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Le Conte d'Oe

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apoutsiak
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Charly_Owl
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Message  Charly_Owl Dim 31 Aoû 2008 - 15:27

Alors voilà c'est un conte que j'ai commencé au début du mois d'août. J'ai présentement deux autres chapitres de composés d'une longueur similaire. Enjoy! Critiques et/ou "c'est-nullissime", je suis capable de prendre tout commentaire.


***

-Oe, ou le Doux Parfum d’Anarchie-


(Petite musique pour se mettre dans l’ambiance, mais c'est à votre aise :
https://www.youtube.com/watch?v=clLgb7NxeAs )

-Prologue-


Il était une fois une histoire, comme ces contes pour enfant qu’on oublie sur le bord de son chevet.

Noire était la nuit qui s’étendait sur les plaines grisâtres de l’Ouest. Une fine bruine parfumait le sol d’une senteur de boue et d’herbe fraîche, tout en alliant le silence lugubre des corneilles au léger crépitement d’averse du soir. Au loin se levait le croissant de lune, blanc comme neige. Plus loin, plus loin encore vers l’horizon, quelques animaux sauvages se terraient hâtivement dans leur refuge creusé à la va-vite. Un sommeil profond s’emparait du monde vivant. Peut-être pour oublier le mauvais temps qui régnait en maître depuis ces dernières années, qu’en savions-nous?

Un étroit chemin de gravelle avait depuis des siècles relié les étendues sauvages d’Outre-Plaines à la vieille cité de Westheimer. Caravanes et chevaliers errants y avaient depuis toujours contribué à rendre le mince fossé un peu plus profond. Deux longues traces avaient été creusées au fil du temps par les roues des charrettes regorgeant de marchandises et les fers rouillés des destriers galopant à toute allure. Mais ce soir, il n’y avait ni vitesse, ni caravane, ni âme errante que ce fut. On ne pouvait y observer qu’un étrange cortège qui avançait en solitaire, et avec grand-peine sur la route. Des silhouettes encapuchonnées, des tenues sales et rapiécées. Quelques cliquetis des fourreaux contre les armures, quelques regards échangés entre les voyageurs, mais nul mot. La petite troupe, abattue par ces semaines de voyage, se dirigeait vers le gigantesque pont-levis de la capitale du tout-Westhalion. À sa tête, un grand homme. Le seul à garder une posture contraire aux dos courbés et aux airs hagards et fatigués. Un heaume cuivré le distinguait du reste de la troupe, lui donnant un air noble et preux.

L’homme au casque de cuivre s’arrêta subitement en face des imposantes portes de fer, qu’il sembla considérer avec un certain mépris.

« Qui va là? » hurla la sentinelle du haut de sa tour crochue par la bête paresse d’un architecte.

Silence. Le cavalier ainsi que ses compagnons, dépités par la question du garde en poste, ne dirent mot. Le chef de file haussa simplement les épaules et fouilla son sac de voyage attaché sur la selle. Il en sortit un cor de chasse, serti de pierres précieuses et de feuilles séchées imprimées sur ses parois. Il porta l’embouchure à sa gueule couverte de poils touffus. Un puissant chant émana de l’instrument, fracassant l’ambiance de solitude qui trônait dans l’air. Puissant, certes, mais majestueusement familier aux oreilles de la sentinelle. Celle-ci écarquilla les yeux, ayant peine à croire ce qui venait de se produire devant lui. Elle sonna la cloche d’alarme avec vigueur, et le son du cor retentit de nouveau avec encore plus d’élégance et d’écho. Les chaînes crissèrent bruyamment alors que le pont-levis s’échouait sur l’autre rive. Les portes de fer s’ouvrirent à leur tour, laissant entrevoir la délicate silhouette du palais royal au centre de la ville, protégée sous l’édredon du ciel charbonneux. D’autres gardes accoururent brusquement aux remparts pour voir le spectacle.

« Les Princes sont là! Les Princes sont de retour! » clamèrent les soldats qui en pleuraient presque de joie.

La populace fourmilla bientôt dans les rues, et une mer de torches embrasa aussitôt la ville en éclipsant le clair de lune. Un troupier à peine habillé se précipita vers le chef de file, lui lançant un sourire rayonnant. « Capitaine, c’est bien vous! Capitaine, quelle joie de retrouver les plus braves des… » s’écria-t-il avant de remarquer le regard décontenancé du Capitaine en question. Adrian Patres n’entendait pas les acclamations, ne voyait rien de la joie qui pullulait de partout. Il ne ressentait que la pluie, ses lames glaciales passant au-travers de sa cape trempée. Une grande tristesse animait son cœur, car son retour avait été plus difficile à vivre encore que son départ. Le cortège continua sa progression à-travers les dalles de marbre, les prières et les mots de bienvenue jusqu’au palais.

