Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Première scène

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Préambule : Ce texte est un premier essai de théâtre, dont je n'ai écrit qu'une première scène, à partir d'une idée qui me trotte dans la tête depuis longtemps. Le titre, les didascalies, le nombre des personnages, sont bien sûrs provisoires.

Avant de continuer, j'aimerais recueillir des avis, en particulier : sur les dialogues, sur l'ambiance, sur le sujet, sur l'envie ou non de lire la suite de cette histoire.



SANS TOI NI L'OIE - THEÂTRE - première scène

L’homme de la maison : Victor
La femme de la maison : Magali

Un salon. Une fenêtre. Des masques africains, océaniens, une peinture aborigène, une reproduction de Klee, deux photos de Harlem.

Victor est à la fenêtre (dos public) et regarde à l’extérieur. Magali est confortablement installée dans un canapé (face public), en train de lire une revue littéraire.

- Victor : Les éléments sont déchaînés, ce soir. Les dieux sont fâchés. Très fâchés. A ton avis, qu’est-ce que nous avons fait de pire, récemment ?
- Magali (plongée dans sa lecture): Mmmh ?
- Victor (haussant un peu la voix) : Je dis que c’est le pire jour de l’hiver. Tonnerre, pluie, tempête, neige. Gel, ce soir. Alors, on pense tout de suite aux colères divines.
- Magali : Tu penses, mon petit farfalle (accent tonique sur le tu, accent italien pour farfalle). Moi, je parlerais plutôt algorithmes, variation de la pression atmosphérique, hectopascals, grandeur du gradient, force de coriolis. Qui ont, de plus, le grand mérite de chatouiller l’oreille.
- Victor : Et la poésie, ma petite canne à sucre, tu en fais quoi ?
- Magali : Les mathématiques sont des royaumes pour la poésie, peccorino (avec l’accent).
- Victor (se retournant) : Vraiment, chérie, je ne t’inspire pas autre chose qu’une pâte ou un fromage ?
- Magali : Qu’y puis-je si tu es à ce point à croquer, mon amour. Viens près de moi, et la prochaine fois, je chercherai du côté du... chocolat, par exemple ! (elle rit de bon coeur)
Victor : Tu sais bien que j’adore regarder le temps devenir fou.
- Magali : Mon délicieux poète (silence. Elle se replonge dans sa revue, lève à nouveau la tête, soupire, balance la revue sur une petite table). Décris-moi ce que tu vois. Je ferme les yeux. Là, ils sont fermés. Je n’ai jamais vu le spectacle auquel tu assistes de la fenêtre, et...
- Victor : Tu ne l’as jamais vu, en effet.
- Magali : Je voulais dire que je ne sais plus quelle vue nous est offerte, que j’ai oublié si nous sommes dans une petite ou une grande ville, si on voit au loin ou si, au contraire, un mur se trouve à quelques mètres seulement, si nous donnons sur une avenue ou sur une impasse.
- Victor : Tu sais bien que nous n’aurions jamais acheté un appartement sans une vue dégagée. Nous sommes sur une place.
- Magali : Grande ?
- Victor : Ce n’est pas Tien An Men, pas la Place Rouge non plus, mais on a une impression de vastitude. Elle est large, profonde et aérée. Et au milieu, se trouve posé un gâteau immense, gothique mais pas flamboyant. D’ici, il ne fait pas de doute que sa flèche la plus haute vient de transpercer les poches pleines des cieux. Je n’ai pas besoin d’entendre pour savoir que résonne alentour une musique de fracas. Je lève le nez au ciel, et on pourrait croire qu’une pieuvre vient de cracher son encre au-dessus des tours. Passe une vieille 404, dont les balais s’affolent complètement. Mon père a longtemps bichonné la sienne. Toute blanche. Sa deuxième passion du genre après la 4L. Excuse-moi. Je m’égare.
- Magali : Ça ne fait rien, ce que tu me décris colle bien à ta nostalgie. Du moment que tu n’entames pas une encyclopédie automobile.
- Victor : Tu sais bien que j'en serais incapable. Tiens, un piéton. Une mallette à la main. Bizarre, pour un dimanche. Un homme que je dirais sérieux, cravaté, en lutte avec son pépin. Le pépin se retourne. Revient à sa position initiale. Se retourne à nouveau. L’homme s’arrête. De rage, le type jette son parapluie. Le regarde. Reprend sa marche. Se retourne. Hésite. Revient sur ses pas. S’essuie le visage. Récupère son parapluie. Tiens...
- Magali (elle ouvre les yeux) : Quoi ?
- Victor : Un autre homme. Genre S.D.F. Je l’ai déjà aperçu tout à l’heure, quand on buvait nos chocolats.
- Magali (avec une bouche gourmande) : Le délice de la journée ! Et si tu m’en refaisais un ?
- Victor : Il est passé cinq heures. Trop excitant.
- Magali (elle feint une moue boudeuse) : Oh le vilain rabat-joie !
- Victor : Je ne le distinguais pas, parce qu’il s’est abrité sous les arcades.
- Magali : Allez, Victor, on ne se drogue pas, on ne fume pas, on boit très, très modérément, on pourrait quand même se payer le luxe d’un deuxième excitant, non ?

