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Entre chien et loup

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Message  Halicante Sam 31 Mai 2008 - 16:13

Entre chien et loup


Bien avant toi, dans mes nuits de brumes alcoolisées, je sondais les ténèbres de mon esprit : je suis née sans ailes et j’avais besoin de toi pour m’apprendre à voler. Aujourd’hui je voudrais mourir dans tes yeux, m'enfuir du cœur, du corps, de l'esprit suicidaire, de l'espace qui enferme et du temps limité, toujours, à nos jours. Stérile, il ne me restera rien ni de la vie, ni de l'amour, rien que ma violence qui t’a donné la mort, me laissant languissante…
Rien d'immortel, ici. Il faut tuer, toujours, le crabe qui nous enserre le cœur. Des années ont passé sur l'autel de la vie mais nous n'étions pas prêts, occupés à trop de tentatives d'exister, à être ce que nous croyions devoir être. Trop fatigué, l'esprit est assommé par le piédestal du social, à trop paraître on s'essouffle, on n'a plus la saveur des jours d'amour chaque fois élimés par le temps. Trop court, l'amour, fugace fertilité. Dans l'esprit effondré, dans le cœur épuisé, le désir s'amenuise et meurt lentement.
Doucement, la vieillesse, sur ses patins de laine, vient nous manger l'amour dans le creux de l'assiette. D'escarres en baquets d'aisance, l'amour immobile est bien mort dans le seau. Dans les draps encore chauds, on se souvient du corps, de l'être toujours présent, disparu à jamais, aimant et bienveillant, qui aujourd'hui se vide et coule jusqu’à emplir l'espace. Rapace, rapace, je ne veux pas me laisser enserrer, je ne veux pas mourir cette fois, pas me perdre en toi. Loin de toi je respire, comprimant les poumons pour ne pas souffler trop fort. Parfois j'ai besoin de ta tête, la tenir, l'écraser, la sentir craquer… Victime, dans la vie comme dans la mort. Je t'aime et je le sais, et nous le savons tous, parce qu'il est urgent d'aimer quand la vie est vide et que la tombe attend. J’attends de respirer moins qu'il ne faut pour vivre dans l'assemblée : AG, QG, RG… Il nous fallait trouver le point G.

«- Mon amant, laisse-moi tomber de haut, porte-moi hors des songes, recommençons une nuit après la nuit, toujours plus loin que les rêves, jusqu’à ce que je m'effondre et tremble dans tes bras… »

…Pauvre marionnette…!
J’aurais voulu donner ce que je ne peux traduire par les mots, ce que seul le sang sait, héritage des générations passées. Ce sont elles, défuntes d'avant moi, que je dois canaliser pour ne pas exploser, cette force des entrailles, de famille en famille… Nourrir, jeter, cracher. Toute l'histoire de la vie. Pas d'enfants, pas de bouche à nourrir, c’est pour cela que je dois écrire : il faut que les êtres du futur comprennent pourquoi nous souffrons, que nous avons lutté pour être ce que nous sommes, statues sociales issues de sphères humaines, de marbre ou de béton, statues urbaines, de plâtre ou de goudron, lourdes et sourdes, nous érodant peu à peu dans notre espace restreint. Seule une coulée de lave pourrait nous momifier, nous délivrer un instant d'éternité. Etrange statue humaine agonisant dans mon lit… Tu n’étais pas de ces statues d'ébène pétries dans la haine, toi, je t’avais baigné longuement dans l’amour, à t’en noyer le cœur.

« - Aime-moi sans cet air de chien battu qui attend son os, aime-moi éphémère, sans espoir, sans retour… »

L'ombre de tes silences n'a plus d'importance, la vie va bien au-delà. Les ténèbres n'entrent plus chez nous, elles restent sur la plage hantée par ta présence, c’est un paysage fantomatique d'épaves, dans la brume qui n'est déjà plus celle de l'hiver, paysage intérieur, peint à la lueur de ton âme qui se meurt. Je ne crois plus que les hommes aient le droit d’exister de crier de tuer quand toi tu meurs et que le silence ne les atteint pas. Ecrire ces lignes, c'est encore tenter de transmettre la souffrance. Je n’en veux plus, cela n'a pas de fin, comme ces pages. Il existe des endroits où l’on meurt, de peur, de froid, de tristesse, et, même si l’on ne meurt pas, la vie n’est pas la même, elle est sans saveur, sans amour, sans joie, et il faut attendre que le temps se fasse pour que la souffrance se lasse.

