Exercice en direct ce jeudi 02 mars
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
2) Loup : destination Cuba -)
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
.
Je m’appelle Amédée. J’ai été désigné pour diriger une expédition de la plus haute importance en Australie.
Il faut préciser ici que j’ai une spécialité : la pérennité des espèces animales en voie de disparition.
Cette activité m’a déjà valu maintes aventures de par le monde que j’aurai sans nul doute l’occasion de vous conter prochainement.
Pour l’heure, me voici dans le long courrier qui se prépare à atterrir à Melbourne.
J’ai dû réserver une place au premier rang de la classe Affaires, là où il y a de l’espace pour les jambes. En effet, je suis toujours plâtré après une mésaventure récente qui m’a vu subir une succession de désagréments dont le moindre n’était pas cette vilaine fracture du fémur.
Ma jambe raide ne me fait plus mal mais m’encombre quelque peu.
Je somnole, me laissant aller à une douce rêverie où je me vois, bucolique, courant avec légèreté dans un champ de trèfles à quatre feuilles…
L’annonce sonore de l’imminence de l’atterrissage me ramène à la réalité.
Tout va très vite alors : tarmac, chaleur étouffante, bus climatisé glacial, aérogare, tapis à bagages, douane et contrôle d’immigration, taxi, Hilton 5 étoiles. Ouf ! Marre de ces béquilles !
Dans ma chambre au luxe discret, je prends le temps de me changer et de m’allumer une bonne pipe bien tassée. Que ça fait du bien après ces heures interminables sans fumer !
Je donne un coup de téléphone et 20 minutes plus tard, la réception m’appelle pour m’annoncer qu’un taxi m’attend.
Je n’ai emporté cette fois qu’une mallette légère contenant quelques vêtements d’été, un appareil photo, un petit moleskine et quelques cartes topographiques.
Mon chauffeur m’amène jusqu’à la gare routière de Santa Lucia où je retrouve Paddy, ma chère collaboratrice de tous les bons moments.
- Pad ! Heureux de te revoir ! J’ai hâte de démarrer nos recherches !
- Ben ! Qu’est-ce que tu as fait à ta jambe ?
- J’en fais un moulage, pour la Science... Bon, on y va ?
- T’es bête. Go !
Et l’autocar démarre dans un nuage de poussière, direction : la région de Darwin, et ses contrées quasi inexplorées.
Encore 14 heures de trajet. Heureusement que Pad a de la conversation. Mais pas trop.
A l’arrivée, c’est un couple d’Aborigènes qui nous attend. Lui nous dit en anglais approximatif s’appeler Mouni. Il est grand, sec, très foncé de peau, d’un âge indéfinissable. Elle, Awénaï, est petite, brune aux cheveux crépus courts, des lèvres fines, comme la plupart de ses congénères, des yeux de braise, le corps recouvert d’une étoffe d’une seule pièce. Ce qui ne permet pas de juger de son physique que je me plais à imaginer en rapport à son beau visage si typé.
« Tu ressembles à quoi sous ton tchador ? » ai-je envie de lui demander. Mais ma timidité l’emporte bien entendu sur ma spontanéité ! Paddy en penserait quoi d’ailleurs, hein ? Elle qui me prend pour un monsieur sérieux, au fond, malgré mes frasques et plaisanteries continuelles.
Nous montons alors tous dans un 4x4 maculé de boue qui prend la route aussitôt. Route est un grand mot : une large piste de latérite d’abord, qui rétrécit rapidement, qui se constelle de nids-de-poule, qui traverse des lits de ruisseaux encaissés et secs, qui contourne des arbres rabougris, des buissons faméliques.
Pas trace du moindre village durant tout ce trajet effectué sous un soleil ardent.
Seul un troupeau de buffles sauvages a été aperçu dans le lointain.
L’horizon est flou et rougeâtre, le ciel d’un bleu profond, la température avoisine les 45 degrés.
Mais je ne transpire pas. Du moins je ne m’en rends pas compte tant l’air est sec.
Paddy m’a bien recommandé de me forcer à boire pour éviter des problèmes rénaux. Ce que je fais volontiers à intervalles réguliers.
Soudain le véhicule stoppe au pied d’un ensemble de collines rocheuses à la végétation rare.
- Here we are ! crie le chauffeur aborigène en désignant les rochers distants d’une centaines de mètres sur les premières pentes.
- Chic ! que je réponds, enthousiaste, et je saute de la cabine sans plus me préoccuper de ma jambe.
Le mouvement brusque me fait perdre l’équilibre et je chute lourdement. Le plâtre explose en plusieurs morceaux. Paddy hurle de frayeur, me rejoint pour m’aider. Mais je n’ai pas mal et je rigole comme un tordu. Les deux autochtones s’approchent aussi et sourient en me voyant rire.
Plus de peur que de mal : ma jambe est guérie. Juste un peu faible au niveau musculaire.
- Vous inquiétez pas ! J’ai mes béquilles. Ca va aller. Let’s go Mouni !
Ce dernier prend la direction des rochers et nous le suivons tant bien que mal. Il est nu-pieds mais marche mieux et plus vite que nous.
Soudain, au détour d’un enchevêtrement d’arbustes, il nous désigne quelque chose, au sol.
M’approchant, je distingue nettement la trace d’une patte dans la glaise séchée. Nul doute qu’il s’agit du membre postérieur d’un marsupial.
- De bleu ! s’écrie Paddy ! On ne nous avait pas menti ! Au Tibet ils ont leur yéti, en Australie ils ont leur dahu !
- Attends Pad, je vais prendre des photos. Incroyable, inimaginable, délirant ! Ca va faire la Une des journaux scientifiques, et même des autres ! On va être célèbres Pad ! C’est la gloire !
Je m’active, prend des clichés, des mesures, je griffonne sur mon moleskine, fais des croquis.
Soudain un bruit de feuillage sur notre droite, derrière des buissons plus feuillus. Mouni lève son bâton, prêt à faire face à une attaque inattendue.
C’est alors qu’en plusieurs bonds impressionnants surgit un kangourou de belle taille qui saute presque par dessus nos têtes pour s’enfuir, bien plus effrayé que nous !
J’éclate de rire, une nouvelle fois. J’explose dans une hilarité incontrôlée. Le fou-rire manque m’étouffer.
Mes compagnons m’observent éberlués. Ils ne comprennent pas.
J’essaye de reprendre mon souffle, et je parviens à articuler :
- Mais vous n’avez pas remarqué ?
- N…nnon ?!
- Mais saperlipopette ! C’est notre Dahu, voyons ! Oui, le Dahu ! Mais ça ne fera pas la Une ni même la Deux ! Il lui manque une patte !!! C’est un kangourou unijambiste ! Allez, on rentre !
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Je m’appelle Amédée. J’ai été désigné pour diriger une expédition de la plus haute importance en Australie.
Il faut préciser ici que j’ai une spécialité : la pérennité des espèces animales en voie de disparition.
Cette activité m’a déjà valu maintes aventures de par le monde que j’aurai sans nul doute l’occasion de vous conter prochainement.
Pour l’heure, me voici dans le long courrier qui se prépare à atterrir à Melbourne.
J’ai dû réserver une place au premier rang de la classe Affaires, là où il y a de l’espace pour les jambes. En effet, je suis toujours plâtré après une mésaventure récente qui m’a vu subir une succession de désagréments dont le moindre n’était pas cette vilaine fracture du fémur.
Ma jambe raide ne me fait plus mal mais m’encombre quelque peu.
Je somnole, me laissant aller à une douce rêverie où je me vois, bucolique, courant avec légèreté dans un champ de trèfles à quatre feuilles…
L’annonce sonore de l’imminence de l’atterrissage me ramène à la réalité.
Tout va très vite alors : tarmac, chaleur étouffante, bus climatisé glacial, aérogare, tapis à bagages, douane et contrôle d’immigration, taxi, Hilton 5 étoiles. Ouf ! Marre de ces béquilles !
Dans ma chambre au luxe discret, je prends le temps de me changer et de m’allumer une bonne pipe bien tassée. Que ça fait du bien après ces heures interminables sans fumer !
Je donne un coup de téléphone et 20 minutes plus tard, la réception m’appelle pour m’annoncer qu’un taxi m’attend.
Je n’ai emporté cette fois qu’une mallette légère contenant quelques vêtements d’été, un appareil photo, un petit moleskine et quelques cartes topographiques.
Mon chauffeur m’amène jusqu’à la gare routière de Santa Lucia où je retrouve Paddy, ma chère collaboratrice de tous les bons moments.
- Pad ! Heureux de te revoir ! J’ai hâte de démarrer nos recherches !
- Ben ! Qu’est-ce que tu as fait à ta jambe ?
- J’en fais un moulage, pour la Science... Bon, on y va ?
- T’es bête. Go !
Et l’autocar démarre dans un nuage de poussière, direction : la région de Darwin, et ses contrées quasi inexplorées.
Encore 14 heures de trajet. Heureusement que Pad a de la conversation. Mais pas trop.
A l’arrivée, c’est un couple d’Aborigènes qui nous attend. Lui nous dit en anglais approximatif s’appeler Mouni. Il est grand, sec, très foncé de peau, d’un âge indéfinissable. Elle, Awénaï, est petite, brune aux cheveux crépus courts, des lèvres fines, comme la plupart de ses congénères, des yeux de braise, le corps recouvert d’une étoffe d’une seule pièce. Ce qui ne permet pas de juger de son physique que je me plais à imaginer en rapport à son beau visage si typé.
« Tu ressembles à quoi sous ton tchador ? » ai-je envie de lui demander. Mais ma timidité l’emporte bien entendu sur ma spontanéité ! Paddy en penserait quoi d’ailleurs, hein ? Elle qui me prend pour un monsieur sérieux, au fond, malgré mes frasques et plaisanteries continuelles.
Nous montons alors tous dans un 4x4 maculé de boue qui prend la route aussitôt. Route est un grand mot : une large piste de latérite d’abord, qui rétrécit rapidement, qui se constelle de nids-de-poule, qui traverse des lits de ruisseaux encaissés et secs, qui contourne des arbres rabougris, des buissons faméliques.
Pas trace du moindre village durant tout ce trajet effectué sous un soleil ardent.
Seul un troupeau de buffles sauvages a été aperçu dans le lointain.
L’horizon est flou et rougeâtre, le ciel d’un bleu profond, la température avoisine les 45 degrés.
Mais je ne transpire pas. Du moins je ne m’en rends pas compte tant l’air est sec.
Paddy m’a bien recommandé de me forcer à boire pour éviter des problèmes rénaux. Ce que je fais volontiers à intervalles réguliers.
Soudain le véhicule stoppe au pied d’un ensemble de collines rocheuses à la végétation rare.
