La Polonaise

Acte I, scène 1

La scène se passe dans le salon d’une maison de campagne. Les deux protagonistes sont assises sur une bergère beige (tous les meubles sont en bois, on peut imaginer qu’ils sentent la cire) dos à une fenêtre derrière laquelle se termine une fin d’après-midi d’été. Des feuilles font un jeu d’ombres dans le vent. Les deux protagonistes sont des femmes, l’une est plus âgée que l’autre. Elles sont penchées sur un album de photographies en tissus bleu à motif chinois brodés de soie. Elles tournent les pages lentement en cherchant sur chaque page un visage ou une silhouette, toujours la même, celle de Michel, le mari de la plus jeune, le fils de la plus âgée.

Angèle : (Elle ramasse une photo qui vient de tomber et qui n’était pas à sa place) Et ça, c’est quoi ?

Mère : Ah, ça ? C’est la photo de groupe d’un réveillon. Euh, 93 je crois. Jacques et Cathy était là cette année. Michel avait 25 ans.

Angèle : Oui et il avait l’air fatigué. Qui c’est la blonde à côté de lui ?

Mère : (visiblement gênée) Euh… Là, c’est Mathilde et là c’est…

Angèle : Oui, Mathilde je sais, elle devait avoir 12 ou 13 ans et je la reconnais bien. Non, celle-là ? (elle montre un visage du doigt en plissant des yeux de manière déterminée)

Mère : Oui, oui, celle-là… je ne me souviens plus. Impossible de remettre un nom. De toute façon je ne crois pas qu’il l’ait fréquentée longtemps. Je ne l’ai jamais revue, en tout cas. Tu sais, à l’époque…

Angèle : C’était juste avant qu’il rencontre Valérie, non ?

Mère : Val… ? Oui, peut-être… je ne sais plus. Tu veux du thé ?

Angèle : Quand même, une fille pareille, ça ne doit pas s’oublier facilement…

Mère : Tu sais, avec les fêtes on a jamais trop le temps de parler. Et puis, tu sais comment est Michel, il arrive, il parle, il parle, et puis on oublie tout ce qu’il y a autour.

Angèle : En tout cas, lui aussi il a oublié de m’en parler de celle-là !

Mère : (embêtée) Ecoute, c’est avec toi qu’il est marié, maintenant, non ?

Angèle : Comment s’appelait-elle ?

Mère : pfffffff…. Euh… je ne sais plus. Euh (elle cherche en se pinçant les lèvres et en écartant les yeux) … je crois… je crois que c’était une fille de l’est. Je ne sais plus. Tatiana, Svetlana, un prénom comme ça. Je ne sais plus, moi. Ce n’était pas la première fois qu’il arrivait avec quelqu’un Tu n’as qu’à lui demander quand il reviendra.

Angèle : Ah bon, parce que c’est souvent qu’il amenait quelqu’un de nouveau pour les réveillons ? Moi, si j’avais fait ça mes parents me tuaient !

Mère : Tu sais, à 25 ans on est adulte. Il a fait ce qu’il a voulu. Je ne suis pas là pour juger de ses choix amoureux… non ?

Angèle : Non.

Mère : Tu veux du thé ?

Angèle : Mais quand même, vous avez bien du lui parler, vous souvenir de quelque chose ? On ne passe pas les fêtes ensemble sans se souvenir de quelque chose, les gens ne sont pas transparents à ce point là ?

Mère : Ecoute, je veux bien te faire plaisir et essayer de me rappeler quelque chose d’elle mais le veux-tu ? En plus cette année là comme je te l’ai dis, Jacques et Cathy étaient ici. C’était la dernière fois. Je ne le savais pas encore mais c’est comme si maintenant je ne me souvenais plus que d’eux. Comme si mon cerveau avait fait le tri pour ne garder que leur présence, ces derniers moments passés ensembles avant l’incompréhensible. Alors, cette inconnue polonaise… (elle marque une pause) pourtant tu as raison. Je me souviens de quelque chose. Quelque chose dans la lumière. Cette fille était là toujours en périphérie du regard. Je ne me souviens d’elle que comme d’une lumière, d’une aura. C’était peut-être à cause de ses yeux très clairs, ou de ses cheveux… de sa façon d’être en retrait… je me souviens qu’une fois elle était seule dans le salon quand je suis rentrée et qu’elle regardait par la fenêtre et que son souffle avait laissé de la buée sur la vitre. Elle avait l’air loin. Je suis repartie sans rien dire pour ne pas la déranger. Un peu plus tard elle a souri quand Jacques à joué du piano.

