exo live ce soir (30 Janvier) !
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
moi, c'est trop tard, je mets TOUS les mots, comme prévu au départ.
A que tchao, à +
;-)
A que tchao, à +
;-)
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
On va pas partir sans le mot de Krys hein ? :-)
Elle fait déjà son caliméro !
Elle fait déjà son caliméro !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
hé bé...
Krys, donne-nous ton mot stp, vu que tu as été oubliée et bafouée et frustrée et que tu risques de de venir albinos si ça continue!
Krys, donne-nous ton mot stp, vu que tu as été oubliée et bafouée et frustrée et que tu risques de de venir albinos si ça continue!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
ahahahah!!!Loupbleu a écrit:Oui sinon bêtement on fait comme dit Sahkti
oups !
:-(
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
bon un dernier récapitulatif pour que tout soit clair une fois pour toute
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
RECAPITULATIF :
Délai de postage: 45 min
Contraintes de signes: Aucune
Ambiance: une couleur au choix
les mots (on en fait ce qu'on veut grosso modo :-) )
Peau
Réplusion
Pessimisme
Solitude
Ridicule
Peau
Exubérance
Indifférence
Ecoeurement
Délai de postage: 45 min
Contraintes de signes: Aucune
Ambiance: une couleur au choix
les mots (on en fait ce qu'on veut grosso modo :-) )
Peau
Réplusion
Pessimisme
Solitude
Ridicule
Peau
Exubérance
Indifférence
Ecoeurement
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Krystelle a écrit:Bon allez go
22h15 donc?
c'est,ça ton mot?
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
hahahahahaha!!!Nothingman1 a écrit:c'est,ça ton mot?Krystelle a écrit:Bon allez go
22h15 donc?
c'est le souk ici :))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
oui Jul, c'est ça... chuttttt tout va bienNothingman1 a écrit:Krystelle a écrit:Bon allez go
22h15 donc?
c'est,ça ton mot?
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Et l'award du grand n'importe quoi revient à....Giny!
Bah quoi moi j'ai que 17 ans d'abord
Bah quoi moi j'ai que 17 ans d'abord
Giny- Nombre de messages : 1802
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Localisation : Dijon
Date d'inscription : 14/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Giny a écrit:Et l'award du grand n'importe quoi revient à....Giny!
Bah quoi moi j'ai que 17 ans d'abord
C'est pas grave, faut bien apprendre :-)
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Heureusement que je me suis calmée, j'étais à 2 doigts de la crise nerveuse etc. etc.
Et c'est là que je m'aperçois que plus pourrie gâtée et caractère de chien que moi, y a pas
Et c'est là que je m'aperçois que plus pourrie gâtée et caractère de chien que moi, y a pas
Giny- Nombre de messages : 1802
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Localisation : Dijon
Date d'inscription : 14/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
ceci explique cela... :-))))))))))Giny a écrit:je m'aperçois que plus pourrie gâtée et caractère de chien que moi, y a pas
M'en vais te ré-éduquer moi !
;-)
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
mentor a écrit:ceci explique cela... :-))))))))))Giny a écrit:je m'aperçois que plus pourrie gâtée et caractère de chien que moi, y a pas
M'en vais te ré-éduquer moi !
;-)
Et quels moyens emploieras-tu?
Ne pas oublier qu'on est sur un forum litéraire...ne pas oublier qu'on est sur un forum littéraire
Giny- Nombre de messages : 1802
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
maintenant, tu sauras comment faire Giny
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Le rouge est couleur de pensée
A l'époque où la philosophie n'était pas encore revêtue de ce nom mais portait le simple et élégant vocable de rhétorique, les penseurs échaudés par les vicissitudes de la civilisation égyptienne (de nombreux papyrus, rédigés tant par des coptes initiés au rite de Epsout que par des magiciens issus directement de la cour pharaonique de Thèbes, ont démontré que le sacrifice de la scarification était obligatoire pour accéder au trône et que seules les traces de ces souffrances imprimées pour l'éternité dans la peau des jeunes rois était garante de leur légitimité à régner, ce qui, reconnaissons-le, était un premier - et hélas pas dernier - déni de démocratie, tel qu'on le retrouva par la suite dans les sociétés précolombiennes qui pratiquaient les mutilations d'organes sexuels mâles et femelles chez les sujets royaux pour asseoir leur prétendance au trône et assurer le peuple de leur relation privilégiée et directe avec les maîtres spirituels du royaume de l'invisible) décidèrent que le rouge se devait d'être la couleur primale qui honorait toutes les catégories d'émotions et de sentiments. Forts de l'expérience de leurs ancêtres orateurs publics dans une cité non encore politisée (à souligner ici l'acceptation du mot polis dans son sens strict et noble et non pas l'usage qu'on lui connaît actuellement et qui s'apparente davantage à un sentiment d'écoeurement que de réelle implication citoyenne de la part d'une classe sociale précocement au fait des us et coutumes en matière de gestion urbaine et sociétale. Nous ne pouvons que conseiller sur ce point l'habile lecture d'Aristote sur ce phénomène, en particulier le second tome de l'excellent De la poétique, dans lequel, après avoir abordé les divers aspects de la tragédie dans le premier volume, il s'attarde en détails sur le phénomène du rire et ses rapports avec la politique de la cité dans son sens premier. Ouvrage qui, rappelons-le, a été immédiatement censuré à cause du danger évident qu'il représentait pour les castes placées au pouvoir et qui ne toléraient du rire que celui formulé aux dépens de leurs ennemis, oubliant par là-même la valeur essentiel de la caractéristique humaine tragico-comique. Oubliez d'ailleurs sur ce point les théories farfelues tant de Umberto Eco que de Jean-Jacques Annaud dans Le Nom de la rose, fiction philosophique qui en égara plus d'un sur le chemin ardu de la pensée métaphysique), ces penseurs de la première époque analysèrent en détails des concepts unissant l'Homme et l'Animal, tels la répulsion, l'attirance et l'indifférence. Passant au crible ces émotions ressenties par tous dès le plus jeune âge, ils en arrivèrent à la conclusion que la couleur rouge symbolisait la partie de l'esprit inconscient (nous n'établirons pas ici de différence notoire entre les cavités cérébrales dédiées au langage, aux émotions sensorielles et au cognitif inconscient, cet aspect nécessitant une place et un temps dont nous ne disposons malheureusement point) et que cette notion était commune à tous, dans la descriptions de notions liées à la vie, à la mort ou à l'agonie.
Confortés par cette première constatation qui remettait en cause les fondements mêmes de la connaissance humaine, les premiers philosophes (préférons ce terme à celui de rhétoriciens) décidèrent de l'appliquer à deux constantes de l'humanité (dans ce qui la différencie de l'espèce animale, nous nous trouvons ici en présence des premières leçons d'anthropologie de toute l'histoire de la pensée), à savoir le pessimisme et la solitude.
