Souvenir d'été
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Souvenir d'été
Si notre vie est vagabonde, notre mémoire est sédentaire et nous avons beau nous élancer sans trêve, nos souvenirs, rivés aux lieux dont nous nous détachons, continuent à y combiner leur vie casanière.
Marcel Proust
Par une nuit d’été, une odeur de jasmin suave, exquise, fait renaître un souvenir qu’elle crut à jamais éteint, un souvenir d’une passion fugitive, qui s’évanouit un jour d’automne, emportant cette ivresse enchantée, ayant troublé un quotidien morne et langoureux.
Elle se laissa bercer par une nostalgie, caressant cet espoir qui ne cessa de s’estomper au fil des jours qui s’écoulèrent. Son esprit hanté par un passéisme accablant, lui réclamait l’ardeur de ces gestes fougueux, qui ont su un jour défaire ses peines.
Les dons du destin éphémères qu’ils soient, pensa t elle, ne sont après tout que des leurres pour nous pousser à poursuivre cette quête absurde vers un béatitude illusoire, fruit d’un imaginaire humain, affabulé pour donner plus de goût à une existence monotone, souvent dénudée de sens et débordé de folles chimères nourrissant les esprit des plus naïfs. Elle faisait preuve d’une maturité frappante pour son age, qu’elle doit à ses lectures approfondies qui lui ont inculqué un sens de réflexion lucide: le temps lui avait enseigné, que la petitesse d’esprit, la confirmation la plus avérée prouvant l’humanité de l’être, est un trait qui se manifeste chez chacun, à un moment ou un autre, quelque soit la grandeur de sa sagesse, et la pertinence de son jugement. Car l’Homme est sujet à des tentations ultimes, pour dédaigner ce qui le dérange, pour se détacher de son miroir de vérité, de sa boussole fétiche qui indique la bonne direction que prennent les tournures du sort.
Telle qu’elle se vît, assez candide comme elle l’était, manifestant une émotivité exaspérante mais bien dissimulée sous une expression de détachement, elle réalisa qu’elle ne cessait d’idéaliser ce que je n’ai plus aujourd’hui. Ses rêves, fruits de non raison, d’idéales et de caprices existent quelque part dans un monde ou hasard et destin se mêlent, se côtoient et s’évitent, songea t-elle . « Pourrai je blâmer le temps d’être assez impitoyable pour m’avoir aussitôt ôté ces quelconques folies de petits humains insensés ? », « Serai je assez crédule pour me laisser abuser par ce jeu peu honnête du bonheur ? », « Serai je entrain de chérir, à mon tour, la tromperie pour m’évader et me soulager mes soucis les plus dérisoires? ».Telles furent les questions agitait son esprit, jusque là serin et sans grands soucis.
Ces pensées, qu’elle a cru envolées pour de bon, la tracassaient toujours, surgissant pour réveiller un secret enterré jalousement, témoin d’une quiétude inégalable, de la douceur d’une musique gracieuse, d’un naturel étonnant, et d’une photo dont les couleurs ne palissent jamais.
Marcel Proust
Par une nuit d’été, une odeur de jasmin suave, exquise, fait renaître un souvenir qu’elle crut à jamais éteint, un souvenir d’une passion fugitive, qui s’évanouit un jour d’automne, emportant cette ivresse enchantée, ayant troublé un quotidien morne et langoureux.
Elle se laissa bercer par une nostalgie, caressant cet espoir qui ne cessa de s’estomper au fil des jours qui s’écoulèrent. Son esprit hanté par un passéisme accablant, lui réclamait l’ardeur de ces gestes fougueux, qui ont su un jour défaire ses peines.
