis des mois. Pourquoi diable Nathan a-t-il abandonné sa vie parisienne pour aller s'installer à Dakar ? Qu'y a-t-il à Dakar qu'il ne trouvait pas ici ? Quelque chose ? Quelqu'un ? Qui sait...
Il n'a même pas cherché à revendre son appartement. Il me le cède comme ça, avec un simple colis, un encrier et une clef. Je ne comprends rien à son jeu, mais cela m'intrigue toujours davantage. Est-ce que je ne suis vraiment qu'un pion sur l'échiquier de sa folie ?
Notre folie.
«Une locura que compartimos. »
Pourquoi ?
Sa Majesté me regarde astiquer les lieux. Un petit deux-pièces, chambre + salon, ainsi qu'une minuscule cuisine et une salle de bain de la même envergure. J'ignore pour combien de temps je resterai ici, ce n'est guère pratique pour se rendre au boulot place de la République, mais je ne pouvais décemment pas squatter plus longtemps chez Laura. Je lui en veux de m'avoir caché sa relation avec ce sale type débarqué de New York, mais après tout nous n'étions pas vraiment en couple, alors qu'est-ce que ça peut bien faire ? Laura est une grande fille (façon de parler), elle est indépendante et elle en veut. Je l'ai vue s'épanouir quand nous nous sommes rencontrés en 2004-2005 ; elle se disputait avec ses parents, elle voulait fuir à Paris, entamer une vie nouvelle. Elle se réfugiait dans mes bras, puis mes bras sont devenus hostiles, à cause de l'influence qu'avaient sur moi les membres du Clan, jaloux de mon idylle. Alors elle s'est détachée de moi et elle a volé de ses propres ailes. Je suis entré en deuxième année à la fac de Lettres Modernes, elle a obtenu son baccalauréat et est partie pour Paris, à l'université de Saint-Denis, pour suivre des cours de cinéma. Nous ne nous sommes plus vus, hormis quelques rares nuits lorsqu'elle descendait sur Dijon, sans prévenir, et débarquait dans mon lit pour assouvir son désir. C'est peut-être avec elle que j'ai appris à souffrir. Désormais notre confiance mutuelle est totale. Comme quoi, il suffit parfois de rompre et de laisser passer le temps pour que les relations les plus délicates deviennent les plus belles. Est-ce qu'un jour nous connaitront ce repos, Lola ?
Je sors ma plume, le beau papier à lettres, et le petit encrier. Il faut que je lui écrive.
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Fragment #357 - Epistula
Jeudi 7 février 2008
au Kremlin-Bicêtre
au Kremlin-Bicêtre
Chère Lola,
Pardonne-moi si je ne t'ai pas réécris depuis le mois dernier, mais j'espérais une réponse de ta part avant de reprendre ma plume (comme je ne me suis pas entraîné depuis la dernière fois, je peine toujours autant à manier ce subtil instrument). Et puis j'ai fini par me dire que, sans doute, tu n'avais pas le temps, ce que je comprends fort bien. Je m'excuse alors et me remets à l'ouvrage.
Ici le temps est magnifique. Un soleil éclatant, un ciel des plus bleus. Les saisons n'en font vraiment qu'à leur tête, tu ne trouves pas ? Je suis revenu au Kremlin-Bicêtre, dans l'appartement de Nathan (souviens-toi, il m'a envoyé la clef par colis postal depuis Dakar, et même si j'en ignore la raison il se trouve que c'est assez utile), car mon amie Laura ne pouvait plus me loger chez elle depuis que son petit ami est rentré de New York. Encore une affaire bien compliquée, j'en conviens. Figure toi que j'ai trouvé un petit boulot, peu glorieux certes, à McDonald's. C'est assez ennuyeux finalement, à cause des trajets que je dois faire depuis la banlieue jusqu'en centre ville. Après tout, cela me laisse le temps de lire un peu, à l'allée du moins, car au retour je suis toujours beaucoup trop fatigué (tu sais mieux que quiconque combien j'aime dormir, c'est le seul moment où mon esprit semble m'accorder un peu de répit, la machine infernale fonctionnant au ralenti). A McDo je me suis fait une amie assez marrante, Juliette, une petite grosse qui me parle de sexe à longueur de temps, pas très maligne mais très attachante. Bref, je m'adapte à cette nouvelle vie, ce nouveau rythme. Si tu savais comme j'en avais besoin ! Les rues de Dijon et leur monotonie m'assassinaient à petit feu. Je les avais arpentées pendant vingt et un an, il était donc grand temps de changer d'air. Ici, au moins, je ne connais pas les horizons, lorsque je traverse un boulevard je ne sais pas ce qu'il y a au détour de chaque quartier, derrière les immeubles, toute cette vie dissimulée et familière aux gens qui sont là depuis un moment. Peu à peu, j'apprivoiserai cette ville comme si c'était la mienne, car je compte bien m'installer ici définitivement (tu comprends, à Paris tout est à portée de main, tout est tellement grand, tellement beau... comme si cette ville était née pour moi !). Et peut-être qu'un jour, comme pour Dijon, je m'en lasserai, mais je n'en suis pas encore là. Et toi, quels sont tes projets ?