Victor quitte la fenêtre d’un air préoccupé et se dirige d’un pas décidé vers leur chambre.

- Magali : Je ne crois pas que ce soit la bonne direction. Pour le chocolat, je veux dire (Victor repasse en sens inverse, des jumelles à la main, se poste à la fenêtre). On peut savoir ce que tu fabriques ?
- Victor : Il était assis au bord du bassin, tout à l’heure. Il avait déjà l’air en piteux état. Durant les jours de grand froid, il y a des hébergements d’urgence, non ?
- Magali : Je crois, oui.
- Victor (préoccupé) : Alors, pourquoi il n’y est pas ?
- Magali : Comment veux-tu que je le sache ?
- Victor (avec un peu d’humeur) : Si toutes nos portes n’étaient pas verrouillées, digicodées, au moins, de pauvres malheureux comme lui pourraient se réfugier pour trouver un peu de chaleur. L’entrée de l’immeuble est monumentale.
- Magali : Je te rappelle que tu as voté oui, pour le digicode.
- Victor : Je te rappelle que la voisine du deuxième s’était fait agresser.
- Magali : A chacun ses raisons, Victor. D’autres se sont souvenus que les gens très pauvres sont souvent très sales. Souvent avinés, aussi. Très sale et très aviné, ça donne une puanteur immonde dans une cage d’escalier, qui ne s’en va pas en cinq minutes d’aération ni en quelques coups de pschitt pschitt (elle mime le geste, avec l’aérosol).
- Victor : A chaque fois que Jérémie s’en va d’ici, tout l’appartement pue affreusement la Gauloise pendant plusieurs jours. Cela ne t’empêche pas de continuer à l’accueillir chez toi.
- Magali : Ne sois pas idiot, Victor. Tu sais bien que personne n’a jamais su convaincre mon frère d’arrêter de fumer. Et puis, je ne vois pas le rapport.

Victor quitte son poste, pose ses jumelles sur une console, cherche quelque chose dans les tiroirs d’un meuble