Le Capitaine Patres arrêta d’un sec mouvement de la main sa troupe d’une trentaine d’aventuriers, ainsi qu’un bien curieux chariot en fin de file. Tous mirent pied-à-terre, frigorifiés et malades. Certains vomirent, d’autres s’écroulèrent à même le plancher des vaches, morts de fatigue. Le Capitaine, lui, n’en fit rien. Il caressa la crinière huileuse de sa monture pour ensuite venir saluer le Roi qui descendait les escaliers de l’entrée principale quatre-à-quatre. Encore en tunique de soirée, les yeux rougis par une nuit probablement passée à lire de vieux grimoires sur l’histoire du monde, le roi Lot bondit sur son valeureux défenseur du royaume.

« Patres, mon cher Patres! hurla-t-il sans retenue. Tu es revenu! Ça me fait si chaud au cœur! Ta femme n’a pas cessé de demander de tes nouvelles, ton fils a déjà tant grandi, les jardins ont été… oh, les jardins! J’ai tant de choses à raconter, à te dire! Mon fidèle Patres! De retour, enfin! Il était plus que temps! Le peuple fêtera, boira jusqu’à plus-soif! Patres! Mon Capitaine, oh oui! »
-Je peux me retirer dans mes quartiers, sire?
-La fatigue, je comprends. Allez, nous célébrerons demain si c’est ce que tu exiges! » chantonna le vieillard. Puis, il balbutia quelque symptôme d’incompréhension, puis de crainte. « Mais… Mais… Ad-Adrian… »

Les paroles de Lot finirent en un couinement douloureux. Il remarqua la mine déconfite de son officier, son regard vide et le manque de vie dans sa moue autrefois fière et moqueuse. « Pourquoi es-tu…? Qu’y-a-t-il? » demanda-t-il en desserrant son étreinte amicale.

Patres sembla manquer d’air. Ses mains tremblaient, animées d’une nervosité peu commune pour un homme de sa trempe. « Monseigneur, vos fils… » murmura-t-il.

Lot sourit, prétextant la difficulté du voyage comme étant la cause de l’état lamentable de l’officier. « Mes fils, ah, je vois! J’imagine qu’ils arrivent avec le reste de l’armée, non? Ont-ils bien combattu, dis-moi? Dragomir, surtout, hein? »

Adrian échappa son casque au sol, résonnant d’un écho glauque et tordu. Le roi remarqua les bosses et les meurtrissures sur le métal, et se pencha pour ramasser la pièce cuivrée. Le Capitaine arrêta son geste, s’agenouillant à son tour. Un lourd « plonck » résonna alors que ses genouillères heurtaient le sol. Des larmes amères s’écoulèrent de ses joues, sillonnant la barbe brune, les rides et les cicatrices. « Monseigneur. Vos fils, les princes, ont combattu comme vos ancêtres ont toujours su le faire avec une vaillance hors de l’ordinaire. Ils ont montré un courage qui a sauvé de nombreuses vies, dont la mienne. J’ai été fier de servir aux côtés d’hommes regorgeant de valeur et d’inspiration. Dragomir, en particulier. »

Le sourire s’effaça brusquement du visage du roi.

« -Mais… J’étais aux mains… la lutte, j’étais seul. Bon sang! L’orage, les éclairs…
-Qu’essayez-vous de me dire, bon sang de bonsoir de royale farce! Pourquoi êtes-vous à genoux? Et où sont MES fils! » vociféra le paternel en hurlant de tout son souffle.
-Ils ne sont plus… mon roi. Ils ont tous trois péri. » gémit l’officier en refusant obstinément de s’abandonner à la mélancolie ou au désespoir.

Le Roi blêmit subitement, les couleurs de la vie fuyant son visage parcouru de sueurs froides. Il se précipita vers le chariot, remua la bâche de cuir qui couvrait son contenu, et vit avec horreur les corps des Princes de Westheimer. « Trois cadavres, trois fils tombés… Voilà la rançon de la victoire, n’est-ce pas? » ironisa-t-il.
-Mon roi… Permettez-moi de-
-Pas la peine… Hors de ma vue, Capitaine. Ainsi que vous tous, bande de pleutres! Vous allez rester plantés là à regarder un vieil homme pleurer sa perte, hein? Foutez le camp! Hors d’ici! MAINTENANT! » rugit le monarque d’une voix à consonance spectrale. Plusieurs crurent voir ses yeux rougir alors qu’il continuait à frapper contre le bois du chariot, impuissant. L’attroupement se dispersa rapidement, laissant l’homme seul avec son deuil et sa torpeur.