Mon chat réclame sa pitance, je m'en vais donc le nourrir de ce pas, et je t'abandonne jusqu'au mois prochain. Qu'en penses-tu ? Une lettre par mois, c'est bien, non ? Dis-moi.
Je t'embrasse,
Julian
PS : J'espère que le bébé va bien.
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
L'est pas un peu feignasse, ton Julian ? Quand même, c'est pas la mer à boire pour aller du Kremlin à Répu, juste un petit changement à Italie. Lisant cela pour la première fois, ai-je raté les fragments 1 à 354 ? Cela n'empêche pas de comprendre que l'une s'invite quand elle veut dans un pieu mais peut en chasser sans préavis quiconque gêne ses petites affaires. Ceci dit, Julian n'écrit pas tous les mois et ne demande des nouvelles du bébé qu'en post-scriptum. Du bébé, parce qu'il a peut-être oublié son nom, pas vrai ? Tu auras compris qu'on s'attache à ton histoire, mais quand on n'aime pas les feuilletons, c'est frustrant. Surtout le Nouveau Rimbaud, là, qu'est-ce qu'il est allé chercher aux Tropiques ? Une épouse Toucouleur ? Wolof ?
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
apoutsiak a écrit:L'est pas un peu feignasse, ton Julian ? Quand même, c'est pas la mer à boire pour aller du Kremlin à Répu, juste un petit changement à Italie. Lisant cela pour la première fois, ai-je raté les fragments 1 à 354 ? Cela n'empêche pas de comprendre que l'une s'invite quand elle veut dans un pieu mais peut en chasser sans préavis quiconque gêne ses petites affaires. Ceci dit, Julian n'écrit pas tous les mois et ne demande des nouvelles du bébé qu'en post-scriptum. Du bébé, parce qu'il a peut-être oublié son nom, pas vrai ? Tu auras compris qu'on s'attache à ton histoire, mais quand on n'aime pas les feuilletons, c'est frustrant. Surtout le Nouveau Rimbaud, là, qu'est-ce qu'il est allé chercher aux Tropiques ? Une épouse Toucouleur ? Wolof ?
Maaaiiiis ^^ Bon, oui, effectivement, il semblerait que tu aies raté les fragments 1 à 354... Mais ça n'a aucune importance, l'histoire peut se prendre en route (de toute façon, le fragment 1 commence en plein milieu de sa vie, lui aussi), sauf si, comme tu le précises, tu n'aimes pas le principe du feuilleton... Auquel cas je ne sais pas quoi te dire ^^'
Ceci dit, avant il n'avait qu'à marcher 5 minutes pour aller à son boulot, alors devoir se taper Kremlin-République deux fois par jours, je comprends que ça le saoule ! Quant au bébé... non, il a pas oublié le prénom je pense (même si vu le prénom du bébé, il aurait pu), mais ça lui coûte d'en parler, il se force. Ce PS, c'est tout ce qu'il peut faire.
Oui, il est un peu paresseux, ce Julian.
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
C'est vrai, j'ai du mal à patienter une semaine après un épisode palpitant. C'est pour ça que je ne les regarde pas et, le cas échéant, demande toute l'histoire au père Noël. Par exemple...24 heures chrono !
Où peut-on lire tes autres fragments ? Aux archives ?
Où peut-on lire tes autres fragments ? Aux archives ?
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
J'ai bien aimé ces fragments, je les ai trouvés vivants, ils dessinent à petites touches les personnages, leur vie, leur caractère, cela me convainc. J'ai notamment trouvé le ton de la lettre très juste !
Un bémol sur le bout : "Je l'ai vue s'épanouir (...) Désormais notre confiance mutuelle est totale.", où pour moi toutes ces informations condensées sur la vie de Laura font artificiel : il s'agit de mettre le lecteur au courant très vite ; du coup cela me donne une impression de procédé.
Les remarques sur Paris m'ont beaucoup plu : "Ici, au moins, je ne connais pas les horizons (...) cette ville était née pour moi !".