- Magali : Qu’est-ce que tu cherches ?
- Victor : Un bottin. Il doit bien y avoir un numéro à appeler. Des services sociaux, quelque chose comme ça.
- Magali : On est dimanche, Victor. Tu veux que je te dise ?
- Victor (sans s’arrêter de chercher) : Dis toujours. Ah ! (il trouve, feuillette le bottin).
- Magali : Il paraît que certains ne veulent même pas y aller. Si ça se trouve, c’est un type de ce genre-là. Ça paraît incompréhensible, mais c’est comme ça. Au lieu d’aller prendre une douche, de dormir dans un lit, ceux-là réclament qu’on leur foute la paix. Au risque d’attraper la mort.
- Victor : Justement. Ce mec là est sérieusement secoué, Magali, j’ai vu qu’il tremblait de tous ses membres. (Il hausse un peu le ton, tourne les pages) On ne va quand même pas laisser ce type dans cet état et le laisser crever sous nos fenêtres ! (Il tourne les pages, avant arrière et vice versa) Et merde, j’y comprends rien, à leurs rubriques ! (Il balance le bottin sur un fauteuil)
- Magali (elle se lève calmement, se rapproche de Victor, parle d’une voix douce) : Explique-moi, Victor. Hier, il était sous une autre fenêtre et il ne te concernait pas. Aujourd’hui, il est dans ta juridiction, alors, il devient une urgence, c’est ça ? Il est devenu ton pauvre, en quelque sorte.
- Victor (consterné) : Mais qu’est-ce que tu racontes ? Il ne me concernait pas ? Hier, il me concernait aussi. La pauvreté m’a toujours concerné. Tu sais combien je donne par mois à des oeuvres humanitaires ? Comment veux-tu que je sache qui a besoin de nous dans le quartier d’à côté, dans la ville voisine, à Bombay ou à Lima ?
- Magali : Excuse-moi. Je sais que tu es quelqu’un de généreux. Appelons la police, alors. (Victor la regarde dans les yeux, se fige dans une attitude nouvelle, presque hiératique). Pourquoi me regardes-tu ainsi ? Qu’est-ce que j’ai dit de...
- Victor : C’est aujourd’hui ou jamais, Magali.
- Magali (secoue la tête, éberluée) : Qu’est-ce que tu racontes, Victor ? Aujourd’hui ou jamais quoi ?
- Victor (serre les dents, avec conviction) : C’est le moment de savoir ce qu’on a vraiment dans les tripes (il accélère son débit, un peu fiévreux). On s’affiche à gauche, on a toujours des discours pleins d’humanité, on crache sur l’autre, là, quand il prend des décisions iniques, on est heureux de fêter soixante-huit, des discours, Magali, des mots, rien que des mots, et quand il y a un pauvre type en train de crever sous nos fenêtres...
- Magali (se rapproche de Victor, lui prend les mains) : Mais on va faire quelque chose, Victor, je te l’ai dit, et tout de suite. D’ailleurs, c’est moi qui vais appeler (elle se dirige vers le téléphone, posé sur la console).
- Victor (il arrête sa femme par le bras) : Non, Magali, ce type refusera peut-être de venir avec eux. Tu en as parlé tout à l’heure et tu avais raison. Il refusera peut-être et ils seront alors obligés de le laisser partir. Et il ira crever un peu plus loin.
- Magali (désarmée) : Peut-être, mais je ne vois pas comment on...
- Victor (il se place à nouveau à la fenêtre, cherche l’homme des yeux, s’aide des jumelles) : Merde !
- Magali (l’air grave) : Quoi ?
- Victor : Il a disparu !
- Magali (l’air plus détendu) : Ils ont dû venir le chercher (Victor est agité, se tordant le cou à la fenêtre). Ou il est allé chercher un abri plus...
- Victor (il lui coupe la parole) : Il était dans un coin presque aveugle, il est peut-être tombé (il scrute la place un moment, puis s’anime). Le voilà ! Il quitte les arcades. Probablement parce que la pluie s’est arrêtée (Magali se rapproche de la fenêtre, Victor pointe son index dans la direction de l’homme, Magali lui prend les jumelles, règle l’instrument).
- Magali (pousse un petit cri) : Ah ! (elle tend les jumelles à Victor, sans cesser de regarder au loin, parle fébrilement). Je viens de comprendre. Tout ce que tu as dit est vrai. C’est aujourd’hui ou jamais. Tu as raison, Victor. Tu as mille fois raison. Comme souvent. Je ne suis qu’une sale égoïste. Va le chercher. Va chercher cet homme. Ramène-le ou nous ne valons pas mieux que des chiens.
- Victor (il lui sourit, l’embrasse rapidement, disparaît pour mettre son manteau, revient vers elle précipitamment, l’embrasse à nouveau) : Je t’aime.
- Magali : Moi aussi. Allez, cours.

Victor claque la porte derrière lui et Magali regarde par la fenêtre, suit l’homme des yeux, puis s’éloigne de la fenêtre, secoue la tête à deux reprises, à quelque temps d’intervalle. Dans ce laps de temps, elle dit : Mon Dieu ! la tête dans les mains.


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Je n'aime pas le titre, un peu trop "jeu de mot forcé", mais le reste me plait beaucoup ! Les deux personnages sont fort bien caractérisés, les dialogues prenants (douce incompréhension, quand tu nous tiens...). Et puis l'ambiance aussi, les dieux fâchés, les éléments, l'accent italien, les petits surnoms idiots... Je vote contre le titre, mais pour la continuation de cette pièce !

