Leather and rubber

Je ne résiste pas à l'envie de poster ce truc ici. C'est l'ébauche, la débauche d'un nouveau texte. Mais c'est bien dans le ton alors je me lance, d'ailleurs faites-moi parvenir vos suggestions pour la suite qui ne devrait pas tarder à venir


De cuir......... et de latex…… moulées dans d’indéfinissables robes longues resserrées aux chevilles qui les forçaient à enjamber les cadavres de bouteilles par petits pas, par petits bonds de chattes furetant pour un bout de miaou miam miam, les frangines Querry débarquaient dans la back room. Elles scrutaient, jetaient des regards avides sur la déco de fin du monde. Faisant tourner leur malice depuis la boîte à poppers jusqu’à la table basse couverte de poudre, les deux minettes cherchaient quelque chose. En apesanteur sur d’improbables plateformes boots, elles se dirigèrent, elles et leur maquillage dégoulinant, vers la croix de Saint André. Blackie y était attaché à l’envers comme après chaque soirée un peu arrosée, comme après chaque sortie d’album, comme chaque soir en fait. La lumière noire laissait voir ses cheveux blancs et ses pellicules. Le suif se répandait sur le sol et Arthur se faisait la veine sur une jeunette qui aurait pu être sa nièce. La morale n’était qu’un mot pour les gens d’en haut, ici il y avait des morales, à chacun la sienne. Les Britney déguisées en écolières côtoyaient les Belladonna harnachées de Strap On. Les vieilles rocks stars lubriques voisinaient avec les néophytes qui craignaient encore un peu de se salir. Les gants de chirurgiens plongeaient joyeusement dans des pots d’Ultrawax. C’était toujours un peu ainsi dans les caves voutées du Studio Big Beast. Dans cette antichambre de la luxure, aménagée comme un ossuaire, des crânes plus ou moins celluloïdiques jouxtaient des croupes plus ou moins cellulitiques. A chacun la sienne ou à chacun le sien, ce n’était qu’une question d’excès en tout et pour les pires raisons qui du même coup devenaient les meilleures. Quelques visages apparaissaient entre deux cuisses, quelques visages semblaient encore vivants. Quelques lueurs s’éclairaient sur un riff gras et insurmontable. Des yeux gris brillaient et deux mains jouaient avec précision d’une bougie rouge. Deux tétons se rétractèrent dans l’obscurité d’un corsage clouté. Quelques hurlements ne se continrent plus, quelques rires démentiels, énormément de rires démentiels et une menthol qui s’écrasa en douleur en laissant sa marque. La double grosse caisse galopait et la plus blonde des frangines se pencha vers Blackie, tandis que la plus Brune posait sa main, resserrant ses doigts là où ça fait mal, très mal, délicieusement mal.
« Alors Blackie tu l’as planqué où mon petit cadeau ? Notre petit cadeau ? »
Leurs fuseaux, étaient si agréablement échancrés, délassés juste ce qu’il faut, là, précisément là où débute la damnation.
« Je l’ai pas… »
Langue pâteuse et pupille métamphétaminique, grosse envie de boire une caisse de Mountain Spirit.
« Sans rires ??? »
Stupeur et étonnement, Blackie était rarement lumineux mais con à ce point ça tient presque du chef-d’œuvre.
« Sister, appuie un peu, notre ami à besoin d’un… remontant. »
Une mégatonne sur deux sphères en rotation non contrôlée. Un lapin se faisait courser par une policière en colère… heu non par un policier très en colère. Un gros et gras chevelu, un exemplaire hors d’âge, asphyxiait dans un masque à gaz branché sur Protoxyde d’Azote. Tout le monde s’amusait sans fausse pudeur, on était entre nous. Jimmy tentait de rejoindre l’autre bout de la pièce en luttant contre des ennemis imaginaires et s’affairant dans des spasmes bien réels. Le petit sachet de pilules noires était incroyablement loin, juste à côté de l’infirmière spécialiste es Normacol et eau tiède. On se marre, on se marre et quelque chose gicle sur le pauvre Blackie, un truc qu’il vaut mieux ne pas goûter.
« Punaise Blackie on va devoir te tondre alors ? »
Orbites effarées, sourire jaunâtre, on rigole déjà un peu moins.
« Ah non, pas ça, c’est mon fond de commerce. »


(A suivre…)

J'aime beaucoup l'atmosphère, les descriptions des personnages et des attitudes. Une façon d'écrire cynique avec un vocabulaire riche, oui j'aime beaucoup et, ta façon de faire entrer dans le texte est bien pensée. Sur l'histoire, j'attends la suite avant de me prononcer :-)
Par contre, peut-être que parfois, tu en fais un peu trop " maquillage dégoulinant..." C'est toujours dur de trouver un équilibre entre la description hyper réaliste et celle qui accable sans finesse....
Enfin, j'attends la suite avec impatience.