Le schisme le plus important de la pensée philosophique appliquée à un concept purement humain venait d'avoir lieu: ces deux caractéristiques ne répondaient pas de manière affirmative et assurée à la présence du rouge dans l'évolution de l'espèce humaine en qualité de vecteur d'une connaissance induite par des émotions enfouies sans être réellement refoulées. Au contraire (et nous pouvons affirmer ici sans crainte que Charles Darwin fonda toute sa théorie de l'évolution sur ces premières constatations datant, rappelons-le, de dix-huit siècles avant ses premiers travaux!), seule l'espèce animale associait la couleur rouge à des sentiments tels que pessimisme et solitude, ces deux états d'âme (nous n'entrerons pas non plus ici dans le débat long et ô combien intéressant de l'existence d'une âme chez les animaux, faute d'un ratio spatio-temporel adéquat) signifiant au sein des meutes affrontement corporel et mort inéluctable. L'Homme, inversément, préféra colorer ces émotions de noir et d'autres teintes sombres, ajoutant sur la liste des référents socio-existentiels de l'échelle de Platon un degré de connaissance qui connût véritablement son essor pendant la période appellée Moyen Age, au temps de la Peste et des grandes famines, brandi par des penseurs qui avaient déjà effectué la mutation entre polis et politique. Ce revirement de pensée fut longtemps considéré comme ridicule par de nombreux experts du monde occidental, qui ne distinguaient pas la finalité d'une telle manoeuvre réflexive, synonyme pour eux de retard moral et historique. Le siècle des Lumières leur a, très heureusement, donné tort et démontré qu'à l'obscurantisme le plus profond pouvaient succéder les exubérances les plus notoires et que le rouge pouvait enfin retrouver la plendeur de son tons d'antan, non plus désormais pour incarner la pensée et la réflexion mais pour symboliser les joies de l'amour et de la fraternité. La période contemporaine (et nous en référons pour cela à nos excellents maîtres Claude Lévy-Strauss et Emmanuel Lévinas) apporte, si besoin en était, une preuve supplémentaire de la prédominance de la couleur rouge dans le développement cognitif et sensoriel de l'espèce humaine, ce ton étant celui associé de manière conditionnée à la douleur et aux blessures infligées par les dérives d'une société en permanente régression (les penseurs de notre époque férus d'histoire politique vous démontreront mieux que nous ne pourrions le faire le rôle que le rouge a joué dans le choix de certaines idéologies politiques situées en Europe centrale, orientale et en Orient).
Restera à l'Histoire de démontrer si la théorie des cycles prévisibles et observés de John Maynard Keynes est applicable à l'axiome rouge en tant que valeur indissociablement humaine.
A l'époque où la philosophie n'était pas encore revêtue de ce nom mais portait le simple et élégant vocable de rhétorique, les penseurs échaudés par les vicissitudes de la civilisation égyptienne (de nombreux papyrus, rédigés tant par des coptes initiés au rite de Epsout que par des magiciens issus directement de la cour pharaonique de Thèbes, ont démontré que le sacrifice de la scarification était obligatoire pour accéder au trône et que seules les traces de ces souffrances imprimées pour l'éternité dans la peau des jeunes rois était garante de leur légitimité à régner, ce qui, reconnaissons-le, était un premier - et hélas pas dernier - déni de démocratie, tel qu'on le retrouva par la suite dans les sociétés précolombiennes qui pratiquaient les mutilations d'organes sexuels mâles et femelles chez les sujets royaux pour asseoir leur prétendance au trône et assurer le peuple de leur relation privilégiée et directe avec les maîtres spirituels du royaume de l'invisible) décidèrent que le rouge se devait d'être la couleur primale qui honorait toutes les catégories d'émotions et de sentiments. Forts de l'expérience de leurs ancêtres orateurs publics dans une cité non encore politisée (à souligner ici l'acceptation du mot polis dans son sens strict et noble et non pas l'usage qu'on lui connaît actuellement et qui s'apparente davantage à un sentiment d'écoeurement que de réelle implication citoyenne de la part d'une classe sociale précocement au fait des us et coutumes en matière de gestion urbaine et sociétale. Nous ne pouvons que conseiller sur ce point l'habile lecture d'Aristote sur ce phénomène, en particulier le second tome de l'excellent De la poétique, dans lequel, après avoir abordé les divers aspects de la tragédie dans le premier volume, il s'attarde en détails sur le phénomène du rire et ses rapports avec la politique de la cité dans son sens premier. Ouvrage qui, rappelons-le, a été immédiatement censuré à cause du danger évident qu'il représentait pour les castes placées au pouvoir et qui ne toléraient du rire que celui formulé aux dépens de leurs ennemis, oubliant par là-même la valeur essentiel de la caractéristique humaine tragico-comique. Oubliez d'ailleurs sur ce point les théories farfelues tant de Umberto Eco que de Jean-Jacques Annaud dans Le Nom de la rose, fiction philosophique qui en égara plus d'un sur le chemin ardu de la pensée métaphysique), ces penseurs de la première époque analysèrent en détails des concepts unissant l'Homme et l'Animal, tels la répulsion, l'attirance et l'indifférence. Passant au crible ces émotions ressenties par tous dès le plus jeune âge, ils en arrivèrent à la conclusion que la couleur rouge symbolisait la partie de l'esprit inconscient (nous n'établirons pas ici de différence notoire entre les cavités cérébrales dédiées au langage, aux émotions sensorielles et au cognitif inconscient, cet aspect nécessitant une place et un temps dont nous ne disposons malheureusement point) et que cette notion était commune à tous, dans la descriptions de notions liées à la vie, à la mort ou à l'agonie.
Confortés par cette première constatation qui remettait en cause les fondements mêmes de la connaissance humaine, les premiers philosophes (préférons ce terme à celui de rhétoriciens) décidèrent de l'appliquer à deux constantes de l'humanité (dans ce qui la différencie de l'espèce animale, nous nous trouvons ici en présence des premières leçons d'anthropologie de toute l'histoire de la pensée), à savoir le pessimisme et la solitude.
Le schisme le plus important de la pensée philosophique appliquée à un concept purement humain venait d'avoir lieu: ces deux caractéristiques ne répondaient pas de manière affirmative et assurée à la présence du rouge dans l'évolution de l'espèce humaine en qualité de vecteur d'une connaissance induite par des émotions enfouies sans être réellement refoulées. Au contraire (et nous pouvons affirmer ici sans crainte que Charles Darwin fonda toute sa théorie de l'évolution sur ces premières constatations datant, rappelons-le, de dix-huit siècles avant ses premiers travaux!), seule l'espèce animale associait la couleur rouge à des sentiments tels que pessimisme et solitude, ces deux états d'âme (nous n'entrerons pas non plus ici dans le débat long et ô combien intéressant de l'existence d'une âme chez les animaux, faute d'un ratio spatio-temporel adéquat) signifiant au sein des meutes affrontement corporel et mort inéluctable. L'Homme, inversément, préféra colorer ces émotions de noir et d'autres teintes sombres, ajoutant sur la liste des référents socio-existentiels de l'échelle de Platon un degré de connaissance qui connût véritablement son essor pendant la période appellée Moyen Age, au temps de la Peste et des grandes famines, brandi par des penseurs qui avaient déjà effectué la mutation entre polis et politique. Ce revirement de pensée fut longtemps considéré comme ridicule par de nombreux experts du monde occidental, qui ne distinguaient pas la finalité d'une telle manoeuvre réflexive, synonyme pour eux de retard moral et historique. Le siècle des Lumières leur a, très heureusement, donné tort et démontré qu'à l'obscurantisme le plus profond pouvaient succéder les exubérances les plus notoires et que le rouge pouvait enfin retrouver la plendeur de son tons d'antan, non plus désormais pour incarner la pensée et la réflexion mais pour symboliser les joies de l'amour et de la fraternité. La période contemporaine (et nous en référons pour cela à nos excellents maîtres Claude Lévy-Strauss et Emmanuel Lévinas) apporte, si besoin en était, une preuve supplémentaire de la prédominance de la couleur rouge dans le développement cognitif et sensoriel de l'espèce humaine, ce ton étant celui associé de manière conditionnée à la douleur et aux blessures infligées par les dérives d'une société en permanente régression (les penseurs de notre époque férus d'histoire politique vous démontreront mieux que nous ne pourrions le faire le rôle que le rouge a joué dans le choix de certaines idéologies politiques situées en Europe centrale, orientale et en Orient).