« Dehors, et toi le premier, Adpatres! »

L’officier ne répondit pas, non pas car il ne le désirait pas mais parce qu’il n’aurait su quoi dire. Après tout, seul son père feu l’avait appelé de cette manière dans sa jeunesse. C’était il y a longtemps. « Trop longtemps. » songea-t-il avant de tourner les talons vers l’allée pluvieuse.

Et il est dit que cette nuit-là, du haut de la Tour Grise, on eut pu entendre des sanglots d’une infinie tristesse, des cris de rage, des blasphèmes archaïques aux origines inconnues… La douleur de Lot s’étouffa avec le vent, les miaulements nocturnes des chats de gouttière et les clapotis du fleuve austral qui sommeillait.

***

Les pleurs, les larmes, les vicissitudes de la conscience.

Toujours le dernier refuge des forts comme des faibles. Même à la lueur du somptueux brasier funéraire, nul n’avait pu résister à l’appel du deuil. Les flammes orangées, miroitant leurs reflets bleutés sur les visages des citoyens réunis, illuminaient l’horizon nacré ainsi que les dépouilles des trois Princes tombés. Placé en retrait, près des moines psalmodiant leurs bénédictions, le Capitaine observait les carcasses brûler. Il pouvait distinguer les armures royales rougir avec les braises, fondant avec le peu de dignité qui pouvait encore émaner de la Maison de Lothaire. Même caressés par les bras glacés de la mort, leurs expressions autrefois nobles restaient de marbre. Ljubomir, le fils cadet du roi, gardait encore les traits de son père gravés sur son visage; son front large et grouillant de broussailleuses mèches blondes, sa gueule taillée à même le stoïcisme, ses lèvres dédaigneuses… Le portrait tout craché d’une jeunesse que l’officier sembla regretter. Le poids des années paraissait plus lourd que celui des armes, et ce à chaque crépitement des bûchers. Adrian contourna le regroupement d’ecclésiastiques pour s’éloigner davantage. Tant de gens, tant de villageois, banlieusards et de voyeurs venus des quatre coins du pays pour honorer le sacrifice des Princes. Chaque visage était celui d’un inconnu, chaque capuchon cachait une ombre qui ne se préoccuperait pas d’apporter quelque réconfort à qui que ce soit. Que des… étrangers.

Dragomir, l’aîné des Trois, avait perdu sa légendaire beauté. Son imposante carrure demeurait un défi de taille pour les flammèches gourmandes qui se délectaient des mailles argentées, des émeraudes et autres joyaux sertis dans son immense cuirasse. Il aurait pu avoir l’alternative d’être préservé dans les sels de mer si son corps n’avait pas tant souffert. Car en fait, une seule chose manqua pour que le farouche Dragomir eusse encore eu une stature à inspirer les sculpteurs : sa tête. La lame du tueur avait fait un travail rapide et précis, pour qu’il ne reste que son large cou auquel pendait le talisman de descendance de son paternel. « Et dire qu’il n’a pas eu le temps de souffrir… » murmura le Capitaine à lui-même. Les chants œcuméniques s’élevèrent de plus belle, témoignant une douleur rarement vécue chez des hommes de Dieu. Patres, quant à lui, s’accouda plus loin encore sur les balcons de l’Auberge des Porcs Repus, pleine à craquer. Les cornemuses en plus des flutes traversières entamèrent un hommage, improvisant images et sons au gré des sanglots des pleureuses. Ce n’est que lorsque les violons vinrent rejoindre les mesures langoureuses qu’il se dégagea un son digne de l’inoubliable, foudroyant les cœurs de la foule. La balade, fouettée par les archets des ménestrels revigorés par une soudaine montée d’émotion, prit cadence et les claquettes imposèrent une joyeuse maladie dans les rangs de haillons. La procession chassa le désespoir de ses dos courbés, puis les jupons des jeunes femmes flottèrent subitement avec la brise qui s’était levée. Et l’on dansa les joues empourprées par la bière, l’on chanta l’amour aux jeunes filles, l’on jura la fidélité d’une nuit éternelle, et tout cela en l’honneur d’une musique apportant une paix endiablée avec elle. Les cendres partaient au vent défraîchi avant de retomber sous la forme de jolis flocons grisonnants. L’on aurait dit de la neige s’ils ne germaient pas en de minuscules étincelles rougeoyantes. Adrian respira avec difficulté, submergé par l’émotion et l’air nauséabond.