Rien n’est plus comparable à la pierre que mon cœur sans chaleur, sans couleur. Là où les heures de bonheur s’achèvent, je mène un combat où le silence gagne toujours. Pour une fois écouter le silence et rêver d’un ailleurs sans mots. Quand tu avais le cafard et te renfermais dans ton monde, je déprimais. Maintenant que je t’ai tué, c’est moi qui meurs… Avant toi, c’était l’ennui. Après sont venus tes chiens, une meute assoiffée de mon sang, puis la douleur de tes os brisés craquant sous mes doigts... Mes sens sont au supplice, survoltés de n’être pas satisfaits, sollicités à s’en tordre le cœur. Titubant de passion, mon esprit s’écartèle. Au centre, c’est le vide.
J’ai mal à la tête. J’ai mal à la tête et tu n’es pas là. J’ai un voile devant les yeux et tu n’es pas là. Je ne pense plus... qu’à toi, te repousser, te refuser, nier jusqu'à ton existence passée... Tu es trop absent. Je me demande si tu m’apportes autre chose que le manque. Je brise, je lâche, j’arrache à ma cigarette le cancer que tu es, noir, pire que sombre, plus qu’obscur, un néant parfait... Je défais la boucle et le monstre paraît. Amour ou haine ? Ils se ressemblent tant... La brume glisse sous mes yeux et le cancer m’empoigne la poitrine. Pourtant, le sang coule, passe, et incessamment s’use à la paroi des veines, inlassablement, cherche une issue, n’attend que la blessure...
Je n’ai plus de silence. Je parle, sans arrêt, ça fait un bruit infernal qui s’engouffre dans les conduits auditifs, les écorche jusque dans le silence des nuits. Ah, la belle vie, à contempler les moutons derrière les paupières ! Que le sommeil vienne ! Qu’il anéantisse ton être que je ne cesse de regarder par la serrure de mes souvenirs où se profilent ces étés d’or, durant lesquels nous partions en bateau par-delà les mers, vers ces sommets de ténèbres où nos regards se noyaient puis s’écrasaient sur les récifs. Nous n’en aurons plus, de ces étés flamboyants de nuits blanches à danser sous les étoiles, à courir sur les dunes après les lumières du phare, à se balancer sur les vagues dans la barque du pêcheur, nous n’en aurons plus, tu as tout brisé, tu m’as rapporté le froid et la neige de tes longs voyages en hiver. Tu ne m’embarqueras plus dans le bateau de tes rêves, nous ne serons plus les fous, naufragés rejetés sur la plage de nos désirs. Nous ne boirons plus le vin chaud dans des coquillages de nacre, nous ne rirons plus à la face de la lune, non, il n’y aura plus d’étés, tu m’as bel et bien abandonnée, et les poissons argentés hurlent de désespoir au fond de tes yeux, tu as les lèvres bleutées d’un noyé, et j’aimerais n’avoir jamais vu le soleil pour ne pas connaître cette nuit sans fin...
Tu as été le premier à sombrer parce que tu avais déjà commencé à tout détruire autour de toi. Les fleurs ne te parlaient plus, elles avaient peur de ton silence. Le vin ne suffisait plus à te nourrir, il blêmissait à la vue de tes lèvres insatiables. Tu ne pouvais plus caresser tes livres, ils tombaient en poussière dès que ton regard les effleurait. La rue ne savait plus te révolter, et tu ne voulais pas de son apaisement. Les bougies ont coulé comme l’encre que tu as versée à la lueur de leur flamme et le sang répandu pour ne les avoir pas éteintes. Tu ne savais plus arrêter le temps sur un instant de bonheur. Tes bonheurs ont toujours été factices, désormais le temps ne s’y méprendra plus. Tu ne viendras plus, jamais, déplacer les montagnes sous mon crâne.

J’ai été victime de ta neurasthénie vampirique : tu étais le chasseur, j’étais ta proie blessée, tu m’as ramenée à la vie pour mieux m’abattre, me traquer dans les sous-bois sombres de ta névrose, te nourrir de mon âme jusqu'à ce que je m’égare en toi. Aveuglée et grisée de tes paroles, je t’ai fêté, adoré, j’ai construit un temple dans mon cœur où il n’y avait de place que pour toi… L'amour a attendu, paisiblement, qu'on le saisisse à la gorge. Il fallait se déchirer continuellement, s’entretuer, entre nous pas de pitié, juste le tranchant de la lame qui glissait, sillonnant la peau, déchirant la chair au plus profond, jusqu’à ce que le cœur palpitant soit mis à nu, à vif, percé à jour…

«- Oh mon amour, sois de fer pour toujours, que je puisse te forger de nouveaux visages… À nous deux, nous ferons de la terre une mer d’acier en fusion… »

Viens donc, pantin de tôle, que je te torde un peu !
Cette fois je danse seule pour célébrer la mort de mon roi empoisonné, malade de lui-même. Cependant, par-delà ma rancœur et l’horreur que ta trahison m’inspire, par-delà ma haine, crois-moi, mon amour demeure, et je reste fidèle à ton souvenir.