Angèle : Oui, en fait vous vous rappelez très bien d’elle.

Mère : Très bien, non. Un peu. Mais j’avoue ne pas y avoir fait trop attention. Elle était trop nouvelle dans mon paysage et dans celui de Michel. Je ne voulais pas m’y attacher. De toute façon, je savais qu’elle ne resterait pas…

Angèle : A chaque fois que Michel vous a présenté quelqu’un vous avez eu ce genre de sentiments ?

Mère : Sûrement, je ne sais pas.

Angèle : Vous avez eu des préférences ?

(Un homme entre dans la pièce, Michel. La trentaine, en pull col roulé marron et pantalon de velours un ton au dessous. Ces cheveux sont ébouriffés. Il tient un livre.)

Mère : Tiens, Michel, vas donc nous faire un thé.

Michel : Oui maman. (et il repart).


Acte I, scène 2

(La scène se passe dans la même pièce un peu plus tard. Le soleil se couche dans les rouges et ors derrière la vitre. Petit à petit la pièce s’assombrie au fur et à mesure de la conversation. La mère est partie. Restent Michel et Angèle devant un plateau où se trouvent trois tasses en porcelaine blanche et une théière assortie ainsi qu’un sucrier et une assiette à gâteau. Michel prend le dernier, il commence sa phrase la bouche pleine.)

Michel : Je trouve que ça va mieux ma mère en ce moment, non ?

Angèle : C’est qui la polonaise ?

Michel : La quoi ?!

Angèle : La polonaise, là. (Elle répète sa phrase en lui montrant la photo et un visage du bout du doigt. Elle est blême.) A côté de toi.

Michel : Euh… où as tu trouvé cette photo ?

Angèle : Pourquoi, tu l’avais cachée ?

Michel : Non. Pas moi. C’est Val… enfin, je t’avais dit que toutes les photos avec des ex avaient été détruites par elle et je ne pensais pas que celle-ci avait échappé au lot.

Angèle : Mais je m’en fout de Valérie. Je sais qui c’est Valérie. Tout le monde ne parle que d’elle avec un air gêné dès que je suis là mais je m’en fout. Ce que je te demande c’est : « c’est qui, elle ». Cette polonaise dont tu ne m’as jamais parlé. Je croyais qu’on s’était tout dit.

Michel : Putain, je suis sorti une semaine avec elle. On a même pas couché et elle a disparu
du jour au lendemain. Voilà. Tu sais tout.

Angèle : Comment elle s’appelle ?

Michel : Ah ? (Il cherche) Alors là… aucun souvenir… le blanc. Je ne me rappelle plus.

Angèle : Quoi ?! Tu rencontres une nana. Tu couches avec elle, tu l’amènes chez ta mère pour le jour de l’an et tu ne te rappelles même plus de son nom ! Ta mère non plus, d’ailleurs, mais quel genre de famille êtes-vous donc ?

Michel : Je n’ai pas couché avec elle…

Angèle : C’est ça, bien sûr. Et moi quand tu m’as rencontré j’étais vierge ! Alors, un effort, Tatiana, Svetlana ? Ana ?

Michel : En plus je crois pas qu’elle était polonaise. Je crois qu’elle était lituanienne. Mar… Miro… Mu… Hil… incroyable. Je suis incapable de me souvenir de son nom.

Angèle : Attends, une nana comme ça, n’importe quel mec doit être capable de se souvenir de son nom.

Michel : Ben, pas moi. Je ne dois pas être n’importe quel mec. Et puis, pourquoi tu t’intéresses tant à elle. Il y a prescription, non ?