De Bratislav, le dernier des frères, personne n’aurait pu composer de poèmes d’une assez grande mélancolie pour rappeler son terrible sort. Il ne restait de lui qu’un tas de cendres, et une main à laquelle était encore rattachée son anneau d’alliance. À peine avait-il célébré son mariage avec une jeune femme d’une grande beauté que la guerre l’avait appelé, ainsi que son devoir. Il était parti le cœur lourd avec ses frères et l’Armée, n’ayant laissé qu’un subtil baiser en guise de souvenir à sa douce. « Brave, ce Bratislav. Il aura tout donné. Il m’aura tout fait voir. Il nous aura tant fait vivre. Qu’un cœur si pur, si juste et forgé à même l’amour et l’orgueil… Qu’un feu l’eut si vite consumé, et pourtant c’est comme si j’étais mort avec lui. » se rappela Patres, nostalgique. Il se souvint des charges héroïques, des discours enflammés, de cette main qui d’une seule tape pouvait redonner courage aux désespérés. Cette main que Bratislav lui avait tendue avant d’embrasser les ténèbres.

Adrian s’épongea le visage avec sa cape, couvert de sueurs. Il examina le fourreau de son épée qui l’avait si bien servi durant toutes ces années. Il la manipula méticuleusement la lame au reflet mat, comme une mère aurait pris son bébé dans ses bras. Les rayures sur le métal glissèrent sous ses doigts écorchés, ressentant chacune des blessures infligées à et par l’arme. « Il est temps de prendre du repos. » dit-il à voix haute. Personne ne l’entendit, hormis lui-même. La promesse s’échappa des lèvres de l’officier, un pacte sans mot ni écrit fut scellé, et la fameuse épée de Samoyène séjourna dès lors enterrée sous les racines d’un orme solitaire. L’âme qui s’en était séparé retourna chez elle, la conscience saignée à blanc, et son passé enfoui avec une jeunesse à jamais oubliée.

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Message  mentor Dim 31 Aoû 2008 - 16:07

Ad Patres :-)))))

quant au silence lugubre des corneilles, j'aimerais bien aussi un truc de Youtube où on pourrait entendre ou voir ce que c'est ;-)

j'aime bien le ton, l'humour macabre, un peu décalé
mais je me demande si c'est pas un peu lassant sur la durée
à voir

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Message  apoutsiak Dim 31 Aoû 2008 - 16:52

.

Pas fana du genre, mais je dois reconnaître que c'est bien écrit.
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Message  Alskay Dim 31 Aoû 2008 - 17:32

Contrairement à apoutsiak, j'aime beaucoup le genre.

En revanche, je me suis arrêté aux astérisques : je trouve un peu trop détaillé.

La première phrase (passé l'incipit) est vraiment complexe, ce qui n'est pas un mal en soi, mais y'en a trop, selon moi.

Une phrase qui illustre ce que je veux dire : "Les portes de fer s’ouvrirent à leur tour, laissant entrevoir la délicate silhouette du palais royal au centre de la ville, protégée sous l’édredon du ciel charbonneux". A mon avis, seulement quelques phrases comme ça suffiraient, ou alors il faut élaguer.

Aussi, c'est dommage car les interventions des personnages, leur façon de parler, ne collent pas avec le ton du récit. Enfin, ça m'a fait drôle aux premières interventions.

Enfin, quelques expressions maladroites. Déjà, le style yoda qui vraiment n'est pas nécessaire - et qui fait lourdeau : "Noire était la nuit qui s’étendait sur ...".

Là, ça m'a fait drôle aussi : "Certains vomirent, d’autres s’écroulèrent à même le plancher des vaches". Est-ce qu'on utilise pas cette expression pour l'opposer au milieu marin, habituellement ?



Sinon je trouve que tu as du talent, parce que c'est bien foutu et bien lié. Tu introduis peu à peu les éléments important du contexte, et ça me semble être un bon prologue, vraiment. Et ce n'est que mon point de vue, mais tu pourrais facilement enlever la moitié des adjectifs et adverbes, ton texte n'en a pas besoin, ça le dessert même.

Au plaisir de te lire encore !
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Message  Charly_Owl Lun 1 Sep 2008 - 1:35

"Là, ça m'a fait drôle aussi : "Certains vomirent, d’autres s’écroulèrent à même le plancher des vaches". Est-ce qu'on utilise pas cette expression pour l'opposer au milieu marin, habituellement ?"

Cette partie m'a fait rire, car tu viens de spoiler quelque chose!

Sinon ravi que ça plaise à certains (pour sûr c'est certain que ça plaira pas à tout le monde). Cependant, le chapitre I est déjà moins lourd que le prologue, prologue que je compte retravailler à l'aide de vos précieux conseils.