- Here we are ! crie le chauffeur aborigène en désignant les rochers distants d’une centaines de mètres sur les premières pentes.
- Chic ! que je réponds, enthousiaste, et je saute de la cabine sans plus me préoccuper de ma jambe.
Le mouvement brusque me fait perdre l’équilibre et je chute lourdement. Le plâtre explose en plusieurs morceaux. Paddy hurle de frayeur, me rejoint pour m’aider. Mais je n’ai pas mal et je rigole comme un tordu. Les deux autochtones s’approchent aussi et sourient en me voyant rire.
Plus de peur que de mal : ma jambe est guérie. Juste un peu faible au niveau musculaire.
- Vous inquiétez pas ! J’ai mes béquilles. Ca va aller. Let’s go Mouni !
Ce dernier prend la direction des rochers et nous le suivons tant bien que mal. Il est nu-pieds mais marche mieux et plus vite que nous.
Soudain, au détour d’un enchevêtrement d’arbustes, il nous désigne quelque chose, au sol.
M’approchant, je distingue nettement la trace d’une patte dans la glaise séchée. Nul doute qu’il s’agit du membre postérieur d’un marsupial.
- De bleu ! s’écrie Paddy ! On ne nous avait pas menti ! Au Tibet ils ont leur yéti, en Australie ils ont leur dahu !
- Attends Pad, je vais prendre des photos. Incroyable, inimaginable, délirant ! Ca va faire la Une des journaux scientifiques, et même des autres ! On va être célèbres Pad ! C’est la gloire !
Je m’active, prend des clichés, des mesures, je griffonne sur mon moleskine, fais des croquis.
Soudain un bruit de feuillage sur notre droite, derrière des buissons plus feuillus. Mouni lève son bâton, prêt à faire face à une attaque inattendue.
C’est alors qu’en plusieurs bonds impressionnants surgit un kangourou de belle taille qui saute presque par dessus nos têtes pour s’enfuir, bien plus effrayé que nous !
J’éclate de rire, une nouvelle fois. J’explose dans une hilarité incontrôlée. Le fou-rire manque m’étouffer.
Mes compagnons m’observent éberlués. Ils ne comprennent pas.
J’essaye de reprendre mon souffle, et je parviens à articuler :
- Mais vous n’avez pas remarqué ?
- N…nnon ?!
- Mais saperlipopette ! C’est notre Dahu, voyons ! Oui, le Dahu ! Mais ça ne fera pas la Une ni même la Deux ! Il lui manque une patte !!! C’est un kangourou unijambiste ! Allez, on rentre !
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
les chiens du Panshir
Lakhdar me tend la pipe d'opium. Je n'ai plus la force de l'attraper. Il se penche, m'allonge la tête contre un coussin et glisse la pipe entre mes lèvres. J'aspire, le bout noir rougit. Une semaine que je suis là, une semaine que j'essaye de me laver la tête avec tout ce qui se fait de plus costaud en matière d'oubli. Dehors, une lune froide, réconfortante comme un feu de cheminée sans chaleur, se pose doucement sur un des sommets de la chaîne de montagnes qui domine la vallée du Panshir. Lakhdar continue de me parler de Massoud, je l'écoute à peine. Cette guerre ne me concerne pas. Je suis un égoïste. Je préfèrerais qu'il me parle de Virginie.
Le mullah vient de quitter la pièce, après m'avoir sermonné une heure, m'avoir menacé à mots peu voilés. Tout ça parce que j'ai demandé à une femme qui passait hier près de la rivière : « tu ressembles à quoi sous ton tchador », comme un abruti, comme un ouvrier qui siffle la blonde qui marche près de son chantier. Si je continue comme ça, je ne vais pas faire de vieux os ici. De vieux os ; ça me fait rire. Ça me fait repenser à Virginie aussi.
Virginie, c'était ma princesse. Si on part du principe qu'à la base, nous n'avons reçu qu'une certaine dose d'amour à la naissance, alors je peux affirmer qu'avec elle j'en avais dilapidé l'essentiel. Disons que, si aujourd'hui, j'ai encore des sentiments, parfois, pour d'autres, c'est dans le vide, comme le moteur d'un hors-bord qu'on aurait tiré de l'eau.
Elle, c'était mon amie de toujours.
Celle, dans les films américains, que le héros aime secrètement, mais qui ne lui accorde qu'une amitié indéfectible pendant l'adolescence et qu'il ne séduit charnellement qu'adulte, après maintes péripéties… Puis, mariage, bonheur, enfants.
J'avais raté la dernière partie parce que cette conne n'avait pas réalisé à temps que c'était moi qu'elle aimait. Elle avait rencontré un de ces salopards juste bons à transformer l'amour en désespoir. Elle l'aimait. Elle n'aimait pas le désespoir. Alors elle est partie. L'Afghanistan. Le pays le mieux à même de lui faire oublier ses petits soucis, de remplacer ses chagrins sentimentaux par de vrais problèmes.
Lakhdar continue de me parler de Massoud et Massoud me fait penser à Virginie. Ils ont fini de la même façon.
Virginie était parfaite, Un ange discret et intelligent qui m'avait accordé son amitié, unique, indéfectible ; pas une de ces nanas qu'on rencontre souvent et qui se mettent à nu avant même de s'être déshabillées ; non, une fille secrète qui m'avait ouvert la porte de son univers, un bel endroit où je me prélassais lascivement. Une fille qui allait au bout de tout. Un démon romantique qui était prêt à mourir pour que le monde ressemble à l'idée qu'elle s'en faisait. Une militante du bonheur parfait. Elle est allée mourir dans la vallée du Panshir.
Souvent nous parlions de la vie, de la mort. Elle m'avait demandé de lui jurer que s'il devait lui arriver quelque chose, je ne laisserai pas les bourgeois l'enterrer dans un cimetière sinistre, que je la prendrais avec moi et que j'irais la déposer sur une jolie colline avec un arbre au sommet, que je la mettrais sous l'arbre, et qu'elle ferait partie à jamais de cet arbre. Nous étions jeunes. J'avais juré. Je n'ai qu'une parole.
J'ai mis six mois pour parvenir jusqu'ici, à l'hôpital de Anabah où elle s'occupait d'enfants pour une organisation humanitaire quelconque. Six mois de voyage et de bonheur triste. Des paysages plein les yeux, des gens plein le cœur. J'étais sorti de mon confort sans âme pour connaître l'émotion et regrettais de ne pas être parti avec elle quand il était encore temps.
Mes rêveries cessent un instant. Lakhdar mime le corps de Massoud au moment ultime. Ses bras s'écartent, il secoue la tête, hurle. Il ne sait pas bien faire l'explosion, mais il y met du cœur. Je suis bien certain qu'il n'était pas présent ce jour-là. D'ailleurs, je me demande s'il n'a même jamais connu Massoud autrement que sur CNN. Je l'observe et mon cœur se serre. Je revois les chiens.
Voilà… ce n'est que la moitié de mon récit… je me suis laissé entraîné…
Alors ! Saperlipopette ! je poste ça et j'envoie le reste dans une demi-heure, une heure. Ou même demain.
Lakhdar me tend la pipe d'opium. Je n'ai plus la force de l'attraper. Il se penche, m'allonge la tête contre un coussin et glisse la pipe entre mes lèvres. J'aspire, le bout noir rougit. Une semaine que je suis là, une semaine que j'essaye de me laver la tête avec tout ce qui se fait de plus costaud en matière d'oubli. Dehors, une lune froide, réconfortante comme un feu de cheminée sans chaleur, se pose doucement sur un des sommets de la chaîne de montagnes qui domine la vallée du Panshir. Lakhdar continue de me parler de Massoud, je l'écoute à peine. Cette guerre ne me concerne pas. Je suis un égoïste. Je préfèrerais qu'il me parle de Virginie.
Le mullah vient de quitter la pièce, après m'avoir sermonné une heure, m'avoir menacé à mots peu voilés. Tout ça parce que j'ai demandé à une femme qui passait hier près de la rivière : « tu ressembles à quoi sous ton tchador », comme un abruti, comme un ouvrier qui siffle la blonde qui marche près de son chantier. Si je continue comme ça, je ne vais pas faire de vieux os ici. De vieux os ; ça me fait rire. Ça me fait repenser à Virginie aussi.
Virginie, c'était ma princesse. Si on part du principe qu'à la base, nous n'avons reçu qu'une certaine dose d'amour à la naissance, alors je peux affirmer qu'avec elle j'en avais dilapidé l'essentiel. Disons que, si aujourd'hui, j'ai encore des sentiments, parfois, pour d'autres, c'est dans le vide, comme le moteur d'un hors-bord qu'on aurait tiré de l'eau.
Elle, c'était mon amie de toujours.
Celle, dans les films américains, que le héros aime secrètement, mais qui ne lui accorde qu'une amitié indéfectible pendant l'adolescence et qu'il ne séduit charnellement qu'adulte, après maintes péripéties… Puis, mariage, bonheur, enfants.
J'avais raté la dernière partie parce que cette conne n'avait pas réalisé à temps que c'était moi qu'elle aimait. Elle avait rencontré un de ces salopards juste bons à transformer l'amour en désespoir. Elle l'aimait. Elle n'aimait pas le désespoir. Alors elle est partie. L'Afghanistan. Le pays le mieux à même de lui faire oublier ses petits soucis, de remplacer ses chagrins sentimentaux par de vrais problèmes.
Lakhdar continue de me parler de Massoud et Massoud me fait penser à Virginie. Ils ont fini de la même façon.
Virginie était parfaite, Un ange discret et intelligent qui m'avait accordé son amitié, unique, indéfectible ; pas une de ces nanas qu'on rencontre souvent et qui se mettent à nu avant même de s'être déshabillées ; non, une fille secrète qui m'avait ouvert la porte de son univers, un bel endroit où je me prélassais lascivement. Une fille qui allait au bout de tout. Un démon romantique qui était prêt à mourir pour que le monde ressemble à l'idée qu'elle s'en faisait. Une militante du bonheur parfait. Elle est allée mourir dans la vallée du Panshir.
Souvent nous parlions de la vie, de la mort. Elle m'avait demandé de lui jurer que s'il devait lui arriver quelque chose, je ne laisserai pas les bourgeois l'enterrer dans un cimetière sinistre, que je la prendrais avec moi et que j'irais la déposer sur une jolie colline avec un arbre au sommet, que je la mettrais sous l'arbre, et qu'elle ferait partie à jamais de cet arbre. Nous étions jeunes. J'avais juré. Je n'ai qu'une parole.
J'ai mis six mois pour parvenir jusqu'ici, à l'hôpital de Anabah où elle s'occupait d'enfants pour une organisation humanitaire quelconque. Six mois de voyage et de bonheur triste. Des paysages plein les yeux, des gens plein le cœur. J'étais sorti de mon confort sans âme pour connaître l'émotion et regrettais de ne pas être parti avec elle quand il était encore temps.