Restera à l'Histoire de démontrer si la théorie des cycles prévisibles et observés de John Maynard Keynes est applicable à l'axiome rouge en tant que valeur indissociablement humaine.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Nos vertes soirées
Tout le petit monde de la nuit attendait mes soirées avec impatience. C'était devenu la hype. Tout le gratin se retrouvait pour ce qui était devenu la tendance du moment. Présentateurs vedettes, tops qui n'étaient plus si top, matrones de la jet set tout en exubérance, sportifs à la mode… Tous se pressaient pour rentrer dans ce nouveau Panthéon de la nuit. Moi en retour, je les saluais, les accueillais en feignant l'indifférence. Tout vint d'une idée de génie comme souvent, qui ne s'explique pas! J'avais inventé un nouveau genre de soirées révolutionnaire. A chaque événement, une couleur associée. Ce soir, c'était le vert. Pour entrer, il fallait néanmoins montrer pattes vertes, laisser le pessimisme ambiant au vestiaire et s'affubler de son plus beau sourire, même si feint. J'avais appelé les meilleurs décorateurs mondiaux. Au sol ils avaient crée pour l'occasion une pelouse synthétique du plus bel effet. J'avais fait venir expressément de Londres, le Dj techno Green velvet qui devait jouer juste après que le groupe punk Green Day ait quitté la scène. Ca allait déménager. Les invités, eux aussi, devaient adopter une tenue de rigueur, sinon les sorteurs feraient leur travail sans pitié et refouleraient les "happy few" récalcitrants. Et dans pareil cas, croyez-moi , on se sent seul. Certains n'avaient vraiment pas peur de se couvrir de ridicule. De somptueuses créatures s'étaient essayées au body painting, leur peau nue entièrement recouverte de différentes variations de vert allant du vert pomme au vert turquoise. Cela avait dû leur prendre la journée pour revêtir les différentes couches. D'autres encore, en manque d'inspiration, s'étaient déguisés en petits extra terrestres ou en Peter Pan des temps modernes. Au bar, certains poussaient le vice et buvaient jusqu'à l'écoeurement pour prendre un teint verdâtre. Quelle répulsion! Les journaux du surlendemain salueraient une fois de plus cette ambiance outrancière et décadente et vanteraient mes mérites. Mais ce que j'aimais par dessus-tout, après ce genre de soirées folles, c'était retrouver le calme cosy de mon appartement, m'allonger dans mon sofa et lire un bon bouquin. Actuellement, je suis plongé dans "La puissance et la gloire" de Graham…Greene.
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
J’aime pas la nourriture chinoise, ça me file des boutons.
Couleur nem les boutons. Pour de vrai. Voilà, en fait j’ai comme des pâtés impériaux qui me ressortent par les pores de la peau. C’est pas très classieux, non à vrai dire ça me donne même l’air carrément ridicule mais c’est pas ça le plus important. Vous imaginez bien que ce type d’allergie ne favorise pas le lien social. Pas seulement parce qu’une éruption de nems sur le visage inspire un sentiment de répulsion mais aussi parce qu’un cinquième de la population est chinoise, ce qui fait que statistiquement, je ne peux dîner qu’avec quatre individus sur cinq. Je suis donc voué au moins 20 % de mon temps à de très grands moments de solitude. C’est pas pour être pessimiste mais si on considère que j’exclue de mon entourage immédiat 1 284 303 000 de personnes pour cause de non entente alimentaire, y a de forte chance que je finisse mes jours seul au monde, dans l’indifférence la plus totale.
C’est mathématique.
Alors c’est pour ça, de temps en temps, je me fais livrer chinois, pour augmenter mes chances de ne pas mourir abandonné. Et pour être sûr, tant qu’à faire, je mange avec exubérance, jusqu’à écœurement. Alors ça me file une nausée du feu de dieu, je repeins la salle de bain couleur nem mais je me sens bien, parce que à ce moment précis j’ai la certitude absolue d’avoir une vie sociale épanouie.
Couleur nem les boutons. Pour de vrai. Voilà, en fait j’ai comme des pâtés impériaux qui me ressortent par les pores de la peau. C’est pas très classieux, non à vrai dire ça me donne même l’air carrément ridicule mais c’est pas ça le plus important. Vous imaginez bien que ce type d’allergie ne favorise pas le lien social. Pas seulement parce qu’une éruption de nems sur le visage inspire un sentiment de répulsion mais aussi parce qu’un cinquième de la population est chinoise, ce qui fait que statistiquement, je ne peux dîner qu’avec quatre individus sur cinq. Je suis donc voué au moins 20 % de mon temps à de très grands moments de solitude. C’est pas pour être pessimiste mais si on considère que j’exclue de mon entourage immédiat 1 284 303 000 de personnes pour cause de non entente alimentaire, y a de forte chance que je finisse mes jours seul au monde, dans l’indifférence la plus totale.
C’est mathématique.
Alors c’est pour ça, de temps en temps, je me fais livrer chinois, pour augmenter mes chances de ne pas mourir abandonné. Et pour être sûr, tant qu’à faire, je mange avec exubérance, jusqu’à écœurement. Alors ça me file une nausée du feu de dieu, je repeins la salle de bain couleur nem mais je me sens bien, parce que à ce moment précis j’ai la certitude absolue d’avoir une vie sociale épanouie.
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
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Chouette ! Amédée m’a invité à une partie de pêche pour cet aprèm. J’adore ça la pêche. Oh, pas le truc où on se pose sur un pliant pendant cinq heures au bord d’un étang tranquille à attendre qu’un imbécile de têtard adulte attardé essaye de sauver l’asticot qui se noie au bout de la ligne, non. La pêche en mer, la vraie. Celle où ça bouge. Où les poissons ont leur chance. Et avec ce beau ciel bleu, ça va l’faire ! Qu’est-ce qu’il fait beau ! Je ne m’en lasserai jamais.
Je suis déjà sur le ponton du mini-port de Malendure, en face de l’îlet Pigeon. Normalement l’ami Amédée ne devrait pas tarder.
Bizarre qu’il m’ait donné rendez-vous ici, normalement la pêche est interdite dans le coin. Il y a une réserve aquatique naturelle sur 3 km de côte et au moins 1 km vers le large : la réserve Cousteau. Il y a des espèces rarissimes et splendides, paraît-il.
Mais Amédée doit savoir ce qu’il fait.
Là bas, ça y est, je reconnais son canot bleu.
Il accoste en douceur, saute sur les planches avec son éternel sourire éclatant, me tape dans le dos et me pousse dans l’embarcation sans ménagements.
Je le trouve bien exubérant. Encore plus que d’habitude.
On échange quelques plaisanteries puis je lui fais remarquer :
- Dis, elles sont où les lignes ? Et tes boîtes, ton attirail ?
- T’occupe, je t’ai préparé une surprise. Tais-toi, tu verras bien.
Bon, puisqu’il le prend comme ça.
Il a mis le cap vers l’îlet Pigeon en droite ligne. On dépasse quelques bateaux à fond de verre, pleins de touristes curieux.
L’eau est d’un bleu ! J’ai l’impression qu’en y plongeant la main, elle va en ressortir teintée !
C’est d’ailleurs ce que je fais parce que le soleil tape.
Amédée ralentit puis accoste son embarcation dans une petite anse cachée à l’arrière de l’îlet, face à la mer. On ne se croirait jamais à 500 mètres de Malendure !
Et c’est là que mon copain m’interpelle :
- Au fait Guy, t’as un maillot ?
- Un maillot ? On est venus pêcher non ?
- Ben non, en fait je vais te montrer les poissons, mais sous un angle que tu ne connais pas. Je sais que tu l’as jamais fait, mais on va plonger. Tiens, déshabille-toi et mets ce tuba. Je vais t’expliquer.
Tout en prononçant ces phrases, lui-même se retrouve nu comme un ver… Je sens que je frise le ridicule là. Le mieux est de jouer l’indifférence et rester naturel. Je fais donc pareil et il me dit juste de prendre une bonne respiration et de le suivre, de remonter respirer quand j’en ai envie, puis de redescendre.