Angèle : Il n’y a jamais prescription. Et pourquoi tu l’as quittée.

Michel : Je t’ai dis, c’est elle qui n’est jamais revenu.

Angèle : Je comprends mieux pourquoi tu ne m’as rien dit. T’étais vexé, en fait. Tu ne m’as parlé que de celle que tu as largué… et de Valérie.

Michel : Oh, putain, lourd, les vacances, lourd ! (Il prend le plateau et la fuite)

Angèle : (dans son dos en allumant la lumière) Mais non, on commence à peine à s’amuser…

Acte I, scène 3

(La scène se passe dans la même pièce mais au petit déjeuner. Mère est là, maquillée en robe de chambre crème. Son mari, le beau père de Michel aussi, en robe de chambre verte.)

Mère : Je trouve que ça va mieux Michel et Angèle en ce moment, non ?

Luc : (afféré avec ses tartines et son bol fumant) Tu me passes le beurre.

Mère : C’est vrai, (elle le lui passe) elle a l’air plus à l’aise avec nous maintenant. Hier on a regardé des photos ensembles et elle était très détendue. On a même retrouvé une photo du réveillon de 93, avec Jacques et Cathy (Luc souffle à leurs noms). Non, je ne parlais pas d’eux. C’était l’année où Michel avait invité cette polonaise, tu te rappelles de son nom ?

Luc : Celle qui avait de belles jambes ?

Mère : (surprise) Tu regardes les jambes des copines de ton beau fils, toi ? Tu ne manques pas d’air de me dire ça, à moi. Je te demandes son nom.

Luc : Pas d’idée…

Mère : C’est quand même fou, pas un de nous ne se rappelle de son nom. Il faudra que je demande à Michel quand Angèle ne sera pas là. Je ne veux pas faire de gaffe.

Luc : Non, je me rappelle d’une Mathilde, d’une Corinne, d’une Laetitia mais d’elle je ne me rappelle que de ses jambes et de ses yeux.

Mère : J’ai compris, ça va !

Luc : Elle avait l’air triste. A mon avis elle se demandait ce qu’elle faisait là. A un moment on a joué aux échecs dans mon bureau. Elle était très forte. Elle a gagné.

Mère : Tu as été seul avec elle dans ton bureau ! Tu ne m’en a jamais parlé ! Il n’y a jamais personne qui a le droit de venir dans ton bureau…

Luc : Il y avait toute cette histoire avec Jacques et Cathy qui montait, elle s’ennuyait, je n’arrivais pas à travailler alors je lui ai dit de monter. C’est tout.

Mère : C’est tout ? Tu montes – ça ne m’étonnes pas de toi que tu emplois ce terme d’ailleurs – avec cette polonaise dont tu trouves qu’elle a de belles jambes et … et …

Luc : Le bureau est à l’étage, tu veux que je dise quoi ? Que je suis descendu ?

Mère : Les bras m’en tombent.

Luc : On a fait une partie d’échecs, c’est tout !

Mère : Mais tu ne joues jamais aux échecs !.

Luc : Plus depuis ce jour là, c’est vrai. Une ratatouille comme rarement je te dis.

(Michel entre dans la pièce. Il est en T-Shirt et caleçon. Il se gratte la tête)
Mère : Bonjour mon chéri. Tu peux aller me chercher de l’eau chaude pour mon thé s’il te plait ?.

Michel : ‘Jour, maman. ‘Jour Luc. (Il repart chercher l’eau).
Luc : (fort pour que Michel l’entende) Tu te rappelles comment elle s’appelait la polonaise ?

Mère : (en manquant de s’étrangler) Luc… !?

Michel : (de loin) Non.

Acte II, scène 1

(La scène se passe dans un bistro. Michel entre et se dirige vers Paul qui est au flipper. Paul a une cigarette à la bouche et il masse copieusement la machine)

Michel : Salut Paul !

Paul : (Un œil fermé à cause de la fumée) Salut ma poule. T’as pété ta montre ?

