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Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé

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Message  Yali Sam 30 Aoû 2008 - 11:12

Sauf que t'a oublié la platitude du style mon cher Gobu :-)

Yali

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Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé - Page 2 Empty Re: Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé

Message  muzzo Sam 30 Aoû 2008 - 11:45

Yali a écrit:Sauf que t'a oublié la platitude du style mon cher Gobu :-)
Qui dit Arlequin, sous-entend "commedia del arte", et là , le bon public en a pour son argent! Bravo!
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Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé - Page 2 Empty Re: Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé

Message  muzzo Sam 30 Aoû 2008 - 12:10

Pili a écrit:Je voulais dire: j'adore ce mini morceau extrêmement savoureux Une mignardise aussi fine que goûteuse.

Est-ce Miranda qui parle? Pfttt!
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Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé - Page 2 Empty Re: Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé

Message  Lucy Sam 30 Aoû 2008 - 12:10

Quelques petites allusions à l’univers d’Agatha Christie se sont glissées dans cet Harlequin série noire, juste pour le fun !

À la sauce whoduit, on n’avait plus de Worcester…

À trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. Il faut dire, aussi, qu’il n’était pas usé par le travail. Sa voie, il l’avait trouvée de bonne heure pourtant quand, âgé d’à peine trois ans, sa mère, grande admiratrice d’Agatha Christie devant l’Éternel, avait entrepris de remplacer l’histoire qu’elle lui lisait chaque soir par une nouvelle ou quelques chapitres des aventures du célèbre détective de l’écrivaine : Hercule Poirot.
L’enfant avait bien rechigné, au début, mais l’amour et la patience maternels – à grands coups de taloches – avaient eu raison de ses réticences enfantines. À neuf ans, déjà, il avait déclaré vouloir devenir le plus grand détective privé de tous les temps, faisant le bonheur de sa très chère maman. L’année précédant cette merveilleuse décision, il clamait haut et fort vouloir devenir un écrivain de génie. Mais la volonté affichée de vouloir exercer ce « boulot de feignant » lui avait valu quelques remontrances musclées de la part de sa génitrice qui avait réalisé que le message qu’elle avait cherché à transmettre n’était pas passé.
Après de brillantes études, essentiellement passées dans le fond de la classe contre le radiateur de fonte, il avait fait ses débuts comme agent de police, à l’âge avancé de vingt-neuf ans, dans un petit village retiré à la campagne. Là, il avait dû faire montre d’une patience et d’une obstination naturelles, chez lui, qualités très recherchées chez un bon enquêteur. Pour cela, il avait fallu de longues heures de pratique, assis derrière le volant du véhicule de patrouille à siroter du café à peine tiède et manger des scones trop mous, en attendant qu’un conducteur imprudent et criminel dépasse la limite de la vitesse autorisée. Plusieurs mois de cette vie trépidantes lui suffirent à prendre son envol au sens propre comme au figuré. Il quitta la police pour embrasser la carrière de détective privé et il laissa derrière lui sa natale Angleterre pour s’envoler vers la Belgique, mère patrie du détective privé qui avait décidé de sa vocation. Sa peur de l’avion lui avait laissée entrevoir la mort dans les nuages mais il était arrivé en un seul morceau.
Il parlait le français comme une vache espagnole mais son charme naturel, qui lui avait valu sa réputation de bourreau des cœurs, suffit à lui ouvrir bien des portes.
