Marche !

Entre deux battements de cils
Le soleil a fait "pssscht" dans la mer froide
Les corps bleus sont tombés par milliers
Les beaux jours en civière

Les sirènes
Les seringues
Et la Meringue interdite
L’Espoir : Achève-moi, pitié !
La Main : Fils, lève-toi et marche !

Le sort est sournois…

Du sang a coulé sous les ponts
Mars a bombé son torse
Bientôt le lèche-vitrine, les terrasses et
Les illusions affalées sur les comptoirs

Lève-toi et marche !

Marche militaire de l’unijambiste
La tête rivée vers les ténèbres
Le pied ferme sur le sol flasque
Et la croix tendue sur l’épaule robuste

Sur l’alcôve de l’amant
Règne un parfum de chlore
La cire s’est refroidie
Et reste la lueur d’un pouls

Marche !

J'ai beaucoup aimé ! Pour moi, il y a une ambiance rêveuse et comme alanguie malgré les rappels militaires...

J'adore
"La cire s’est refroidie
Et reste la lueur d’un pouls"

J'aime aussi, et beaucoup, l'amertume et la retenue de ce texte, quelque images magnifiques, "les beaux jours en civière", "les illusions affalées..." et la dernière strophe, à l'exception du "et" qui ne sert à rien, me semble-t-il.

Et bien j'aime aussi; une déchéance lumineuse et une nostalgie qui me plaisent.

Très chouette !
j'aime notamment l'opposition :
"Le pied ferme sur le sol flasque"
et
"La cire s’est refroidie
Et reste la lueur d’un pouls"

Il y a juste la meringue qui me laisse un peu dans la béchamel.

Je ne comprends pas.
Bon, pas très constructif, comme critique, j'en conviens. Mais c'est dur à dépasser, l'incompréhension.
Alors, parfois, rythme et musicalité t'emportent avec ou malgré toi.
Là, moi, pas.
En rade donc.
A une autre fois, alors, une autre traversée, peut-être ?

Pareil. On peut se laisser porter par le rythme et des images, mais le fond laisse perplexe...

Bonjour,

Merci des passages.
Puisque j'ai moi-même horreur de l'hermétisme, je vais donc tenter d'expliquer. Ce texte est censé parler de guerre, d'une part, et de ma condition d'homme à la volonté boiteuse, d'une autre. Il doit avoir deux ans. A l'époque, je me prenais encore pour un poète ou un truc dans le genre. Je vivais le trip de l'artiste maudit qui se servait d'apitoiement à la louche. Aujourd'hui si le sentiment subsiste toujours, j'essaie de prendre l'air et de voir les gens dès que j'en ai la force. J'ai envie d'être un homme bien, de sauver les meubles que, jadis, je prenais plaisir à abîmer.
Je suis ravi de faire partie de ce site : il y a ici, non seulement une activité/qualité littéraire évidente, mais aussi une grande générosité humaine; chose que j'apprends aussi en ce moment.
Merci encore.

T'es bien en marche, Panasonic ! Et je suis très contente que tu aies atterri ici, j'ai vraiment eu la même impression que toi, et elle ne se dément pas à l'usage, il y a vraiment sur ce forum des gens qu'on est heureux d'avoir rencontré parce que ça redonne courage.
Je suis heureuse de voir que mon interprétation de ton poème était correcte.
Bonsoir, poète-plus-maudit !

Merci Coline, tu m'as l'air bien sympathique : j'ai survolé l'un de tes textes qui, m'est avis, n'a pu être écrit que par une demeurée. Et ça, j'aime bien, les demeurés.

panasonic a écrit:Merci Coline, tu m'as l'air bien sympathique : j'ai survolé l'un de tes textes qui, m'est avis, n'a pu être écrit que par une demeurée. Et ça, j'aime bien, les demeurés.

Tu dois parler de la fée des banlieues !
J'ai survolé (sur mon propre balai) et je me suis bien bidonné, c'est vrai
Coline n'est pas nette nette
:-)))

Ce poème semble hésiter entre les poncifs du genre (la guerre, les ténèbres...) et une vraie recherche poétique.
Au final, ça donne quelque chose d'un peu hybride, presque hermétique, c'est dommage.

Les jours s'en vont .....

Il y a dans ce texte des images fortes qui me retiennent, d'autres plus obscures (les meringues) qui coupent un peu l'élan de ma lecture mais j'ai aimé cette force qui pousse en avant l'éclopé. J'aurais aimé sentir plus de rythme dans la forme mais ça c'est un goût très personnel qui peut se discuter.

Salut panasonic.
Tu tripes au lit en ce moment ?
Parce que là bas ça pète !!!

A plus.

certaines images me parlent, d'autres me sont incompréhensibles (la meringue, par exemple...), l'ensemble me laisse perplexe... mitigé

J'aime beaucoup ceci, notamment pour les sonorités:
Les sirènes
Les seringues
Et la Meringue interdite

La démarche est intéressante Pana et on sent bien que tu tentes de te débarrasser d'une structure trop pesante ou engoncée dans des moules convenus. Toutefois, tu n'y arrives pas tout à fait et c'est peut-être dû au sujet choisi (la guerre) terriblement galvaudé et pas simple à exploiter.
Ceci dit, j'aime ce côté décousu et quelque peu hermétique.