Mes rêveries cessent un instant. Lakhdar mime le corps de Massoud au moment ultime. Ses bras s'écartent, il secoue la tête, hurle. Il ne sait pas bien faire l'explosion, mais il y met du cœur. Je suis bien certain qu'il n'était pas présent ce jour-là. D'ailleurs, je me demande s'il n'a même jamais connu Massoud autrement que sur CNN. Je l'observe et mon cœur se serre. Je revois les chiens.
Voilà… ce n'est que la moitié de mon récit… je me suis laissé entraîné…
Alors ! Saperlipopette ! je poste ça et j'envoie le reste dans une demi-heure, une heure. Ou même demain.
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
« Embarquement immédiat. »
Ca y est, on y est. J’y suis. 2 ans que j’en rêve de c’ putain de voyage, le Mexique, et surtout de le revoir, lui, ses yeux, ses Tortillas et sa téquila. Lui et sa peau, ses lèvres, son sexe, tout m’appelle vers lui, et ce, depuis 2 ans.
J’trouve pas ça long quand on aime. Et j’l’aime. A en crever.
20 minutes et je suis là, un pied dans l’avion, et tout s’efface d’un coup : l’attente, le désespoir, l’amour, la haine. Je ne l’aime plus, je le veux juste, tout entier et tout court.
Benito. Benito Cortès qu’il a dit s’appeler la première fois que je l’ai rencontré. Il pissait contre un buisson quand il s’est retourné vers moi, sourire provocateur, une main encore sur la braguette, et qu’il m’a scandé la première phrase de notre passion « Tu ressembles à quoi sous ton tchador ?? ». J’ai pas compris sur le coup. J’suis pas mauvaise en Espagnol, mais là, de toute évidence, le sens m’échappait ; et déjà médusée par le turquoise de ses deux yeux, j’ai ouvert le bouche, je l’ai refermée. J’ai tentée une analyse rapide, en vue de rétorquer, mais rétorquer bien. Et là, c’est toute la différence. Dans ces cas là, ne pas perdre la face. Pile ce que j’ai fait, liquéfiée.
Saperlipopette, que je me suis dis, nom d’une pipe même, et encore, pour rester polie avec moi-même. En bref, j’ai pensé « merde ».
Et puis, j’ai plus pensé. Instinct de survie.
C’est lui qui m’a sorti de là, après m’y avoir mis, et jusqu’au cou :
- Pourquoi tu t’caches sous ton foulard ?
Et d’un coup, je me suis vu, le foulard aussi, et l’impression ridicule que j’devais faire. Pas pensé à m’en débarrasser. Vieux jeu, on me l’a dit. Moi je l’appelle ma carapace. En fait, j’aime pas mes cheveux. Pas mes oreilles non plus. Pas plus mon front. Ni mes joues creuses. Et l’avantage de mon foulard, c’est qu’il cache tout, même mes pensées les plus noires. Souvent, j’ai les lunettes aussi, celles qui mangent la moitié du visage. Celles qui cachent les rides de mes 30 ans, le marron pauvre de mes yeux. Pas mises ce jour-là, un coup du sort sans aucun doute, ou coup d’ soleil, inexistant.
J’ai aussi pensé qu’il manquait pas de culot, l’play-boy. Et que je donnerais n’importe quoi pour me retrouver dans ses bras. Me demandez pas pourquoi, mais le coup de foudre, à ce moment précis, j’y ai cru. A entendre l’écho d’mon cœur dans ma poitrine, à sentir ma peau devenir moite, à voir le jour quand il fait nuit. Tous ces trucs qu'on dit débiles tant qu'on les a pas vécus.
J’vous passe la suite, les nuits d’ivresse, l’ivresse du corps, le corps en feu, le feu au cul.
L’amour, la haine, la vie.
2 semaines et je re décollais, le 7ième ciel, mais pas le même. Il m’a promis l’amour, la haine, la vie, j’lui ai promis de revenir, et me voici.
Il est 19h passée, l’hôtesse me sort de mes rêveries « Merci d’avoir choisi la compagnie Mexico Air Ligne. Nous espérons… »
Au loin, je les aperçois, ses yeux et lui.
Sa femme aussi.
Ca y est, on y est. J’y suis. 2 ans que j’en rêve de c’ putain de voyage, le Mexique, et surtout de le revoir, lui, ses yeux, ses Tortillas et sa téquila. Lui et sa peau, ses lèvres, son sexe, tout m’appelle vers lui, et ce, depuis 2 ans.
J’trouve pas ça long quand on aime. Et j’l’aime. A en crever.
20 minutes et je suis là, un pied dans l’avion, et tout s’efface d’un coup : l’attente, le désespoir, l’amour, la haine. Je ne l’aime plus, je le veux juste, tout entier et tout court.
Benito. Benito Cortès qu’il a dit s’appeler la première fois que je l’ai rencontré. Il pissait contre un buisson quand il s’est retourné vers moi, sourire provocateur, une main encore sur la braguette, et qu’il m’a scandé la première phrase de notre passion « Tu ressembles à quoi sous ton tchador ?? ». J’ai pas compris sur le coup. J’suis pas mauvaise en Espagnol, mais là, de toute évidence, le sens m’échappait ; et déjà médusée par le turquoise de ses deux yeux, j’ai ouvert le bouche, je l’ai refermée. J’ai tentée une analyse rapide, en vue de rétorquer, mais rétorquer bien. Et là, c’est toute la différence. Dans ces cas là, ne pas perdre la face. Pile ce que j’ai fait, liquéfiée.
Saperlipopette, que je me suis dis, nom d’une pipe même, et encore, pour rester polie avec moi-même. En bref, j’ai pensé « merde ».
Et puis, j’ai plus pensé. Instinct de survie.
C’est lui qui m’a sorti de là, après m’y avoir mis, et jusqu’au cou :
- Pourquoi tu t’caches sous ton foulard ?
Et d’un coup, je me suis vu, le foulard aussi, et l’impression ridicule que j’devais faire. Pas pensé à m’en débarrasser. Vieux jeu, on me l’a dit. Moi je l’appelle ma carapace. En fait, j’aime pas mes cheveux. Pas mes oreilles non plus. Pas plus mon front. Ni mes joues creuses. Et l’avantage de mon foulard, c’est qu’il cache tout, même mes pensées les plus noires. Souvent, j’ai les lunettes aussi, celles qui mangent la moitié du visage. Celles qui cachent les rides de mes 30 ans, le marron pauvre de mes yeux. Pas mises ce jour-là, un coup du sort sans aucun doute, ou coup d’ soleil, inexistant.
J’ai aussi pensé qu’il manquait pas de culot, l’play-boy. Et que je donnerais n’importe quoi pour me retrouver dans ses bras. Me demandez pas pourquoi, mais le coup de foudre, à ce moment précis, j’y ai cru. A entendre l’écho d’mon cœur dans ma poitrine, à sentir ma peau devenir moite, à voir le jour quand il fait nuit. Tous ces trucs qu'on dit débiles tant qu'on les a pas vécus.
J’vous passe la suite, les nuits d’ivresse, l’ivresse du corps, le corps en feu, le feu au cul.
L’amour, la haine, la vie.
2 semaines et je re décollais, le 7ième ciel, mais pas le même. Il m’a promis l’amour, la haine, la vie, j’lui ai promis de revenir, et me voici.
Il est 19h passée, l’hôtesse me sort de mes rêveries « Merci d’avoir choisi la compagnie Mexico Air Ligne. Nous espérons… »
Au loin, je les aperçois, ses yeux et lui.
Sa femme aussi.
LINT- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 21/02/2006
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Kill, tu nous remets pas encore un "indéflectible" hein? Ca ira comme ça... ;-)
Je plaisante. J'attends la suite !
Je plaisante. J'attends la suite !
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Welcome in Iceland
Je débarque : moi, mon sac
C’est blanc. Partout c’est blanc. Tarmac de l’aéroport c’est blanc. Salle des pas perdus c’est blanc, blanc tout le temps.
Un panneau annonce Welcome in Iceland, blanc lui aussi : texte blanc sur fond blanc.
Au sortir de l’aéroport je pose mon sac, c’est-à-dire toute ma vie compilée, compressée dans quatre morceaux de cuir et deux poignées, trois fois rien en vérité, puis je mets le feu à une clope, blanche elle aussi.
Tout comme ma nuit
Et là, fumant, déversant mes cendres dans la neige, j’ai la rêverie collée au zinc des souvenirs, elle a dit : « Vas-t-en ! » j’ai dit « Où ? » elle a dit « Au bout du monde bordel ! »
J’ai fait mon sac
Pris un billet pas cher.
Pour le bout du monde donc
« Welcome in Iceland »
J’ai froid, j’ai sommeil, mais qu’est ce que je fous là moi ?
« Welcome in Iceland »
J’écrase ma clope, me colle le sac sur l’épaule, marche vers je ne sais où, je ne sais quoi.
Un peu plus loin une fille me propose une pipe pour pas cher, c’est ce qu’elle dit dans un mauvais anglais, propose de me la faire là, juste derrière le buisson gelé, ses lèvres se tendent comme pour mimer. Elle ajoute que pour un billet de plus elle me « Péfête »
Je sais pas ce que ça veut dire, de l’Islandais j’imagine.
J’ai sommeil, toujours aussi froid, mon sac pèse trois fois rien.
Mais qu’est ce que je fous là moi ?
C’est blanc.
Tellement blanc la vie.
Blanc comme un « Vas-t-en ! »
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Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Difficile ce deuxième texte pour moi .
Je vous lis demain, là, Morphée m'appelle.
Je vous lis demain, là, Morphée m'appelle.
LINT- Nombre de messages : 40
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
W'ell, j'ai tout lu ce qui est sorti. Le reste demain avec les commentaires.
Bonne nuit à toutes et tous, et merci au GO-Tour Opérateur de ce soir !
;-)
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;-)
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Hahahaha!Nothingman1 a écrit:Au fait vous vous appelez comment ». « Murakami Haruki » …. Quand Sahkti saura ce qu’il est devenu!!!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sahkti a écrit:Hahahaha!Nothingman1 a écrit:Au fait vous vous appelez comment ». « Murakami Haruki » …. Quand Sahkti saura ce qu’il est devenu!!!
J'espère qu'il ne lira jamais ça -)
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Lyraaaa... as-tu peur de me montrer ton texte par que je suis un Canadoche? Je vais être gentil, promis!
Jonjon- Nombre de messages : 2908
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Vous commenterai demain...
Juste pour info: en anglais, Islande = Iceland
Juste pour info: en anglais, Islande = Iceland
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Il est où ton tchador Yali?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
L'agence de voyage vous remercie pour toutes ces aventures incroyables. J'espère que vous reviendrez. On nous annonce un retard à l'aterissage pour deux voyageurs. Ils ne devraient plus tarder. Et si certains veulent encore partir, il suffit de sonner et de donner un numéro.