Jamais fait ça moi ! Jamais osé ! Je ne me dégonfle pas et dès qu’il a sauté, je prends la suite.
Le silence s’établit après les dernières petites bulles sonores qui filent vers le haut, vers la lumière bleutée.
Nous avons changé de planète.
Je suis bon nageur, je ne connais pas de natifs qui ne le soient pas. C’est juste le souffle qu’il faut parvenir à réguler. Mais Amédée est expérimenté. Il m’entraîne vers les rochers les plus proches, pas plus de 1 mètre 50 de profondeur.
Déjà une myriade de poissons de toutes couleurs accourent à notre approche. Ils nous entourent, comme pour nous souhaiter la bienvenue.
Aucune répulsion à notre égard, au contraire, on dirait qu’ils sont attirés.
Finalement je comprends que c’est normal : nous sommes dans le volume de la réserve et jamais l’homme ne poursuit le poisson ici. D’où cette familiarité. Ca me fait tout drôle ça.
Nous sommes maintenant au beau milieu de centaines de spécimens dignes des plus riches aquariums du monde. Ma peau est chatouillée mille fois par les caresses de minuscules nageoires familières.
On croit parfois que la plongée sous-marine est un sport très individualiste. Pas du tout . En tout cas ici, aucun risque de ressentir la solitude !
Les adorables petites bestioles multicolores batifolent autour de nous avec une joie visible et mon Amédée a le sourire qui déborde du masque. Il va boire la tasse à rire comme ça !
Et moi je profite de l’instant. J’en oublie presque que mes branchies sont des bronches et qu’il leur faut leur dose d’air. Je file donc régulièrement vers le bleu lumineux du dessus et replonge aussitôt dans le bleu profond d’un monde tranquille.
Nous avons passé près de deux heures avec nos nouveaux amis.
Et Amédée a gagné son pari personnel. Il a réussi à me persuader, sans dire un seul mot, que mon goût pour la pêche avait un côté barbare et gratuit que je devais abandonner. Mon écœurement à imaginer maintenant qu’on puisse attenter à l’existence de ces merveilles a atteint un point irréversible.
Et même si je reste assez pessimiste sur la pérennité de la protection de cette nature merveilleuse, je suis bien décidé à apporter dorénavant ma petite pierre à sa défense.
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Chouette ! Amédée m’a invité à une partie de pêche pour cet aprèm. J’adore ça la pêche. Oh, pas le truc où on se pose sur un pliant pendant cinq heures au bord d’un étang tranquille à attendre qu’un imbécile de têtard adulte attardé essaye de sauver l’asticot qui se noie au bout de la ligne, non. La pêche en mer, la vraie. Celle où ça bouge. Où les poissons ont leur chance. Et avec ce beau ciel bleu, ça va l’faire ! Qu’est-ce qu’il fait beau ! Je ne m’en lasserai jamais.
Je suis déjà sur le ponton du mini-port de Malendure, en face de l’îlet Pigeon. Normalement l’ami Amédée ne devrait pas tarder.
Bizarre qu’il m’ait donné rendez-vous ici, normalement la pêche est interdite dans le coin. Il y a une réserve aquatique naturelle sur 3 km de côte et au moins 1 km vers le large : la réserve Cousteau. Il y a des espèces rarissimes et splendides, paraît-il.
Mais Amédée doit savoir ce qu’il fait.
Là bas, ça y est, je reconnais son canot bleu.
Il accoste en douceur, saute sur les planches avec son éternel sourire éclatant, me tape dans le dos et me pousse dans l’embarcation sans ménagements.
Je le trouve bien exubérant. Encore plus que d’habitude.
On échange quelques plaisanteries puis je lui fais remarquer :
- Dis, elles sont où les lignes ? Et tes boîtes, ton attirail ?
- T’occupe, je t’ai préparé une surprise. Tais-toi, tu verras bien.
Bon, puisqu’il le prend comme ça.
Il a mis le cap vers l’îlet Pigeon en droite ligne. On dépasse quelques bateaux à fond de verre, pleins de touristes curieux.
L’eau est d’un bleu ! J’ai l’impression qu’en y plongeant la main, elle va en ressortir teintée !
C’est d’ailleurs ce que je fais parce que le soleil tape.
Amédée ralentit puis accoste son embarcation dans une petite anse cachée à l’arrière de l’îlet, face à la mer. On ne se croirait jamais à 500 mètres de Malendure !
Et c’est là que mon copain m’interpelle :
- Au fait Guy, t’as un maillot ?
- Un maillot ? On est venus pêcher non ?
- Ben non, en fait je vais te montrer les poissons, mais sous un angle que tu ne connais pas. Je sais que tu l’as jamais fait, mais on va plonger. Tiens, déshabille-toi et mets ce tuba. Je vais t’expliquer.
Tout en prononçant ces phrases, lui-même se retrouve nu comme un ver… Je sens que je frise le ridicule là. Le mieux est de jouer l’indifférence et rester naturel. Je fais donc pareil et il me dit juste de prendre une bonne respiration et de le suivre, de remonter respirer quand j’en ai envie, puis de redescendre.
Jamais fait ça moi ! Jamais osé ! Je ne me dégonfle pas et dès qu’il a sauté, je prends la suite.
Le silence s’établit après les dernières petites bulles sonores qui filent vers le haut, vers la lumière bleutée.
Nous avons changé de planète.
Je suis bon nageur, je ne connais pas de natifs qui ne le soient pas. C’est juste le souffle qu’il faut parvenir à réguler. Mais Amédée est expérimenté. Il m’entraîne vers les rochers les plus proches, pas plus de 1 mètre 50 de profondeur.
Déjà une myriade de poissons de toutes couleurs accourent à notre approche. Ils nous entourent, comme pour nous souhaiter la bienvenue.
Aucune répulsion à notre égard, au contraire, on dirait qu’ils sont attirés.
Finalement je comprends que c’est normal : nous sommes dans le volume de la réserve et jamais l’homme ne poursuit le poisson ici. D’où cette familiarité. Ca me fait tout drôle ça.
Nous sommes maintenant au beau milieu de centaines de spécimens dignes des plus riches aquariums du monde. Ma peau est chatouillée mille fois par les caresses de minuscules nageoires familières.
On croit parfois que la plongée sous-marine est un sport très individualiste. Pas du tout . En tout cas ici, aucun risque de ressentir la solitude !
Les adorables petites bestioles multicolores batifolent autour de nous avec une joie visible et mon Amédée a le sourire qui déborde du masque. Il va boire la tasse à rire comme ça !
Et moi je profite de l’instant. J’en oublie presque que mes branchies sont des bronches et qu’il leur faut leur dose d’air. Je file donc régulièrement vers le bleu lumineux du dessus et replonge aussitôt dans le bleu profond d’un monde tranquille.
Nous avons passé près de deux heures avec nos nouveaux amis.
Et Amédée a gagné son pari personnel. Il a réussi à me persuader, sans dire un seul mot, que mon goût pour la pêche avait un côté barbare et gratuit que je devais abandonner. Mon écœurement à imaginer maintenant qu’on puisse attenter à l’existence de ces merveilles a atteint un point irréversible.
Et même si je reste assez pessimiste sur la pérennité de la protection de cette nature merveilleuse, je suis bien décidé à apporter dorénavant ma petite pierre à sa défense.
.
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Sahkti...je veux pas dire là mais j'ai la vague impression que tu te fous de moi. Je me trompe?
Giny- Nombre de messages : 1802
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Date d'inscription : 14/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
On tourne
Ambiance couleur… je dirais couleur nuit ou plutôt un gris-mauve , crépusculaire. Lumière de jour d’été finissant.
Pour la musique : un air de sax, ce serait bien. Des accents douloureux, mais d’une douleur tendre, qui s’égrène avec lenteur, un chagrin qui prend son temps parce qu’il sait qu’il l’a,
qu’il a tout son temps,
quelque chose comme une éternité.