Je dois mourir, moi aussi, parce que tu n’es plus là pour me prendre dans tes bras, parce que la vie continue sans toi et qu’il faut arrêter ça. Insupportable, cette existence hors de toi, vide et froide et insensible la vie sans toi. Je dois arracher ce qui fait mal, et le mal de toi, c’est moi. Il ne sert plus à rien d’écrire avec le couteau sous la gorge, les pensées se bloquent, neurones figés par la peur, sueurs froides, mots raidis dans un linceul de salive avalée. Nœud dans le ventre, dans la gorge, corps roide, idées froides, le temps corrode l’esprit, la peur s’est installée, il est trop tard pour les pensées, trop tard pour la vie. Parce que tu n’es pas là, dans le creux de mon cœur le vide est un rapace, dans le vide de mes pleurs il faut que je le chasse. Rapace, rapace, le temps est venu de marcher sur tes traces, de me replier dans tes chairs… Rabats tes chiens, la traque n’a que trop duré, laisse-moi prendre un peu d’avance sur ton éternité.
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Message  Lucy Sam 31 Mai 2008 - 16:28

Réflexion à mi-lecture : " Wouah, c'est beau ! " Lucy parle souvent toute seule...
Halicante, les mots me manquent pour décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce texte magnifique.
Quelle plume élégante que la tienne ! Je vais m'en tenir là, je crois.
Merci pour cet écrit.
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Message  Halicante Sam 31 Mai 2008 - 16:37

Lucy a écrit:Merci pour cet écrit.
Merci à toi, Lucy !
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Message  Invité Sam 31 Mai 2008 - 16:49

Quelle émotion la-dedans. Vraiment j'ai été emporté, car il y a cette sincérité qui ne cesse d'affleurer, portée par des beaux mots, et des moches aussi, beaux aussi. Je doute fort de faire un nouveau passage en "commentaire constructif", je vais laisser ton texte comme ça et le relire la semaine prochaine. Pour le relire.

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Message  Woody Sam 31 Mai 2008 - 17:07

C'est un texte qui a énormément de force, Halicante : amour, haine, rancoeur, tout se mêle dans une sorte de tempête, de bouillonnement verbal qui emporte violemment les mots et les idées. Comme Lucy et Panda, je ne peux pas en dire plus, sinon que ce texte défouloir, qui rappelle une sorte de journal intime, porte en lui une bien grande richesse.
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Message  Halicante Sam 31 Mai 2008 - 23:13

Merci à vous, Panda et Woody !
Ceci dit, j'aime aussi les "commentaires constructifs" ! ;-)
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Message  Invité Dim 1 Juin 2008 - 1:21

Bien avant toi, dans mes nuits de brumes alcoolisées, je sondais les ténèbres de mon esprit : je suis née sans ailes et j’avais besoin de toi pour m’apprendre à voler.

La redondance de "toi" n'est pas du plus bel effet.

Bien avant toi, dans mes nuits de brumes alcoolisées, je sondais les ténèbres de mon esprit, je suis née sans ailes et tu devais m'apprendre à voler.

par exemple.

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Message  apoutsiak Dim 1 Juin 2008 - 7:09

Oui, il y a de la force dans ton texte, c'est indéniable. L'écriture est lyrique, elle est d'une indéniable qualité. Objectivement, on ne peut pas critiquer grand-chose : le drame est bien exposé, bien développé. Ma critique sera donc très subjective.

Indépendamment de la qualité littéraire, je ressens ton texte comme un exercice lyrique. La voix est unique, l'autre ne se défendra jamais. On peut donc s'épancher à l'envi, et il y a une forme de jouissance dans la logorrhée. J'ai l'impression que je ne dirais pas ce qui précède si le texte faisait partie d'un ensemble. Mais présenté isolément comme une mini-nouvelle, c'est le sentiment qu'il m'inspire. J'ai l'impression d'être dans un rêve tout du long, et je ne parviens pas à faire mienne sa réalité. Le problème, du coup, est que je lève les yeux sans que ces personnages ne m'habitent. Comme s'ils étaient désincarnés (tu dis souvent esprit, d'ailleurs).

Je relis une nouvelle fois, et je rattache ce que j'ai dit à une nouvelle observation. Tout ce qui est dit se passe dans la tête de l'héroïne, à peu de choses près. Il n'y a pas de matérialité, pas d'objets dans le présent (elle ne va pas à une table, ne s'assoit pas sur un fauteuil, etc.). Ses souvenirs, par ailleurs sont vagues et accentuent ce caractère immatériel. Pas de lieux, pas de détails précis liant tel individu à tel autre, mais qu'on pourrait rapporter de beaucoup de passés amoureux :

ces étés d’or, durant lesquels nous partions en bateau par-delà les mers, vers ces sommets de ténèbres où nos regards se noyaient puis s’écrasaient sur les récifs. Nous n’en aurons plus, de ces étés flamboyants de nuits blanches à danser sous les étoiles, à courir sur les dunes après les lumières du phare, à se balancer sur les vagues dans la barque du pêcheur, nous n’en aurons plus, tu as tout brisé, tu m’as rapporté le froid et la neige de tes longs voyages en hiver.