Je plussoie la plupart des comms', c'est une bonne chose d'avoir des points de vue. Mais de toute façon, le chapitre I commence avec un tout nouveau personnage, un peu "spécial" dans sa conception qui m'a beaucoup intrigué, donc pour ceux que vous aimiez pas ils vont (ou pas) revenir beaucoup plus tard dans l'histoire.

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Message  bertrand-môgendre Lun 1 Sep 2008 - 12:31

Quel beau travail!
Je te suggère de relire ton texte et tu vas découvrir toi-même les phrases qui clochent parce qu'elles ne tournent pas rond, ne coulent pas autant que le reste du texte.
L'ambiance est fort bien installée. Tu insistes sur la description du paysage, alors que les personnages mériteraient un léger coup de projecteur.
Le lourd plonk est vraiment lourd.
Supprime les répétitions.
Sans trop insister, tente une fois ou deux de glisser quelques particularités historiques (Costume, vocabulaire, ustensiles).
À ce propos, du cor sort-il un chant ?
Le violon était-il l'instrument des ménestrels (marionnetta )?
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Message  Alskay Lun 1 Sep 2008 - 13:19

bertrand-môgendre a écrit:Quel beau travail!
Je te suggère de relire ton texte et tu vas découvrir toi-même les phrases qui clochent parce qu'elles ne tournent pas rond, ne coulent pas autant que le reste du texte.
L'ambiance est fort bien installée. Tu insistes sur la description du paysage, alors que les personnages mériteraient un léger coup de projecteur.
Le lourd plonk est vraiment lourd.
Supprime les répétitions.
Sans trop insister, tente une fois ou deux de glisser quelques particularités historiques (Costume, vocabulaire, ustensiles).
À ce propos, du cor sort-il un chant ?
Le violon était-il l'instrument des ménestrels (marionnetta )?

Le luth aussi, pour l'instrument, à ce que je sache. =-)
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Message  Charly_Owl Lun 1 Sep 2008 - 13:31

Oh là si vous me prenez par le technique!

Pour les ménestrels, ben j'écoutais une pièce avec du violon dedans lorsque l'inspiration de cette scène m'est venue, et donc j'imagine que je peux me donner le droit de mettre des violons dans une fiction, nan?


Pour ton commentaire (très juste, je l'admets), Bertrand, j'ai effectivement pour le prologue opté pour les descriptions externes et j'ai laissé les personnages plus en brouillon. Le chapitre I est déjà beaucoup plus centré sur son personnage que le prologue. Je dirais pas que la suite est "meilleure", mais qu'elle est "différente". Voilà!

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Message  Invité Lun 1 Sep 2008 - 13:35

Le style moyéjaneux . Une atmosphère. De l'humour. Mais tu peux reprendre l'épée pour couper dans les adjectifs, steuplait ? On croule !

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Message  Charly_Owl Lun 1 Sep 2008 - 14:14

En effet j'ai allumé mon lance-flamme Word pour purger les "trop-plein-d'information".

Question à tout hasard: Y a-t-il une fonction Edit sur le forum?

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Message  Argon Lun 1 Sep 2008 - 14:31

Le genre m'est familier, très familier, et je dois dire que je me suis un peu ennuyé, surtout pendant l'annonce de la mort au roi. J'attend la suite pour pouvoir en dire plus, mais pour l'instant rien que je trouve transcendant.
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Message  Charly_Owl Lun 1 Sep 2008 - 14:53

Allez hop! Le premier chapitre. Soyez cassants, soyez critiques, soyez mesquins à la limite, mais soyez vrais. Je cherche juste à m'améliorer dans mon style.

***


-Chapitre I-
-Amicus-

Bien que les chroniques de la Guerre des Cendres fussent passionnantes et héroïques à leur manière, les hymnes, chants et mythes reliés à cette période de l’Histoire auront perdu de leur saveur avec le temps. À ce jour, il ne resta plus des exploits des Princes que de mémoires brouillonnes des contes d’autrefois, d’un âge à la fois glorieux et révolu.

Éloignons nous à présent des hautes tours, des rois, des aventuriers et de toutes ces folies du monde des Grands. Survolons les plaines verdoyantes, les myriades de boisés auxquels sont tricotés quelques hameaux décousus et fumants, les hauts Monts Fracassés couverts de mille tons de glaces éburnées… Et enfin, il y a ce coin reculé du Royaume, cette forteresse solitaire appelée Quart-de-Lieu. Pourquoi un tel nom? En fait, Quart-de-Lieu se trouvait à être une des plus anciennes prisons de tout le Westhalion. À-travers ses cellules puantes et grouillantes de vermine, autant humaine qu’animale, l’on retrouvait plusieurs centaines des criminels des plus dangereux. Meurtriers, coupe-gorges et bandits en tous genres y étaient détenus. Au sommet du plus haut bastion posait la statue géante du Protecteur, effigie du premier de tous ces assoiffés de justice à avoir chassé le voleur comme du vulgaire gibier. Sur les portes de marbre de la cité-forteresse était gravé : « Ci-gît le Quart-État, fléau issu de celui du Tiers, et d’ailleurs. » La sous-société vivait en bordure de la prison quand elle n’y séjournait pas, et le climat hostile et insécurisant avait inévitablement déteint sur ses pauvres gens.