C’est comme ça que je me le fais, le film
Gros plan
Gros plan sur la peau de lui. Lui c’est toi. C’était toi. Je disais toi.
Peau
Peau d’une nuque, d’un dos, bas de dos, chute de reins, haut des fesses, pas plus bas, non. Plus bas il y a des poils. Alors non. Peau nue, on la sent douce,
chaude
sous la main, sous la tendresse, sous la caresse
peau
qui saoule
peau
qui manque
jusqu’à l’ivresse
au vertige
à la folie
à l’écoeurement
à… pas du tout
plus du tout
mais
si
alors…
attends, reviens !
je rembobine
générique
ton nom
toi !
Ambiance couleur… je dirais couleur nuit ou plutôt un gris-mauve , crépusculaire. Lumière de jour d’été finissant.
Pour la musique : un air de sax, ce serait bien. Des accents douloureux, mais d’une douleur tendre, qui s’égrène avec lenteur, un chagrin qui prend son temps parce qu’il sait qu’il l’a,
qu’il a tout son temps,
quelque chose comme une éternité.
C’est comme ça que je me le fais, le film
Gros plan
Gros plan sur la peau de lui. Lui c’est toi. C’était toi. Je disais toi.
Peau
Peau d’une nuque, d’un dos, bas de dos, chute de reins, haut des fesses, pas plus bas, non. Plus bas il y a des poils. Alors non. Peau nue, on la sent douce,
chaude
sous la main, sous la tendresse, sous la caresse
peau
qui saoule
peau
qui manque
jusqu’à l’ivresse
au vertige
à la folie
à l’écoeurement
à… pas du tout
plus du tout
mais
si
alors…
attends, reviens !
je rembobine
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ton nom
toi !
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
avec une maitrise de philo en poche, tu me permettras de ne me foutre de personne avec ce que j'ai écritGiny a écrit:Sahkti...je veux pas dire là mais j'ai la vague impression que tu te fous de moi. Je me trompe?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Je veux dire....c'est un texte comique? Peut-être que j'ai pas bien compris?
Je mets pas du tout en doute tes qualités littéraires...mais là je le prends un peu comme...enfin bref encore mes interprétations qui vont fâcher tout le monde.
Bref, je suis désolée Sahkti, oublie ça.
Je mets pas du tout en doute tes qualités littéraires...mais là je le prends un peu comme...enfin bref encore mes interprétations qui vont fâcher tout le monde.
Bref, je suis désolée Sahkti, oublie ça.
Giny- Nombre de messages : 1802
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Date d'inscription : 14/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Ben... Fameux Sahkti!
Mais c'est pas un texte! C'est carrément un essai.
Parole, c'est vachement bien pensé et bien écrit!
Mais c'est pas un texte! C'est carrément un essai.
Parole, c'est vachement bien pensé et bien écrit!
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Un texte comique? alors là non, pas du tout! Rien de comique dans ce texte, c'est de la philo, désolée...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Avertissement: c'est encore un texte plus poétique que narratif, plus dense que détendant. Mais une "vision" s'est imposée à moi à laquelle j'ai tenté de répondre par les mots...
Déchéance(s) de l'amour
Claquement de la porte. Elle balbutie quelques pas dans la pièce. Derrière elle, pesant sur son dos, son regard. Un regard bleu, clair et tranchant soutenant son sourire séducteur. Elle rit encore. Mais déjà, aux tréfonds de sa voix, plus de gaîté. Ni plaisir. Ni innocence. Dans les fourrés de sa voix se tapit déjà une crainte étrange et grandissante.
L’homme tient une bière dans sa main droite qu’il lui tend, tandis qu’il engloutit à grands traits le contenu d’une autre bière. Devant son hésitation à se saisir de la canette ouverte, il l’encourage de la tête. Un hochement railleur. Qu’elle ne voit pas. Il se retourne et va s’allonger sur le divan. L. goûte lentement le liquide qu’elle trouve âcre. S’approche de la fenêtre, comme pour trouver dans l’éclat de la lumière extérieure un apaisement à l’angoisse qui, en elle, sourd. Un voyant d’un bleu insoutenable clignote et gémit. L’immeuble en face lui oppose son indifférence. Elle cherche dans l’exubérance des fleurs d’un balcon un réconfort qu’elle ne trouve pas. Alors elle détourne le regard. Le reporte sur l’homme, hilare. A peine en prend-elle conscience qu’il se lève et s’approche d’elle. Sa stature athlétique se colle contre elle. Elle ferme les yeux. Si beau, si roublard, si sûr de lui si…. L’espace d’un instant, elle se demande : « peut-être que cette fois-ci ce sera différent. » Elle le veut, elle le souhaite. Tout en reconnaissant la marque de l’illusion. Pour elle, c’est bien la fin d’un amour. D’un faux amour. Sans pessimisme, ni exagération, elle comprend qu’elle a échoué à se construire une passion rêvée. Les humains ne savent pas aimer. Juste voler pour se satisfaire.
Elle sent son haleine sur sa nuque, ses lèvres qui effleurent ses cheveux. Brusquement sa main tourne son visage vers le sien et ses lèvres engloutissent les siennes. La dévore. Une odeur de lys, incongrue, chatouille ses lèvres. Les mains, clairvoyantes lui pétrissent rapidement les seins avant de la soulever. Et de la porter au lit, caché au fond de la pièce. Les draps complices la reçoivent, sans ménagement.
Non. Elle le murmure. Le froid imbibe sa chair.
Non. Elle le dit tout haut, mais le mot ne dépasse peut être pas le seuil de sa bouche. Encore une fois, elle ne se refuse pas. Car en elle résonne le désir d’un changement, le désir de voir si, pour une fois….
Il lui retire un à un ses vêtements, retourne fermer les volets puis allume une lumière. Lumière trouble. Le halo bleuté de la lampe de chevet déteint sur la peau dévoilée de L. peau frémissante. Elle se donne. Aux caresses vives de ses mains succède l’élan d’une pénétration l’atteignant au cœur de l’âme. Un coup de bélier contre le mur.
Les fissures se répandent. Le mur s’effondre dans un fracas violent.
Bouleversée par la répulsion, elle crie brusquement. Mais il ne l’entend pas. Sans comprendre cette déchéance de l’amour. Le rejet de cette prostitution. Tout chavire dans la solitude. Elle suffoque, à cause de corps bouillant sur le sien qui commence à hurler. Chacune des impulsions la détache de plus en plus de ce lit, de cette chambre. De cet homme qu’elle n’aime pas. Son agitation soufflante lui apparaît si ridicule alors qu’elle se replie dans l’indifférence, pour préserver de sa dignité ce que sa volonté n’a pas su. Les assauts de la passion déversent en elle le fiel froid. Jusqu’à l’écoeurement, elle se nie.
Dans l’air épais de la pièce s’entremêlent les râles et les gémissements. L. fixe le plafond décrépi, suit les moulures et les sillons noirâtres.
Lorsque enfin il repose à côté d’elle, repu, le dégoût d’elle-même fait éclore le perlé des larmes. L’oreiller exhale une senteur grasse de sueur. L. se retourne vers la lampe, posée sur le bois lustré de la table de nuit.
Soudain, une musique jaillit en elle. comme sa peau saignante, elle vibre d’un blues profond. Le chant d’un homme grattant sa guitare remonte du plus profond de son enfance. Sur son corps, une trace de plus creuse sa souillure. Au loin, derrière les frémissements nauséeux, la voix du bluesman lui rappelle les errances de l’exilé. Exilé sur un monde hostile, exilé dans les ravages de l’amour.