Quelques remarques :

Des années ont passé sur l'autel de la vie

par le piédestal du social,


peut-être un peu pompeuses ces deux métaphore successives, et la deuxième pas très heureuse : difficile d'être assommé par un piédestal.
.
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Message  Arielle Dim 1 Juin 2008 - 8:57

Doucement, la vieillesse, sur ses patins de laine, vient nous manger l'amour dans le creux de l'assiette
De très belles images comme celle-ci, un style élégant pour exprimer la force de sentiments extrêmes mais on sort de là un peu titubant comme après être passé sous une cascade. On a du mal à reprendre son souffle et on se demande un peu d'où on vient. Je suis peut-être trop terre à terre mais j'aurais aimé suivre une histoire, sentir évoluer quelque chose.
En bref, un texte riche, plein de promesses mais qui me laisse sur ma faim et mériterait d'être plus srtucturé, plus canalisé.

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Message  pierre-henri Dim 1 Juin 2008 - 9:07

Une belle écriture. Riche, personnelle.
(J'avais noté aussi la phrase repérée par Arielle, superbe.)
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Message  Invité Dim 1 Juin 2008 - 10:00

Ecriture dense écriture souffrance. Texte fort. Epanchement.. Je ne suis pas sûre d'aimer, Apoutsiak a raison lorsqu'il dit
La voix est unique, l'autre ne se défendra jamais. On peut donc s'épancher à l'envi, et il y a une forme de jouissance dans la logorrhée.
ça me dérange.

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Message  Vaguerrance Dim 1 Juin 2008 - 10:19

Arielle a écrit:On a du mal à reprendre son souffle et on se demande un peu d'où on vient. Je suis peut-être trop terre à terre mais j'aurais aimé suivre une histoire, sentir évoluer quelque chose.
En bref, un texte riche, plein de promesses mais qui me laisse sur ma faim et mériterait d'être plus srtucturé, plus canalisé.

Effectivement, on ressort de ce texte un peu..boulversé.
Contrairement à Arielle je pense que c'est mieux de laisser vagabonder les pensées, sans les stucturer, sans les canaliser.
L'ensemble est tellement joli que les quelques tournures qui auraient pu me déranger se sont noyées dans tout le beau reste.
Le commentaire constructif ne sera pas de moi, désolée. C'est superbe, et je serai bien tenter de dire merci, moi aussi.
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Message  Halicante Dim 1 Juin 2008 - 16:56

Merci pour toutes vos remarques !

pandaworks a écrit:Bien avant toi, dans mes nuits de brumes alcoolisées, je sondais les ténèbres de mon esprit : je suis née sans ailes et j’avais besoin de toi pour m’apprendre à voler.
La redondance de "toi" n'est pas du plus bel effet.
Bien avant toi, dans mes nuits de brumes alcoolisées, je sondais les ténèbres de mon esprit, je suis née sans ailes et tu devais m'apprendre à voler. par exemple.
En effet ! Mais, comme je préfère garder "j'avais besoin de toi", j'ai pensé à "Bien avant de te connaître, dans mes nuits de brumes alcoolisées, je sondais les ténèbres de mon esprit : je suis née sans ailes et j’avais besoin de toi pour m’apprendre à voler."

apoutsiak a écrit:difficile d'être assommé par un piédestal.
C'est drôle, je ne m'était jamais rendu compte de l'incongruité de cette image ! Mais, si on parvient à le desceller pour en faire une arme, un piédestal peut faire très mal ! :-)

apoutsiak a écrit:La voix est unique, l'autre ne se défendra jamais.
Non, il ne peut plus se défendre, car dans le texte (dans la tête du personnage), il est déjà mort.

apoutsiak a écrit:il y a une forme de jouissance dans la logorrhée.
Effectivement, il s'agit d'un défouloir, d'un déversoir, où le personnage se laisse emporter par un flot d'émotions, sans les canaliser, un fleuve qui emporte tout et qui est une délivrance : il s'agit de se vider du trop-plein d'émotions.

apoutsiak a écrit:Le problème, du coup, est que je lève les yeux sans que ces personnages ne m'habitent. Comme s'ils étaient désincarnés (tu dis souvent esprit, d'ailleurs).
L'histoire n'existe en effet que dans la tête du personnage, elle n'est pas ancrée dans la réalité. Le texte est un prétexte à déverser des émotions. L'histoire n'est pas réelle (même si il est fait référence à des éléments vécus), tout se passe dans son esprit (comme tu l'as fort justement remarqué d'ailleurs).

apoutsiak a écrit:Pas de lieux, pas de détails précis liant tel individu à tel autre, mais qu'on pourrait rapporter de beaucoup de passés amoureux.
En fait, ce texte fait référence à plusieurs histoires d'amour mortes (ou, du moins à l'époque, à l'agonie !), d'où, peut-être, ce flou, ce côté immatériel.