Hum, du théâtre !
En général, j'en lis très peu. Quand c'est ( était ) le cas, il s'agi(ssai)t de pièces imposées ( Fac ) ou de Cyrano, parfois une pièce de Corneille. Le théâtre, j'aime le voir ou le jouer pour mieux le vivre.
Pourtant, quand j'ai lu "Théâtre", j'ai pensé : "Chouette, ça change !"
Une chose est sûre, j'aimerais la voir sur le stage, ta scène. Le texte est vivant et actuel. J'attends la suite avec impatience.

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Merci à vous deux. C'est chouette d'avoir ce genre de retour à propos d'un genre avec lequel on se frotte pour la première fois. Altaïr* tu n'as pas besoin de voter contre le titre, il est encore plus que d'autres éléments, provisoire : Je l'ai choisi principalement pour ne pas poster un texte sans titre et parce qu'il est en prise directe avec le sujet.

* pourquoi ne pas avoir laissé les trémas ? c'est tellement plus beau avec, ça fait SF. J'adore les noms d'étoiles, surtout ceux qui viennent de l'arabe.

Touché ! Bien vu le décalage entre les grands et nobles discours et la réaction qu'on peut avoir lorsque les idéaux deviennent réalité du quotidien..

J'ai trouvé le personnage de Magali un peu effacé dans la 1ère partie (c'est vrai qu'elle lit sa revue...), comme si elle ne servait, de façon trop évidente, qu'à mettre le discours de Victor en valeur.
Quant à Victor, sa première réplique sonne un peu ampoulée, est-ce volontaire ?
Concernant la recherche d'un n° d'urgence dans le bottin, je me demande si c'est totalement crédible en ces temps d'internet partout accessible, mais je chipote sûrement...
Autrement, je me demande bien ce qui va se passer ensuite, quelle direction la pièce va prendre, le titre m'intrigue. Donc oui, on aimerait une suite !

apoutsiak a écrit:* pourquoi ne pas avoir laissé les trémas ? c'est tellement plus beau avec, ça fait SF. J'adore les noms d'étoiles, surtout ceux qui viennent de l'arabe.

Je crois tout simplement que je ne pouvais pas Pourtant je les adore, mes trémas !

Bon et puis si tu as besoin d'acteurs pour jouer ta pièce, je me porterai volontaire ! Ou mettre en scène ! Ou apporter des cafés... Ou au pire, si tu veux pas de moi, je peux te trouver du monde pour faire tout ça !

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C'est adorable, Altaïr. Je me donne deux ans pour être célèbre, la jouer au théâtre du Rond-Point et te donner ce que tu veux, mise en scène, rôle-titre...

On trouvera bien des groopies pour le café ;-0))))))))))))))))))

Merci Island pour ton enthousiasme. Concernant tes remarques :

Pour la première, l'attitude de Magali est bien compréhensible : non seulement elle est ailleurs, mais même quand elle aura compris que Victor lui parle d'un clodo, elle préfèrera penser au chocolat chaud (humain, trop humain).

la première réplique de Victor est: "Les éléments sont déchaînés, ce soir. Les dieux sont fâchés. Très fâchés. A ton avis, qu’est-ce que nous avons fait de pire, récemment ?" Je ne vois rien d'ampoulé, là-dedans. D'abord éléments déchaînés, très courant, ensuite, jeu d'esprit bien classique sur la colère des éléments qui, depuis l'époque mythique, est rattachée à la colère des dieux, tout cela lié à la dernière phrase par l'humour (qui peut être un peu égocentrique si Victor pense à ce qu'ils auraient pu, en couple, faire de mal).

Tu m'as fait rire pour l'histoire du bottin : ça ne t'est jamais arrivé de trouver plus rapidement un numéro administratif, comme ici, plus rapidement sur le bottin que sur internet ? Moi si, et plus d'une fois. Sans compter que, si leur ordinateur est éteint, la question de la rapidité ne se pose même pas. Ou en panne ?