Honteuse de n’avoir su se soustraire, elle confie à ce souvenir musical toute sa souffrance et sa dignité blessée. Dans la brume de la mémoire ,elle saisit de plus en plus la plainte de cette musicale intemporelle. L’instrument ne doit pas être loin. Il faut qu’elle le rejoigne, pour gagner la paix, pour joindre à sa voix la sienne.
Elle se lève. Nue et chancelante elle gagne la fenêtre à partir de laquelle, elle croit entendre le chant. Elle l’ouvre, écoute. Tout son être se tend vers la possibilité de s’échapper, de réaliser la liberté, délivrée de ses maux, de ses douleurs, de ses trahissons. Elle enjambe la balustrade, saute sur le trottoir.
Dans les rues, erre une ombre bleutée et échevelée. Sa nudité fuit son ombre et les gens s’écartent sur son chemin en murmurant contre ce fantôme qui se réprouve et les dénonce.
Déchéance(s) de l'amour
Claquement de la porte. Elle balbutie quelques pas dans la pièce. Derrière elle, pesant sur son dos, son regard. Un regard bleu, clair et tranchant soutenant son sourire séducteur. Elle rit encore. Mais déjà, aux tréfonds de sa voix, plus de gaîté. Ni plaisir. Ni innocence. Dans les fourrés de sa voix se tapit déjà une crainte étrange et grandissante.
L’homme tient une bière dans sa main droite qu’il lui tend, tandis qu’il engloutit à grands traits le contenu d’une autre bière. Devant son hésitation à se saisir de la canette ouverte, il l’encourage de la tête. Un hochement railleur. Qu’elle ne voit pas. Il se retourne et va s’allonger sur le divan. L. goûte lentement le liquide qu’elle trouve âcre. S’approche de la fenêtre, comme pour trouver dans l’éclat de la lumière extérieure un apaisement à l’angoisse qui, en elle, sourd. Un voyant d’un bleu insoutenable clignote et gémit. L’immeuble en face lui oppose son indifférence. Elle cherche dans l’exubérance des fleurs d’un balcon un réconfort qu’elle ne trouve pas. Alors elle détourne le regard. Le reporte sur l’homme, hilare. A peine en prend-elle conscience qu’il se lève et s’approche d’elle. Sa stature athlétique se colle contre elle. Elle ferme les yeux. Si beau, si roublard, si sûr de lui si…. L’espace d’un instant, elle se demande : « peut-être que cette fois-ci ce sera différent. » Elle le veut, elle le souhaite. Tout en reconnaissant la marque de l’illusion. Pour elle, c’est bien la fin d’un amour. D’un faux amour. Sans pessimisme, ni exagération, elle comprend qu’elle a échoué à se construire une passion rêvée. Les humains ne savent pas aimer. Juste voler pour se satisfaire.
Elle sent son haleine sur sa nuque, ses lèvres qui effleurent ses cheveux. Brusquement sa main tourne son visage vers le sien et ses lèvres engloutissent les siennes. La dévore. Une odeur de lys, incongrue, chatouille ses lèvres. Les mains, clairvoyantes lui pétrissent rapidement les seins avant de la soulever. Et de la porter au lit, caché au fond de la pièce. Les draps complices la reçoivent, sans ménagement.
Non. Elle le murmure. Le froid imbibe sa chair.
Non. Elle le dit tout haut, mais le mot ne dépasse peut être pas le seuil de sa bouche. Encore une fois, elle ne se refuse pas. Car en elle résonne le désir d’un changement, le désir de voir si, pour une fois….
Il lui retire un à un ses vêtements, retourne fermer les volets puis allume une lumière. Lumière trouble. Le halo bleuté de la lampe de chevet déteint sur la peau dévoilée de L. peau frémissante. Elle se donne. Aux caresses vives de ses mains succède l’élan d’une pénétration l’atteignant au cœur de l’âme. Un coup de bélier contre le mur.
Les fissures se répandent. Le mur s’effondre dans un fracas violent.
Bouleversée par la répulsion, elle crie brusquement. Mais il ne l’entend pas. Sans comprendre cette déchéance de l’amour. Le rejet de cette prostitution. Tout chavire dans la solitude. Elle suffoque, à cause de corps bouillant sur le sien qui commence à hurler. Chacune des impulsions la détache de plus en plus de ce lit, de cette chambre. De cet homme qu’elle n’aime pas. Son agitation soufflante lui apparaît si ridicule alors qu’elle se replie dans l’indifférence, pour préserver de sa dignité ce que sa volonté n’a pas su. Les assauts de la passion déversent en elle le fiel froid. Jusqu’à l’écoeurement, elle se nie.
Dans l’air épais de la pièce s’entremêlent les râles et les gémissements. L. fixe le plafond décrépi, suit les moulures et les sillons noirâtres.
Lorsque enfin il repose à côté d’elle, repu, le dégoût d’elle-même fait éclore le perlé des larmes. L’oreiller exhale une senteur grasse de sueur. L. se retourne vers la lampe, posée sur le bois lustré de la table de nuit.
Soudain, une musique jaillit en elle. comme sa peau saignante, elle vibre d’un blues profond. Le chant d’un homme grattant sa guitare remonte du plus profond de son enfance. Sur son corps, une trace de plus creuse sa souillure. Au loin, derrière les frémissements nauséeux, la voix du bluesman lui rappelle les errances de l’exilé. Exilé sur un monde hostile, exilé dans les ravages de l’amour.
Honteuse de n’avoir su se soustraire, elle confie à ce souvenir musical toute sa souffrance et sa dignité blessée. Dans la brume de la mémoire ,elle saisit de plus en plus la plainte de cette musicale intemporelle. L’instrument ne doit pas être loin. Il faut qu’elle le rejoigne, pour gagner la paix, pour joindre à sa voix la sienne.
Elle se lève. Nue et chancelante elle gagne la fenêtre à partir de laquelle, elle croit entendre le chant. Elle l’ouvre, écoute. Tout son être se tend vers la possibilité de s’échapper, de réaliser la liberté, délivrée de ses maux, de ses douleurs, de ses trahissons. Elle enjambe la balustrade, saute sur le trottoir.
Dans les rues, erre une ombre bleutée et échevelée. Sa nudité fuit son ombre et les gens s’écartent sur son chemin en murmurant contre ce fantôme qui se réprouve et les dénonce.
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
de la philo philosophique même! Avec des phrases de 176 mots! A vous dégouter de faire littéraire... ;-)Sahkti a écrit:Un texte comique? alors là non, pas du tout! Rien de comique dans ce texte, c'est de la philo, désolée...
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Littéralement: pas d'inspiration, donc texte à chier
Le vert de la moquette sale, élimée aux bouts. Le vert tendre de la plante qui le nargue, au coin de la pièce. La majesté de ses feuilles fraîchement arrosées, la tige fièrement redressée, une turgescence presque méprisante.
Lui, sur son lit, recroquevillé contre sa couette vert eau, cette couette que lui avait offert sa mère. Sa mère, vague impression à peine esquissée que déjà envolée, rejoignant les silhouettes obscures et informes dans son esprit, de sa sœur, des autres, de tous les autres…
Depuis combien de temps était-il dans cette chambre, enfermé ? Il avait bien essayé de sortir, de s’extirper péniblement de son lit, de se traîner jusqu’à la porte, de l’ouvrir et de se risquer à mettre un pied dans la rue vide. Totalement vide. Vide et calme. Tellement calme qu’il entendait le bruit de sa respiration rebondir sur les murs des immeubles abandonnés et revenir ondulant jusqu’à son oreille, amplifié.
Ils étaient tous partis, et c’était de sa faute. Chaque élément de la pièce lui rappelait sa culpabilité, le vert grimaçant des murs qui s’étalait à l’infini comme pour le narguer, les volets qu’il n’osait plus ouvrir depuis que la lumière avait jailli de la fenêtre éclairée et éclaboussé de soleil agressif la chambre tout entière, exposant à tous sa vulnérabilité.
