Insomnie

Comme le soir est triste aujourd'hui!
De ma fenêtre je vois les arbres; ils sont tout noirs. Le monde bascule dans un inconscient sommeil dans lequel je reste seul au chevet d'une lune insomniaque

Nul indice ne vient égayer cette torpeur. Seul un tic-tac assommant impose cette implacable fatalité où mes yeux fatiguent, à force de ne rien voir

Un drame se prépare, dont les prémisses ont été inscrits au début de cette année dans cette chambre thoracique.
Des somnifères indolents sommeillent dans un coin de tiroir. Non, mes amis, je ne vous ferai pas l'honneur infini de vous consommer comme nous en avions bien convenu. Il me faut rester en éveil, éloigner de moi ma propre putréfaction. Conscient le soir, je surveille ma mort, et le jour, je m'endors...

Dans mes combats, seuls quelques êtres, des moustiques veillent. Ils connaissent cette autre partie de ma vie. Mes cernes attestent de ma schizophrénie. Si je me tais, ils clament tout haut "quelles folles nuit M. doit bien vivre!". Les moucherons alors s'esclaffent

Mais j'ai appris un secret : de cette nuit, je ne reviendrai plus. Elle se plaque contre mon cœur comme un morceau de glace. Je guette les bruits de la nuit, un frisson humain... Pour toute tendresse, le soir vous offre la compassion d'un rat ou le claquement d'une porte.
Non! Je ne laisserai pas tes tsé-tsé infernales dévorer mes entrailles!
Je me bats pour vaincre un jour ce démon fascinant qui finit toujours par me retrouver à l'aube : le sommeil.

Pourtant, demain un charmant rendez-vous se prépare : l'astre solaire viendra inonder de tout son or nos histoires pâles.
Et la sagesse du soir me l'a appris : veiller c'est se soustraire à l'accueil du matin. C'est se donner charnellement dans les vapeurs du soir éternel. Ce démon que je chasse et qui me traque à son tour, je l'aurai...
Quand demain, le soleil viendra inonder mon lit de lumière, ainsi que toutes les tombes de l'univers, alors il fera jour.
Et je pourrais enfin dormir

Attention, Roro, à ne pas poster trop de textes dans un laps de temps réduit, histoire que tout le monde ait le temps de lire et commenter tes textes et ceux des autres. Deux par semaine, ça nous semble être un maximum raisonnable !
Merci.

OK!!! Pas de problème, je m'excuse si j'en ai trop posté...

Modérateur, tu peux m'enlever mes messages si j'en ai trop mis...

J'ai beaucoup aimé votre écriture soignée !

Un bémol sur la phrase :
"Le monde bascule dans un inconscient sommeil dans lequel je reste seul au chevet d'une lune insomniaque" (j'ai tiqué sur les deux "dans" aussi rapprochés).

Joli :
"Pour toute tendresse, le soir vous offre la compassion d'un rat ou le claquement d'une porte."

Enfin, la dernière phrase est au futur, je pense, auquel cas on écrit "je pourrai enfin dormir". "Je pourrais" est la forme du conditionnel.

Oui exact. Merci Socque

En fait j'avais revu le texte et corrigé ainsi : "Le monde bascule dans un inconscient sommeil et me laisse seul au chevet d'une lune insomniaque."

Dans cette prose poétique (ou poésie prosée?), il y a une hésitation constante entre une volonté de donner au texte un rythme vif et d'un autre côté, de conserver une forme de classicisme et de rigueur dans la forme. Cela se sent par moments un peu trop fort et m'empêche d'apprécier l'ensemble.
L'écriture est pourtant soigné et travaillée, élégante certes, mais pas suffisamment sûre d'elle pour réellement me convaincre.
Avis perso bien entendu, mais je me demande si faire le choix d'abandonner le côté poétique pour transformer cet essai en texte prosé simple ne le rendrait pas plus agréable à mon oreille.

bonjour roro

j'ai aimé. beaucoup beaucoup beaucoup.
même si certaines phrases m'ont déplues.
Mais j'ai énormément aimé. Et j'aimerais bien une suite...
Cordiallement
Moun

J'ai beaucoup aimé.
A relire une nuit d'insomnie ?
J'ai beaucoup aimé, mais, un peu comme Sahkti, j'ai hésité entre les deux formes : la poésie en prose et la prose simple. D'ailleurs, en le lisant, j'avais des changements de tons dans ma tête, je n'ai pas lu toutes les phrases de la même manière.