Au plus profond cachot, au milieu du plus sombre des souterrains, était enfermé l’objet de notre histoire. Et ce personnage se nommait Amicus.

***

J’entendis ce chant. Toujours ce chant. Sérénade, boléro, menuet, quels mots auraient pu le décrire? Décrire l’indescriptible, le passionnant? Quelle triste farce. La voix doucereuse me parla, comme à chaque journée, chaque heure et chaque seconde s’écoulant. J’en savourai chaque grain s’écoulant du sablier temporel, chaque timbre exquis de la mélodie voguant dans ma tête. C’était le roucoulement d’une voix de femme, chaste et pure dans sa simplicité et la lente modulation de chacune de ses paroles. Chaque nuit passée à dormir, à me noyer dans le plafond étoilé d’araignées, elle revenait me visiter. Et c’était d’une joie, d’un amour! Invisible et à peine palpable dans l’air glacé de la cellule, la soprano me ramenait à de lointains souvenirs, de belles mémoires colorées et enivrantes. Le libre, le beau, le frais; il ne fallait que se laisser bercer par ces mots d’une langue inconnue pour en ressentir les bienfaits. L’on raconte que l’imaginaire rend fou, qu’il fait perdre la raison. Mais qu’en est-il lorsqu’on retrouve cette raison, là même où l’on prétend qu’elle se perd?

Perdu, moi? Peut-être bien, peut-être pas… Savoir était si relatif, de nos jours. Une chose restait sûre : j’étais en vie. Seulement en ouvrant les yeux, en plantant mon regard dans ce monde de briques moisies s’entredévorant à même la pierre, je me sentis vide. Mes doigts crochus s’enroulèrent autour des barreaux de la cage, forgée d’un métal supplicié par l’humidité des brumes poisseuses flottant à ras le sol. Je lâchai prise, comme d’habitude, et retombai dans un univers hors de moi, un rêve qui ne pouvait plus m’atteindre depuis bien longtemps. L’on entendait les petits cliquetis des griffes contre le sol, rampant avec les rats qui parfois conversaient avec moi.

Futés petits rongeurs, toujours à faire les fous en frétillant leur moustache. J’adorais cet art d’être à la fois bon ami et bon repas.

***

Les pas de lady Skaëlle résonnèrent sur les années de crasse entassées sur les marches du soupirail. Ils témoignaient d’une démarche légère et sûre. « Et qu’est-ce qu’une aussi jolie femme que vous faites dans ce trou-du-cul de l’univers, médème? » demanda le garde aux côtés de la mince silhouette drapée de soie azurée.
-Observer un animal plutôt étrange. » confia-t-elle sans grande expression.
-Vous parlez d’Amicus? C’te démon qui creuse son enfer à même la prison? Je vous conseillerais bien de vous apporter une bonne dizaine de gardes du corps costauds comme moué! » suggéra le gros tas de mailles dégoulinant de bave.
-Sans façon. Je le réduirais en sel si l’envie me prenait.
-Oh, une magicienne! Et vous avez bien des tours dans votre joli chapeau?
-Je suis surtout venue pour examiner ce prisonnier en particulier. Et votre froc empeste le vieillard en chaleur, ne vous en déplaise! » lança la dame d’un ton hautain.
-‘L’est en bas de l’escalier. » grogna le geôlier en lançant les clés de la cellule au sol, furieux. « Et ne m’appelez pas s’il décide de vous bouffer, moi je vais dormir sur ça. »

Clic.

Le verrou grinça, saluant la visiteuse.

Clac!

La porte se referma. La dame observa la créature vautrée sur le sol devant elle, à la fois curieuse et dégoûtée. L’homme approchait effectivement plus de la bête que de l’être humain, à voir son épaisse chevelure rouille-et-suie enterrant son visage. Soudain, il se retourna, s’apercevant d’une présence autre que la sienne dans la pièce. Calmement, il se leva, dévoilant son corps à l’ossature moulée dans sa chair livide et maigre. Deux bracelets de métal noir luisirent à la lueur des torches. Et ses yeux… bleus, bleus d’un azur sale, son teint dilué dans mille nuances de gris ferreux. Son regard plombé sembla si profond qu’il effraya la Lady pendant un moment. Ce fut le prisonnier qui parla en premier, laissant échapper un gargouillis rauque de sa gorge avant d’articuler ces mots d’une langue presqu’effacée de sa mémoire.