Un bémol sur le bout : "Je l'ai vue s'épanouir (...) Désormais notre confiance mutuelle est totale.", où pour moi toutes ces informations condensées sur la vie de Laura font artificiel : il s'agit de mettre le lecteur au courant très vite ; du coup cela me donne une impression de procédé.
Les remarques sur Paris m'ont beaucoup plu : "Ici, au moins, je ne connais pas les horizons (...) cette ville était née pour moi !".
Invité- Invité
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
apoutsiak a écrit:C'est vrai, j'ai du mal à patienter une semaine après un épisode palpitant. C'est pour ça que je ne les regarde pas et, le cas échéant, demande toute l'histoire au père Noël. Par exemple...24 heures chrono !
Où peut-on lire tes autres fragments ? Aux archives ?
Heu oui, on peut. Ici : http://etoilesdencre.es/
[c'pas d'la pub hein ! c'est Apoutsiak qu'a demandé !]
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
socque a écrit:J'ai bien aimé ces fragments, je les ai trouvés vivants, ils dessinent à petites touches les personnages, leur vie, leur caractère, cela me convainc. J'ai notamment trouvé le ton de la lettre très juste !
Un bémol sur le bout : "Je l'ai vue s'épanouir (...) Désormais notre confiance mutuelle est totale.", où pour moi toutes ces informations condensées sur la vie de Laura font artificiel : il s'agit de mettre le lecteur au courant très vite ; du coup cela me donne une impression de procédé.
Les remarques sur Paris m'ont beaucoup plu : "Ici, au moins, je ne connais pas les horizons (...) cette ville était née pour moi !".
Merci Socque
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Dis, petite étoile du centaure, tu as oublié de nous dire que ces fragments sont carrément autobiographiques, petit cachottier, ou je me trompe ?
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Je dois me tromper, sur Etoiles d'Encre c'est encore un personnage que tu joues.
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Hum, en partie autobiographique, dans le sens où Julian nait d'une inspiration qui coïncide avec la matière empirique de mon existence... Mais il n'est pas moi et je ne suis pas lui ^^ (j'suis pas Papa, moi...)
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Je n'ai pas lu non plus les fragments 1 à 354 :-)
C'est assez bizarre comme méthode d'écriture c'est feuilleton mais sans transition ou presque, ce qui est à mon sens le plus dur dans une histoire : les transitions. Entre le moment où il décide d'écrire une lettre et où il le fait il faut écrire quelque chose et c'est pas simple. Toi tu mets des numéros c'est une solution^^ Mais je n'aime pas tellement cet aspect fragmenté qui à mon sens fait qu'on ne connaît toujours que partiellement ton personnage. Bon maintenant je n'ai lu que 3 fragments donc c'est peut-être un peu de ma faute aussi :-)
En revanche comme l'a dit socque je crois j'ai aussi eu l'impression que tu voulais nous apprendre vite des choses pour "passer dessus".
Sinon au niveau de l'histoire je pense que je n'en ai pas assez lu... Mais je trouve le personnage attachant parce qu'imparfait, on a du mal à le cerner entre le simplet et le mystérieux, la feignasse et le tourmenté...
Voilà, je pense qu'il y aura une suite on verra ce que ça donne!
C'est assez bizarre comme méthode d'écriture c'est feuilleton mais sans transition ou presque, ce qui est à mon sens le plus dur dans une histoire : les transitions. Entre le moment où il décide d'écrire une lettre et où il le fait il faut écrire quelque chose et c'est pas simple. Toi tu mets des numéros c'est une solution^^ Mais je n'aime pas tellement cet aspect fragmenté qui à mon sens fait qu'on ne connaît toujours que partiellement ton personnage. Bon maintenant je n'ai lu que 3 fragments donc c'est peut-être un peu de ma faute aussi :-)
En revanche comme l'a dit socque je crois j'ai aussi eu l'impression que tu voulais nous apprendre vite des choses pour "passer dessus".
Sinon au niveau de l'histoire je pense que je n'en ai pas assez lu... Mais je trouve le personnage attachant parce qu'imparfait, on a du mal à le cerner entre le simplet et le mystérieux, la feignasse et le tourmenté...
Voilà, je pense qu'il y aura une suite on verra ce que ça donne!