Les dons du destin éphémères qu’ils soient, pensa t elle, ne sont après tout que des leurres pour nous pousser à poursuivre cette quête absurde vers un béatitude illusoire, fruit d’un imaginaire humain, affabulé pour donner plus de goût à une existence monotone, souvent dénudée de sens et débordé de folles chimères nourrissant les esprit des plus naïfs. Elle faisait preuve d’une maturité frappante pour son age, qu’elle doit à ses lectures approfondies qui lui ont inculqué un sens de réflexion lucide: le temps lui avait enseigné, que la petitesse d’esprit, la confirmation la plus avérée prouvant l’humanité de l’être, est un trait qui se manifeste chez chacun, à un moment ou un autre, quelque soit la grandeur de sa sagesse, et la pertinence de son jugement. Car l’Homme est sujet à des tentations ultimes, pour dédaigner ce qui le dérange, pour se détacher de son miroir de vérité, de sa boussole fétiche qui indique la bonne direction que prennent les tournures du sort.
Telle qu’elle se vît, assez candide comme elle l’était, manifestant une émotivité exaspérante mais bien dissimulée sous une expression de détachement, elle réalisa qu’elle ne cessait d’idéaliser ce que je n’ai plus aujourd’hui. Ses rêves, fruits de non raison, d’idéales et de caprices existent quelque part dans un monde ou hasard et destin se mêlent, se côtoient et s’évitent, songea t-elle . « Pourrai je blâmer le temps d’être assez impitoyable pour m’avoir aussitôt ôté ces quelconques folies de petits humains insensés ? », « Serai je assez crédule pour me laisser abuser par ce jeu peu honnête du bonheur ? », « Serai je entrain de chérir, à mon tour, la tromperie pour m’évader et me soulager mes soucis les plus dérisoires? ».Telles furent les questions agitait son esprit, jusque là serin et sans grands soucis.
Ces pensées, qu’elle a cru envolées pour de bon, la tracassaient toujours, surgissant pour réveiller un secret enterré jalousement, témoin d’une quiétude inégalable, de la douceur d’une musique gracieuse, d’un naturel étonnant, et d’une photo dont les couleurs ne palissent jamais.
blue_sky- Nombre de messages : 1
Age : 37
Date d'inscription : 24/06/2008
Re: Souvenir d'été
Je pense que ton texte achoppe sur la concordance des temps (présent/ passé simple dans la première phrase, par exemple) et sur la longueur des phrases, ce qui en alourdit le style. Il mériterait d’être retravaillé en revoyant les temps et en allégeant certaines phrases.
« Elle faisait preuve d’une maturité frappante pour son âge, qu’elle doit à ses lectures approfondies qui lui ont inculqué un sens de réflexion lucide » : j’aurais repris « maturité » après le relatif, et le problème de la concordance des temps se pose ici aussi (imparfait / présent) : Elle faisait preuve d’une maturité frappante pour son âge, maturité qu’elle devait à ses lectures approfondies, qui lui avaient inculqué un sens de réflexion lucide.
Par ailleurs, certaines tournures pourraient être simplifiées : "un sens de réflexion lucide" peut se dire simplement "une certaine lucidité."
Je trouve que les participes présents alourdissent également le style, et tes idées pourraient être exprimées de façon un peu plus simple :
« Les dons du destin éphémères qu’ils soient, pensa t elle, ne sont après tout que des leurres pour nous pousser à poursuivre cette quête absurde vers un béatitude illusoire, fruit d’un imaginaire humain, affabulé pour donner plus de goût à une existence monotone, souvent dénudée de sens et débordé de folles chimères nourrissant les esprit des plus naïfs. »
Le style est si riche que l'on a besoin de plusieurs lectures pour goûter ta prose.
« Telle qu’elle se vît, assez candide comme elle l’était, manifestant une émotivité exaspérante mais bien dissimulée sous une expression de détachement, elle réalisa qu’elle ne cessait d’idéaliser ce que je n’ai plus aujourd’hui. » pourquoi le « je » ici ?
Je pense donc que ton texte mérite d'être retravaillé, simplifié, allégé... On a besoin de respirer en lisant et, ici, on étouffe presque tant il est riche et dense.