D'ailleurs, en le lisant, j'avais des changements de tons dans ma tête, je n'ai pas lu toutes les phrases de la même manière.

Vos commentaires m'ont fait rigoler, et bien plaisir, car vous décrivez vraiment l'état dans lequel j'étais quand j'ai écrit ce texte! :-) :-)

C'était bien un soir d'insomnie. C'étaient les impressions du moment, je ne l'ai presque pas retouché... J'ai essayé de transcrire mon sentiment, je n'avais pas de vraie intention. Si vous voulez plus de détails, c'était suite à un deuil. C'est mon combat intérieur qui donne peu-être ce changement de ton. Un combat interne : les forces de la vie et de la mort, du soir et du matin, du passé et de l'avenir...

J'ai sorti ce texte de mon tiroir récemment. si je le remaniais, il ne serait certainement plus aussi sincère...

j'ai aimé. beaucoup beaucoup beaucoup.
même si certaines phrases m'ont déplues.
Mais j'ai énormément aimé. Et j'aimerais bien une suite...

Je ne sais pas si je vais faire quelque chose de ce texte. C'était plus un exutoire qu'une tentative littéraire... Je l'ai écrit en quelque sorte pour exprimer l'indescriptible et mettre des mots sur l'absence et le noir.

J'ai trouvé le texte un peu indigeste, pour la simple raison qu'il manque d'humour. Je ne connais pas de pensée nocturne qui n'esquisse pas quelques sourires, même si qu'un seul ou deux. Ai-je tort ?

J'ai trouvé le texte un peu indigeste, pour la simple raison qu'il manque d'humour. Je ne connais pas de pensée nocturne qui n'esquisse pas quelques sourires, même si qu'un seul ou deux. Ai-je tort ?

C'est un texte écrit dans une condition de deuil. L'objectif n'était pas de faire rire mais de transcrire une douleur, celle du moment. Si j'écrivais sur l'insomnie aujourd'hui, le propos serait tellement différent.

Il y a des rires aux enterrements, l'homme n'est pas aussi sérieux qu'il ne se le pense. Rappelle-toi par exemple un monologue de déprime, il contient presque toujours quelques moment d'égarements drôles, un peu une lutte de l"émotion pour que le cœur ne crève pas comme ça.

Il y a des rires aux enterrements, l'homme n'est pas aussi sérieux qu'il ne se le pense. Rappelle-toi par exemple un monologue de déprime, il contient presque toujours quelques moment d'égarements drôles, un peu une lutte de l"émotion pour que le cœur ne crève pas comme ça.

Je m'en rappellerai au prochain enterrement... Si ce n'est pas le mien!

Le premier couplet de cette humeur léthargique mon convaincu de ne pas lire le reste. Il y manque, selon moi, soit une dose d'humour comme dit panda. Voir carrément quelque chose qui brise le ton en approfondissant l'émotion, en la dirigeant de manière plus personnelle.

J'avais lu ce texte plusieurs fois sans réussir à le commenter parce que je n'arrivais pas à savoir ce qui me dérangeait. Panda me met sur la voie en parlant de manque d'humour... et je comprends enfin que c'est parce qu'il se prend au sérieux que je n'adhère pas à ce texte. Oui, c'est bien ça. Mais tu expliques les circonstances à la suite desquelles le poème a été écrit, cela justifie très certainement ce ton un peu pompeux, la souffrance est mauvaise conseillère.

J'avais lu ce texte plusieurs fois sans réussir à le commenter parce que je n'arrivais pas à savoir ce qui me dérangeait.

Bonjour Island, en fait je crois savoir ce qui cloche dans ce texte : c'est l'absence de sentiments. Je décris une scène sans mettre mes sentiments en avant : le champ lexical et le vocabulaire ne suffisent pas; je devrais plus impliquer le lecteur et lui donner des éléments de lecture.

Ici par exemple, il vous aurait été très difficile de deviner la cause de cette insomnie... qui pour moi paraît tellement claire!

Vos commentaires m'ont permis de bien comprendre ce point.

Merci à vous!

Ce soir je vais essayer de vous commenter (certains d'entre vous ne postent pas, ils ne sont que "critiques"?)



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Merci.
La Modération >
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