Trois ans de folie à exercer le métier, très prisé, de garde du corps pour femmes esseulées lui permis de se faire connaître dans le milieu sous le surnom de l’étalon british. À présent, il possédait sa propre agence dans la belle ville de Bruges. Il avait déserté Bruxelles à laquelle se rattachaient bien trop de souvenirs qu’il cherchait à oublier. Les femmes sont bien cruelles, parfois.
- Lise. Oh, Lise ! Comme tu as été cruelle avec moi, gémissait-il dans la solitude de son bureau.
L’homme blessé, loin des yeux trop curieux de ses détracteurs, enfouissait parfois sa belle tête dans ses bras musclés et des larmes brûlantes s’écoulaient, sans fin, de ses yeux couleur lagon. Il avait été brisé par cette femme à la langue trop bien pendue. Après elle, il avait abandonné la protection rapprochée et fui la présence des représentantes du beau sexe. Et voilà qu’une de ces créatures était venue pour l’engager, ce matin même. Elle avait débarqué dans la petite pièce où il s’était retiré pour lire un roman de Andrea H. Japp. Cette infidélité à sa mère, par le biais de la littérature, lui donnait un sentiment de puissance sans cesse renouvelé.
- Vous êtes américain. Vous serez parfait pour ce travail.
- Anglais, mademoiselle ! Je ne suis pas américain.
- Pour moi, c’est la même chose. Vous parlez la même langue à laquelle je n’entends rien.
Le bel Adonis avait senti sa mâchoire se crisper. Ces francophones ! Pour eux, dès qu’on parlait anglais et qu’on avait un physique avantageux, c’est que, forcément, on était américain. Son accent distingué, pourtant, en disait suffisamment sur ses origines, mais non ! On le prenait, encore et toujours, pour un de ces bellâtres ridicules. La faute à qui s’il ressemblait à Matthew McConaughey ?
Sa mystérieuse employeuse lui demandait d’enquêter sur un cabinet d’avocats réputés de son pays – les Etats-Unis d’Amérique. Ackroyd grinça des dents tandis que la femme poursuivait ses explications. Son époux, journaliste free lance, était parti faire un papier sur la firme Hastings & Son quatre mois auparavant et n’avait plus donné signe de vie trois jours, à peine, après son arrivée.
- Il est sans doute mort, à l’heure qu’il est, confia-t-elle d’une voix détachée qui faisait froid dans le dos. Je n’espère plus le revoir mais si ces types ont fait quoi que ce soit, il devront payer.
- Vous me demandez de les… refroidir ? Est-ce, là, ce que vous voulez ?
La veuve joyeuse se mit à pouffer.
- Comme vous y allez ! Je ne cherche pas à venger cet idiot. Je lui avais dit de ne pas laisser tomber le journal mais monsieur n’en faisait qu’à sa tête. Non, ce que je veux connaître, c’est le degré d’implication d’Hastings & Son dans la disparition de Léon. Je veux des preuves, des documents.
- Si je comprends bien, vous me demandez de les… faire chanter ? Est-ce là ce que vous voulez ?
- À votre avis, Einstein ? Je vous paie le voyage et de quoi vous loger et manger, par la même occasion.
- Et, concernant mes honoraires, repartit le jeune homme froissé de cette allusion à peine déguisée au fait qu’il pourrait être allemand tout ça parce qu’il était blond. Il ne savait, du reste, absolument rien de ce type au nom barbare qu’elle avait évoqué. Je suis très cher, vous savez ?
- Je sais que vous étiez très cher à Bruxelles. Mais c’était avant votre… baisse de forme, dirons-nous.
Adonis Ackroyd blanchit sous l’allusion. Comment pouvait-elle savoir ?
- Lise est une de mes bonnes amies. Nous avons passé un bon moment grâce à vous. Les hommes sont, décidément, pleins de surprises.
- Je suis un bon enquêteur, se défendit-il. Un bon enquêteur, martela-t-il en tapotant son genou du bout du doigt.
- Nous verrons si vous êtes meilleur enquêteur que… expert en protection rapprochée, dirons-nous.
Elle se pencha vers lui, vaguement tentatrice, et souffla, la bouche en cœur :
- C’est d’accord, monsieur l’étalon ?
Il compta, mentalement, jusqu’à trois pour reprendre son calme.

« Un, deux, trois,… »

Avait-il le choix ? Bien entendu, il accepta.