Arielle a écrit:Je suis peut-être trop terre à terre mais j'aurais aimé suivre une histoire, sentir évoluer quelque chose.
Je me rends bien compte, grâce à vos remarques, qu'il n'y a pas d'histoire structurée dans ce texte. Il s'agit plus de prose poétique, je crois, que d'un récit de type nouvelle.

Island a écrit:Ecriture dense écriture souffrance.
Oui, j'ai écrit ce texte à une époque où je n'allais pas bien (mais vraiment pas bien ! :-))

Ce texte ne fait pas partie d'un ensemble, bien que je l'aie inclus dans un recueil, il existe indépendamment des autres textes du recueil. Je n'écris plus de cette manière aujourd'hui. Maintenant mes textes sont, je crois, plus ancrés dans le réel, plus structurés, aussi, plus travaillés. L'écriture n'a plus la même fonction pour moi qu'à cette époque où elle me servait de thérapie. Il faudrait peut-être le faire psychanalyser ! :-))

Merci encore à vous tous pour vos commentaires !
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Message  Lucy Dim 1 Juin 2008 - 18:42

Halicante a écrit:Maintenant mes textes sont, je crois, plus ancrés dans le réel, plus structurés, aussi, plus travaillés.
J'ai le sentiment, parfois, que si un texte n'est pas, le plus possible, ancré dans le réel, carré, etc... Il n'a pas de raison d'exister.
Le roman, quand bien même est-il le plus réaliste possible, ne sera jamais qu'un roman. Ce n'est nullement dépréciatif lorsque j'écris : " qu'un roman ".
On a fait du roman réaliste mais, le roman est un reflet de la réalité. Il est ce qu'on veut bien en faire.
Pourquoi vouloir à tout prix que telle histoire soit comme si ou comme ça ?
Peut-être que la force de ce texte, justement, réside dans ce côté désincarné. Je ne sais pas, après tout.
C'est juste une petite remarque en passant. La pisseuse que je suis va ranger sa langue dans sa poche et lire quelques autres textes de ce pas.
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Message  apoutsiak Dim 1 Juin 2008 - 19:05

.

Lucy, je crois qu'il faut faire un distinguo entre un texte de ce format et un roman (ou même une nouvelle, car ce texte-ci serait une très courte nouvelle). C'est pour cette raison que, dans mon commentaire, je dis que ce texte magnifique pourrait continuer de l'être dans un ensemble qui le porte. Il serait comme un moment lyrique du récit, un de ces acmés littéraires qui manquent énormément dans des tas de romans actuels, je trouve. Mais seul, il est, à mon sens, une forme un peu irréelle et onirique, à laquelle il manquerait, pour le lecteur que je suis, un squelette, une chair, et un univers pour le porter.
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Message  Lucy Dim 1 Juin 2008 - 19:28

Je ne fais pas seulement référence à ton commentaire, Apou. C'est une tendance que je relève dans des avis liés à d'autres textes. Mon esprit retors et rétif aux cadres ( même s'il tente de s'y plier... difficilement ) a eu un soubresaut libérateur l'espace d'un instant. Cela s'est produit sur ton texte, Halicante ( tu m'en vois désolée ), ceci dit, il ne s'agit pas d'un coup de gueule mais d'un ressenti. Et j'avais envie de l'écrire, présentement.
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Message  Vaguerrance Dim 1 Juin 2008 - 20:05

Lucy a écrit:
Maintenant mes textes sont, je crois, plus ancrés dans le réel, plus structurés, aussi, plus travaillés.
J'ai le sentiment, parfois, que si un texte n'est pas, le plus possible, ancré dans le réel, carré, etc... Il n'a pas de raison d'exister.
Le roman, quand bien même est-il le plus réaliste possible, ne sera jamais qu'un roman. Ce n'est nullement dépréciatif lorsque j'écris : " qu'un roman ".
On a fait du roman réaliste mais, le roman est un reflet de la réalité. Il est ce qu'on veut bien en faire.
Pourquoi vouloir à tout prix que telle histoire soit comme si ou comme ça ?
Peut-être que la force de ce texte, justement, réside dans ce côté désincarné. Je ne sais pas, après tout.