Michel : Désolé, j’ai du finir un truc au taf.

Paul : C’est pas grave j’ai pris de l’avance. Tu recommandes des bières.

Michel : Ouais, juste une. J’ai pas trop le temps là. Et après il faut que je rentre.

Paul : (Toujours en train de masser) Je sais pas si tu auras le temps de jouer alors parce que là, je la sens bien la partie !

Michel : T’inquiètes. (Michel commande les bières) Tu me connais, sur une boule je suis capable de te défoncer le score.

Paul : Ouais, sur une boule tous les quinze ans. Moi, je fais dans le régulier. Je marque les points et je claque. Je fais pas dans l’esbroufe !

Michel : Eh, mec, on a la classe où on la pas !

Paul : C’est bien ce que je dis…

Michel : (en prenant sa bière) Santé !

Paul : (Toujours face au Flipper) Santé ! Elles se sont bien passées les vacances en famille ? Comment va ta mère ?

Michel : Comme ci, comme ça. Dès qu’un truc va pas elle m’envoie chercher du thé. Toujours cette histoire avec Jacques et Cathy, ça la bouffe. Par contre, il m’est arrivé un truc. Angèle a retrouvé une photo d’avant Valérie. Je croyais qu’elles avaient toutes été détruites par elle mais non.

Paul : Merde !

Michel : Eh ouais, un avion, ça arrive même aux meilleurs…

Paul : (Paul attend le résultat de la loterie) Putain, Val, elle avait tout détruit même chez ta mère ?

Michel : Tu m’étonnes. Quand j’y pense… une vraie folle !

Paul : (Il appuie sur deux crédits après avoir lâché un soupir de dépit lorsque la loterie n’a pas claqué) ça, je te l’avais dit dès le début ! T’as pas voulu m’écouter sur le coup…

Michel : (Michel se mets au flip et lance la boule) C’est bon, c’est bon… on va pas remettre ça. Non, le truc incroyable c’est qu’il y avait une photo de cette nana de l’est avec qui je suis sorti juste avant… tu sais… impossible de me rappeler de son nom…

Paul : Ah, Natachatte, la bombe invisible !

Michel : Arrête, elle s’appelait pas comme ça. (après la première fourchette Michel perd la boule)

Paul : Je crois que t’as battu un record, celui du moins de points possibles. Je ne savais même pas que c’était possible de faire aussi peu. D’habitude il redonne toujours une boule mais là, il a du être trop dégoûté !

Michel : C’est rien, je me chauffe. Juste une boule et je claque. Une ça me suffit !

(la conversation se poursuit sur le jeu)

Acte II, scène 2

(La scène se passe dans le bistro. Michel et Paul sont assis devant des bières vides. La nuit commence à tomber. Dehors il pleut. Des voitures passent. Nous sommes dans une grande ville. Paris ?)

Michel : Tu comprends, ça m’a fait un coup de la revoir cette fille. Angèle l’a bien compris, elle m’a pas lâché avec cette histoire. En fait je suis sûr que ça l’arrange bien que Valérie ait détruit toutes les photos des autres, du coup c’est pas elle la méchante…

Paul : Alors comme ça Natachatte a bien existé ?

Michel : Arrête de l’appeler comme ça.

Paul : Vas-y, t’es en sucre ou quoi ? On habitait ensemble à l’époque et voilà qu’un jour tu rentres au studio pour me dire que tu as rencontré une bombe de l’est ! Trop bonne, avec des jambes et un cul et des yeux et… blonde… qu’elle est venue vers toi, qu’elle t’as dragué et que… et que… et que…

Michel : Et alors, c’était tout vrai. Sur un coup je suis capable de tout, tu le sais bien.

Paul : (En arrière sur sa chaise il recommande deux bières) Tu me dis que tu l’emmènes chez ta mère pour le jour de l’an. Je te rappelle que normalement on devait y aller tous les deux entre potes, histoire de rigoler un coup, mais finalement tu préfères emmener la bombe plutôt que ma pomme. Ce que je pouvais comprendre sauf que la bombe je l’avais jamais vue et que je trouvais que tu te la jouais un peu rapide pour un plan love.