Non, tu n'en fais pas trop, je trouve, c'est trash comme il faut, même si l'étranger a un peu de mal avec les détails. C'est bien rythmé, ça sent autant la mort que le plaisir et la peur, mais on aimerait connaître mieux à qui appartiennent tous les orifices, tous les crânes et tous les appendices !

c'est glauque et ça donne pas envie
bravo pour ce reportage ;-)

Pour ma part cette richesse de vocabulaire me gêne un peu...... Je trouve qu'elle nuit au bon déroulement du récit.... Je pense que ça tient plus du goût personnel que d'un vrai défaut (surtout vu l'unanimité que tu déclenche), j'aime bien quand un récit file sans qu'on s'en rende compte, qu'il soit fluide.... Pas que je coure après les récit "faciles", mais bon au bout d'un moment ça m'évoque plus une "démonstration technique" qu'autre chose.... Mais j'ai conscience que c'est plus un ressenti personnel qu'une attitude de ta part ;-)

Je serais d'avis avec toi, ocelot, si le récit était un roman et ainsi ficelé tout du long, mais on peut se permettre, à mon sens, plus de libertés avec des textes courts.

Je l'ai toujours dit, un de ces jours faut que je fasse un post sur les aides soignantes aigries et à moustaches. Et puis surtout je parlerait de leur cale, leur corne craquelée aux talons. Ces matrones de la poire à lavement portent des sabots blancs éculés. Quand à dix sept ans tu commence à fréquenter ce genre de bestiaire, aprés ça te parait plus logique d'aimer les mises en scènes, les jeux d'arênes où tout est tellement plus soft que les croûtes de pieds et les mycoses d'ongles marrons. Punaise je sais pas pourquoi mais dans ce job le premier truc qui m'a surppris c'est les pieds, les panards, les boîtes à callendos, c'est aprés, bien aprés que j'ai entendu les cris, vu le sang, la merde et les marbrures post mortem. Punaise il m'en a fallut un bout de temps pour décrocher des pieds pourris. Si j'étais ministre de la santé j'interdirai deux choses aux aides soignantes : le port de la moustache et celui des sabots de bois et cuir. Par contre j'encouragerai vivement la manipulation de la canule à rectum (mais ça je ne sais pas encore pourquoi car je ne suis pas suffisament guéri).
A bientôt

Les aide-soignantes ne sont pas toutes comme ça...

Comment dire... j'ai l'impression qu'il y a trop de mots dans ton texte, presque un concours pour en placer un maximum de différents dans un texte court. Du coup, ça sonne un peu trop dense, presque débauche.
En même temps, ça crée un effet de tourbillon qui colle assez bien avec le contenu, donc ça se discute, bien entendu. C'était peut-être, sans doute, d'ailleurs l'effet recherché, histoire de créer une atosmphère bien typée pour ce genre de scènes.

Oui c'est fait pour...tu l'as dit :"débauche", plein de mots comme pour donner l'impression d'être arrivés dans une tribu dont on relate les us et coutumes, on connait un nouveau mot alors on le rajoute....plein de mots parce que débauche de débauchés. En même temps je ne parle que d'ustensiles etc...mais jamais d'orifices ou autres appendices et c'est volontaire. Et pourtant quelqu'un (relis les post car cela m'a beaucoup intéressé, quelqu'un me demande de donner des précisions quant aux orifices....). Quand aux aides soignantes c'est une vieille joke avec un pote.

quelqu'un me demande de donner des précisions quant aux orifices....).
Je ne sais pas si tu parles de moi. Si c'est le cas, je te prie de relire :
"mais on aimerait connaître mieux à qui appartiennent tous les orifices, tous les crânes et tous les appendices !"