J'ai à peu près une semaine pour envoyer la suite car j'ai déja envoyé deux textes sur le forum cette semaine. Les commentaires étant tous positifs à ce jour, je vais me faire un plaisir de me mettre au travail, mais le sujet n'est guère facile.

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apoutsiak a écrit:C'est adorable, Altaïr. Je me donne deux ans pour être célèbre, la jouer au théâtre du Rond-Point et te donner ce que tu veux, mise en scène, rôle-titre...

On trouvera bien des groopies pour le café ;-0))))))))))))))))))

Ouiii C'est la classe le Rond-Point ^^

Cela m'a plus. C'est un format inhabituel que je lis presque jamais.
C'est intéressant à plusieurs titres. Je sais ce n'est pas un commentaire, c'est juste un peu dire merci d'avoir posté et fourni de la matière littéraire à étudier.
Pas de commentaire sur le titre ;-)

Apout, tu peux y aller pour la suite, je trouve ça excellent ! Dans le genre théâtre c'est pile-poil l'écriture qu'il faut
De plus le décor est planté, l'ensemble est très visuel, les dialogues sont bons
On sent le niveau de ce couple, c'est du bourge qui se la joue ps et qui saute sur une occasion de justifier ses bons sentiments affichés
Perso, la réaction de la femme après avoir vu aux jumelles m'interpelle, comme si elle avait reconnu quelqu'un tellement c'ets brutal ce revirement
Oui, j'attends la suite ! ;-)

ça ressemble à du "Harold Pinter" mais en moins bien...
Trop de détails imposés,il faut laisser un peu de liberté aux comédiens et au metteur en scène afin de redécouvrir ton texte sur scène comme si ce n'était pas le tien.
L'engouement de Magali est trop soudain.
Comment peut-on voir autant de détails sur l'extérieur par un temps pareil ??
Sans parler du titre ...change viiiiiiite !!!
C'est bien pour une nouvelle mais pas pour du théâtre.

C'est vraiment bien rythmé, tout ça !
Par contre, comme manisa06 l'a dit, évite de trop "didascaliser" ton texte.

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Merci à tous. Pour toi, Manisa, je voudrais te dire deux choses :
- Si "l'engouement" de Magali est soudain, c'est qu'il y a une explication, que d'autres ont trouvée (honnêtement, elle n'est pas très compliquée à deviner)
- Pour "les détails sur l'extérieur", que ne pourraient-ils voir (avec des jumelles qui plus est ) ? Une voiture ? Des tours ? Un parapluie ? Un homme avec un sac à dos ? Euh... change de lunettes !
- "le titre, change viiiiiite" : on se calme et on lit le préambule, assez clair.

Ce qui m'intéresse d'avantage et que reprend Alex est au sujet des didascalies. J'avais un petit doute là-dessus, à cause de mon inexpérience de l'écriture théâtrale. Si d'autres lecteurs en connaissent un rayon, qu'ils m'éclairent là-dessus.

Maintenant, Manisa, ne t'en fais pas, je ne me compare pas à Pinter avec ce premier jet de matière théâtrale. Mais je reste quand même fier de mon coup d'essai qui plaît à la plupart d'entre vous, ce qui m'incite à travailler la suite !

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apoutsiak a écrit:Je me donne deux ans pour être célèbre, la jouer au théâtre du Rond-Point

Alors bonne chance et sache que la principale qualité dans ce domaine est ...l'humilité ....

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Voyons, Manisa, ce n'est pas très élégant de sortir une phrase de son contexte, qui plus est extraite d'un échange personnel avec Altaïr, à la fin duquel il y a des petits sourires de complicité et d'humour. Tu crois que tous ceux qui font cette petite blague un jour quand ils écrivent, sont forcément imbus d'eux-mêmes ? Comment veux-tu que quelqu'un qui a écrit quelques pages de théâtre pense avec sérieux qu'il va être produit sur une scène nationale dans un délai donné ?

Pour ce qui est des didascalies, je trouve que vous exagérez, il n'y en a pas tant que ça, pour un texte de théâtre.

Altair a écrit:Pour ce qui est des didascalies, je trouve que vous exagérez, il n'y en a pas tant que ça, pour un texte de théâtre.