Après son départ, il avait écouté de la musique pour se calmer. A B C ? Non, les Jackson Five, trop peu pour lui. U2, c’était ce qu’il lui fallait pour lui rappeler ses lointaines origines irlandaises. Il s’endormit sur Lemon. C’était la troisième fille qui passait la porte de son bureau depuis qu’il était installé à Bruges et la seule à lui avoir offert un travail quelque peu intéressant.
Dès demain, il enfourcherait sa puissante moto noire qu’il adorait chevaucher pour le sentiment de puissance qu’elle lui donnait et se dirigerait vers l’aéroport. Lorsqu’il prenait sa puissante cylindrée, aussi lisse et brillant qu’elle sous le cuir et le casque, il sentait les regards admiratifs des femmes glisser sur lui. Le motard et sa monture prenaient des allures de phoneutria fera. Fatale attraction pour qui se laisserait trop approcher.
Il lui faudrait une mémoire d’éléphant pour pouvoir se souvenir de toutes les informations délivrées par sa cliente, mais il saurait se dépasser. Il n’en doutait pas.
Son sommeil fut agité. Il rêva qu’il était revenu au pays, pour les fêtes de Noël et qu’il soupait entre sa mère et les deux hommes de sa vie Alfred Collins et Dodd Mean. Ils dévoraient, de concert, un copieux christmas pudding lorsque Collins entreprit de lire la rubrique nécrologique de vive voix :
« Adonis Ackroyd, an English detective who became internationally famous, has died in Belgium. His age was unknown. »
- Bien sûr, disait Mrs Ackroyd. Mon fils a trente ans mais en paraît à peine vingt-cinq. Quel beau cadavre tu fais, mon chéri, dit-elle en lui baisant le front.


Adonis Ackroyd se réveilla en sursaut, baigné de sueur, le cœur battant follement. Il venait de rêver sa propre mort. Cette affaire de disparition serait, probablement, la plus dangereuse de sa carrière. Il décida de tout oublier sous une bonne douche où il pourrait débarrasser sa peau dorée de toute trace de sudation. En se retrouvant nu face à l’immense miroir de la salle de bain, il ne put s’empêcher de regarder son corps d’Apollon d’un œil appréciateur. D’abord, son visage à la mâchoire carrée éclairé par des yeux d’un bleu azuréen et un sourire à la blancheur surnaturelle. Ses larges épaules que venaient caresser des boucles à faire pâlir l’or le plus pur. Son torse puissant, son ventre plat et musclé, son…




Bon, on a dit incipit pas roman !
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Message  Yali Sam 30 Aoû 2008 - 13:43

Mais tu y prends goût Lucy :-)
Tu devrais faire un tour du côté de Fred Loiseau, ça devrait t'inspirer

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Message  Lucy Sam 30 Aoû 2008 - 18:16

Plutôt tentée par un Victor Ses, mais j'ai encore des p'tits trucs à finir avant de m'y coller. Quant à toi, Yali, tu me parais bien inspiré également. Harlequin n'a qu'à bien se tenir et prévoir une collection spéciale pour les véliens : ça promet !
Arielle et Gobu vous nous avez fait de vraies belles pièces taillées sur mesure !!! Sans oublier notre ami Claude qui fête dignement son retour !
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Message  Invité Sam 30 Aoû 2008 - 18:17

A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes, mais il avait des problèmes de bandaison: à trente centimètres, il en paraissait vingt-cinq. L'acteur fétiche de Marc Dorcel se faisait du soucis pour son avenir dans l'industrie.

(incipit insipide occiput, prépuce, précoce)

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Message  Lucy Sam 30 Aoû 2008 - 18:18

J'ai oublié Loupbleu, Mentor et Apou : mes excuses !
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Message  mentor Sam 30 Aoû 2008 - 20:00

Lucy a écrit:J'ai oublié Loupbleu, Mentor et Apou : mes excuses !
y a pas de mal !
et moi j'ai juste prolongé l'incipit, sans le mot fin, je ne m'en sentais pas trop capable ;-)

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Message  muzzo Dim 31 Aoû 2008 - 14:51

-A trente ans il en paraissait vingt cinq et n’avait aucun mal à charmer le chœur des femmes, surtout les soprani..
- Attends, Helmut, je crois que tu te goures ; c’est cœur sans « h » !
-D’abord ze n’est pas sans âge, z’est vingt cinq ou trente, nein ? Et puis Yali a écrit : « les cœurs des femmes »
-Et alors ?
-Z’il y a blusieurs cœurs, il y a vorcément blusieurs frauleins, d’où mon idée de zituer l’action au sein d’une chorale.
-Je ne sens pas bien le truc.
- Au contraire ! Avec bleins de nanas et de mecs il peut s’en passer des choses, non? (j’arrête l’accent allemand, mais vous pouvez l’ajouter ad lib) .Surtout si j’en fais le soliste à la voix de velours, elles vont toutes se pâmer devant lui, les autres mecs vont être jaloux, surtout les basses ; t’as pas remarqué, dans les chœurs, les basses ont toujours des têtes de grincheux jaloux. Tu vois les tensions…
- Tu as peut-être raison ; vas-y, je te publie. Et n’oublie pas, il faut qu’il en séduise un maximum !
-Je peux aussi le faire entrer chez quelques ténors !
-Entrer !!!tu as de ces expressions, Helmut ! Non, pas de ça chez Arlequin !
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Message  Arielle Dim 31 Aoû 2008 - 15:56