« Que voulez-vous à Amicus? » demanda-t-il.
-Je veux lui parler, discuter. » répondit Lady Skaëlle.

Pause.

-Parler? Quelle drôle d’idée! Ne serait-il pas plus juste et simple de me maudire comme tous les autres? » s’interrogea l’intéressé, plus sérieux.
-Il n’y a pas à maudire ce qui s’est perdu par sa propre volonté.
-Alors, que faites-vous dans ce donjon? Je doute qu’une inconnue vienne ici de son plein gré pour m’apporter de bonnes nouvelles.
-En fait, si.
-Hmm? Ah, intéressant. Continuez.
-Les gens de mon ordre désirent que je vous… « lègue » un cadeau bien spécial. Alors voilà, vous êtes désormais libre.
-Libre? Le monde a-t-il tant changé depuis le début de mon séjour ici? Toutes ces années ont-elles pourri le système à ce point?
-Il n’a pas changé. Mais la notion de liberté oui. Vous serez libre lorsque vous aurez renoncé à votre propre existence. Vous serez libre lorsque vous nous aurez libérés du fléau que vous êtes.
-Vous espérez me tuer? Osez! Osez, je vous dis! Faites comme tous ceux qui ont tenté d’écraser celui qu’on appelait Gilleashbaig le Brave! » hurla-t-il.
-En temps et lieu, n’ayez pas d’inquiétude. Sachez cependant qu’on vous dépouillera de tous les titres dont on vous a affublé; nous rayerons votre nom de la carte du monde. Simplement.
-Vous manquerez de temps, je crois. J’ai eu tant de noms qu’il m’est parfois difficile de me rappeler quelle était l’origine du mien.
-Il a été décidé qu’au lever du soleil tu seras mort. L’on t’a autrefois appelé par maintes langues, dont Cinaed le Né du Feu, Gilleashbaig l’Homme de Bravoure et Balthair le Seigneur des Armes. Tu as même eu l’audace de te nommer toi-même, Amicus. Tu as renié ce que tes pères t’on légué, et ainsi tu t’es réinventé, et c’est là que tu t’es perdu.
-Je rectifie : c’est là que je me suis trouvé, que j’ai été celui que j’aurais toujours dû être. » répliqua froidement Amicus.

La Lady continua sa condamnation sans ciller, un regard haineux rayonnant de ses yeux d’un brun des plus banals. Le condamné, de son côté, s’amusa à suivre du regard le parcours des tresses caramel serpentant dans la chevelure ensorcelante de Dame Skaëlle. Étrangement, il sourit durant une fraction de seconde. Il la trouva belle sans savoir pourquoi et la désira. Un air malin s’imprima sur les rides de son front, une de ces inspirations démentes qui lui manquaient tant.

-Tu as tué, tu as menti, et, plus grave encore, tu as refusé la mort qui t’étais due. Désormais l’on te connaîtra sous le nom de Conlaodh ; « Celui Purifié par le Feu ».
-Et j’imagine que mon châtiment sera terrible, non ? Que c’est original », fit-il en battant des mains. « Les gens sont si peu créatifs, de nos jours, c’est à pleurer, je vous jure. C’est fou ce que vous pouvez manquer d’imagination dans votre ordre d’illuminés.
-Nous laissons ça aux fous de ta sorte. Et à voir ce que ça a donné, mieux vaut que cette maladie reste six pieds sous terre. Sortons, maintenant.
-Et le condamné a-t-il droit à une dernière requête?
-Non.
-Une simple question, alors?
-Posez. » se résigna la dame.
-Vous semblez bien me connaître. Voire trop. Est-ce que je vous ai déjà connu? » demanda-t-il.

La jeune femme se tortilla les doigts, puis répondit avant de se diriger vers la porte, résolue : « J’ai connu quelqu’un qui vous a côtoyé auparavant, mais c’est il y a de cela bien longtemps. Inutile de mentionner que cette personne a été tuée de vos propres mains.
-Vous ne m’en voyez aucunement désolé.
-Outre ce détail insignifiant, je ne connais de vous que les horreurs qu’on m’a raconté. Et cela me suffit. Vous crèverez comme un chien, et pas même le plus petit des remords ne saura adoucir la mort que je vous réserve.
-Et ce sera bien fait, j’imagine. » ricana-t-il.
-Pitoyable. » fit Lady Skaëlle en tournant les talons. « Suivez-moi, il est temps de régler votre cas. Définitivement. »

Et c’est ainsi qu’Amicus, le plus craint de tous les hommes après leurs tyrans bien-aimés, sortit de sa cellule après y avoir purgé plus de dix années.