« Elle faisait preuve d’une maturité frappante pour son âge, qu’elle doit à ses lectures approfondies qui lui ont inculqué un sens de réflexion lucide » : j’aurais repris « maturité » après le relatif, et le problème de la concordance des temps se pose ici aussi (imparfait / présent) : Elle faisait preuve d’une maturité frappante pour son âge, maturité qu’elle devait à ses lectures approfondies, qui lui avaient inculqué un sens de réflexion lucide.
Par ailleurs, certaines tournures pourraient être simplifiées : "un sens de réflexion lucide" peut se dire simplement "une certaine lucidité."
Je trouve que les participes présents alourdissent également le style, et tes idées pourraient être exprimées de façon un peu plus simple :
« Les dons du destin éphémères qu’ils soient, pensa t elle, ne sont après tout que des leurres pour nous pousser à poursuivre cette quête absurde vers un béatitude illusoire, fruit d’un imaginaire humain, affabulé pour donner plus de goût à une existence monotone, souvent dénudée de sens et débordé de folles chimères nourrissant les esprit des plus naïfs. »
Le style est si riche que l'on a besoin de plusieurs lectures pour goûter ta prose.
« Telle qu’elle se vît, assez candide comme elle l’était, manifestant une émotivité exaspérante mais bien dissimulée sous une expression de détachement, elle réalisa qu’elle ne cessait d’idéaliser ce que je n’ai plus aujourd’hui. » pourquoi le « je » ici ?
Je pense donc que ton texte mérite d'être retravaillé, simplifié, allégé... On a besoin de respirer en lisant et, ici, on étouffe presque tant il est riche et dense.
Souvenir d'été
Je suis d'accord avec Halicante sur la concordance des temps et l'utilisation du "je" là où, apparement il n'est pas censé être.
Sur la longueur des phrases, je vois que tu as cité Marcel Proust, je suppose que comme moi tu aimes beaucoup la manière qu'à Proust de faire des phrases interminables. Cependant je peux comprendre la réaction d'Halicante quand il dit que cela alourdi le style, aucun de nous ici, je pense ne peut prétendre égaler Proust, donc forcément faire des phrases aussi longues que les siennes et garder un style agréable et compréhensible, c'est pas facile.
Tu as osé et pour ça Bravo, après on aime ou on aime pas. Pour ma part je trouve que ce n'est pas mal, mais qu'effectivement ça mériterait d'être retravailler, et peut-être revoir ses ambitions à la baisse...Tout le monde ne peut pas écrire comme Proust. =(
Sur la longueur des phrases, je vois que tu as cité Marcel Proust, je suppose que comme moi tu aimes beaucoup la manière qu'à Proust de faire des phrases interminables. Cependant je peux comprendre la réaction d'Halicante quand il dit que cela alourdi le style, aucun de nous ici, je pense ne peut prétendre égaler Proust, donc forcément faire des phrases aussi longues que les siennes et garder un style agréable et compréhensible, c'est pas facile.
Tu as osé et pour ça Bravo, après on aime ou on aime pas. Pour ma part je trouve que ce n'est pas mal, mais qu'effectivement ça mériterait d'être retravailler, et peut-être revoir ses ambitions à la baisse...Tout le monde ne peut pas écrire comme Proust. =(
Mehdi-L- Nombre de messages : 31
Age : 34
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Souvenir d'été
Citer Proust en exergue peut être, comme le souligne Mehdi, une forme d'hommage que tu tentes de rendre ici à l'auteur. Phrases longues, emploi d'un vocabulaire chargé et de termes chatoyants, autant d'éléments qui peuvent y faire penser. La connotation générale également. Mais il manquera toujours quelque chose, c'est certain...
Ceci dit, si tel est réellement le but de l'exercice, je le trouve assez réussi, tu reproduis quelques grandes clés typiques de Proust, mais pas toutes et c'est ça qui fait la différence... le style.
Ceci dit, si tel est réellement le but de l'exercice, je le trouve assez réussi, tu reproduis quelques grandes clés typiques de Proust, mais pas toutes et c'est ça qui fait la différence... le style.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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