Muzzo brandissant sa hache de guerre:
Helmut ! Non, pas de ça chez Arlequin

L'éditeur:
- Enfin, Helmut, Harlequin avec un H!

Le choeur des lectrices:
- Un peu court mais efficace...

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Message  mentor Ven 5 Sep 2008 - 14:25

Dans LE CANARD ENCHAINE du 3 septembre 2008 :

Comme chaque semaine, "Livres Hebdo", journal du monde de l'édition, publie la liste des meilleures ventes (les 50 premiers). Derrière Amélie Nothomb, qui arrive en tête avec "Le fait du prince" (Albin Michel), on trouve, pour la première fois, cinq auteurs de la collection "Harlequin" : Nora Roberts avec "Filles d'Irlande" et Susan Wiggs avec "Un été à Willow Lake" dépassent, et de loin, Christine Angot, Olivier Rolin, Catherine Millet.
"Harlequin", c'est peut-être la nouvelle littérature !


On rit ou on pleure ?

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Message  kazar Ven 5 Sep 2008 - 14:54

On rit sur la masse, qui achète ces livres sans trop vraiment savoir pourquoi.
On pleure sur le système, qui se sert de cette même masse pour lui servir à manger, saison après saison, la même bouillie infâme, la maintient loin de ce qui se fait de mieux (ou d'autre, pour être plus ouvert), lui crée des besoins, des envies, lui impose des schémas qui deviennent références, référentiels de critiques, de fantasmes, de rêves.

C'est dans tout pareil, Mentor.

La musique (par exemple :-), le ciné, la peinture, la politique, la consommation...
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Message  Lucy Ven 5 Sep 2008 - 15:23

Oui, bah, en même temps ça ne me surprend pas. Les gens achètent tout au supermarché : bouffe, baise, gnôle, culture... Et, évidemment, la littérature, ça ne suit pas.
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Message  mentor Ven 5 Sep 2008 - 16:36

Lucy a écrit:Les gens achètent tout au supermarché : bouffe, baise, gnôle, culture... Et, évidemment, la littérature, ça ne suit pas.
hé ho, faut savoir lire un minimum pour déchiffrer les étiquettes chez Cora :-))

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Message  Yali Ven 5 Sep 2008 - 17:07

Lucy a écrit:Oui, bah, en même temps ça ne me surprend pas. Les gens achètent tout au supermarché : bouffe, baise, gnôle, culture... Et, évidemment, la littérature, ça ne suit pas.
ah c'est donc ça. Je me disais aussi que le sourire de la caissière… Demain faut que je regarde de plus près parce que j'ai pas vu d'étiquette dessus :-)

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Message  Lucy Ven 5 Sep 2008 - 17:26

Lucy a écrit:
Oui, bah, en même temps ça ne me surprend pas. Les gens achètent tout au supermarché : bouffe, baise, gnôle, culture... Et, évidemment, la littérature, ça ne suit pas.

ah c'est donc ça. Je me disais aussi que le sourire de la caissière… Demain faut que je regarde de plus près parce que j'ai pas vu d'étiquette dessus :-)

Ha ! Ha ! Sans déc' Yali, tout s'achète ou presque. J'ai découvert des p'tits changements dans les magasins que je visite depuis mon retour comme la chambre 69 des Printemps ou le rayon préservatifs ludiques ( le must, c'est le préservatif phosphorescent : il fallait l'inventer, ils l'ont fait ! ).
Bienvenue dans le monde de l'ultraconsommation !!! ^^
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Message  carrie23 Ven 5 Sep 2008 - 22:09

coucou, tout le monde,

ça fait longtemps que je n'ai plus écris sur ce forum. Pas à cause du mal entendu, mais parce que je n'avais plus le temps du tout.