Justement parce qu'il y a la mélasse d'appendices et d'orifices qui ne font presque pas apparaître ceux qui les possèdent.

Et si tu doutes parler d'orifices ou d'appendices, je doute alors de la réalité de ta luxure :
Les gants de chirurgiens plongeaient joyeusement dans des pots d’Ultrawax. ...Dans cette antichambre de la luxure, aménagée comme un ossuaire, des crânes plus ou moins celluloïdiques jouxtaient des croupes plus ou moins cellulitiques. ...Quelques visages apparaissaient entre deux cuisses, etc.

Oui c'est vrai, j'ai encore des efforts à réaliser pour davantage suggérer. Mais ne prends pas mal ma réflexion post rédaction, j'avais notamment oublié le pot d'Ultrawax. Pour me faire pardonner je rédigerai un nouveau texte où je ne craindrai pas de me ... mouiller. Ceci dit ta remarque était pour mon compte trés constructive. Aurai-je honte de ce que je montre ? Possible alors je m'autoriserai à être pire pour être meilleur.
Ce qui est intéressant c'est qu'une fois sorti, un texte ne m'appartient plus tout à fait. C'est comme un enfant venu au monde qui se construit aussi par d'autres regards que ceux de ses géniteurs.
A bientôt . Amicalement

Pas certaine non plus que le style tiendrait sur la longueur, suis donc curieuse de voir ce que tu vas en faire.
Un côté baroque, parfois un peu hermétique pour les néophytes :-)
Sinon pas capté la disgression sur les talons craquelés des aides soignantes ?

J'espère quand même que dans ton écriture (l'inspiration, du talent, du temps, de l'énergie, une recherche) tu ne perds pas de vue que je n' ai rien à cirer du SM tendance Pitié-Salpetrière, comme 99.99% des lecteurs du monde.

J'aime ce style, manque juste quelques enluminures à la Huysmans ou mieux, Rops, bien calé dans mon avatar...hé! Hé !

manque juste quelques enluminures

ça c'est une chouette idée.

comme 99.99% des lecteurs du monde

Oulala mais je l'avais raté celle là. Mais les 0.01% restant méritent que l'on s'occupent d'eux. De plus cela correspond à environ 0.005% des lecteurs dans le monde et de sexe féminin.....bref une foule, une masse, un public. Que de bonheur en perspective.

Comme tu dis, que(ue) du bonheur !

On m'appelle?
Ha non scusez, je sors.

Oui, un texte dense, qui nécessite de l'attention, voire de la concentration; je lis beaucoup de descriptions et c'est vrai que j'attends une suite (annoncée doublement, d'abord par les deux sisters, on les attends, ensuite, parce que t'as écrit à suivre!) pour que ces descriptions s'inscrivent dans quelque chose qui donne vie aux personnages ou à cette faune un peu bigarrée mais pas égarée; il y a là, concernant les lieux et personnages (indissociables, semble-t-il) une forme de logique d'existences qu'on pourrait entrevoir (c'est vrai que j'aimerais bien que ça, ce soit "fouillé en creux", sans jeux de mots); questions qui se font jour à la lecture: est-ce que tu vas nous livrer des spots-éclair, sorte de tableaux à vif mais multipliés, ou une anecdote qui fera chute et on s'arrête là ou est-ce que qc. va sortir de tout ça qui pourrait faire gamberger, un regard qui se déplace dans cette sorte de capharnüm de la nuit, avec ses repères pourtant, que tu poses, assez consciencieusement.?

Le style est bon à mon sens, si ce n'est cet effet de catalogue, peut-être un peu trop exhaustif (on croirait parfois feuilleter une revue).

Sur le fond, je dis d'abord, que perso, je ne suis pas choqué, du tout. J'ai vu, lu et écrit pire.

Je rajoute quand même que cette soi-disant exploration de l'étrange est terriblement banale, à mon sens sans intérêt.

Je rajoute que je n'arrive pas à cacher une bonne dose d'accablement.

Je rappelle enfin, qu'on a bien spécifié au moins deux mille fois : pas de porno sur ce site, qu'en même temps on essaie d'être tolérant au maximum, mais que cette tendance (là le commentaire n'est pas que pour toi) de voir jusqu'où on peut jouer avec la limite commence à m'agacer sérieusement.