Et comme d'hab, commentaires demain... Merci encore.
Et comme d'hab, commentaires demain... Merci encore.
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
merci à toi julien, c'était bien sympa.
maintenant je me retrouve avec un texte à finir et l'adrénaline de l'exo est retombée
je vais aller me coucher aussi et finirai ça demain aux aurores (horreur)
bonne nuit tout le monde
maintenant je me retrouve avec un texte à finir et l'adrénaline de l'exo est retombée
je vais aller me coucher aussi et finirai ça demain aux aurores (horreur)
bonne nuit tout le monde
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Désolé Sahkti, pas de voile sur la beauté, adonc ni sur les femmes ni sur les mots :-)Sahkti a écrit:Il est où ton tchador Yali?
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Le tee-shirt du Che
ou
Les voyages forment la jeunesse
ou
Les voyages forment la jeunesse
Les voyages c'est vraiment leur passion.
Marc, depuis son retour de Cuba porte le tee-shirt du "Che". Sandrine le trouve beau gosse, le "Che", avec son faux-air du moniteur de plongée du club, en moins musclé, mais quand même. Quand le Cubain lui avait fait danser la salsa, il lui avait pris une envie de se blottir contre ses muscles, de se pendre à ses lèvres. De retour à Paris parfois, elle se perd encore en rêveries...
Marc, pendant que Sandrine était au club fitness a passé beaucoup de temps sur la plage. Il a vite remarqué le manège des filles... "Il n'y a pas que le cigare comme spécialité cubaine, il y a aussi les pipes ! " raconte t-il à ses potes. Il aurait pu passer derrière un buisson, mais non, seulement une fois, il a acheté ce tee-shirt du "Che" à une fille qui en vendait sur la plage.
C'était vraiment un beau voyage de noce. Prendre un rhum quand le soleil se couchait sur la mer. Les homards grillés sur la plage. Les animateurs, vraiment extras, qui avaient organisé un petit spectacle très marrant : en jouant, il ne juraient que par "saperlipopette", ce qui les faisait mourir de rire tous les deux. Et puis ce petit bungalow où ils ont fait l'amour toutes les nuits...
La prochaine fois, ça sera la Thaïlande, ou la Malaisie. Quoique la Malaisie c'est un pays musulman. " Saperlipopette, tu ressembles à quoi sous un tchador ? " plaisante Marc.
Cuba, ils en garderont un bon souvenirs ; la plage, la mer, le soleil, leur voyage de noce et le tee-shirt du Che. Parce que les voyages, c'est vraiment leur passion.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Et hop, voilà, un petit texte pour rattraper !
Merci Julien pour l'organisation et excellente idée cet exercice !
Merci Julien pour l'organisation et excellente idée cet exercice !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Les chiens du Panshir
Lakhdar me tend la pipe d'opium. Je n'ai plus la force de l'attraper. Il se penche, m'allonge la tête contre un coussin et glisse la pipe entre mes lèvres. J'aspire, le bout noir rougit. Une semaine que je suis là, une semaine que j'essaye de me laver la tête avec tout ce qui se fait de plus costaud en matière d'oubli. Dehors, une lune froide, réconfortante comme un feu de cheminée sans chaleur, se pose doucement sur un des sommets de la chaîne de montagnes qui domine la vallée du Panshir.
Lakhdar continue de me parler de Massoud, je l'écoute à peine. Cette guerre ne me concerne pas. Je suis un égoïste. Je préfèrerais qu'il me parle de Virginie.
Le mullah vient de quitter la pièce, après m'avoir sermonné une heure, m'avoir menacé à mots peu voilés. Tout ça parce que j'ai demandé à une femme qui passait hier près de la rivière : « tu ressembles à quoi sous ton tchador », comme un abruti, comme un ouvrier qui siffle la blonde qui marche près de son chantier. Si je continue comme ça, je ne vais pas faire de vieux os ici. De vieux os ; ça me fait rire. Ça me fait repenser à Virginie aussi.
Virginie, c'était ma princesse. Si on part du principe qu'à la base, nous n'avons reçu qu'une certaine dose d'amour à la naissance, alors je peux affirmer qu'avec elle j'en avais dilapidé l'essentiel. Disons que, si aujourd'hui, j'ai encore des sentiments, parfois, pour d'autres, c'est dans le vide, comme le moteur d'un hors-bord qu'on aurait tiré de l'eau.
Elle, c'était mon amie de toujours.
Celle, dans les films américains, que le héros aime secrètement, mais qui ne lui accorde qu'une amitié indéfectible, toute son adolescence et qu'il ne séduit charnellement qu'adulte, après maintes péripéties… Puis, mariage, bonheur, enfants.
J'avais raté la dernière partie parce que cette conne n'avait pas réalisé à temps que c'était moi qu'elle aimait. Elle avait rencontré un de ces salopards juste bons à transformer l'amour en désespoir. Elle l'aimait. Elle n'aimait pas le désespoir. Alors elle est partie. L'Afghanistan. Le pays le mieux à même de lui faire oublier ses petits soucis, de remplacer ses chagrins sentimentaux par de vrais problèmes.
Lakhdar continue de me parler de Massoud et Massoud me fait penser à Virginie. Ils ont fini de la même façon.
Virginie était parfaite, Un ange discret et intelligent qui m'avait accordé son amitié, unique, sans borne, un Mentor au féminin ; pas une de ces nanas qu'on rencontre souvent et qui se mettent à nu avant même de s'être déshabillées ; non, une fille secrète qui m'avait ouvert la porte de son univers, un bel endroit où je me prélassais lascivement. Une fille qui allait au bout de tout. Un démon romantique qui était prêt à mourir pour que le monde ressemble à l'idée qu'elle s'en faisait. Une militante du bonheur parfait. Elle est allée mourir dans la vallée du Panshir.
Souvent nous parlions de la vie, de la mort. Elle m'avait demandé de lui jurer que s'il devait lui arriver quelque chose, je ne laisserais pas les bourgeois l'enterrer dans un cimetière sinistre, que je la prendrais avec moi et que j'irais la déposer sur une jolie colline avec un arbre au sommet, que je la mettrais sous l'arbre, et qu'elle ferait partie à jamais de cet arbre. Nous étions jeunes. J'avais juré. Je n'ai qu'une parole.
J'ai mis deux semaines pour parvenir jusqu'ici, à l'hôpital de Anabah où elle s'occupait d'enfants pour une organisation humanitaire quelconque. Deux semaines de voyage et de bonheur triste, de paysages plein les yeux, de gens plein le cœur. J'étais sorti de mon confort sans âme pour connaître l'émotion et regrettais de ne pas être parti avec elle quand il était encore temps.
Mes rêveries cessent un instant. Lakhdar mime le corps de Massoud au moment ultime. Ses bras s'écartent, il secoue la tête, hurle. Il ne sait pas bien faire l'explosion, mais il y met du cœur. Je suis bien certain qu'il n'était pas présent ce jour-là. D'ailleurs, je me demande s'il n'a même jamais connu Massoud autrement que sur CNN. Je l'observe et mon cœur se serre. Je revois les chiens.
Le monde n'était pas à l'image des rêves de Virginie. Un soir, on l'a effacé et je me suis retrouvé avec la tête pourrie par un chaos de sentiments contradictoires ; amour, peine, haine, lassitude, passion, colère… Le bordel classique quand un proche s'éparpille sur une mine. J'avais, en plus, une promesse à tenir. J'aurais pu faire semblant de penser que ce n'était qu'un pacte de gamin, genre « frères de sang, je te coupe, tu me coupes, on se mélange », un rite qui ne sert qu'à faire comprendre que les promesses ont une date limite de vie, qu'elles sont aussi légères que les premiers mots d'amour, les « à jamais », les « pour toujours ». Mais, je n'ai jamais réussi à me convaincre. Il a fallu que je parte là-bas pour régler ça.
Dans le Panshir, Lankhdar m'a servi de guide et de dénicheur de dope.
Il y a une semaine, maintenant, un soir, pathétiquement ivre, j'ai trouvé le cimetière et me suis décidé à aller la chercher. Elle était enterrée près d'un buisson d'épine. J'ai hésité un instant en me disant que, quelque part, cette sépulture n'était pas loin de ressembler au lieu qu'elle me décrivait jadis. Je savais, bien sûr, qu'il n'en était rien. Mais les arbres ici étaient rares et je me voyais mal me balader sur des kilomètres dans des montagnes hostiles, dans un monde en guerre, avec les restes de mon amie. Lankhdar était assis à quelques mètres et fumait un joint. On avait jeté Virginie, à la hâte, dans un trou peu profond. Malgré tout, je mis longtemps à la sortir de là. Quand je découvris son corps et tirai le linceul, je réalisai que, finalement, le transport ne serait pas si complexe que ça, qu'il suffirait d'avoir un bon sac solide et imperméable. Je tirai des morceaux d'elle en disant à mon guide qu'elle avait été vraiment jolie et qu'elle avait senti meilleur. Je ne savais pas encore que je n'aurais pas à m'occuper de dénicher la place idéale pour l'inhumation sauvage. J'ignorais qu'une meute de chiens sauvages allait nous faire fuir et se partager virginie en un banquet bruyant. Je ne les vis pas arriver, ils n'eurent pas le temps de me voir fuir. Ils ne laissèrent rien d'elle.
Je repasse la pipe d'opium à Lankhdar qui ne conte plus d'histoire. Il me regarde inquiet et me dit, pour me réconforter, qu'Allah avait veillé à ce qu'ils la chient sous un arbre. Je m'endors, bercé par la rumeur de la rivière et les gémissements du vent, en pensant que j'allais finir ma vie à déposer des fleurs sur des crottes de chiens.
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sahkti
Même malade tu gardes un enthousiasme rafraîchissant pour raconter des trucs horriblement tordus. Ton texte sonne un peu trop comme une blague grivoise à mon goût, mais j'ai souri plus d'une fois.
Nothingman
Ces références à l'univers véliens font que ton texte est plaisant à lire. Porté par les images de « lost in translation », j'ai partagé ton voyage avec plaisir et me suis dit que, si le Murakami que j'ai lu est actuellement à Harvard, tu devais parler de l'autre.
Giny
De jolies phrases, de jolis mots… Mais c'est quoi « le bruit de la pipe que l'on bourre » ?
Ce texte éthéré et ambigu laisse une sensation agréable.
Aegis
Ben, le bocage de cette lecture m'a laissé un goût terreux. Le problème avec ce texte c'est que même avec le petit Larousse ouvert, j'ai du mal à comprendre tout ce que tu veux dire.