P'tite question, sans agressivité: Qu'est-ce que vous reprochée au juste à ce genre de lecture? (livres Harlequin et autres qui sont dans le même genre)

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Message  bertrand-môgendre Sam 6 Sep 2008 - 14:11

Difficile d'être harlequin derrière vous. Jouant la carte "facilité ", je garde juste la contrainte de la seule phrase annoncée.

.....À trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes.
.....J'ai vu le mâle dès qu'il arriva sur la plage. Le pas sûr, la démarche chaloupe, oscillante d'une épaule à l'autre. Son équilibre avait fière allure en accord avec l'harmonie de fameuses cuisses élancées. Revêtus de peau noire, ses muscles gonflaient la fierté de son être admirable. Sur fond de granit rose, ce morceau d'ébène n'avait rien des polissages du bois flotté. Taillé dans la masse par la main d'un artiste, le corps sculpté au burin avait été idéalement poncé, pour arriver à un tel degré de perfection.

.....J'ai vu les unes, allongées, envelopées ou non de graisse, boursouflées, obsolètes ou sèches, s'accouder à tour de rôle, sur les serviettes de bain à nouveau humides.
.....J'ai vu de la viande, couleur chair brûlée, peau tannée, alanguir, rougir, se mouvoir, mastiquer nerveusement une branche de paire de lunettes fumées.
.....J'ai vu les fesses des autres se durcir, mains sur les hanches, ventre rentré, torse gonflé mis en apnée prolongée.
.....J'ai vu leurs têtes lascives s'abandonner comme cibles au guano des mouettes.
.....J'ai vu le clan des vaches à lait, celui des bonzes, le coin des solitaires en quête d'aventures, jusqu'au regard de celle qui s'échappa du cercle familial pour fixer la bête, l'homme idéal.
.....J'ai vu s'interrompre le cérémonial des habits de ville à remplacer par le maillot de bain à enfiler sous la protection paravue de la géante serviette de bain tenue par la copine devenue distraite elle aussi.
.....J'ai vu cela et puis il y eut la mère abandonnée, causante aux pieds nus des enfants à son rivage souriant ; ses gestes furent vagues ; sa forme floue, sa souplesse dense.

.....L'homme se contorsionnait le haut du corps avec de grands mouvements. Ses gestes amples suintaient puissance, équilibre. Il reproduisait cette manière sérieuse qu'ont mes collègues, de ramasser un peu d'eau dans le creux de leur main, de s'humidifier la nuque avant de se jeter dans la mer pour les trois kilomètres huit cents de l'ironman. Sa préparation de sportif ressembla ensuite à ceux qui, sur le rebord d'une piscine olympique se concentrent avant le départ du quatre fois cent mètres quatre nages.
.....L'apollon approcha l'eau, sautilla à son contact. Il caressa de la pointe du pied la surface mouvante de la mer, enjamba les premières vaguelettes. Déterminé, il pénétra dans le ressac jusqu'à la taille. Puis, avec le geste élégant du dauphin paraplégique, il plongea.
Sa petite tête ronde frisée ressortit de l'onde vingt centimètres plus loin. Entre bulles et mousses verdâtres, il expulsa une pluie de crachats poussifs provoqués par une bonne tasse grand format avalée derechef.
.....Les regards portés sur lui auparavant, se détournèrent de peur d'être dénoncés par leurs yeux moqueurs, car la nage du bel étalon ressemblait plus à celle du chien de mon papa qui se débattit dans la marre après avoir voulu attraper un canard de barbarie trop vif pour lui, qu'à un Johnny Weissmuller au temps de son excroissance morphologique filmée lors de ses héroïques crowlades en vue de sauver sa guenon Cheeta.

.....Personne ne le vit sortir de l'eau.
Tels fleurs de tournesols, les visages suivirent ma course de maître nageur sauveteur, qui, même si j'avais trente ans, n'en paraissais que vingt.
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Message  mentor Sam 6 Sep 2008 - 14:39

:-))))

excellent, B-Mô

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