Je suis tout à fait d'accord. Et même seul, ce passage me plait ainsi.
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Message  Halicante Dim 1 Juin 2008 - 21:43

Lucy a écrit:Mon esprit retors et rétif aux cadres ( même s'il tente de s'y plier... difficilement ) a eu un soubresaut libérateur l'espace d'un instant. Cela s'est produit sur ton texte, Halicante ( tu m'en vois désolée )
Je suis au contraire contente que cette discussion ait lieu - que ce soit à propos de mon texte ou non, peu importe - car j'ai toujours eu du mal à écrire des histoires en présentant des personnages, en racontant une histoire qui pourrait être réelle, avec un début et une fin, et des actions où l'on suit les personnages dans leur vie. (C'est aussi pour cela que je suis parmi vous, pour apprendre à le faire.)
J'éprouve aujourd'hui le besoin de faire partager mes écrits, mais j’ai souvent eu ce reproche, de la part des gens qui m’ont lue, que mes textes « tournent en rond » ou qu’ils n'ont « ni queue ni tête ». Je comprends très bien ce reproche. J’aime malgré tout mes textes. Cependant, pour être plus « accessible », ou, plutôt, pour me rapprocher des autres, j’éprouve le besoin d’écrire pour eux des histoires qui "leur parleront", et qui prendront donc une forme plus structurée.
Aujourd’hui, j’essaie donc de donner à mes histoires « une queue et une tête. » Car écrire dans la souffrance et dans la solitude, ça n'est supportable qu'un temps, du moins pour moi. Maintenant que suis sortie de mon isolement, mon écriture s'en ressent, c'est un mouvement naturel qui correspond à une volonté d'aller vers les autres : l'écriture n'est plus une thérapie (comme je le disais plus haut), où l'on ne s'adresse finalement qu'à soi-même, mais un lieu de partage et, dans le partage, il y a un langage à respecter pour se faire comprendre (d’où les textes plus structurés et plus ancrés dans le réel).
Cette démarche est tout à fait personnelle, et elle correspond à une évolution qui va bien au-delà de l'écriture. Ceci dit, j'aime toute écriture qui me parle, qu'elle me raconte une histoire ancrée dans le réel ou non.
Je suis curieuse d’avoir vos avis sur mon dernier texte en date, qui est, je crois, plus ancré dans le réel, mais dans un monde totalement imaginaire. Je le mettrai un peu plus tard, sinon je vais dépasser le quota !
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Message  Lucy Dim 1 Juin 2008 - 22:24

Aujourd’hui, j’essaie donc de donner à mes histoires « une queue et une tête. » Car écrire dans la souffrance et dans la solitude, ça n'est supportable qu'un temps, du moins pour moi. Maintenant que suis sortie de mon isolement, mon écriture s'en ressent, c'est un mouvement naturel qui correspond à une volonté d'aller vers les autres
C'est un peu ce que j'essaie de faire. Je n'ai personne dans mon entourage qui écrive. Je pensais faire des " rencontres " en filière littéraire mais nada ! Internet est chez moi depuis deux ans et a ouvert de nouveaux horizons.
L'écriture avait presque disparu de ma vie mais la solitude imposée a permis ( sans la souffrance, pour l'instant ) de rattraper le temps perdu. Ce qui peut l'être, du moins. Mes textes sont froids et manquent de maîtrise, bien évidemment. VE est un formidable lieu d'échanges, je le redis.
Les expériences et regards des uns et des autres sur les textes amènent de nouvelles perspectives d'écriture et j'aime beaucoup cet aspect.
Nous ne sommes pas, tous, touchés de la même façon. La " structure " m'apparaît, parfois, trop mathématique. Je sais que c'est nécessaire mais je me dis qu'il y a d'autres façons de faire, aussi.
Bon, je referme la parenthèse et je me tais définitivement... ^)^
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Message  Halicante Lun 2 Juin 2008 - 1:40

Lucy a écrit:Mes textes sont froids et manquent de maîtrise, bien évidemment.
J'ai lu "Valmar "et je ne suis pas d'accord du tout !
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Message  Arielle Lun 2 Juin 2008 - 14:54

Je me suis sans doute mal exprimée, Halicante , quand j'ai parlé de mon désir de suivre une histoire. Il est bien évident que tu n'as pas voulu développer un récit dans ce texte et qu'il y a bien d'autres voies pour toucher un lecteur que celles de la nouvelle et du roman.
La force de ton texte, outre les qualités de ton écriture, tient essentiellement dans l'émotion qui s'en dégage, dans la souffrance qu'il exprime mais tout en lisant je ne pouvais m'empêcher, par moments, de laisser s'égarer ma pensée sur ce que vivait la narratrice derrière son cri. Par exemple, tu parles à plusieurs reprises de cancer et je me suis surprise à me demander: image ou réalité? Ou bien, ailleurs, tu dis: "Maintenant que je t’ai tué…" et je me suis interrogée, l'amour ou l'amant? Ces questions gâchant un peu mon plaisir de lecture mais je suis très consciente que d'autres lecteurs peuvent trouver leur plaisir, justement, dans cette ambiguïté!
Des phrases de pure poésie comme "Les fleurs ne te parlaient plus, elles avaient peur de ton silence." se heurtent à des mots tels que "cafard", "déprime", neurasthénie" qui, par contraste, me paraissent presque choquants. Mais je te le répète, ton texte me touche profondément. Je le lis et le relirai encore parce qu'il est foisonnant et que j'y découvre chaque fois une nouvelle perle qui m'avait échappée.