***

Le Capitaine Phinéas. Je l’avais vu quelques fois, mais je ne me rappelais pas l’avoir vu avec une mine si… constipée. Oh, il avait peur, ça je le savais. Il brandissait son bouquin, ce tome entier de chefs d’accusation portés contre moi, comme une bible toute-puissante, espérant me foudroyer par de simples mots. Il prononça la sentence, caché derrière ses nombreux gardes du corps. Je cherchai la Lady des yeux, et ne la trouvai point dans la mer de lances et d’armures. Alors que Phinéas s’éternisait dans son médiocre discours de damnation éternelle, je sentis son regard apeuré se poser sur moi.

Tu sais, Capitaine… Chacun est une illusion, un mensonge qu’il se fait à lui-même. Il suffirait de gratter la surface pour découvrir à quel point tu es faible et effrayé. À quel point tu es lâche, à douter, à trop penser. Et toi, Skaëlle de ton nom, même si je ne te vois pas je sais que tu me hais. Tu me hais non pas parce que je suis le plus grand fléau apporté sur terre, mais simplement car tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas, et tu ne pourras pas me comprendre. Et je crois que ta propre ignorance te blesse plus que n’importe quel vice. Tu sais pourquoi? Car tu t’enfermes dans un cadre, dans une prison des mentalités. Je suis vil, je suis fourbe, je suis tout ce que tu peux détester. Mais moi, je suis vrai. Je suis, point à la ligne. Et tu sais aussi pourquoi je n’ai pas peur de la mort? Car je ne la comprends pas, et qu’elle se donne gaiment comme tout. Voilà pourquoi le mal qui ronge les terres ne mourra jamais : il est vrai et aussi fou que moi.

Oh, milady! Je sentais ta présence, masquée par je-ne-sais-quel artifice. Dommage de ne pas avoir vu ce joli minois voilé par cette insipide personnalité que tu t’imposes. On n’aurait pu dire que le spectacle n’en valait pas la peine, pourtant! Tu m’aurais vu, enchaîné sur un rocher qu’on appelle le Roc des Cendres Éternelles. Brûlant, comme si sa chaleur ressurgissait du plus profond des entrailles de la terre. Il m’aura déjà grillé les nerfs, et malgré cela il sut pousser le calvaire bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Tu avais raison sur un point, ma belle Skaëlle : ma souffrance fut grande. Mais sans plus. La douleur ne me détruirait pas, rien n’en serait capable.

Rien du tout.

***

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Message  Charly_Owl Lun 1 Sep 2008 - 14:54

Pour ceux qui aiment l'éthymologie, les noms donnés à Amicus sont basés sur leur véritable signification (provenant du celtique pour la plupart).

Fin de la parenthèse. J'me la ferme maintenant! :-)

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Message  Sahkti Jeu 11 Sep 2008 - 20:29

Noire était la nuit qui s’étendait sur les plaines grisâtres de l’Ouest. Une fine bruine parfumait le sol d’une senteur de boue et d’herbe fraîche, tout en alliant le silence lugubre des corneilles au léger crépitement d’averse du soir. Au loin se levait le croissant de lune, blanc comme neige. Plus loin, plus loin encore vers l’horizon, quelques animaux sauvages se terraient hâtivement dans leur refuge creusé à la va-vite.
Je recopie juste un petit bout du début parce que moi, désolée, mais rien que ça, ça me coupe un peu l'envie. je trouve ça très chargé, trop théâtral et j'ai peur de ne pas aimer la suite, mais... je continue :-)

Et ça ne s'arrange pas vraiment...

« Qui va là? » hurla la sentinelle du haut de sa tour crochue par la bête paresse d’un architecte
Le brin d'action ("Qui va là?") qui permet de faire bouger un peu ce récit trop linéaire et statique est de suite anéanti par la précision de la sentinelle et de sa tour crochue. Plaf! Mon soufflé retombe.

Bon, je ne vais pas recopier tout le texte mais je trouve que de manière générale, tout est raconté sur le même ton et sur du long terme, ça devient ennuyeux (je parle pour moi ici).
Il y a certes une histoire là derrière, de l'action (mais observée de très loin, on n'arrive pas à entrer dedans) et quelques idées exploitables mais la forme nuit au texte; tout cela est trop figé.
Fais bouger ce petit monde, use davantage de dialogues plus percutants, brise la monotonie de la narration, bref... fais vibrer ton texte (et le lecteur du même coup)!
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