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Faustine a écrit:Je n'ai pas lu non plus les fragments 1 à 354 :-)
C'est assez bizarre comme méthode d'écriture c'est feuilleton mais sans transition ou presque, ce qui est à mon sens le plus dur dans une histoire : les transitions. Entre le moment où il décide d'écrire une lettre et où il le fait il faut écrire quelque chose et c'est pas simple. Toi tu mets des numéros c'est une solution^^ Mais je n'aime pas tellement cet aspect fragmenté qui à mon sens fait qu'on ne connaît toujours que partiellement ton personnage. Bon maintenant je n'ai lu que 3 fragments donc c'est peut-être un peu de ma faute aussi :-)
En revanche comme l'a dit socque je crois j'ai aussi eu l'impression que tu voulais nous apprendre vite des choses pour "passer dessus".
Sinon au niveau de l'histoire je pense que je n'en ai pas assez lu... Mais je trouve le personnage attachant parce qu'imparfait, on a du mal à le cerner entre le simplet et le mystérieux, la feignasse et le tourmenté...
Voilà, je pense qu'il y aura une suite on verra ce que ça donne!
Chère Faustine, sache que c'est tiré d'un site qui a son concept propre, et dans lequel la logique des fragments est bien plus adaptée ; hors de leur contexte, les fragments apparaissent, bien évidemment, sans transition, j'en conviens. Chaque fragment est basé sur une journée ou un instant dans une journée. L'important, c'est la vie de ce personnage, par l'histoire en tant que telle. Certaines choses trouvent une suite, sont plus scénarisées que d'autres, et d'autres encore meurent sans que je n'en reparle dans d'autres fragments...
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Le fragment 355 me plaît beaucoup, je retrouve le Julian que j'aime et exècre à la fois, énervant et attachant, comme d'hab.
Le fragment 356 me paraît par contre bien plus faible et je vais plagier Socque en disant "Bof bof". texte pas super abouti, un peu alambiqué... j'aime moins.
Cela ne s'améliore pas avec cette lettre, celle du dernier fragment, que je trouve sans âme, sans véritable envie ni quoi que ce soit. Un truc pas vraiment crédible.
La veine du 355, Altair, allez! :-))
Le fragment 356 me paraît par contre bien plus faible et je vais plagier Socque en disant "Bof bof". texte pas super abouti, un peu alambiqué... j'aime moins.
Cela ne s'améliore pas avec cette lettre, celle du dernier fragment, que je trouve sans âme, sans véritable envie ni quoi que ce soit. Un truc pas vraiment crédible.
La veine du 355, Altair, allez! :-))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Non, je ne suivrai pas ce conseil. Je suis ici pour faire partager ce que j'écris, pas pour être corrigé. Ce n'est que ton avis, et quand bien même 10 000 personnes le partageraient, ce n'est qu'un "bof bof", et ça n'a rien d'intéressant. Le style est une chose, aléatoire chez les Etoiles. Parfois ça prend, parfois pas. La vie des personnages est plus importante que tout.
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Je découvre les deux, celui plaisant des extraits plus ou moins réussis mais qui se tiennent assez bien, et le petit puant qui balance sans sourciller :Sahkti a écrit:je retrouve le Julian que j'aime et exècre à la fois,
Auteur/narrateur, l'écriture comme scénarisation potentielle du quotidien, pour au cas où il se présenterait sous le bon profil ?Altair a écrit:[...] Le style est une chose, aléatoire chez les Etoiles.[...]
Donc, lui est papa, félicitations, ou condoléances, c'est comme Julian le sent.Mais il n'est pas moi et je ne suis pas lui ^^ (j'suis pas Papa, moi...)
Je ne suis pas fan de feuilleton, j'aime le procédé du découpage en tronçons mais j'attendrai la sortie du bouquin, c'est beaucoup trop chiant à lire en ligne.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Alors ça, c'est vraiment le joker le plus pathétiquement romantique que j'ai jamais vu/lu pour éluder une question :-)Altair a écrit: La vie des personnages est plus importante que tout.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
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Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Quelle question ? Je ne vois pas ce que je cherche à éluder.
Je ne viens pas ici pour me faire corriger, juste pour partager ce que j'écris. Et oui, très cher ami, la vie de ce personnage m'est plus chère que tout au monde. Si tu trouves ça pathétique, c'est ton problème, en tout cas ça me regarde et je vis bien avec.
Je ne viens pas ici pour me faire corriger, juste pour partager ce que j'écris. Et oui, très cher ami, la vie de ce personnage m'est plus chère que tout au monde. Si tu trouves ça pathétique, c'est ton problème, en tout cas ça me regarde et je vis bien avec.
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Merci aux modérateurs de bien vouloir supprimer mon compte de ce forum.
Re: Fragments #355 ; 356 ; 357
Il suffit de ne plus poster, c'est tout et je verrouille ce filAltair a écrit:Merci aux modérateurs de bien vouloir supprimer mon compte de ce forum.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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