Faut que je pense à apporter mon dico samedi :))
krystelle
Après le guide du routard, le club Med, une vraie petite agence de voyage à toi toute seule. Toujours ce ton charmant/grinçant qui me séduit ( peut-être un peu moins cette fois que d'habitude - ou bien est-ce l'habitude). En lisant, j'attendais la chute avec un sourire grivois, tu as su rester sobre. C'est bien. Plaisir encore.
Mentor
Amusant, entraînant, plaisant… Rien à dire, tu as créé une atmosphère dans laquelle je me suis plongé avec plaisir, de bleu !
Lint
Tu me fais rire. J'aime.
Yali
Pas trop accroché cette fois ci. Trop de blanc.
Loup
Cynique et décousu. Comme je m'apprête à partir dans quelques semaines en voyages de noces ; je suis consterné.
J'imagine bien ce que tu aurais pu faire de ce petit bout de texte avec un peu plus de temps.
Même malade tu gardes un enthousiasme rafraîchissant pour raconter des trucs horriblement tordus. Ton texte sonne un peu trop comme une blague grivoise à mon goût, mais j'ai souri plus d'une fois.
Nothingman
Ces références à l'univers véliens font que ton texte est plaisant à lire. Porté par les images de « lost in translation », j'ai partagé ton voyage avec plaisir et me suis dit que, si le Murakami que j'ai lu est actuellement à Harvard, tu devais parler de l'autre.
Giny
De jolies phrases, de jolis mots… Mais c'est quoi « le bruit de la pipe que l'on bourre » ?
Ce texte éthéré et ambigu laisse une sensation agréable.
Aegis
Ben, le bocage de cette lecture m'a laissé un goût terreux. Le problème avec ce texte c'est que même avec le petit Larousse ouvert, j'ai du mal à comprendre tout ce que tu veux dire.
Faut que je pense à apporter mon dico samedi :))
krystelle
Après le guide du routard, le club Med, une vraie petite agence de voyage à toi toute seule. Toujours ce ton charmant/grinçant qui me séduit ( peut-être un peu moins cette fois que d'habitude - ou bien est-ce l'habitude). En lisant, j'attendais la chute avec un sourire grivois, tu as su rester sobre. C'est bien. Plaisir encore.
Mentor
Amusant, entraînant, plaisant… Rien à dire, tu as créé une atmosphère dans laquelle je me suis plongé avec plaisir, de bleu !
Lint
Tu me fais rire. J'aime.
Yali
Pas trop accroché cette fois ci. Trop de blanc.
Loup
Cynique et décousu. Comme je m'apprête à partir dans quelques semaines en voyages de noces ; je suis consterné.
J'imagine bien ce que tu aurais pu faire de ce petit bout de texte avec un peu plus de temps.
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sahkti : Et on se débarrasse vite fait d’une contrainte dès le premier mot ! Bien joué ! J’aime bien la description de l’environnement, la chaleur, les touristes, le guide. Dommage que le coup de la fameuse « pipe » soit si visible, ça m’a un peu gâché le dénouement, si attendu. Mais dans l’ensemble, c’est sympa et rigolo.
Nothingman : pas mal de jouer avec les contraintes et le petit monde VE. Mais ça n’en fera donc jamais un texte à la portée de tous… ;-) De même que c’est rigolo de chercher absolument l’anecdote pour nous faire plaisir, et finalement de ne rien trouver. Hormis le clin d’œil sur le « fameux » Haruki. Bien essayé.
Giny : l’océan et le rayon vert à Moscou, hmmm, à moins qu’il ne s’agisse d’une fine allégorie qui m’a échappé… Très beau texte Giny. Fort comme toujours, poétique, mais cette fois sans violence, même contenue. On sent un trop-plein d’amour qui ne demande qu’à s’exprimer. Beau.
Aegis : Aegis dans ses œuvres ! Décidément ils me plaisent beaucoup ton style et ton vocabulaire. Même si j’ai dû aller chercher « glossolale », « accrétion » et « nitescence »… ;-) Belle idée, difficile à mettre en œuvre, de parler d’une anecdote de voyage sans le voyage et sans l’anecdote. Et pourtant j’ai trouvé ça bien. Contempler une toile d’araignée au plafond et en tirer un si bon texte, ça me laisse rêveur, c’est le cas de le dire. Aucun ennui, Aegis, bien au contraire !
Krystelle : humour, toujours humour, et toujours bien calibré. J’ai adoré la trouvaille « J’ai trouvé ça étrange comme coutume de donner un nom à une porte. » Momo semble bien entreprenant pour un GO. M’étonne quand même qu’il tienne toute une saison à ce rythme ! ;-) Savoureux Krystelle.
Killgrieg : première partie de texte grave. J’attends la suite avant de pouvoir « juger » l’ensemble. ;-). Mais je suis déjà bien accroc.
LINT : Jeu de mots volontaire ?? : « ne pas perdre la face. Pile ce que j’ai fait » ? ;-) Je trouve que tu abuses sans raison des raccourcis du genre « l’écho d’mon cœur » ou « c’ putain de voyage », ou « j’l’aime » ou encore « coup d’soleil ». Ca n’apporte rien, si c’est bien dans des dialogues, ça l’est moins en monologue. C’est mon avis perso. ;-) Sinon, j’aime bien ton humour aussi et le langage un peu cru, parfois, mais bien placé. Bon texte avec une excellente chute ! (eh… pourquoi ça serait pas sa sœur ? ;-)
Yali : peut-être un petit abus des phrases courtes. Ca lasse à la longue. Jeu de mots… ;-) Un peu trop de blanc aussi. Texte court comme d’hab avec toi. Car à part Rahan, où tu allonges, c’est souvent bref. Et là, j’ai l’impression que tu as raccourci par manque d’inspiration. Mais je me trompe peut-être. Pas trop touché sur ce coup.
Loupbleu : « Prendre un rhum quand le soleil se couchait sur la mer. Les homards grillés sur la plage », image qui me parle ! ;-) C’est bien Loup d’avoir participé en respectant toutes les contraintes avec un texte sympa.
Killgrieg : Quand je me disais accroc à la première partie de ton texte, j’ignorais ce qui m’attendait ensuite ! C’est d’une dureté et d’une force incroyables ! Tu oses des images atroces mais tu les fais passer grâce à cette simplicité de narration et cette profondeur qui te sont naturelles. On imagine que tout cela a pu arriver. Et que la « dope » était la bienvenue dans ce cas. Au diable les contraintes, on les oublie bien vite, et grand bravo Kill.
Encore un merci au GO de cette soirée ! ;-)
Et bravo à toutes et tous, ce fut un plaisir.
Nothingman : pas mal de jouer avec les contraintes et le petit monde VE. Mais ça n’en fera donc jamais un texte à la portée de tous… ;-) De même que c’est rigolo de chercher absolument l’anecdote pour nous faire plaisir, et finalement de ne rien trouver. Hormis le clin d’œil sur le « fameux » Haruki. Bien essayé.
Giny : l’océan et le rayon vert à Moscou, hmmm, à moins qu’il ne s’agisse d’une fine allégorie qui m’a échappé… Très beau texte Giny. Fort comme toujours, poétique, mais cette fois sans violence, même contenue. On sent un trop-plein d’amour qui ne demande qu’à s’exprimer. Beau.
Aegis : Aegis dans ses œuvres ! Décidément ils me plaisent beaucoup ton style et ton vocabulaire. Même si j’ai dû aller chercher « glossolale », « accrétion » et « nitescence »… ;-) Belle idée, difficile à mettre en œuvre, de parler d’une anecdote de voyage sans le voyage et sans l’anecdote. Et pourtant j’ai trouvé ça bien. Contempler une toile d’araignée au plafond et en tirer un si bon texte, ça me laisse rêveur, c’est le cas de le dire. Aucun ennui, Aegis, bien au contraire !
Krystelle : humour, toujours humour, et toujours bien calibré. J’ai adoré la trouvaille « J’ai trouvé ça étrange comme coutume de donner un nom à une porte. » Momo semble bien entreprenant pour un GO. M’étonne quand même qu’il tienne toute une saison à ce rythme ! ;-) Savoureux Krystelle.
Killgrieg : première partie de texte grave. J’attends la suite avant de pouvoir « juger » l’ensemble. ;-). Mais je suis déjà bien accroc.
LINT : Jeu de mots volontaire ?? : « ne pas perdre la face. Pile ce que j’ai fait » ? ;-) Je trouve que tu abuses sans raison des raccourcis du genre « l’écho d’mon cœur » ou « c’ putain de voyage », ou « j’l’aime » ou encore « coup d’soleil ». Ca n’apporte rien, si c’est bien dans des dialogues, ça l’est moins en monologue. C’est mon avis perso. ;-) Sinon, j’aime bien ton humour aussi et le langage un peu cru, parfois, mais bien placé. Bon texte avec une excellente chute ! (eh… pourquoi ça serait pas sa sœur ? ;-)
Yali : peut-être un petit abus des phrases courtes. Ca lasse à la longue. Jeu de mots… ;-) Un peu trop de blanc aussi. Texte court comme d’hab avec toi. Car à part Rahan, où tu allonges, c’est souvent bref. Et là, j’ai l’impression que tu as raccourci par manque d’inspiration. Mais je me trompe peut-être. Pas trop touché sur ce coup.
Loupbleu : « Prendre un rhum quand le soleil se couchait sur la mer. Les homards grillés sur la plage », image qui me parle ! ;-) C’est bien Loup d’avoir participé en respectant toutes les contraintes avec un texte sympa.
Killgrieg : Quand je me disais accroc à la première partie de ton texte, j’ignorais ce qui m’attendait ensuite ! C’est d’une dureté et d’une force incroyables ! Tu oses des images atroces mais tu les fais passer grâce à cette simplicité de narration et cette profondeur qui te sont naturelles. On imagine que tout cela a pu arriver. Et que la « dope » était la bienvenue dans ce cas. Au diable les contraintes, on les oublie bien vite, et grand bravo Kill.
Encore un merci au GO de cette soirée ! ;-)
Et bravo à toutes et tous, ce fut un plaisir.
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sahkti : beaucoup de petites touches d’humour qui fonctionnent bien, un personnage ronchon, presque caricatural qu’on suit avec plaisir dans ses péripéties, toujours une ou deux références à l’actualité… Le texte est agréable à lire, je regrette néanmoins qu’il n’ait pas une autre dimension, une portée qui aille au-delà de l’humour et la légèreté.
Nothingman : J’aime bien cette idée de jouer avec les contraintes, d’insérer les consignes et ses petits camarades dans l’histoire ! Le texte est parfois un peu morcelé, manque de fluidité par moment mais tu nous amènes néanmoins sans peine jusqu’à cette fin surprenante et drôle.