Michel : C’est vrai, mais je pouvais pas laisser tomber. (Le serveur apporte les bières). Merde, t’en as commandé une autre ? Je t’avais dit qu’une, on est déjà à trois !

Paul : Y’a maman qui va te faire une sortie ? Déjà que t’alignes pas trois fourchettes au flip, si en plus t’alignes plus les bières, qu’est-ce qu’il va nous rester ?

Michel : Va te faire foutre, mec ! Je bosse et je vis pas seul, moi !

Paul : (en se rapprochant du visage de Michel presque à le toucher) Et ça veut dire quoi, ça ? Je suis censé le prendre comment, ça ?

Michel : Comme ce que ça veut dire, j’ai moins de temps que toi.

Paul : Pauvre chou ! Je vais te dire, moi, ce qu’elle a fait Natachatte il y a quinze ans ! Elle est revenue à l’appartement pour te voir. T’était pas là. Elle pleurait. Je lui ai dit d’entrer. On a discuté. Elle en pouvait plus d’être ne France. Elle ne comprenait pas ce que tout le monde lui voulait. Elle était invitée partout par les mecs. Partout mais personne ne lui demandait jamais comment elle allait. Elle venait de faire un test de grossesse et elle était enceinte. Elle ne savait pas de qui. Elle pensait que c’était de toi.

Michel : De moi ? Mais je croyais qu’on avait pas couché ensembles ?

Paul : Faut croire que si. Le jour du réveillon, bien bourré et sans capotes. C’est bien toi, ça, sans capote.

Michel : Et… (Michel boit sa bière sans s’en rendre compte)

Paul : Et… et elle pleurait. Alors je lui ai dit que je l’aiderais à avorter si elle voulait. Elle a dit oui. J’ai pris mon téléphone, j’ai appelé un copain dont le père est médecin et elle s’est débrouillée avec lui. En raccrochant elle était tellement soulagée qu'elle m'a embrassé. Après on a baisé, avec une capote, nous. C'est vrai que c'était une vraie bombe atomique. T'as pas de chance de pas te souvenir. Après elle est partie.

Michel : J’hallucine… et elle a avorté ?

Paul : (Il finit sa bière également) J'en sais rien, je ne l’ai jamais plus revue. Sur le moment j’ai pensé que c’était mieux de rien te dire. Tu comprends ?

Michel : Je ne sais pas. Et, elle s’appelait comment ?

Paul : Je ne sais pas non plus, ça fait une différence ?

Michel : Non. Sans doute, non.

Ah, les histoires de famille ! Et les mesquineries netre membres de la même...Parce que, si j'ai bien compris, Michel et Paul sont frères...
Quelques remarques.
D'abord je le trouve bien docile ce Michel, avec sa mère, un vrai toutou, même si on comprend plus loin qu'il a conscience de la façon dont sa mère agit avec lui. N'empêche :

Mère : Tiens, Michel, vas donc nous faire un thé.

et

Mère : Bonjour mon chéri. Tu peux aller me chercher de l’eau chaude pour mon thé s’il te plait ?.

Michel : ‘Jour, maman. ‘Jour Luc. (Il repart chercher l’eau).


Michel : Oui maman. (et il repart).

Sur l'expression :

si j’avais fait ça mes parents me tuaient !

"m'auraient tué", non ?

afféré

. Là, c'est moi qui blémis, même si je veux bie npasser sur certaines petites autres fautes...

Sur le regsitre : je me demande si Luc, le beau-père parle vraiemnt comme ça :

Plus depuis ce jour là, c’est vrai. Une ratatouille comme rarement je te dis.

En écrivant ceci, je comprends que lui a peut-être aussi son mot à dire dans cette histoire de femme enceinte... Subtile insinuation, qui ne saute pas yeux tout de suite. Bravo !

En parlant de fautes, je me corrige :

netre

= entre

blémis

= je blêmis

bie npasser

= bien passer

regsitre

= registre

vraiemnt

= vraiment

Désolée, la tête et les doigts sur le clavier, pas à la même vitesse ...