Si si désolé à peu près une toute les 3 répliques , c'est énorme sur un texte aussi court. J'ai travaillé avec un metteur en scène (de troupe professionelle en plus) qui barrait systématiquement les didascalies sans même les lire donc cela peut être négatif à la lecture . Cela peut jouer sur le choix d'une pièce à monter, c'est très important. Je ne dis pas de ne pas en mettre mais bien doser tout ça pour imposer un effet ou un sentiment à des moments bien précis de la pièce. Et encore ! On voit bien du Shakespeare ou du Molière avec des mises en scène super modernes et c'est génial car "l'esprit" de la pièce est là ! "l'esprit" de la pièce .....

Hum... Le climat est tendu, là. Attention, messieurs !

J'en reprendrais bien une louche ;-)

Hmmm, moi qui adore lire du théâtre, en voilà enfin sur le site :-)

Pas mal de précisions bienvenues entre parenthèses, des didascalies, bref de quoi entrer de suite dans la pièce, se la jouer dans la tête, notamment grâce aux indications sur les accents, ça apporte un plus.
Tu plantes bien le décor, assez simple, épuré; on ne s'égare pas.

J'émets un bémol sur la description de la place par Victor. Elle me paraît très peu naturelle, pas visuelle du tout; il y a là un effort littéraire qui se sent beaucoup trop à mes yeux. Idem pour le passage avec le piéton qui sent davantage le texte écrit qu'oral. J'aurais aimé ressentir pour de bon le mouvement de son parapluie et pas simplement lire une description.
heureusement, l'épisode avec le SDF, bien plus vivant permet au texte de redémarrer et de retrouver un vrai rythme théâtral.

Il me semble également qu'une ou deux précisions supplémentaires autour du revirement soudain de Magali ne seraient pas superflues. On peut deviner qu'elle a par exemple reconnu quelqu'un dans ce SDF, mais créer une rupture dans le dialogue avec des indications sur une éventuelle frayeur rendrait ce changement de ton chez elle plus crédible aux yeux du lecteur. Ici, ça sonne un peu faux, même si tu parles de fébrilité et de nervosité, il y a quelque chose qui ne passe pas vraiment.

Je lirai en tout cas la suite avec grand plaisir!

Merci beaucoup de ce commentaire, miss S. C'est tout nouveau pour moi, comme travail, donc toutes les remarques m'importent. Déjà pourtant, les avis d'amateurs de théâtre divergent sur le point des didascalies (juste assez, trop). Regarderai avec attention les paroles de Victor à la fenêtre : ça me paraît une bonne remarque. J'ai réfléchi à ce que tu dis sur la réaction de Magali. Le problème est que, par rapport à l'identité du type, elle bride sa réaction. Allez, disons-le puisqu'il y aura (dans ma tête pour l'instant tout ça) bien d'autres épisodes, il est un ancien petit ami qui a beaucoup beaucoup compté. Que veux-tu qu'elle dise ? Elle se retient sans pouvoir retenir le cri du coeur. Si cette explication ne te paraît pas encore suffisante, merci de me dire si elle change un peu ton point de vue ou non. C'est excitant de ce lancer dans un texte si différent. Pour l'instant, ça va, c'était l'idée qui me trottait, mais le développement me paraît ardu.

Mince tu l'as dit avant moi !
J'avais très bien compris qu'elle l'avait reconnu, ce bonhomme...
je vais vous "interdire" de commenter aussi longtemps que je n'aurai pas rattrapé mon retard ! NA !

Je dirais qu'à ce stade, peu importent le rôle et l'importance de celui qu'elle a reconnu, cela interviendra plus tard. Mais par contre, cette stupeur provoquée par cette reconnaissance devrait passer, à mes yeux, par un changement d'humeur, de visage, de ton, que tu ne donnes pas forcément ici de la juste manière. Tu parles de tremblement, de fébrilité, mais le ton avec lequel elle envoie Victor sur la place paraît malgré tout trop sûr de lui, trop enjoué. Attention, cette remarque s'applique à un texte lu, que ce soit clair, et non joué. Il est évident que sur scène, tout cela passerait très bien. Mais je reste ici dans le principe de théâtre lu.

Quoi qu'il en soit, apou, ce domaine me paraît bien te convenir, même si tu ne t'y sens pas encore à l'aise. J'y trouve ton écriture plus libérée.