Il en avait rêvé, de cette solitude absolue, il l’avait imaginée dans les moindres détails. Il l’avait tellement planifiée qu’il l’avait créée.
Sa propre bulle au milieu du bruit et de la sueur.
Il les sent s’activer autour de lui, lui parler, le regarder, le toucher. Ca fait longtemps qu’il n’essaie plus d’attirer leur attention. Des ombres, des mirages qui le frôlent à peine et s’évanouissent dès qu’il essaie de les approcher. Solitude.
Le vert de la moquette sale, élimée aux bouts. Le vert tendre de la plante qui le nargue, au coin de la pièce. La majesté de ses feuilles fraîchement arrosées, la tige fièrement redressée, une turgescence presque méprisante.
Lui, sur son lit, recroquevillé contre sa couette vert eau, cette couette que lui avait offert sa mère. Sa mère, vague impression à peine esquissée que déjà envolée, rejoignant les silhouettes obscures et informes dans son esprit, de sa sœur, des autres, de tous les autres…
Depuis combien de temps était-il dans cette chambre, enfermé ? Il avait bien essayé de sortir, de s’extirper péniblement de son lit, de se traîner jusqu’à la porte, de l’ouvrir et de se risquer à mettre un pied dans la rue vide. Totalement vide. Vide et calme. Tellement calme qu’il entendait le bruit de sa respiration rebondir sur les murs des immeubles abandonnés et revenir ondulant jusqu’à son oreille, amplifié.
Ils étaient tous partis, et c’était de sa faute. Chaque élément de la pièce lui rappelait sa culpabilité, le vert grimaçant des murs qui s’étalait à l’infini comme pour le narguer, les volets qu’il n’osait plus ouvrir depuis que la lumière avait jailli de la fenêtre éclairée et éclaboussé de soleil agressif la chambre tout entière, exposant à tous sa vulnérabilité.
Il en avait rêvé, de cette solitude absolue, il l’avait imaginée dans les moindres détails. Il l’avait tellement planifiée qu’il l’avait créée.
Sa propre bulle au milieu du bruit et de la sueur.
Il les sent s’activer autour de lui, lui parler, le regarder, le toucher. Ca fait longtemps qu’il n’essaie plus d’attirer leur attention. Des ombres, des mirages qui le frôlent à peine et s’évanouissent dès qu’il essaie de les approcher. Solitude.
Giny- Nombre de messages : 1802
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Date d'inscription : 14/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
oups désolé j'ai cliqué qd il fallait pas, c celui qui suit le bon texte!
Claquement de la porte. Elle balbutie quelques pas dans la pièce. Derrière elle, pesant sur son dos, son regard. Un regard bleu, clair et tranchant soutenant son sourire séducteur. Elle rit encore. Mais déjà, aux tréfonds de sa voix, plus de gaîté. Ni plaisir. Ni innocence. Dans les fourrés de sa voix se tapit déjà une crainte étrange et grandissante.
L’homme tient une bière dans sa main droite qu’il lui tend, tandis qu’il engloutit à grands traits le contenu d’une autre bière. Devant son hésitation à se saisir de la canette ouverte, il l’encourage de la tête. Un hochement railleur. Qu’elle ne voit pas. Il se retourne et va s’allonger sur le divan. L. goûte lentement le liquide qu’elle trouve âcre. S’approche de la fenêtre, comme pour trouver dans l’éclat de la lumière extérieure un apaisement à l’angoisse qui, en elle, sourd. Un voyant d’un bleu insoutenable clignote et gémit. L’immeuble en face lui oppose son indifférence. Elle cherche dans l’exubérance des fleurs d’un balcon un réconfort qu’elle ne trouve pas. Alors elle détourne le regard. Le reporte sur l’homme, hilare. A peine en prend-elle conscience qu’il se lève et s’approche d’elle. Sa stature athlétique se colle contre elle. Elle ferme les yeux. Si beau, si roublard, si sûr de lui si…. L’espace d’un instant, elle se demande : « peut-être que cette fois-ci ce sera différent. » Elle le veut, elle le souhaite. Tout en reconnaissant la marque de l’illusion. Pour elle, c’est bien la fin d’un amour. D’un faux amour. Sans pessimisme, ni exagération, elle comprend qu’elle a échoué à se construire une passion rêvée. Les humains ne savent pas aimer. Juste voler pour se satisfaire.
Elle sent son haleine sur sa nuque, ses lèvres qui effleurent ses cheveux. Brusquement sa main tourne son visage vers le sien et ses lèvres engloutissent les siennes. La dévore. Une odeur de lys, incongrue, chatouille ses lèvres. Les mains, clairvoyantes lui pétrissent rapidement les seins avant de la soulever. Et de la porter au lit, caché au fond de la pièce. Les draps complices la reçoivent, sans ménagement.
Non. Elle le murmure. Le froid imbibe sa chair.
Non. Elle le dit tout haut, mais le mot ne dépasse peut être pas le seuil de sa bouche. Encore une fois, elle ne se refuse pas. Car en elle résonne le désir d’un changement, le désir de voir si, pour une fois….
Il lui retire un à un ses vêtements, retourne fermer les volets puis allume une lumière. Lumière trouble. Le halo bleuté de la lampe de chevet déteint sur la peau dévoilée de L. peau frémissante. Elle se donne. Aux caresses vives de ses mains succède l’élan d’une pénétration l’atteignant au cœur de l’âme. Un coup de bélier contre le mur.
Les fissures se répandent. Le mur s’effondre dans un fracas violent.
Les assauts de la passion déversent en elle le fiel froid. Jusqu’à l’écoeurement, elle se nie. Bouleversée par la répulsion, elle crie brusquement. Mais il ne l’entend pas. Que pourrait-il comprendre à cette déchéance de l’amour ? au rejet de cette prostitution ?
Tout chavire dans la solitude. Elle suffoque. A cause de corps bouillant sur le sien qui commence à hurler. Les assauts de la passion déversent en elle le fiel froid. Chacune des impulsions la détache de plus en plus de ce lit, de cette chambre. De cet homme qu’elle n’aime pas. Son agitation soufflante lui apparaît ridicule alors qu’elle, se replie dans l’indifférence, pour préserver de sa dignité ce que sa volonté n’a pas su entretenir.
Dans l’air épais de la pièce s’entremêlent les râles et les gémissements. L. fixe le plafond décrépi, suit les moulures et les sillons noirâtres.
Lorsque enfin il repose à côté d’elle, repu, le dégoût d’elle-même fait éclore le perlé des larmes. L’oreiller exhale une senteur grasse de sueur. L. se retourne vers la lampe, posée sur le bois lustré de la table de nuit.
Soudain, une musique jaillit en elle. comme sa peau saignante, elle vibre d’un blues profond. Le chant d’un homme grattant sa guitare remonte du plus profond de son enfance. Sur son corps, une trace de plus creuse sa souillure. Au loin, derrière les frémissements nauséeux, la voix du bluesman lui rappelle les errances de l’exilé. Exilé sur un monde hostile, exilé dans les ravages de l’amour.
Honteuse de n’avoir su se soustraire, elle confie à ce souvenir musical toute sa souffrance et sa dignité blessée. Dans la brume de la mémoire ,elle saisit de plus en plus la plainte de cette musicale intemporelle. L’instrument ne doit pas être loin. Il faut qu’elle le rejoigne, pour gagner la paix, pour joindre à sa voix la sienne.
Elle se lève. Nue et chancelante elle gagne la fenêtre à partir de laquelle, elle croit entendre le chant. Elle l’ouvre, écoute. Tout son être se tend vers la possibilité de s’échapper, de réaliser la liberté, délivrée de ses maux, de ses douleurs, de ses trahissons. Elle enjambe la balustrade, saute sur le trottoir.