Giny : Le décor que tu plantes est poétique, mélancolique même, du coup l’insertion des contraintes, celle-ci surtout « saperlipopette !Tu ressembles à quoi sous ton tchador? », heurte à la lecture. D’autre part les images me semblent un peu convenues (le rimmel qui coule, le coucher de soleil) et certaines tournures maladroites « Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est »
Aegis : Une belle idée que ce voyage imaginaire mais purée, que c’est énervant tous ces mots placés là, pompeusement, au milieu de tes phrases (« Nitescence », « tacticien », « accrétion » « glossolale » « gangue »…) ! Et quand je lis ce genre de phrases :« A sa maîtrise de l’idéogramme, je ne superpose pas même les déboires de mes écritures », je me sens mise à l’écart, j’ai presque l’impression que l’auteur ce fiche de moi et ça m'agace!
Mentor : Je trouve le style ici plus sobre et du coup plus agréable. On voyage à travers tes lignes avec plaisir, sans lassitude aucune. Simplement, on sent parfois que tu ne sais pas trop encore où tu vas nous emmener au moment où tu écris, comme si tu esquissais plusieurs pistes et que tu finissais par en choisir une, au fil de la plume.
Killgrieg : Tu es parti dans un registre qui n’est pas nécessairement celui que je préfère ; j’ai lu ça : « une lune froide, réconfortante comme un feu de cheminée sans chaleur » et ça « comme le moteur d'un hors-bord qu'on aurait tiré de l'eau », je me suis dit que t’avais pas eu la comparaison très heureuse hier soir et puis non, tu m’as surprise. Pas l’histoire, ça non parce que cette love story amour-amitié-à-la-vie-à-la-mort c’est vu et revu mais parce que tu l’abordes avec cette audace et cette puissance que tu sais mettre derrière tes mots. Plein de fois j’ai levé le sourcil à la lecture d’un air dubitatif mais oui, malgré tout il me plait ce texte, vraiment.
Lint : J’aime bien cet humour décalé, ce ton aussi, toujours vif, qui tient en alerte. J'aime aussi ce genre de phrase « En bref, j’ai pensé merde », pour l’effet que ça produit sur le rythme et parce que ça me fait sourire. Le texte est peut-être juste un peu faible sur la construction, il manque des repères, de temps et de lieu et peut-être quelques raccords aussi.
Yali : J’aime ces répétitions qui scandent le texte, lui donne des airs de litanie. C’est joli, le tout et ça aussi « Blanc comme un « Vas-t-en ! ».
Loup : Marc, Sandrine, puis re Marc et re Sandrine puis eux deux… J’aime bien ce va et vient, ce travelling qui va de l’un à l’autre et tout ce qu’il suggère. J’ai moins accroché à la seconde partie du texte, tu frôles toujours la dérision sans y aller vraiment.
Nothingman : J’aime bien cette idée de jouer avec les contraintes, d’insérer les consignes et ses petits camarades dans l’histoire ! Le texte est parfois un peu morcelé, manque de fluidité par moment mais tu nous amènes néanmoins sans peine jusqu’à cette fin surprenante et drôle.
Giny : Le décor que tu plantes est poétique, mélancolique même, du coup l’insertion des contraintes, celle-ci surtout « saperlipopette !Tu ressembles à quoi sous ton tchador? », heurte à la lecture. D’autre part les images me semblent un peu convenues (le rimmel qui coule, le coucher de soleil) et certaines tournures maladroites « Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est »
Aegis : Une belle idée que ce voyage imaginaire mais purée, que c’est énervant tous ces mots placés là, pompeusement, au milieu de tes phrases (« Nitescence », « tacticien », « accrétion » « glossolale » « gangue »…) ! Et quand je lis ce genre de phrases :« A sa maîtrise de l’idéogramme, je ne superpose pas même les déboires de mes écritures », je me sens mise à l’écart, j’ai presque l’impression que l’auteur ce fiche de moi et ça m'agace!
Mentor : Je trouve le style ici plus sobre et du coup plus agréable. On voyage à travers tes lignes avec plaisir, sans lassitude aucune. Simplement, on sent parfois que tu ne sais pas trop encore où tu vas nous emmener au moment où tu écris, comme si tu esquissais plusieurs pistes et que tu finissais par en choisir une, au fil de la plume.
Killgrieg : Tu es parti dans un registre qui n’est pas nécessairement celui que je préfère ; j’ai lu ça : « une lune froide, réconfortante comme un feu de cheminée sans chaleur » et ça « comme le moteur d'un hors-bord qu'on aurait tiré de l'eau », je me suis dit que t’avais pas eu la comparaison très heureuse hier soir et puis non, tu m’as surprise. Pas l’histoire, ça non parce que cette love story amour-amitié-à-la-vie-à-la-mort c’est vu et revu mais parce que tu l’abordes avec cette audace et cette puissance que tu sais mettre derrière tes mots. Plein de fois j’ai levé le sourcil à la lecture d’un air dubitatif mais oui, malgré tout il me plait ce texte, vraiment.
Lint : J’aime bien cet humour décalé, ce ton aussi, toujours vif, qui tient en alerte. J'aime aussi ce genre de phrase « En bref, j’ai pensé merde », pour l’effet que ça produit sur le rythme et parce que ça me fait sourire. Le texte est peut-être juste un peu faible sur la construction, il manque des repères, de temps et de lieu et peut-être quelques raccords aussi.
Yali : J’aime ces répétitions qui scandent le texte, lui donne des airs de litanie. C’est joli, le tout et ça aussi « Blanc comme un « Vas-t-en ! ».
Loup : Marc, Sandrine, puis re Marc et re Sandrine puis eux deux… J’aime bien ce va et vient, ce travelling qui va de l’un à l’autre et tout ce qu’il suggère. J’ai moins accroché à la seconde partie du texte, tu frôles toujours la dérision sans y aller vraiment.
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Pffffffff, suis en train de faire jouer mes contacts avec les ambassades pour retrouver nos deux touristes perdus. Lyra, Charles : où êtes-vous? -))
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Nothingman: tu mêles exercice et réalité, tu insères des Véliens et cela apporte un étonnant recul à l'ensemble. Peut-être par moments un peu trop narratif ou figé mais l'ambiance est bien décrite et puis il y a pas mal d'humanité dans ton texte.
Giny: un beau texte, de la sensibilité, de la douceur et de la douleur en même temps.
Aegis: on dirait un roman. Enfin un morceau de roman. Avec une écriture qui s'étale langoureusement sur les pages et raconte un endroit, une scène de vie. Presque un court-métrage, on voit les images qui défilent tout doucement. Je pense d'ailleurs que ça fonctionnerait mieux en images qu'en mots.
Krystelle: bien vu l'arrivée dans un Club Med quand on est crevé et qu'i faut encore se farcir les animations, c'est très réaliste. J'aime aussi la poésie et la douceur que tu apportes à la scène de "l'encarnavalement" mais je ne trouve pas que les deux parties se rejoignent avec fluidité, je ressens une légère cassure de rythme ou de style.
Mentor: Haaa Amédée! C'est que je m'y suis attachée. J'aime beaucoup les 3/4 du texte, c'est drôle, vif, bien rythmé. Le personnage est vraiment surprenant et puis tout ce qui lui arrive... dingue Juste mitigée pour la fin, avec le dahu, comme si ça tombait un peu à plat par rapport au reste.
Killgrieg:de très belles parties, d'autres que j'apprécie un peu moins. J'aime quand tu parles de Massoud, de l'Afghanistan, je ressens une impression de temps qui s'écoule avec torpeur. Puis arrive Virginie. Bien aussi, mais par moments un peu trop long, un peu trop détaillé, ça ferait presque guimauve et ça ne cadre pas trop avec le reste du texte qui est très bon. mais je sais, suis aps objective quand on parle de l'Afghanistan...
Lint: Un beau texte, avec un amour-passion, un amour-rage. Juste trop rapide la fin, la transition entre le message de l'hôtesse et puis le fait de le voir, lui et sa femme. Mais l'idée est là, alors tant pois pour les détails
Yali: j'ai tiqué, désolée, à cause du mot Island répété plusieurs fois, au lieu de Iceland. J'ai trouvé que ça changeait un peu le sens du texte et lui enlevait de la force, mais bon... L'idée du blanc est bonne, même si un brin caricaturale, mais imaginons que nous sommes en hiver Me sens partagée. Je te retrouve dans ces lignes, ton style habituel, ta manière de faire danser les mots et les émotions, mais en même temps, il me semble que c'est un peu plus faible que d'autres fois, plus froid. L'Islande, sans doute...
Loupbleu: Texte court et rapidement écrit, ce qui n'enlève rien à sa qualité! A part le second saperlipopette qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, j'ai aimé le ton limpide et aéré de ton écriture. Un voyage raconté tout simplement, c'est pas si mal!
Giny: un beau texte, de la sensibilité, de la douceur et de la douleur en même temps.
Aegis: on dirait un roman. Enfin un morceau de roman. Avec une écriture qui s'étale langoureusement sur les pages et raconte un endroit, une scène de vie. Presque un court-métrage, on voit les images qui défilent tout doucement. Je pense d'ailleurs que ça fonctionnerait mieux en images qu'en mots.
Krystelle: bien vu l'arrivée dans un Club Med quand on est crevé et qu'i faut encore se farcir les animations, c'est très réaliste. J'aime aussi la poésie et la douceur que tu apportes à la scène de "l'encarnavalement" mais je ne trouve pas que les deux parties se rejoignent avec fluidité, je ressens une légère cassure de rythme ou de style.
Mentor: Haaa Amédée! C'est que je m'y suis attachée. J'aime beaucoup les 3/4 du texte, c'est drôle, vif, bien rythmé. Le personnage est vraiment surprenant et puis tout ce qui lui arrive... dingue Juste mitigée pour la fin, avec le dahu, comme si ça tombait un peu à plat par rapport au reste.
Killgrieg:de très belles parties, d'autres que j'apprécie un peu moins. J'aime quand tu parles de Massoud, de l'Afghanistan, je ressens une impression de temps qui s'écoule avec torpeur. Puis arrive Virginie. Bien aussi, mais par moments un peu trop long, un peu trop détaillé, ça ferait presque guimauve et ça ne cadre pas trop avec le reste du texte qui est très bon. mais je sais, suis aps objective quand on parle de l'Afghanistan...
Lint: Un beau texte, avec un amour-passion, un amour-rage. Juste trop rapide la fin, la transition entre le message de l'hôtesse et puis le fait de le voir, lui et sa femme. Mais l'idée est là, alors tant pois pour les détails
Yali: j'ai tiqué, désolée, à cause du mot Island répété plusieurs fois, au lieu de Iceland. J'ai trouvé que ça changeait un peu le sens du texte et lui enlevait de la force, mais bon... L'idée du blanc est bonne, même si un brin caricaturale, mais imaginons que nous sommes en hiver Me sens partagée. Je te retrouve dans ces lignes, ton style habituel, ta manière de faire danser les mots et les émotions, mais en même temps, il me semble que c'est un peu plus faible que d'autres fois, plus froid. L'Islande, sans doute...