Merci Island.

Affairé... désolé.
Pour les autres fautes aussi. Je ne suis pas une références en matière d'orthographe même si j'essaye très fort.

Pour ce qui est de Paul et Michel, non ils ne sont pas frères justes amis, proches amis. Ou ils l'ont été...

Pour ce qui est de Michel et de son côté toutou, je voyais ça comme une sorte de gag à répétition mais c'est vrai qu'il ne dit pas souvent non. Moi, son côté toutou me choque plus lorsqu'il supprime toutes les photos de ses "ex" juste pour faire plaisir à une actuelle mais bon...

Je trouve que faire des petites piécettes comme celle-ci pourrait être une piste pour les textes rédigés en ligne avec contraintes, non ?
En souvenir des années collèges et des "Fourberies de scapins". euh... juste en souvenir parce que je n'ai pas fait du Molière je le sais bien. Mais la forme est plaisante et ludique à faire.

Enfin, moi je dis ça mais je ne participe jamais je le sais bien. Un jour j'espère que le timing m'ira.

C'est fini ? Il n'y a pas de suite ? Ah non, hein !

Michel et son côté "toutou"... Je suis d'accord avec l'auteur (non non, je ne faillotte pas !) : dire "oui" à sa môman histoire d'avoir la paix parce qu'il sait très bien de quoi il en retourne, c'est un moindre mal. Mieux : de la diplomatie ! Mais pour les photos des ex... fffff... ça en est presque de la couardise. Il va se faire bouffer, ce Michel, ça c'est sûr !

J'ai bien aimé ton histoire, tes dialogues et n'ai rien à dire sur le côté toutou et le reste, tout est parfaitement crédible. Reginelle parlait de suite, moi aussi ça me dirait bien. J'imagine le héros chercher sa Natacha dans toute la sainte Russie, pardon, Lithuanie, en quête de son petit Dimitri devenu grand et beau...mafieux !

J'ai moins aimé que ton précédent texte "que vous ferez encore demain". Une impression de longueur par moment qui n'apporte pas grand'chose. La jalousie d'Angèle m'apparaît un peu factice, pas crédible parce qu'elle ne repose sur rien de concret, elle n'est pas mise en situation. J'ai trouvé la scène du déjeuner entre la mère et le beau=père beaucoup plus savoureuse. Le personnage de la polonaise est beau mais ce qui lui arrive un peu convenu. Il est difficile également d'imaginer ce Michel un peu mou tombeur de filles. Voilà, donc pour moi moins de force, moins de style dans ce texte que dans tous tes autres et celui que j'ai cité spécialement.

Pas mal cette petite pièce
J'ai trouvé un fort décalage entre les conversations à la maison et le dialogue au troquet
A la maison entre mère, père, fils, belle-fille, ça fait très guindé, aristo, sauf Angèle qui fait plutôt dans l'emporte-pièce, alors qu'au bistrot, le langage est beaucoup plus actuel, moderne
Bref, ça m'a fait une drôle d'impression au changement de lieu
Mais dans l'ensemble je trouve cet "exercice" très réussi

La forme "théâtrale" est intéressante mais pas complètement aboutie. Les dialogues ne sonnent pas toujours juste je trouve.
Et puis, je pense que ce genre exige de la rigueur. Nous ne sommes pas dans un roman, puisque tu poses des didascalies, et donc, tu ne peux pas faire abstraction de certains personnages qui sont dans le décor. Exemple : le barman. Michel et Paul commandent des bières sans que cela soit retranscrit clairement dans les dialogue. C'est sans doute un détail mais dans le cadre d'une mise en scène, ça ne tiendrait pas la route. Je ne sais pas si je suis claire ?
D'autre part, l'histoire que tu nous livres tient le lecteur en haleine mais l'accélération finale m'a un peu gênée. La révélation semble tomber comme un cheveu dans la soupe parce qu'amenée trop brutalement, presque artificiellement. C'est dommage.
Bref, je trouve l'exercice intéressant mais il mériterait d'être retravaillé.