Dans les rues, erre une ombre bleutée et échevelée. Sa nudité fuit son ombre et les gens s’écartent sur son chemin en murmurant contre ce fantôme qui se réprouve et les dénonce.
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Claquement de la porte. Elle balbutie quelques pas dans la pièce. Derrière elle, pesant sur son dos, son regard. Un regard bleu, clair et tranchant soutenant son sourire séducteur. Elle rit encore. Mais déjà, aux tréfonds de sa voix, plus de gaîté. Ni plaisir. Ni innocence. Dans les fourrés de sa voix se tapit déjà une crainte étrange et grandissante.
L’homme tient une bière dans sa main droite qu’il lui tend, tandis qu’il engloutit à grands traits le contenu d’une autre bière. Devant son hésitation à se saisir de la canette ouverte, il l’encourage de la tête. Un hochement railleur. Qu’elle ne voit pas. Il se retourne et va s’allonger sur le divan. L. goûte lentement le liquide qu’elle trouve âcre. S’approche de la fenêtre, comme pour trouver dans l’éclat de la lumière extérieure un apaisement à l’angoisse qui, en elle, sourd. Un voyant d’un bleu insoutenable clignote et gémit. L’immeuble en face lui oppose son indifférence. Elle cherche dans l’exubérance des fleurs d’un balcon un réconfort qu’elle ne trouve pas. Alors elle détourne le regard. Le reporte sur l’homme, hilare. A peine en prend-elle conscience qu’il se lève et s’approche d’elle. Sa stature athlétique se colle contre elle. Elle ferme les yeux. Si beau, si roublard, si sûr de lui si…. L’espace d’un instant, elle se demande : « peut-être que cette fois-ci ce sera différent. » Elle le veut, elle le souhaite. Tout en reconnaissant la marque de l’illusion. Pour elle, c’est bien la fin d’un amour. D’un faux amour. Sans pessimisme, ni exagération, elle comprend qu’elle a échoué à se construire une passion rêvée. Les humains ne savent pas aimer. Juste voler pour se satisfaire.
Elle sent son haleine sur sa nuque, ses lèvres qui effleurent ses cheveux. Brusquement sa main tourne son visage vers le sien et ses lèvres engloutissent les siennes. La dévore. Une odeur de lys, incongrue, chatouille ses lèvres. Les mains, clairvoyantes lui pétrissent rapidement les seins avant de la soulever. Et de la porter au lit, caché au fond de la pièce. Les draps complices la reçoivent, sans ménagement.
Non. Elle le murmure. Le froid imbibe sa chair.
Non. Elle le dit tout haut, mais le mot ne dépasse peut être pas le seuil de sa bouche. Encore une fois, elle ne se refuse pas. Car en elle résonne le désir d’un changement, le désir de voir si, pour une fois….
Il lui retire un à un ses vêtements, retourne fermer les volets puis allume une lumière. Lumière trouble. Le halo bleuté de la lampe de chevet déteint sur la peau dévoilée de L. peau frémissante. Elle se donne. Aux caresses vives de ses mains succède l’élan d’une pénétration l’atteignant au cœur de l’âme. Un coup de bélier contre le mur.
Les fissures se répandent. Le mur s’effondre dans un fracas violent.
Les assauts de la passion déversent en elle le fiel froid. Jusqu’à l’écoeurement, elle se nie. Bouleversée par la répulsion, elle crie brusquement. Mais il ne l’entend pas. Que pourrait-il comprendre à cette déchéance de l’amour ? au rejet de cette prostitution ?
Tout chavire dans la solitude. Elle suffoque. A cause de corps bouillant sur le sien qui commence à hurler. Les assauts de la passion déversent en elle le fiel froid. Chacune des impulsions la détache de plus en plus de ce lit, de cette chambre. De cet homme qu’elle n’aime pas. Son agitation soufflante lui apparaît ridicule alors qu’elle, se replie dans l’indifférence, pour préserver de sa dignité ce que sa volonté n’a pas su entretenir.
Dans l’air épais de la pièce s’entremêlent les râles et les gémissements. L. fixe le plafond décrépi, suit les moulures et les sillons noirâtres.
Lorsque enfin il repose à côté d’elle, repu, le dégoût d’elle-même fait éclore le perlé des larmes. L’oreiller exhale une senteur grasse de sueur. L. se retourne vers la lampe, posée sur le bois lustré de la table de nuit.
Soudain, une musique jaillit en elle. comme sa peau saignante, elle vibre d’un blues profond. Le chant d’un homme grattant sa guitare remonte du plus profond de son enfance. Sur son corps, une trace de plus creuse sa souillure. Au loin, derrière les frémissements nauséeux, la voix du bluesman lui rappelle les errances de l’exilé. Exilé sur un monde hostile, exilé dans les ravages de l’amour.
Honteuse de n’avoir su se soustraire, elle confie à ce souvenir musical toute sa souffrance et sa dignité blessée. Dans la brume de la mémoire ,elle saisit de plus en plus la plainte de cette musicale intemporelle. L’instrument ne doit pas être loin. Il faut qu’elle le rejoigne, pour gagner la paix, pour joindre à sa voix la sienne.
Elle se lève. Nue et chancelante elle gagne la fenêtre à partir de laquelle, elle croit entendre le chant. Elle l’ouvre, écoute. Tout son être se tend vers la possibilité de s’échapper, de réaliser la liberté, délivrée de ses maux, de ses douleurs, de ses trahissons. Elle enjambe la balustrade, saute sur le trottoir.
Dans les rues, erre une ombre bleutée et échevelée. Sa nudité fuit son ombre et les gens s’écartent sur son chemin en murmurant contre ce fantôme qui se réprouve et les dénonce.
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Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Bonnet d'âne :))))))Aegis a écrit:pf désolé pour le gras... j'ai zéro ce soir :-(((
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
c'est réglé! ;-)Aegis a écrit:pf désolé pour le gras... j'ai zéro ce soir :-(((
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Julien sur le green. C'est drôle! Bon petit texte! Bien ficelé.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Giny tu te dévalorises à chier! Il a une force ton texte! Sans blague je l'adore.
Attends, faut que je le relise.
Attends, faut que je le relise.
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Julien Green... :-)))kilis a écrit:Julien sur le green. C'est drôle! Bon petit texte! Bien ficelé.
Re: exo live ce soir (30 Janvier) !
Bon je me lance:
Sahkti: j'ai pas tout compris, vu que je suis novice en la matière. Enfin, bon, forme nouvelle mais rien à redire.
Krystelle: j'aime bien mais un peu trop court quand même. T'aurais pû étoffer plus peut-être
Kilis: j'aime beaucoup beaucoup! Et le thème et le rythme.
Aegis: ça tombe un peu dans la banalité comme texte je trouve, malgré tes envies de déstabiliser le lecteur tu restes un peu dans le cliché je trouve
Mentor: tranche de vie, comme t'as l'habitude de le faire, mais cette fois je trouve que la fin est un peu trop moralisatrice, le couplet sur la pêche n'étant pas du plus bel effet.
Sahkti: j'ai pas tout compris, vu que je suis novice en la matière. Enfin, bon, forme nouvelle mais rien à redire.
Krystelle: j'aime bien mais un peu trop court quand même. T'aurais pû étoffer plus peut-être
Kilis: j'aime beaucoup beaucoup! Et le thème et le rythme.
Aegis: ça tombe un peu dans la banalité comme texte je trouve, malgré tes envies de déstabiliser le lecteur tu restes un peu dans le cliché je trouve
Mentor: tranche de vie, comme t'as l'habitude de le faire, mais cette fois je trouve que la fin est un peu trop moralisatrice, le couplet sur la pêche n'étant pas du plus bel effet.
Giny- Nombre de messages : 1802
Age : 36
Localisation : Dijon
Date d'inscription : 14/12/2005
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