Loupbleu: Texte court et rapidement écrit, ce qui n'enlève rien à sa qualité! A part le second saperlipopette qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, j'ai aimé le ton limpide et aéré de ton écriture. Un voyage raconté tout simplement, c'est pas si mal!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Soit tu envoies Louis Michel. Soit Anne-Marie Lizin, mais aujourd'hui, elle est à Guantanamo.Nothingman1 a écrit:Pffffffff, suis en train de faire jouer mes contacts avec les ambassades pour retrouver nos deux touristes perdus. Lyra, Charles : où êtes-vous? -))
Dans tous les cas, on peut compter sur eux pour faire le voyage :))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Je comprends rien Sahkti :-))))))))))j'ai tiqué, désolée, à cause du mot Island répété plusieurs fois, au lieu de Iceland. J'ai trouvé que ça changeait un peu le sens du texte et lui enlevait de la force, mais bon...
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sakhti : Quel cynisme ! Assez cocasse et grinçant à la fois. Je relève côté style une phrase un peu longue peut être : « En plus ça grouille de touristes, des vieux en short avec des jambes maigres à varices qui se plaignent tout le temps et des Jaunes qui passent leur temps à tout photographier, même le bout de leurs chaussures »
Nothingman : la scène dans le bar est bien rendue. Mais ton texte vaut surtout par les clin- d’oeils.
Giny : Beau dernier paragraphe par ses teintes poétiques, même s’il n’est pas très original dans son genre. Il y a une phrase un peu lourde « Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est. », mais que retirer sans qu’elle perde un peu de son sens ?
Une apparition qui me ravit et m’inquiète à la fois. Elle est tout ce que je ne suis pas. Mon alter ego, celle que j’aimerais être et que je n’ose pas toucher du bout des doigts.
Sinon, « Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est. », ça me fait penser à tes avatars : toujours des photos aux relents superficiels, de femmes idéalisées, répondant parfaitement aux canons esthétiques habituels. Alors que ta propre photo serait, je n’en doute pas, mille fois plus agréable…
Krystelle : « - Toi, t’as des yeux à rendre le monde plus bleu. T’es le genre de fille avec qui on a envie de faire un bout de chemin dans la vie. Jusqu’à Mexico et pourquoi pas Rio. Oui, toi et moi, ce serait magique. Ca te dirait qu’on carnavale tous les deux ? » est-ce qu’un homme t’a déjà fait ce genre de déclaration ? ,-)) En tout cas, c’est une belle formulation…
Je ressens quelque chose (très appréciable) de décalé entre le rêve et la réalité, une façon que le « je » a de partir immédiatement dans ses pensées…
Mentor : Bonne idée que le plâtre… Et surtout quelle légèreté dans le ton !
Ca se lit comme du petit lait, avec amusement.
Killgrieg : J’aime beaucoup l’ambiance. Le décalage entre amour et guerre. Et la récurrence de l’oubli… Un texte long mais très bien maîtrisé.
Je cite ce passage très bon : « Mes rêveries cessent un instant. Lakhdar mime le corps de Massoud au moment ultime. Ses bras s'écartent, il secoue la tête, hurle. Il ne sait pas bien faire l'explosion, mais il y met du cœur. Je suis bien certain qu'il n'était pas présent ce jour-là. D'ailleurs, je me demande s'il n'a même jamais connu Massoud autrement que sur CNN. Je l'observe et mon cœur se serre. Je revois les chiens. »
Beaucoup d’amertume, de douleur. C’est un texte assez marquant. C’est le texte de toi, en exo live, que je préfère… et aussi le texte de cet exercice que je préfère.
LINT : Ah, très bien d’avoir osé d’aller plus loin dans une écriture mimant l’oral. Ca tient très bien je trouve. Si c’est une façon d’écrire qui te plaît vraiment, tu peux continuer dans cette voie sans problème et tu as même encore de la marge pour aller plus loin.
Yali : C’est la destination sur laquelle j’aurais aimé tombé. Pas évident hein ? J’ai eu un peu l’impression que tu as fait ce texte en ne sachant pas que dire de l’Islande. Alors, le blanc, c’est une bonne piste, mais que tu aurais pu peut-être exploiter beaucoup plus.
Loupbleu : Si je ne devais garder que quelques bribes de ton texte, je choisirais le titre et le dernier paragraphe. Tout y est…
Nothingman : la scène dans le bar est bien rendue. Mais ton texte vaut surtout par les clin- d’oeils.
Giny : Beau dernier paragraphe par ses teintes poétiques, même s’il n’est pas très original dans son genre. Il y a une phrase un peu lourde « Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est. », mais que retirer sans qu’elle perde un peu de son sens ?
Une apparition qui me ravit et m’inquiète à la fois. Elle est tout ce que je ne suis pas. Mon alter ego, celle que j’aimerais être et que je n’ose pas toucher du bout des doigts.
Sinon, « Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est. », ça me fait penser à tes avatars : toujours des photos aux relents superficiels, de femmes idéalisées, répondant parfaitement aux canons esthétiques habituels. Alors que ta propre photo serait, je n’en doute pas, mille fois plus agréable…
Krystelle : « - Toi, t’as des yeux à rendre le monde plus bleu. T’es le genre de fille avec qui on a envie de faire un bout de chemin dans la vie. Jusqu’à Mexico et pourquoi pas Rio. Oui, toi et moi, ce serait magique. Ca te dirait qu’on carnavale tous les deux ? » est-ce qu’un homme t’a déjà fait ce genre de déclaration ? ,-)) En tout cas, c’est une belle formulation…
Je ressens quelque chose (très appréciable) de décalé entre le rêve et la réalité, une façon que le « je » a de partir immédiatement dans ses pensées…
Mentor : Bonne idée que le plâtre… Et surtout quelle légèreté dans le ton !
Ca se lit comme du petit lait, avec amusement.
Killgrieg : J’aime beaucoup l’ambiance. Le décalage entre amour et guerre. Et la récurrence de l’oubli… Un texte long mais très bien maîtrisé.
Je cite ce passage très bon : « Mes rêveries cessent un instant. Lakhdar mime le corps de Massoud au moment ultime. Ses bras s'écartent, il secoue la tête, hurle. Il ne sait pas bien faire l'explosion, mais il y met du cœur. Je suis bien certain qu'il n'était pas présent ce jour-là. D'ailleurs, je me demande s'il n'a même jamais connu Massoud autrement que sur CNN. Je l'observe et mon cœur se serre. Je revois les chiens. »
Beaucoup d’amertume, de douleur. C’est un texte assez marquant. C’est le texte de toi, en exo live, que je préfère… et aussi le texte de cet exercice que je préfère.
LINT : Ah, très bien d’avoir osé d’aller plus loin dans une écriture mimant l’oral. Ca tient très bien je trouve. Si c’est une façon d’écrire qui te plaît vraiment, tu peux continuer dans cette voie sans problème et tu as même encore de la marge pour aller plus loin.
Yali : C’est la destination sur laquelle j’aurais aimé tombé. Pas évident hein ? J’ai eu un peu l’impression que tu as fait ce texte en ne sachant pas que dire de l’Islande. Alors, le blanc, c’est une bonne piste, mais que tu aurais pu peut-être exploiter beaucoup plus.
Loupbleu : Si je ne devais garder que quelques bribes de ton texte, je choisirais le titre et le dernier paragraphe. Tout y est…
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Disons que parler de blanc à tout bout de champ mais confondre Iceland avec Island, y a comme qui dirait un truc incohérent qui gâche un peu le trucYali a écrit:Je comprends rien Sahkti :-))))))))))j'ai tiqué, désolée, à cause du mot Island répété plusieurs fois, au lieu de Iceland. J'ai trouvé que ça changeait un peu le sens du texte et lui enlevait de la force, mais bon...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
que c’est énervant tous ces mots placés là, pompeusement, au milieu de tes phrases (« Nitescence », « tacticien », « accrétion » « glossolale » « gangue »…) ! Et quand je lis ce genre de phrases :« A sa maîtrise de l’idéogramme, je ne superpose pas même les déboires de mes écritures », je me sens mise à l’écart, j’ai presque l’impression que l’auteur ce fiche de moi et ça m'agace!
Sakhti, je suis désolé de te donner une telle impression :-((
Si'il est vrai que j'aurais pu trouver un synonyme pour "nitescence" (tu as raison, c'est pas terrible) , en ce qui concerne « tacticien » (Sun Tzu était un tacticien), « accrétion » (mieux que "accumulation" qui ne renvoit pas à la même chose) « glossolale » (comment parler sinon des glossolalies?) « gangue » (terme que je trouvais plus judicieux et plus intéressant au niveau des sonorités que "coquille") je ne vois pas ce que j'aurais pu mettre d'autre...
La phrase que tu cites est peut-être un peu lourde, mais plus à cause de la syntaxe que du vocabulaire, car ce sont bien les mots dont j'avais besoin pour mettre le contraste entre la qualité de la pensée du Chinois et les affres de celle du personnage.
En tout cas, merci pour ce relevé précis
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Aegis, je suis peut-être un peu dure dans ma façon d'exprimer les choses et je ne dis pas qu'il faut que tu changes, je ne me permettrais pas. C'est une question de goût j'imagine.
Ton texte me fait penser à un tableau de Paul Lee et à l'art abstrait en général. Ca ne me parle pas, non pas parce que je ne comprends pas mais parce qu'il y a comme une barrière entre l'oeuvre et moi que l'auteur a mis là exprès, sans doute dans un but très noble mais qui me tient à distance.
Quand je lis un texte j'aime être dedans, pas à coté. Alors le vocabulaire que tu utilises est certainement juste et précis, sans doute ces mots là collent-ils au plus profond de ta pensée et je ne te demande pas de les justifier. Je trouve juste que ça donne une dimension arrogante à tes lignes mais rassure-toi il y a beaucoup d'auteurs que je trouve arrogants ce qui ne les empêche pas d'être adulés par d'autres!
Ton texte me fait penser à un tableau de Paul Lee et à l'art abstrait en général. Ca ne me parle pas, non pas parce que je ne comprends pas mais parce qu'il y a comme une barrière entre l'oeuvre et moi que l'auteur a mis là exprès, sans doute dans un but très noble mais qui me tient à distance.
Quand je lis un texte j'aime être dedans, pas à coté. Alors le vocabulaire que tu utilises est certainement juste et précis, sans doute ces mots là collent-ils au plus profond de ta pensée et je ne te demande pas de les justifier. Je trouve juste que ça donne une dimension arrogante à tes lignes mais rassure-toi il y a beaucoup d'auteurs que je trouve arrogants ce qui ne les empêche pas d'être adulés par d'autres!