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Message  Halicante Lun 2 Juin 2008 - 17:56

Arielle a écrit:tout en lisant je ne pouvais m'empêcher, par moments, de laisser s'égarer ma pensée sur ce que vivait la narratrice derrière son cri. Par exemple, tu parles à plusieurs reprises de cancer et je me suis surprise à me demander: image ou réalité? Ou bien, ailleurs, tu dis: "Maintenant que je t’ai tué…" et je me suis interrogée, l'amour ou l'amant?
Oui, je comprends bien ces interrogations. En fait, il y a beaucoup de symboles dans ce texte, je pense en fait que tout y est symbolique et, dans un univers de symboles, il est difficile de discerner la "réalité" dans laquelle les personnages évoluent, surtout que j'ai volontairement laissé croire que l'amant était réellement mort.
Merci pour ces précisions et pour tes remarques sur le vocabulaire - c'est toujours enrichissant d'avoir un regard neuf sur un texte que l'on a écrit, lu et relu des dizaines de fois. A la fin, on n'a plus le recul nécessaire pour se rendre compte de ce qui ne va pas et qui pourrait être amélioré.
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Message  presqu'île Lun 2 Juin 2008 - 18:58

Ton texte est magnifique. Écrit au couteau de la vie. Quelques remarques (anodines, hein !) sur le début:

je suis née sans ailes et j’avais besoin de toi pour m’apprendre à voler.
peut-être, pour rester dans le ton de ton texte, faudrait-il une tournure moins explicative (???), plus "ramassée"...

Trop fatigué, l'esprit est assommé par le piédestal du social, à trop paraître on s'essouffle,

le piédestal du paraître, à trop mentir on s'essouffle (???)

Doucement, la vieillesse, sur ses patins de laine, vient nous manger l'amour dans le creux de l'assiette. D'escarres en baquets d'aisance, l'amour immobile est bien mort dans le seau.
l'ensemble est magnifique. à la fois doux, cruel et quotidien.

Parfois j'ai besoin de ta tête, la tenir, l'écraser, la sentir craquer… Victime, dans la vie comme dans la mort. Je t'aime et je le sais, et nous le savons tous, parce qu'il est urgent d'aimer quand la vie est vide et que la tombe attend.
touchée...

Ce sont elles, défuntes d'avant moi, que je dois canaliser pour ne pas exploser, cette force des entrailles, de famille en famille… Nourrir, jeter, cracher. Toute l'histoire de la vie.
je n'aurais gardé que l'énumération et la phrase finale. Je suis gênée par "canaliser".

statues sociales issues de sphères humaines, de marbre ou de béton, statues urbaines, de plâtre ou de goudron, lourdes et sourdes,
Très beau.

Ecrire ces lignes, c'est encore tenter de transmettre la souffrance.

Plus ramassée aussi...???

La fin de ton texte me touche beaucoup trop pour pouvoir en faire un quelconque commentaire. Il est vrai que la lecture est une soif d'histoire, mais c'est aussi, parfois, un miroir qui arrache soudain un sourire au-delà des larmes. Le tout est peut-être de parvenir à couler "l'âme" dans un "corps" plus accessible...mais ce n'est pas une mince affaire...

merci'
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Message  Halicante Lun 2 Juin 2008 - 19:19

Merci pour ces propositions !

presqu'île a écrit:
Trop fatigué, l'esprit est assommé par le piédestal du social, à trop paraître on s'essouffle,

le piédestal du paraître, à trop mentir on s'essouffle (???)
Ah, oui ! Joli ! mais il faut encore que je revoie cette histoire de piédestal assommant... ! :-))

presqu'île a écrit:
Ce sont elles, défuntes d'avant moi, que je dois canaliser pour ne pas exploser, cette force des entrailles, de famille en famille… Nourrir, jeter, cracher. Toute l'histoire de la vie.
je n'aurais gardé que l'énumération et la phrase finale. Je suis gênée par "canaliser".
"Ce sont elles, défuntes d'avant moi, cette force des entrailles, de famille en famille... Nourrir, jeter, cracher. Toute l'histoire de la vie." ?
Il me manque l'idée de ce qui a été transmis par le sang et qui ronge le personnage, qui menace de le détruire. Je peux tourner ça autrement, cette idée d'une force à maîtriser ("canaliser", oui, l'image n'est peut-être pas très jolie.)

presqu'île a écrit:Le tout est peut-être de parvenir à couler "l'âme" dans un "corps" plus accessible...mais ce n'est pas une mince affaire...
Tout est là, en effet ! Et c'est tellement bien dit !
Pour tes autres propositions, je réfléchis !