Pareil qur Kristelle... quand tu dis "la conversation se poursuit"... ok dans un bouquin... pas pour une pièce de théâtre.
Mais tout cela peut se reprendre à la mise en forme définitive.

Merci de tous ces passages.

C'était une première tentative de "théatre". Je vais retravailler en essayant de tenir compte des commentaires.

Pour ce qui est de "la conversation se poursuit" je voyais ça comme une "impro" des acteurs en même temps que le bruit de fond augmente et que le rideau se baisse. Mais à la réflexion je dois être plus cinéma que théatre et il faut que je perçoive mieux la scène et ses contraintes. Ne pas perdre de vue les limites physiques et spaciales.

Pour ce qui est du changement de ton entre les deux actes Mentor, il était vraiment voulu pour montrer aussi les dualités des personnages. je ne suis pas sûr que nous soyons tous sur le même niveau de langue et sur les mêmes attitudes en famille et entre amis. La question qui m'intéresse là dessous est qui est Michel, vraiment ? Le Michel de sa maman, celui du flipper, l'amoureux, le mari ?

Bref, prendre du quotidien pour essayer d'en tirer quelque chose.
Je prends en compte aussi l'accélération qui est soulignée. Pour des raisons d'équilibre une troisième scène pourrait s'imposer au deuxième acte.

Bref. Tout celà m'encourage et me donne plus envie. Le Temps ! Ah, le Temps !

Alors de mon côté, je lis un texte arrangé à la sauce théâtre (forme que j'apprécie lorsqu'il n'y a que des dialogues. Les descriptions sont ennuyeuses, souvent...) bref...tranquille, je me prends au jeu, je ne corrige rien de l'écriture, car tout passe comme une lettre à la poste, et voilà ti pas que le mano, y me plante là, avec une polonaise sur les bras, un avorton dont le père ne sait même plus si c'était lui l'amant.
Ben moi, je dis : non !
C'est pas normal. J'ai payé pour une place entière. Je déteste les entractes.
Reprenez, maître, le cours de cette conversation.

On sent que tu as un bon potentiel pour le genre théâtral, reste juste à peaufiner quelques trucs de ci de là.
Perso, indiquer dans un texte théâtral (parce qu'ici on le lit, on ne le regarde pas jouer) que la conversation se poursuit ne me dérange pas du tout, mais si tu optes pour cette direction, tu te dois de glisser de temps à autre des détails dans ton texte qui indiquent que la vie continue, là et ailleurs, qu'il y a du mouvement derrière les personnages, à la maison, au bistrot. Ça pourrait être une porte qui claque, un chien qui aboie, un fauteuil qui grince... bref, un petit détail qui apporterait réalisme et vie à l'ensemble, permettant davantage encore de visualiser ces scènes que tu écris plutôt pas mal, je trouve.

J'ai aimé les dialogues entre "familles", c'est réussi et tu as réussi à ne pas franchir la frontière ténue qui aurait conduit au quiproquo ennuyeux de certaines pièces de boulevard. La dernière partie me paraît par contre plus faible que le reste, comme si tu avais oublié le genre théâtral au profit d'une prose qui se voudrait théâtrale mais ne l'est pas vraiment.

Zou a écrit:La jalousie d'Angèle m'apparaît un peu factice, pas crédible parce qu'elle ne repose sur rien de concret,

Elles auraient besoin de ça ?! Ça serait nouveau !!!
Non, moi je trouve assez réussi l'ensemble, assez crédibles les personnages, et le double jeu (triple, en fait) du Michel plutôt bien vu, comme on connait ses saints on les honore, on adapte le discours, les mimiques, avec plus ou moins de bonheur. Et on s'enfonce la tête dans le sac en croyant la tenir hors de l'eau.
Chtrouve ça bien.

Je vais pas te faire de critique constructive parce que c'est pas mon truc. J'ai lu en totalité et j'ai aimé.

Bon la fin est un peu rapide et on aimerait savoir... Mais finalement c'est pas plus mal à mon avis.

Vraiment, j'ai bien aimé.