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Purée pas pu faire l'exo hier soir mais je le garde sous le coude et je le ferais ce week end "dans les conditions du direct" et je lirais le fuseau ensuite ! non mais, y a pas de raison que je sois privé de voyage .... :-)
Charles- Nombre de messages : 6288
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Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Désolée pour hier soir, j'ai loupé l'avion pour le Canada, pas osé user du tel dans l'avion, alors j'ai attendu sur la piste, et puis l'esprit un peu embrouillé pour jouer, mais une prochaine fois je viendrai voyager !
Et puis aussi, Jonjon me faisait peur
;0)))
Et puis aussi, Jonjon me faisait peur
;0)))
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Aucune raison, non!Charles a écrit:non mais, y a pas de raison que je sois privé de voyage .... :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sahkti : Me demande si c'était de la pisse de chameau le Fanta qu'on nous a distribué sur le parking à Anvers! -) J'ai bien aimé le ton ronchon et mal luné de ton personnage et le détournement fait du mot pipe (Fallait s'en douter!). J'avoue d'ailleurs avoir bien rigolé devant l'énumération détaillée du programme.
Giny : ahhhh les poupées russes…. J'ai vraiment aimé l'atmosphère qu'une fois de plus, tu es parvenue à créer avec ce texte. Une ambiance mystérieuse, vaporeuse et ouatée. Seul bémol, l'expression imposée que tu as eu un peu de mal à caser mais avec pareille ambiance, c'était évidemment difficile.
Aegis : Cette fois, Aegis, j'ai trouvé que l'emploi de mots guère usités et techniques (nitescence, accrétion,…) ne gênait en rien. J'ai même trouvé que ça donnait plus de charme et de mystère encore à ce texte que j'ai compris comme une éloge de la calligraphie chinoise. Le calligraphe qui cherche le mouvement, le trait parfait.Bien aimé aussi les références à Sun Tzu et son art de la guerre. J'ai vraiment apprécié. Bravo!
Krystelle : Je me demandais ce que tu pourrais faire de la Tunisie qui n'était pas la destination la plus facile à mettre en histoire. Et l'idée de ce bon vieux club Med était très bonne. Je n'ai cependant pas retrouvé le même mordant que dans tes textes précédents. Reste la fin qui est vraiment un vrai plaisir!
Mentor : Où l'on retrouve ce cher Amédée! Dis-moi, tu ne peux plus t'en passer on dirait? La première partie du texte roule toute seule. J'ai trouvé la chute un peu molle, j'ai eu l'impression que tu l'avais dans la tête dès le départ ou que tout devait nous mener à ça. Drôle de sensation. Mais reste cet humour toujours bien présent!
Killgrieg : Bravo! Ce texte, du moins dans sa première partie, est vraiment splendide. Tout d'abord l'ambiance : Lahkdar, l'opium partagé, l'ombre du commandant Massoud…Pour peu, on serait avec tes personnages. Bien aimé aussi l'histoire de ce cœur d'artichaut qui n'a jamais su dire "Je t'aime" et aujourd'hui qui s'en mord les doigts. Quant à la deuxième partie j'ai moins accrochée. On sent que ça va plus vite alors que je préferais l'ambiance coulante de la première partie. Mais un tout bon texte!
Lint : Très bonne idée aussi que les atermoiements de cette femme voulant retrouver son ancien amant. J'ai bien aimé la fraîcheur du ton mais je me montre moins réceptif aux coupures (les j'te dirais…) qui aurait mieux fonctionné en dialogue. Quant à la chute, bien joué!
Yali : On retrouve ton style, c'est clair mais je pensais que la destination t'aurait plus inspiré. J'ai vraiment aimé la répétition de "Welcome in Island" qui fait que le texte sonne bien à l'oreille.
Loup : Petit texte qui l'air de rien tisse une ambiance, trace des souvenirs. Cependant, on sent que les idées se sont bousculées et que tu as dû opérer un tri. Merci d'avoir embarqué en tous les cas -)
Giny : ahhhh les poupées russes…. J'ai vraiment aimé l'atmosphère qu'une fois de plus, tu es parvenue à créer avec ce texte. Une ambiance mystérieuse, vaporeuse et ouatée. Seul bémol, l'expression imposée que tu as eu un peu de mal à caser mais avec pareille ambiance, c'était évidemment difficile.
Aegis : Cette fois, Aegis, j'ai trouvé que l'emploi de mots guère usités et techniques (nitescence, accrétion,…) ne gênait en rien. J'ai même trouvé que ça donnait plus de charme et de mystère encore à ce texte que j'ai compris comme une éloge de la calligraphie chinoise. Le calligraphe qui cherche le mouvement, le trait parfait.Bien aimé aussi les références à Sun Tzu et son art de la guerre. J'ai vraiment apprécié. Bravo!
Krystelle : Je me demandais ce que tu pourrais faire de la Tunisie qui n'était pas la destination la plus facile à mettre en histoire. Et l'idée de ce bon vieux club Med était très bonne. Je n'ai cependant pas retrouvé le même mordant que dans tes textes précédents. Reste la fin qui est vraiment un vrai plaisir!
Mentor : Où l'on retrouve ce cher Amédée! Dis-moi, tu ne peux plus t'en passer on dirait? La première partie du texte roule toute seule. J'ai trouvé la chute un peu molle, j'ai eu l'impression que tu l'avais dans la tête dès le départ ou que tout devait nous mener à ça. Drôle de sensation. Mais reste cet humour toujours bien présent!
Killgrieg : Bravo! Ce texte, du moins dans sa première partie, est vraiment splendide. Tout d'abord l'ambiance : Lahkdar, l'opium partagé, l'ombre du commandant Massoud…Pour peu, on serait avec tes personnages. Bien aimé aussi l'histoire de ce cœur d'artichaut qui n'a jamais su dire "Je t'aime" et aujourd'hui qui s'en mord les doigts. Quant à la deuxième partie j'ai moins accrochée. On sent que ça va plus vite alors que je préferais l'ambiance coulante de la première partie. Mais un tout bon texte!
Lint : Très bonne idée aussi que les atermoiements de cette femme voulant retrouver son ancien amant. J'ai bien aimé la fraîcheur du ton mais je me montre moins réceptif aux coupures (les j'te dirais…) qui aurait mieux fonctionné en dialogue. Quant à la chute, bien joué!
Yali : On retrouve ton style, c'est clair mais je pensais que la destination t'aurait plus inspiré. J'ai vraiment aimé la répétition de "Welcome in Island" qui fait que le texte sonne bien à l'oreille.
Loup : Petit texte qui l'air de rien tisse une ambiance, trace des souvenirs. Cependant, on sent que les idées se sont bousculées et que tu as dû opérer un tri. Merci d'avoir embarqué en tous les cas -)
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Suis un peu en panique de temps, du coup je peux pas promettre un commentaire pour tous, mais je vais essayer quand même.
Sinon écrit mon texte trop tard et trop vite, du coup, on y comprend rien de ce que je voulais dire. Peut-être un jour, je le reprendrai en mieux :-)
Sinon écrit mon texte trop tard et trop vite, du coup, on y comprend rien de ce que je voulais dire. Peut-être un jour, je le reprendrai en mieux :-)
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Aegis: Je trouve vraiment ton texte sublime. Tu as une plume exquise, et je trouve qu'au contraire d'élitiste, ton écriture est enchanteresse.Change rien
Not':Rafraîchissant comme idée et je trouve que tu l'as assez bien exploitée. Bien vu le clin d'oeil à Sahkti
Kill: encore une fois je suis bouche bée devant ton texte.Il a une puissance et une force qui ne peuvent être dues qu'à ton talent d'écriture et ton souci de réalisme qui accrochent le lecteur du début jusqu'à la fin. Aucun reproche à faire donc( je dirais, comme d'hab ;))
Mentor: Je dois avouer que quand j'ai lu Amédée, j'ai tiqué un peu...En fait je trouve que tu l'introduis un peu partout et que ça devient un peu lassant à la longue. Par contre le texte est bourré d'humour, un peu potache je dois dire, mais léger et sympa
Not':Rafraîchissant comme idée et je trouve que tu l'as assez bien exploitée. Bien vu le clin d'oeil à Sahkti
Kill: encore une fois je suis bouche bée devant ton texte.Il a une puissance et une force qui ne peuvent être dues qu'à ton talent d'écriture et ton souci de réalisme qui accrochent le lecteur du début jusqu'à la fin. Aucun reproche à faire donc( je dirais, comme d'hab ;))
Mentor: Je dois avouer que quand j'ai lu Amédée, j'ai tiqué un peu...En fait je trouve que tu l'introduis un peu partout et que ça devient un peu lassant à la longue. Par contre le texte est bourré d'humour, un peu potache je dois dire, mais léger et sympa
Giny- Nombre de messages : 1802
Age : 36
Localisation : Dijon
Date d'inscription : 14/12/2005
Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Yali: j'aime beaucoup beaucoup ton texte. La thématique du blanc est bien choisi, et je le trouve particulièrement réussi. Le "Welcome in Iceland" est sympa aussi.
Lint: J'aime beaucoup ton style, Lint. Un peu désinvolte, mais mine de rien tu écris très bien, et l'histoire suit. Accord parfait entre la forme et le fond, et ça ça me plaît. Tu te joues impunément des clichés( playboy etc.) et tu rends une histoire somme toute banale très intéressante.
Loup:Bah...ça se sent bien que tu l'as écrit à la va-vite, voilà.J'attends bientôt un autre texte qui lui reflétera bien ce que tu vaux
Lint: J'aime beaucoup ton style, Lint. Un peu désinvolte, mais mine de rien tu écris très bien, et l'histoire suit. Accord parfait entre la forme et le fond, et ça ça me plaît. Tu te joues impunément des clichés( playboy etc.) et tu rends une histoire somme toute banale très intéressante.
Loup:Bah...ça se sent bien que tu l'as écrit à la va-vite, voilà.J'attends bientôt un autre texte qui lui reflétera bien ce que tu vaux
Giny- Nombre de messages : 1802
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Re: Exercice en direct ce jeudi 02 mars
Sahkti a écrit:Disons que parler de blanc à tout bout de champ mais confondre Iceland avec Island, y a comme qui dirait un truc incohérent qui gâche un peu le trucYali a écrit:Je comprends rien Sahkti :-))))))))))j'ai tiqué, désolée, à cause du mot Island répété plusieurs fois, au lieu de Iceland. J'ai trouvé que ça changeait un peu le sens du texte et lui enlevait de la force, mais bon...
Je comprends pas, Yali il a bien écrit Iceland ?
Ou alors .......... :-)))))))))
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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