(hors sujet) "Anywhere out of the world", ça a quelque chose à voir avec le morceau de Dead Can Dance ?
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Message  presqu'île Lun 2 Juin 2008 - 20:02

"Ce sont elles, défuntes d'avant moi, cette force des entrailles, de famille en famille... Nourrir, jeter, cracher. Toute l'histoire de la vie." ?
Il me manque l'idée de ce qui a été transmis par le sang et qui ronge le personnage, qui menace de le détruire. Je peux tourner ça autrement, cette idée d'une force à maîtriser ("canaliser", oui, l'image n'est peut-être pas très jolie.)
je ne sais pas trop... c'est effectivement ce mot qui m'ennuie, pas pour l'image ni pour ce que tu veux dire, mais pour le côté "trop rationnel" au milieu de ce qui ne l'est pas... dur à exprimer ! cela ne va pas trop non plus mais peut-être quelque chose comme "apprivoiser", ou "apprendre", ou ...?

Sinon, je ne connaissais pas dead can dance (sans blague, ça danse, la mort? ;-), mais mon ami Utube m'a renseigné (c'est beau mais c'est triste...). Any where out of the world, C'est le titre d'un poème de Baudelaire dans le spleen de Paris ("il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas... n'importe où hors du monde")
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Message  Halicante Lun 2 Juin 2008 - 20:50

presqu'île a écrit:je ne sais pas trop... c'est effectivement ce mot qui m'ennuie, pas pour l'image ni pour ce que tu veux dire, mais pour le côté "trop rationnel" au milieu de ce qui ne l'est pas... dur à exprimer !
Je vois tout à fait l'idée, je vais y réfléchir à tête reposée, comme on dit !

presqu'île a écrit:Sinon, je ne connaissais pas dead can dance (sans blague, ça danse, la mort? ;-)
Ben oui, avec Mickael Jackson ils dansent, en tous cas ! :-)))

presqu'île a écrit:(c'est beau mais c'est triste...)
Oui mais c'est beau ! ;-))

presqu'île a écrit:Any where out of the world, C'est le titre d'un poème de Baudelaire dans le spleen de Paris ("il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas... n'importe où hors du monde")
Ah, d'accord ! Référence littéraire, bien sûr ! ;-)
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Message  Sahkti Mar 10 Juin 2008 - 10:00

Quelle puissance dans l'émotion que tu retranscris dans ce texte grave, presque morose et très humain. J'ai eu peur au début d'être embarquée dans quelque chose de pathétique, trop lourd, étouffant, mais tu arrives à rester sur le fil grâce à des tournures par moments lyriques ou dramatiques qui apportent une densité et une vie indispensables au texte.
Beaucoup de sincérité et c'est cela, aussi, qui lui permet d'exister et d'être beau. Toutes sortes de sentiments se mêlent et se croisent, on les ressent de manière quasi palpable.

En même temps, cette introspection, la force qui s'en dégagent, font courir le risque au lecteur de rester en dehors du texte et cette crainte se vérifie de temps à autre. Le trop-plein d'émotions finit par construire une barrière presque infranchissable. C'est sans doute le principal écueil de ton récit mais la qualité d'écriture permet de (presque) l'éviter.
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Message  jameline07 Mer 11 Juin 2008 - 13:50

plutôt d'accord avec apout, quelque part c'est beau
mais en fait c'est très beau pour être....vrai
maintenant si c'est un poème, très bien
par contre pour un roman ou une nouvelle ça ne me parle pas

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Message  Halicante Mer 11 Juin 2008 - 18:07

Sahkti a écrit:En même temps, cette introspection, la force qui s'en dégagent, font courir le risque au lecteur de rester en dehors du texte et cette crainte se vérifie de temps à autre. Le trop-plein d'émotions finit par construire une barrière presque infranchissable. C'est sans doute le principal écueil de ton récit mais la qualité d'écriture permet de (presque) l'éviter.
C'est un personnage qui est effectivement centré sur sa souffrance et pour lequel rien ni personne n'existe en dehors de cette souffrance. La barrière est bien là entre lui et le monde. Je ne me rendais pas compte que cela ressortait dans le texte car il correspond à une période torturée où la souffrance prenait toute la place, mais ce n'est qu'avec le recul que j'en prends conscience. Merci pour ton commentaire éclairé (et éclairant) !

jameline07 a écrit:mais en fait c'est très beau pour être....vrai
maintenant si c'est un poème, très bien.
Il s'agit de prose poétique. Je n'ai pas écrit ce texte pour "faire vrai", il n'y a que les émotions qui sont réelles, et quelques passages qui font référence à des choses vécues, mais l'ensemble est une sorte de paysage intérieur reflétant l'état d'esprit du personnage.
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