Désolé pour ce commentaire un peu énervé et sévère. En espérant que tu ne t'en formalise pas trop.




Bah, je l'ai pas dit, mais j'ai trouvé que tu as une vraie qualité d'écriture, et j'espère te lire dans un autre registre.

Comme disent les jeunes : LOL
Mais si ça c'est du porc no, alors je suis coach on. Franchement mon petit loup va falloir arrêter de réagir comme un bleu et finir tes classes. Une, deux et on se rend en colonne jusqu'au drapeau de la blanche colombe. Franchement c'est juste une petite incursion de mes petits personnages qui ont grandi. Laisses les donc finir de grandir, ils font leurs petites expèriences. En effet, cela n'est que du rock n roll, du rocky horror, de la gentille décadence d'aprés concert....Prochaine étape (car je compte bien énumérer tous les poncifs du genre) la description de l'overdose par héroine d'une groupie de 14 ans enceinte jusqu'aux dents. Non là je déconne, mais serait ce plus présentable qu'une banale scènette un peu osée entre adultes débauchés ? Oh....c'est banal et oui mais je ne trouve pas cela bien grave. Le rock n roll c'est aussi trés banal (voir ennuyeux pour cerains auditeurs). Mais bon si tu veux la description de l'overdose réussie avec moults détails fait moi signe (j'ai retranscrit ceci dans des observations il y a quelques années c'est du glauque de chez glauque mais on a le droit d'en parler).
Allez mon ptit loulou je t'aime de tout mon corps coeur et merci pour tes remarques qui (comme toute remarque) ont été des plus constructives.
Bon ben mon vieux, Bizz et LOL (comme disent les jeunes)

Mon p'ti Pilou, moi aussi je t'aime de tout mon coeur, sans compter que tu as un talent pour écrire, que je te trouve intelligent, et, gentiment, je t'invite à lire et comprendre ce que je dis avant de réagir.

J'ai dit que je n'étais pas choqué, j'ai dit que ton texte n'était pas porno (sinon on l'aurait censuré), mais que tu jouais "à la limite" des règles du site (voir la discussion qu'on a eu avec tous les détails).

Quelques mots pour préciser mon point de vue purement littéraire cette fois :

Quand je parle de banalité, c'est pas de la situation, c'est de l'approche littéraire : ici tu ne fais qu'opposer moralité et déviance sexuelle, vieux thème tu en conviendras (et peut-être plus réactionnaire que tu penses ?), et tu l'assortis (un peu complaisament) d'accessoires à la mode.

Bref : contrairement à ce que tu sembles penser, ce n'est pas réellement provocant, nullement subversif.

Je rajoute que tu ne traites pas réellement les personnages, la situation, ce qui se noue humainement. C'est ce défaut de sens narratif qui fait grandement la faiblesse de ce texte, la focalisation excessive sur le décorum. Ce décorum, tu tentes à la fois de le décrire de façon "normale", mais avec l'excès d'une fascination excessive (comme un bleu qui a pas fini ses classes, si je peux te retourner le compliment).

Est-ce que le "jeu" de faire un texte "décadent" ne prend pas le pas sur le reste ? Quelle est l'originalité de ce que tu veux nous dire ? Quel est le message, l'émotion qui passe au-delà de ce que tu racontes ?

Voici les questions que je t'invite (très amicalement bien sûr) à te poser. Voilà, l'idée n'est pas de faire moins glauque, plus moral, plus gentil, c'est de réfléchir à l'intention que tu mets. Je partage ce questionnement avec toi, avec tous, il n'y a pas de réponse "facile", je n'ai pas de solution toute faite...

D'accord, ce n'est qu'un "extrait" visiblement, il y a sans doute mieux avant, après. Mais je commente en fonction de ce que j'ai lu.
(Et pour ton texte, tu peux tout à fait me l'envoyer par mail, je suis preneur !).

Mais qui a dit que je souhaitai faire "schock", c'était juste on the rock. Et les accessoires....ma foi je les aimes bien, c'est tout. Surtout le strap on une invention assez ludique. Non ? Allez je retourne faire des pompes, demain opération tornade blanche puis "avancée en binôme en terrain découvert". Disposition de combat, stylo au poing!
Rompez les rangs, l'affaire est close (pas la maison).

RAS ... je fais partie des 99.9% cités par PANDA